Chapitre 40.

*PDV Aaron*

Après être sorti de la salle, je ne sais pas ce que je suis supposé faire... Camille n'est toujours pas revenue. Elle doit sûrement s'être réfugiée dans sa chambre.

Une connerie.

Elle a dit que ce qu'on a failli faire était une connerie. Dans un sens, ça me vexe. Pourquoi ne veut-elle pas admettre qu'elle en avait envie autant que moi ? Que c'était quelque chose de bon ? Et cela, pour nous deux. Dans un autre, je me mets à sa place et je comprends qu'elle ait paniqué. Son frère venait de nous faire redescendre sur terre d'une manière plutôt brutale.

À présent, ma vision a changé. On allait coucher ensemble quoi... Et, tel le con que je suis, j'allais faire passer nos besoins avant son confort. Elle ne mérite pas qu'on baise dans un jacuzzi. On ne le fera pas maintenant, du moins. Je me promets à moi-même que, la prochaine fois que je dois lui faire l'amour, ce sera inoubliable. Tout autant qu'elle l'est.

Sans savoir comment je suis arrivé ici, je me retrouve nez à nez avec la porte de la chambre d'Isaac. Et toujours sans savoir pourquoi, je dois être malade moi, je toque à cette porte. Quel con.

_ Ouais !

Bon... Au point où j'en suis...

J'appuie sur le poignet et pénètre dans le repère du grand frère. Qui était aussi, au passage, celui qui s'approchait le plus d'un meilleur ami à mes yeux. Quand il me voit, il est d'abord surpris, puis se décrispe et met son ordinateur en veille.

_ Si t'es tellement désespéré niveau sexe que tu veux baiser avec moi, sache que je suis déjà pris, me dit-il mi-sérieux mi-moqueur.

_ Nan, c'est pas pour ça.

_ Pour quoi alors ?

Je frotte nerveusement ma nuque.

_ J'en sais rien à vrai dire, marmonné-je.

Il hoche simplement la tête en tirant le fauteuil du bureau à côté du sien. Qui en a deux dans sa chambre franchement ? Apparemment, lui. Hésitant, je vais m'y asseoir. Il m'est impossible de respirer calmement. Tous mes muscles sont crispés. Parce que oui, Isaac m'impressionne. Depuis toujours mais ces derniers temps, vis-à-vis de Camille et moi, c'est encore pire.

_ Où est ma sœur ?

_ Je sais pas. Elle doit être dans sa chambre.

_ Et t'es pas avec ?, me questionne-t-il -sceptique.

_ Nan. Après ton... Intervention... Elle s'est sauvée.

Il esquisse un sourire.

_ Je vais débarquer plus souvent alors.

_ Ahah, dis-je sarcastiquement.

Un ange passe. Je suis mal à l'aise. Cette journée ne peut pas être pire. Et moi qui étais impatient de voir Camille, je me retrouve avec Isaac. Si j'avais su... Pourquoi est-ce que je suis venu déjà ?

Isaac me ramène à la réalité.

_ Je sais que tu ne recommenceras pas, tu sais.

Mon cœur a un raté. Il a dit quoi ?

_ Pardon ?

_ Je sais que tu ne lui feras plus de mal, explique-t-il. Physiquement, du moins.

_ Ce n'est pas écrit sur mon front « ne frappera plus Camille », rétorqué-je.

_ C'est vrai.

Son manque de réparti m'agace.

_ Comment est-ce que tu peux en être aussi sûr ?

Il soupire en faisant tourner totalement son siège vers moi.

_ Parce que tu regrettes, Aaron. Je te connais. Je n'ai pas passé 3 ans de ma vie avec toi pour rien. Et tu as changé considérablement, en parti grâce à ma sœur. Quand je t'ai rencontré, tu n'étais qu'un gamin qui sautait tout ce qui bougeait. Et tu étais violent. Alors lorsque j'ai appris pour Camille et toi, ça m'a mis dans une rage folle. Etre grand frère, c'est le pire boulot qu'on peut t'offrir. Mais tu es obligé de faire avec toute ta vie. Et c'est ce que je fais chaque jour. C'est pourquoi je n'étais pas d'accord avec votre relation. Mon seul but était de la protéger du danger, en l'occurrence toi. Mais tu la connais, il sourit, elle n'abandonne jamais quand elle désire quelque chose, ou quelqu'un. Alors malgré mes craintes, je vous ai laissés. Je pensais que tu allais changer. Et c'est ce qui s'est passé. Jusqu'à ce soir-là. Je n'ai jamais su les vraies causes de votre dispute et je crois ne jamais vouloir les savoir. Quand c'est arrivé, j'ai vu noir. Je t'avais confié celle à qui je tiens le plus. Il n'y a qu'elle et moi et je suis censé être celui qui veille sur elle. Pourtant je n'ai pas été capable de la protéger de toi. Parce que je croyais du plus profond de mon être que rien ne lui arriverait avec toi dans les parages. C'était sans compter sur le fait que c'était toi qui lui causais tout ce mal. Je te haïssais et je ne te cache pas avoir pensé plusieurs fois à te tuer pour ensuite brûler ton corps dans les bois.

Je ne peux m'empêcher d'émettre un ricanement en voyant le sourire qu'il affiche. Je le croyais sur parole. En partie car j'ai eu les mêmes envies envers moi-même.

