Chapitre 35.

Après qu'elle ait appelé Cole, Camille me rend mon téléphone. Je regarde l'heure, il est 19 heures 47. Le temps est passé vite...

_ Qu'est-ce que tu aimerais manger ce soir ?, demandé-je.

_ Rien, merci. Je n'ai pas faim.

Elle ne va pas commencer... À chaque fois, elle me fait ce coup là. Elle est déjà assez maigre, si elle ne mange plus, c'est plus une baguette qu'elle sera c'est un fil de fer.

_ Cami'...

_ Non, Aaron. Je n'ai vraiment pas faim. Fais toi à manger si tu veux mais pas à moi. Tu vas gâcher de la nourriture.

_ Je m'en cale. S'il faut je te donne à manger moi-même mais tu manges. Je sais que tu n'es pas bien aujourd'hui mais il ne manquerait plus que tu fasses un malaise parce que tu es en manque de vitamine ou je ne sais pas trop quoi. Alors tu vas te nourrir.

_ Oui, Papa, soupire-t-elle, mi sérieuse mi amusée.

_M'appelle pas comme ça c'est bizarre.

_D'accord, Daddy.

_ Pas comme ça non plus. Ça m'fait penser aux fictions sur ces gays là. Les One Direction.

Je la taquine. Je sais qu'elle adore ce genre de fictions. Et en plus, elle est fan d'eux.

_ Hé !, s'écrie-t-elle en me frappant l'épaule. Laisse-les tranquille. Ils ne t'ont rien fait.

_ Je rigole, bébé.

_ Mouais.

Je pars dans la cuisine et ouvre les placards pour trouver un truc à manger.

_ Tu veux quoi ?

_ Rien je t'ai dit.

_ Arrête. Une salade césar, ça te va ?

_ Oui. S'il-te-plait.

_ Ah bah voilà. Quand tu veux tu peux être mignonne.

_ Quand je veux ?, répète-t-elle.

_ Ouais. La plupart du temps t'es casse couille, la charrié-je.

_ Je peux partir si je te dérange, me cherche-t-elle.

Elle fait un pas en arrière vers l'entrée mais je m'empresse de la rattraper par le bras.

_ Pas si vite papillon. Tu restes avec moi.

Elle sourit franchement. Je suis content de voir qu'elle va mieux. Et encore plus que ce soit moi qui lui fasse cet effet là.

_ Alors comme ça je suis casse-couilles ?

_ Ouais, joue pas à ça avec moi, tu sais que j'ai raison.

Elle rit en s'éloignant vivement de moi.

_ Je vais arrêter d'être chiante alors.

_ Seigneur ! Est-ce possible ?!

_ Oui, ça l'est, cher Aaron. Je vais rester loin de toi.

Elle va se placer derrière le canapé. Ses yeux traduisent parfaitement le défi auquel elle me confronte. Si elle croit que je vais rester sans elle alors qu'on a enfin l'occasion de passer une soirée rien que tous les deux, elle se fourre le doigt dans l'œil. Je fais un pas vers elle. Elle se décale du côté gauche du canapé puis du droit en fonction d'où je me dirige.

_ Si je t'ai, je vais te montrer à quel point tu es chiante.

_ Faudrait déjà que tu m'attrapes pour ça.

Elle file comme une furie jusqu'à la chambre. Je souris comme un con. Parce que son but était sûrement de passer par la chambre pour aller dans la salle de bains or, j'ai fermé cette porte tout à l'heure avant d'aller dans le séjour. Mon p'tit cœur est coincé.

Je rentre dans la pièce et elle ne rigole presque plus. Elle est du côté de la fenêtre entre le mur et le lit.

_ Bah alors, P'tit cœur ?, ricané-je en avançant lentement vers elle. Tu ne peux plus fuir.

_ Je me battrai jusqu'au bout !

Elle saute alors sur le lit pour m'échapper. Je la saisis alors par la taille. Dans son élan, elle me fait perdre l'équilibre et on s'écroule sur le lit. Nos rires emplissent la chambre. Subitement, elle monte à califourchon sur moi et pose ses mains sur mon torse.

_ C'est moi qui t'ai eu, susurre-t-elle toute joyeuse.

Vivement, je saisis ses poignets et la fais basculer dos au matelas. Mon corps la cloue à celui-ci. Je bloque ses poignets près de ses oreilles. Elle ne rit plus malgré le fin sourire qui se dessine sur ses lèvres. Sa poitrine se gonfle et s'affaisse rapidement. Nos visages sont près au point que nos souffles se mélangent.

_ Je t'ai attrapée.

_ Ouais, halète-t-elle.

Ses yeux fixent ma bouche alors que les miens sont hypnotisés par la sienne. Avec une lenteur surnaturelle, ou alors c'est juste mon esprit qui me joue des tours, nos lèvres se rejoignent. Elles bougent contre les miennes. Une explosion se produit dans ma poitrine. J'ai envie de hurler. De crier à ce monde tout l'amour que je ressens pour celle qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Sa langue vient chatouiller ma lèvre inférieure. Cette fille me fait perdre la tête. Elle est douée. Très douée.

