Chapitre 43.
Après presqu'une demi-heure de trajet, on rentre enfin à l'appartement. Il est 21 heures 30 et la première chose à laquelle je pense, c'est dormir. Aaron ne semble pas du même avis puisqu'il me soulève pour me poser sur son épaule et m'emmener dans le canapé. Je me retrouve alors allongée avec lui sur moi. Sa tête est sur ma poitrine.
_ Aaron...?
_ Hm ?
_Tu peux me lâcher ? J'arrive plus à respirer là. Et plus t'es aussi lourd qu'un hippopotame.
_ Nan, déclare-t-il entre mes seins.
_ Nan quoi ?
_ Nan je ne bougerai pas, nan tu arrives à respirer sinon tu ne parlerais pas et nan, je ne suis pas aussi lourd qu'un hippopotame. On ne s'appelle pas tous Cami'.
_ Hé !, m'écrié-je et lui frappant le crâne.
_ C'est vrai.
_ Tu sais ce qu'il te dit l'hippopotame ?
Il relève la tête vers moi.
_ Qu'il m'aime ?
Il me fait cette putain de moue de gosse. Je craque.
_ C'est ça, soufflé-je, vaincue.
_ Héhé. Je suis devin, t'as vu ?
_ Et moi de bière.
Le sourire qu'il affichait s'efface subitement. Il fait une tête blasée.
_ C'était pas drôle, affirme-t-il.
_ Si ça l'était, c'est toi qui n'as aucun sens de l'humour.
_ C'est cela, oui.
Nous restons ainsi quelques minutes. On est bien comme ça.
Lorsqu'Aaron se lève, je fais de même.
_ Je peux aller me mettre en pyjama maintenant ?
_ Pas besoin, dors nue.
_ Aaron..., grogné-je.
_ Je rigolais.
_ C'était pas marrant.
_ Et après c'est moi qui n'ai pas d'humour hein !
Je soupire en allant dans la salle de bains avec mon sac. Puisque je me suis lavée ce matin, je me démaquille simplement, me lave tout de même le visage et me change. Je prends le temps de m'attacher les cheveux en une queue haute. Subitement, Aaron se met à cogner du poing violemment contre la porte.
_ Ouvre, Camille ! Tout de suite !
Je vais jusqu'à la porte et l'ouvre.
_ Qu'est-ce qu'il...
_ T'es vraiment une garce !
_ P-A-R-D-O-N ?!
Il est furieux. Son regard ne ment pas. Mais merde, qu'est-ce que j'ai fait cette fois ?
_ Qu'est-ce que tu fais là ?, demande-t-il, un chouia plus calmement.
_ Je viens dormir chez nous...?
_ Non. Tu ne comprends pas. Pourquoi est-ce que tu es ici ?
_ Je viens de te répondre, Aaron. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Il part dans le séjour à grand pas. Je le suis.
_ J'ai remis la faute sur moi, dit-il faiblement.
_ Quoi ? Explique-moi, Aaron. S'il-te-plait.
Je m'avance vers lui mais il tend le bras pour m'arrêter.
_ Ah non ! Crois-moi, il vaut mieux pour toi qui tu gardes tes distances.
_ Pourquoi est-ce que tu es énervé contre moi ?
_ Je m'étais tout reproché putain ! Ok, je n'étais pas innocent mais vous m'avez tous dit que c'était moi qui foirais toujours tout ! Et je vous croyais. Parce que ça ne pouvait être que moi. J'ai été brisé de te faire ça. J'ai eu mal putain... Parce que tu ne l'avais pas mérité. C'était moi le méchant de l'histoire.
_ Arrête, Aaron.. Il n'y a aucun méchant. Je t'avais poussé à bout. Rien n'était entièrement ta faute.
_ Ouais, je le sais ça maintenant, crache-t-il. Sauf que là, dès ce soir, je ne regrette plus de t'avoir frappée. Peut-être que je suis un enculé de te dire ça, mais je peux te jurer que je ne m'en veux plus. Tu n'as que ce que tu mérites.
Ces paroles me font l'effet d'un coup de couteau dans le dos.
_ Je croyais vraiment que j'étais le connard, poursuit-il. Mais c'est toi la salope. Comment est-ce que tu as pu me mentir pendant tout ce temps ?! Me faire ça à moi...? Je t'aime et tu...
Sa voix se brise.
_ Comment est-ce que tu as pu me tromper...?
_ Quoi ?, gémis-je.
Il avance vers moi et me tend son portable avec la photo de moi. Et Zachary. À la soirée. Sa tête est enfouie dans mon cou.
Le suçon...
Hé merde.
