Chapitre 34.

PDV Aaron.

Quelques gouttes commencent à tomber autour de nous. Puis sur nous. Mon premier réflexe est de retirer ma veste et de la donner à Camille qui ne porte qu'un pull. Quelle idée de sortir si peu couverte ! Elle va être malade après ça.

Lentement, je me relève et tends ma main vers elle pour l'aider à se mettre debout. Nous nous dirigeons jusqu'à la sortie silencieusement.

La fine pluie est devenue une averse désormais. Nous sommes trempés et Camille grelotte. Ça me dérange de la voir ainsi. J'aurais voulu rester avec elle plus longtemps mais vu le temps, ce ne sera pas possible.

Une fois devant ma voiture, je me frotte la nuque.

_ Alors... Euh... On se revoit un de ces quatre ?, demandé-je d'une voix pas assurée.

_ Ce soir, commence-t-elle faiblement, Isaac avait invité tout le monde à la maison. Tu veux venir ?

_ Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

_ Pourquoi ?

_ Parce que, en dépit que je ne sache pas les raisons de votre dispute, si je reste dans la même pièce que ton frère ne serait-ce qu'un quart d'heure, je sais que je ne pourrais pas m'empêcher de lui coller mon poing dans la figure pour t'avoir mis dans cet état.

Je le pense vraiment. Les rôles sont inversés sur ce coup là. C'est son frère, merde ! Il est censé la protéger et non pas l'engueuler pour je ne sais quelle raison.

Elle hoche faiblement la tête.

_ Je ne veux pas aller là-bas, finit-elle par avouer.

_ Alors, viens avec moi.

_ Qu'est-ce que va dire Isaac ?

Je hausse les épaules.

_ On s'en balance de ton frère. Il n'a pas son mot à dire dans tes affaires. Plus maintenant en tout cas.

_ S'il vient à l'appart'...

_ Qu'il vienne. J'en ai ma claque de me taire. Surtout quand ça te concerne.

Elle hésite. Je le vois dans son regard. Je fais un pas vers elle et tends le bras en sa direction. Elle semble peser le pour du contre. Pour moi, c'est déjà tout réfléchi, elle rentre avec moi.

_ Viens, Cami'.

Elle finit par poser sa main dans la mienne. Une chaleur émane de mon abdomen. Elle rentre avec moi. Pour de vrai. Je ne réalise pas encore.

Nous montons dans la voiture et j'allume le chauffage pour ne pas qu'elle ait froid. Il ne manquerait plus qu'elle soit malade.

Durant le trajet, nous ne parlons pas. On profite simplement l'un de l'autre. En arrivant, je vais lui ouvrir la portière et passe en avant pour lui ouvrir la porte de l'immeuble. Elle me lance son fameux regard que j'aime tant qui veut dire « je sais le faire toute seule ». Je souris et la laisse passer.

Dans l'appartement, je lui retire sa veste, enfin ma veste. Mes doigts frôlent ses mains et je constate qu'elle est glacée. Malgré qu'on ne soit qu'en octobre, j'ai déjà allumé le chauffage car je me les caille dans l'appart'. Mais c'est pas parce qu'il caille que je vais me priver de me trimbaler en caleçon chez moi comme tout à l'heure.

_ Tu as faim ?

Elle secoue la tête.

_ Tu as soif ?

Même réponse.

Ses vêtements sont mouillés alors je pars dans la chambre lui chercher un de mes pulls et un de mes jogging au cas où. Lorsque je reviens, elle est toujours près de l'entrée.

_ Si tu veux, tu peux mettre ça. Et prendre une douche chaude.

Elle saisit timidement les vêtements que je lui donne puis elle marche lentement jusqu'à la salle de bains. Je pars dans le salon pour allumer les lumières puisqu'il fait noir dans le séjour. Elle s'arrête à la porte au bout du couloir.

_ Aaron ?

_ Hm ?

_ Tu veux venir... Avec moi ?

Mon cœur a un raté. Je rêve ou elle vient de me demander si je voulais prendre une douche avec elle ?

_ Q-Quoi ?

_ Tu veux te doucher ? Avec moi ?

Non, je ne rêve pas. C'est l'un des plus beaux jours de ma vie. Bon ok, j'exagère peut-être mais là, je ne m'y attendais pas du tout.

_ Ou-Oui. Bien sûr que je veux.