Et elle m'aime. Sûrement pas autant que moi je l'aime, mais elle m'aime. Et c'est incroyable. Même après toutes mes conneries, elle est toujours là. Et putain, je jure que c'est fini. J'arrête de faire le con. Elle ne mérite pas tout ce que je lui ai fait subir. Au fond de moi, je le sais.

Je suis le premier à rompre le baiser, à court de souffle. Je repose mon front contre le sien. Ses lèvres s'étirent pour former un sourire adorable.

_ Maintenant, j'ai faim.

Elle se relève alors, me poussant au passage et, en une fraction de seconde, elle est sortie de la pièce. Je me laisse tomber dans le lit. Un de ces jours, cette fille causera ma fin, c'est certain.

Mon côté pervers a traduit sa phrase dans un autre sens que celui dont elle parlait. Ce qui a eu pour conséquence d'émoustiller la bête. Putain faut vraiment que j'arrête de bander pour rien sérieux.

Je retrouve Camille dans la cuisine. Elle a commencé à préparer la salade et se dandine sur la musique de la télé. Elle est bandante putain.

_ T'es sexy.

Elle sursaute et se fige avant de se tourner vers moi.

_ T'es là depuis combien de temps ?

_ Je viens d'arriver. Pourquoi ?

_ Pour rien. C'est juste que je ne savais pas que tu étais là.

_ Il n'y a pas de mal à ça.

Je m'adosse au plan de travail à côté d'elle. Elle m'adresse un de ces sourires colgate avant de se concentrer de nouveau sur la préparation de la salade.

_ T'as besoin d'aide ?

_ Non, c'est bon. Merci.

_ Dois-je te rappeler que c'est toi l'invitée ?

_ Ça ne me dérange pas de cuisiner.

_ Moi si. Laisse-moi au moins faire un truc.

_ Tu peux mettre la table.

_ Pas de problème.

Je prends deux assiettes, deux verres et le nécessaire tel que l'eau et les couverts puis je dispose tout sur le comptoir.

Une fois que j'ai fini, je m'assieds et l'admire en train de cuisiner jusqu'à ce que le repas soit prêt. On mange tranquillement. Cami' a le regard fixé sur la télé car c'est Arrow qui est diffusé ce soir.

C'est moi qui me charge de tout ranger. Elle ne se fait pas prier et file dans le canapé voir Oliver et Felicity se bécoter.

Au final, elle aura passé sa soirée dans le salon à admirer une série qui ne lui servira strictement à rien dans la vie. À part à faire du tir à l'arc. Et encore, il faudrait déjà qu'elle sache comment s'y prendre pour ça. C'est en résumé ce que je me suis efforcé de lui dire une bonne vingtaine de fois. Ça l'a fait rire plus qu'autre chose mais bon...

Vers minuit, j'arrive enfin à la convaincre d'aller dormir. Madame s'assoupit tous les quarts d'heure mais sinon, non, elle n'est pas du tout fatiguée.

_ Je vais dans la chambre, si et seulement si, tu me portes jusque là-bas comme une princesse, déclare-t-elle d'un ton solennel.

_ Bah voyons, rigolé-je. Ça va pas la tête ? Lève ton p'tit cul du canapé et vas-y toute seule.

_ Bon... Hé bien je reste ici alors. Et tu dormiras dans la chambre. Tout seul.

Nan c'est mort. Je soupire en me dirigeant vers elle. Elle sourit fièrement en tendant les bras vers moi. Je passe un bras dans son dos et l'autre sous ses genoux puis je la soulève. Elle entoure ma nuque de ses bras. Sa tête vient se nicher dans mon cou.

Je l'allonge de son côté du lit avant de retirer mon pull. Son regard promène sur mon torse. J'esquisse un sourire. Elle se ressaisit aussitôt et tire la couette sur elle. Je grimpe près d'elle et m'allonge sur le côte pour la contempler. Elle fait de même.

_ Ça va aller cette nuit ?, lui demandé-je.

_ Je pense que oui. Et toi ?, rétorque-t-elle sarcastiquement.

_ Non.

_ Pourquoi ?

_ J'arriverai pas à dormir sans mon bisou.

_ Rrrr, grogne-t-elle.

_ Un pitit bisou, essayé-je de négocier.

_ T'es chiant.

_ Ouais, on me le dit souvent.

Elle se penche et embrasse le coin de mes lèvres. Elle est trop mignonne.

_ Merci. Bonne nuit, Cami'.

_ Bonne nuit, Aaron.

Ne sachant pas si je dois la prendre dans mes bras pour dormir ou non, j'opte pour l'indifférence et m'allonge sur le dos en fermant les yeux. Quelques minutes plus tard, je sens ses petites mains se poser sur mon torse et l'une de ses cuisses se poser sur mon bassin. Je place alors mon bras sur ses épaules et l'attirant plus près encore.

Un quart d'heure plus tard, grâce à elle, je trouvais enfin le sommeil qu'il me manquait tant.


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