_ Tu croyais qu'en me le cachant je ne le saurai jamais, c'est ça ? Apparemment tu avais tort. J'ai eu des envies de meurtres contre moi-même pour t'avoir fait ça à toi ! Toutes ces saloperies que tu as dû subir par ma faute ! J'ai cru t'avoir perdu mais non, tu es revenue. J'étais tellement heureux que tu me pardonnes. Je pensais qu'on allait se sortir de cette putain de galère. Parce que je t'aime et que tu m'aimes. En fait, tu t'es foutue de moi depuis deux ans ? Putain... C'est pas vrai... J'suis sûr que tu n'étais même pas vierge... T'es une belle salope, ma parole. Mais qu'est-ce que tu viens faire ici putain ? Si tu as un autre gars, pourquoi tu t'obstines à me parler ? C'est un jeu pour toi ? Parce qu'au final, c'est toi qui me mens depuis le début. Tsss. Tu m'as eu en beauté. Tu me dégoûtes, Camille Clayton.
Je fais abstraction de toutes ses paroles blessantes quelques secondes.
_ Attends attends... Tu t'entends parler là ? TU m'as trompée, TU m'as frappée, TU m'as brisée et je TE dégoûte ? Et tu ne regrettes rien ? C'est bien ça que tu es en train de me dire ? Pourquoi ? Parce que j'ai couché avec... Zachary ?! Tu te fous de moi ?! Tu juges encore et toujours..., soupiré-je en essayant de me calmer suite à cette subite dispute que je n'avais pas vu venir. Tu ne sais pas ce qui s'est passé, putain. Je ne suis pas parfaite ni innocente dans cette histoire mais je ne suis certainement pas responsable du comportement de Zachary. Il m'a chauffée alors que j'étais bourrée ! J'avais bu car nous venions de nous disputer et tu m'avais fait en tapant dans ce mur.
Je montre le mur en question du doigt, mais son regard reste rivé au mien.
_ C'est même Alexia qui m'a reconduite, continué-je. Rappelle t-en ! Ce qu'il s'est passé est qu'on a dansé, j'étais trop saoule pour le repousser alors il m'a fait un putain de suçon ! Les filles nous ont séparés juste après parce que j'ai un mec que j'aime. Où est-ce que je t'ai trompé là-dedans ? Nulle part. Tu es ridicule, Aaron. Me connais-tu seulement ? Il est clair que je suis ce genre de filles à tromper leur unique amour avec un mec de passage. C'est tout moi.
J'émets un ricanement avant de poursuivre :
_ Tu te trompes de personnage là. C'est TOI qui es comme ça. Et tel le connard invétéré que tu es, tu me craches des saloperies à la figure dans le but de me blesser ? Mais sinon, tu as changé ? Où est le changement dans tout ça, Aaron ? Explique-moi, j'aimerais savoir.
Il est décontenancé. Je le suis autant que lui. Mes membres tremblent dû à la rage qui émane de mon corps.
_ Tu m'as trompée.
_ C'est faux. Je t'ai menti et je l'assume. Tu es tellement jaloux et possessif que c'était la seule chose à faire. Surtout avec l'excès de colère que tu avais eu la veille. Tu n'aurais pas compris si j'avais essayé de t'expliquer, de toute manière. Et au fond de toi, tu le sais très bien. Mais sinon, vas-y, refrappe-moi parce qu'on a profite de mon état. Excepté cet écart qui ne dépendait pas de moi, je t'ai toujours été fidèle. Ce que toi, tu n'as pas su être. Alors vas-y. Après tout, je ne mérite que ça, non ?
Il s'est calmé à présent. Un silence de mort règne dans la pièce. Jamais je n'aurais imaginé que ce moment de ma vie serait réapparu pour venir tout ravager. Mais comment a t-il eu cette image ? À vrai dire, je m'en fiche. Ce qu'il a dit est inacceptable. Je suis déçue de voir qu'en réalité, il n'a jamais changé. Le peu d'espoir que j'avais s'est envolé au moment où il a remis ma parole en question.
_ Je... Je ne sais pas quoi te dire.
_ Ouais. C'est bien ce que je me disais.
Je tourne les talons et pars vers l'entrée. Malgré mon sweat et mon mini-short Mickey et Minnie, je n'ai plus rien à faire ici. Ses paroles restent gravées dans mon esprit. Comme toutes les autres.
***************************
Heye ! Alors qu'en pensez-vous ? La dispute ? Les paroles d'Aaron ? De Camille ? Son pyjama ? xD
J'espère que cette fiction vous plaît toujours autant :) Je vous embrasse fort et vous souhaite un bon dimanche :) Bisous
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top