Elle sourit faiblement alors que je la rejoins. Je referme la porte et retire mon pull en même temps qu'elle enlève le sien. Son jean glisse le long de ses jambes puis elle le met avec le linge sale. Rien qu'à la vue de Camille en soutien-gorge, une agréable sensation vient me chatouiller sous la ceinture. Respire, Aaron. Faut que tu ressaisisses.

Rapidement, nous nous retrouvons sans nos vêtements. Je règle la température de l'eau puis la laisse rentrer en première. Son corps me coupera toujours le souffle. Elle est parfaite. L'eau coule sur son corps. Je saisis le gel douche que je mets sur le gant de toilette avant de le poser sur ses épaules. Son regard est sombre. De la buée remplit la cabine. Comme si c'était la dernière fois que j'avais l'occasion de le faire, je prends tout mon temps pour la laver. Elle se lave les cheveux alors que je finis ce pourquoi je suis tant focalisé.

Quand j'ai fini, elle s'attaque à mon torse. Je ferme les yeux et me concentre sur la sensation qu'elle me fait ressentir entre mes jambes. J'essaie de me maîtriser mais c'est dur, putain. Elle s'abaisse de plus en plus. Lorsqu'elle arrive à cette partie, elle immobilise le gant de toilette du côté droit de ma taille.

_ Quand est-ce que tu t'es fait ça ?, me questionne-t-elle.

Elle parle de mon tatouage sur ma hanche gauche. Son prénom.

_ Il y a une semaine.

_ Pourquoi ?

_ Parce que c'est ton prénom. Et que je t'aime.

_ Mais pourquoi mon prénom ? Pourquoi pas notre date de rencontre ou autre chose qui se référent à nous.

Parce que je t'appartiens, Camille. Tu es celle qui me possède corps et âme. J'ai choisis ton prénom pour montrer au monde que malgré tout ce qu'on a traversé, tu seras toujours la seule qui compte pour moi. C'est pourquoi ton prénom sera gravé pour toujours sur ma peau. Juste, car je t'aime autant que tu m'aimes. Voire plus.

_ Je ne sais pas. Ça me paraissait logique sur le moment.

_ J'aime bien.

_ Normal, c'est ton prénom, ris-je.

_ J'aime bien quand même, sourit-elle.

Elle reprend là où elle s'était arrêtée. Quand elle finit, elle se relève et rive son regard au mien. Délicatement, elle dépose ses lèvres sur mon torse. Je ferme les yeux lors de cet instant. C'est tellement bon. J'encercle sa taille de mes bras et l'embrasse sur le front. Elle repose ensuite sa tête sur mon épaule. Malgré le fait que je crève d'envie de l'embrasser et de la sentir contre moi, si elle ne veut pas, je ne vais pas la forcer. Elle veut du temps, je lui en donne.

En sortant de la douche, je referme une serviette sur son corps. Elle la tient timidement alors que j'en mets une autour de ma taille. Je pars dans la chambre alors qu'elle reste dans la salle de bains pour se changer. J'enfile un pull simple noir avec un jogging gris. La flemme de bien m'habiller. Je me ressuie ensuite les cheveux en allant dans le salon. J'attrape mon portable et je me rends compte que je n'ai pas répondu à Cole tout à l'heure. Je le préviens alors que Camille est à l'appartement. Je demande aussi si son putain de frère s'est calmé. Il ne tarde pas à m'expliquer que celui-ci s'en fout. Il a juste râlé même s'il sait très bien qu'elle est avec moi. Comme si ce n'était pas déjà évident.

_ À qui tu parles ?, me questionne Cami'.

_ À Cole.

_ Et qu'est-ce qu'il dit ?

_ Rien. Que ton frère sait que tu es avec moi. Je l'ai prévenu qu'on était à l'appartement ensemble.

_ D'accord.

Ses cheveux mouillés tombent en cascade sur ses épaules. Ils sont plus foncés que d'habitude. Et elle porte mon pull. Seigneur, elle est magnifique.

_ Tu veux dormir ici cette nuit ?

_ Non. Je ne peux pas...

_ À cause d'Isaac, je termine sa phrase, ouais, je sais. Sauf que là, tu t'es embrouillée avec lui. Et si tout à l'heure tu ne voulais pas rentrer chez eux, ça m'étonnerait que tu aies changé d'avis en une heure.

_ Il va s'énerver encore plus si je ne rentre pas.

Elle dit ça faiblement en me tournant le dos. Deux choses que je n'apprécie pas. Je la rejoins en glissant mes bras autour de sa taille. Elle frisonne à ce geste.

_ Qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ?, murmuré-je à son oreille.