_ Je t'en ai voulu, ah ça oui !, poursuit-il. Et toutes les excuses étaient bonnes pour que tu paies pour le mal que tu lui avais fait. Enfin, que tu nous avais fais. Puis, plus les jours passent, et plus je peux voir à quel point ça te détruit autant que ça l'a brisée, elle. Je ne suis pas en train de dire que je te pardonne, je suis presque sûr que ça n'arrivera jamais, mais sache que je ne suis pas aveugle au point de ne pas voir ta souffrance. Et ce mal que tu as là, il pose sa main sur ma poitrine, c'est ce qui me fait t'affirmer que tu ne la toucheras plus. Parce que vous êtes deux à souffrir. Et surtout car tu es désolé. C'est ça qui fait que, malgré ton don pour toujours tout foutre en l'air, tu es quelqu'un de bien Aaron Anderson. Crois-moi, ça me donne envie de vomir mes tripes de te dire ça mais c'est la vérité et tu as besoin de l'entendre de moi.

Il se recule alors pour s'adosser confortablement dans son siège en croisant les bras sur sa poitrine.

_ Alors, même si j'ai l'air d'un gros con qui ne sait pas ce qu'il veut, tu peux ramener Camille chez vous. Dès qu'elle sera prête, précise-t-il. Parce qu'elle aussi est perdue dans tout ça. Elle te veut, et je ne peux pas lutter contre ses sentiments pour toi, mais elle a peur qu'autre chose vienne tout détruire comme à chaque fois. C'est à toi de lui prouver le contraire. Bats-toi pour votre couple, Aaron.

Je ne sais pas quoi dire après ça... En même temps, je ne m'attendais pas du tout à ce que notre discussion prenne cette tournure. Mais il m'a fait réaliser beaucoup de choses. J'ai compris désormais. Il a fait remonter du plus profond de mon être, des doutes dont j'ignorais l'existence. Moi-même, je ne sais pas si je serais capable de la frapper une seconde fois. Je suis tellement détraqué. Et si c'était elle qui ne voulait pas d'un nouveau Nous ?

_ Pourquoi est-ce que tu es si optimiste pour Cami' et moi ? Je veux dire, rien ne te fait dire que tout redeviendra aussi parfait que ça l'a été. Tu l'as dit toi-même, je gâche toujours tout. Ça arrivera encore.

_ Parce que je te fais confiance. C'est de ça que tu manques. De confiance en toi. Et je ne suis pas le seul à croire en toi. Il y a aussi ta mère, Camille et même Cole malgré qu'il fasse tout pour me le cacher. On sait tous que ça ira mieux entre vous. Votre couple, c'est comme la lune et le soleil. Vous vous évitez mais l'un sans l'autre, vous n'êtes plus rien.

Il a tellement raison... C'est fou.

Mes lèvres s'étirent en un fin sourire.

_ Pourquoi est-ce que tu ris ?

_ Qui aurait cru que ce serait toi, Isaac Clayton, qui me donnerait des conseils pour mon couple ?

_ Ah mais crois pas que c'est pour toi, je fais ça pour ma sœur, p'tit con, rit-il en me grattant vivement le haut du crâne.

_ Ouais ouais, ris-je aussi.

Cette relation m'avait manquée. Il me manque. Je reste encore avec lui quelques minutes avant de décider à me lever.

_ Si tu cherches Camille, elle est dans la chambre à Cole. Avec Cole.

Cette fameuse sensation dans ma poitrine resurgit. Respire, Aaron. Ce n'est que Cole.

_ D'accord.

_ Tu sais qu'ils dorment ensemble chaque soir ?

Non, je ne le savais pas. Je soupire en fermant les yeux. Il ne peut pas me voir puisque je lui tourne le dos. Il dit ça délibérément pour me provoquer. Et ça marche.

_ Bien essayé.

Je me dirige vers la porte.

_ Je suis sérieux.

C'est bien ça le pire, mec.

_ Je sais.

_ Et tu t'en fous ? Qu'elle soit, seule, dans une chambre, avec un autre mec que toi, et ça tous les soirs ?

_ Oui, mentis-je en haussant les épaules. Elle fait ce qu'elle veut.

_ Mon Dieu !, s'offusque-t-il. Mais où est passé le Aaron jaloux et possessif que j'ai connu ?!

_ Il a changé.

Ou pas.

Je referme finalement la porte. J'avoue que la savoir avec Cole me tape sur les nerfs.

Ils dorment ensemble.

Putain...

Je me fais une raison et me dis que je suis obligé de prendre sur moi. Il faut que je me fasse à l'idée qu'il n'y a que moi qui compte pour elle. Et si ce n'était plus le cas ? Et s'il y avait quelque chose entre eux ? Je crois que j'en mourrais.

J'ai besoin de la voir, de lui parler. Alors je marche jusqu'à la chambre de Cole que je connais plus-que-bien. La jalousie est la seule émotion que je ressens. Isaac a encore réussi son coup.

************************

Bon... Bah en fait la confrontation (ou pas) avec Cole, Camille et Aaron se fera dans le prochain chapitre ^^

Alors ? Qui aime de nouveau Isaac ? Ou pas...?

Bonne fin de journée, bisous !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top