_ Rien, Aaron. Ce n'était rien.

_ Depuis quand es-tu obligée de me mentir comme ça ?

_ Depuis jamais. C'est juste que ce n'est pas important.

_ Tu t'embrouilles toujours avec lui. Et cette fois-ci, Cole m'envoie un message, ce qui m'a surpris je l'avoue, et tu es triste et blessée.

_ Je ne suis pas triste et blessée.

_ Ne me prends pas pour un con. Explique-moi.

J'enfouis mon visage dans son cou et dépose mes lèvres en-dessous de son lobe. Elle frémit.

_ Tu es chiant, soupire-t-elle.

_ Je sais. C'est pour ça que tu m'aimes.

_ Hm.

_ Aller raconte.

_Lundi, je me suis énervée et on s'est disputés toi et moi. Depuis, on ne s'est pas vus et Isaac l'a remarqué. Il a encore fait ses remarques de merde et, une chose en entraînante une autre...

Je resserre mon étreinte contre elle pour l'inciter à continuer.

_ Je l'ai giflé.

Ah. Bravo Camille. Tu n'imagines pas à quel point je suis fier de toi ! Il l'avait mérité après tout ce qu'il a fait. Enfin... Je ne suis pas bien placé pour parler... Mais je suis content quand même. Elle a eu raison de ne pas se laisser faire par Isaac.

_ Et ? Je suppose que ça ne s'est pas arrêté là.

_ Il... A dit des choses blessantes. Il t'avait traité et ça m'a mise dans une colère noire. J'en avais marre de ses critiques. Mais j'ai vite payé ma connerie.

_ Comment ça ?

_ Je te l'ai dit. Il était furieux et il a dit des choses blessantes.

_ Comme ?

_ Je ne sais plus, Aaron, grogne-t-elle. C'était blessant, c'est tout.

Mouais... Je n'y crois pas. Mais si elle ne veut pas en parler, je comprends. Je la fais se retourner pour qu'elle me fasse face. Délicatement, je prends son visage entre mes mains. Elle fuit mon regard. Cela m'agace.

_ Cami'.

Elle ne réagit pas.

_ Camille.

_ Quoi ?, souffle-t-elle.

_ Dors avec moi.

Ah. J'ai attiré son attention. Elle me juge longuement à présent. Son regard essaie de trouver la moindre once de doute en moi. Mais elle n'en trouvera pas. Parce que je sais ce que je veux mais aussi ce que, elle, désire.

_ On s'en fout d'Isaac, qu'il vienne te chercher pour que tu rentres avec lui. Tu sais qu'il ne le fera pas.

_ Je sais. Je me fiche de lui de toute manière. Je ne veux plus lui parler.

_ Alors qu'est-ce qui t'empêche de dire oui ?

_ Je ne coucherai pas avec toi.

Un rire s'échappe d'entre mes lèvres. Je ne peux m'empêcher de sourire.

_ Quoi ?, s'énerve-t-elle.

Elle retire mes mains de son visage et tourne la tête vers la fenêtre.

_ C'est toi, P'tit cœur. Tu ne veux pas dormir avec moi parce que tu as peur qu'on couche ensemble ?, ricané-je doucement. Je t'ai proposée de dormir, pas de baiser. Je n'avais même pas pensé à cette option là.

_ Toi ? Aaron Anderson ? Coucher avec moi ne t'ai pas passé par la tête ? Une seule fois depuis le parc ?

_ Ah. Non. Là j'avoue que j'y ai pensé. Plus d'une fois. Mais il y a une différence entre penser et agir, pas vrai ? Je sais que tu veux qu'on aille doucement. Je trouve que dormir avec moi, c'est déjà pas mal. Tu n'es pas d'accord avec moi ?

_ Si.

_ Je n'allais rien essayer avec toi. Pas si tu n'étais pas d'accord.

_ Hm. Est-ce que tu peux prévenir Cole que je ne rentrerai pas, s'il-te-plait ?

Elle esquive le sujet... Bien joué.

_ Pas de soucis.

Je m'apprête à lui envoyer un message mais une autre idée me vient en tête.

_ Tu veux l'appeler peut-être ?, lui proposé-je en lui tendant mon portable.

Elle hésite.

_ Ça ne te dérange pas ?

_ Non. Vas y.

Elle prend mon cellulaire et compose son numéro.

Je n'en reviens toujours pas. Elle va passer la nuit ici. Ce soir, je suis probablement l'homme le plus heureux du monde.


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