Chapitre 31.
_ Hier soir... J'ai été en boîte avec les gars..., commencé-je précautionneusement.
_ Jusque là, je n'y vois aucun problème.
_ J'y viens justement. J'ai bu. Et il y avait de la musique entraînante... Alors j'ai dansé.
_ Et ?
_ Ne t'énerve pas, s'il-te-plait.
_ Continue.
_ J'ai dansé avec un garçon.
Rien qu'à ce détail, il serre déjà les poings. J'aurais dû me taire mais si je souhaite que notre couple avance il faut que je sois sincère avec lui. Pas comme avec le suçon de Zachary.
_ Ouais..., m'incite-t-il à continuer.
_ Et une chose en entraînant une autre, je tiens à préciser que j'étais saoule...
_ Camille, viens-en au fait.
Il ferme durement les yeux.
_ Il a voulu qu'on aille quelque part. Rien que tous les deux.
_ C'est pas vrai, soupire-t-il en enfouissant sa main dans ses cheveux détruisant ma coiffure au passage.
Il se met à faire les cent pas dans le salon.
_ Mais on n'a rien fait, m'empressé-je de rajouter. Isaac est arrivé à temps.
_ Tu l'as embrassé ?, me demande t-il faiblement.
Il s'est maintenant figé. Comme si ma réponse allait changer son futur à jamais.
_ Non. Il ne s'est rien passé entre ce garçon et moi. Grâce à Isaac.
Il inspire longuement puis lentement, il desserre son poing et se tourne totalement vers moi.
_ D'accord.
Hein ?
_ D'accord ?
_ Oui, d'accord.
_ Tu ne t'énerves pas ?
_ Non.
_ Tu ne cries pas ?
_ Non.
_ Tu te sens bien ?, tenté-je au cas où.
_ Je prends sur moi là, Camille, m'explique-t-il, agacé.
_ Oh.
_ Ouais, oh.
Aaron prend sur lui. Un miracle. Hé oui ça existe ! Il suffit de le regarder pour comprendre que tout est possible. Même ce qui est le moins probable.
Je fais quelques pas puis le prends dans mes bras. Il a bien mérité ça. Il ne s'est pas énervé, n'a pas crié, ne m'a pas traitée. Il est resté calme. Je suis tellement fière de lui.
_ Merci, chuchoté-je.
Hésitant, il referme ses bras contre moi. L'une de ses mains se pose dans le creux de mes reins alors que l'autre se cale dans mon cou.
_ De rien ?, répond-t-il pas très sûr de lui, ce qui me fait rire.
Je resserre mon emprise sur lui. Je n'en reviens toujours pas. Et moi qui croyais qu'il péterait un plomb.
_ Je suis désolée.
_ De quoi ?
_D'avoir dansé avec ce garçon. Je n'étais pas consciente de ce que je faisais. Je m'en veux vraiment.
Il repose son menton sur le haut de ma tête.
_ C'est pas grave. Tant qu'il n'y a rien eu de plus et que ça ne se reproduit plus.
C'est seulement maintenant que je réalise qu'il est toujours torse nu. Mes joues s'échauffent violemment sans que je ne sache pourquoi. Heureusement, il ne peut pas le voir. Il fait chaud tout d'un coup. Je me recule pour garder de la distance entre ce corps de rêve et moi. Il ne suffirait que d'un écart de conduite pour que je me laisse aller à cette insoutenable envie de lui procurer du plaisir. Au sens pur du terme.
Il doit sûrement remarquer que je suis mal à l'aise puisqu'il esquisse un sourire.
_ Ça va ?
_ Euh... Oui. Tu...
Je me racle la gorge, cherchant mes mots.
_ Est-ce que tu pourrais enfiler un t-shirt, s'il-te-plait ?
_ Pourquoi ?, me cherche-t-il gentiment. Ce que tu as sous les yeux ne te plait pas ?
_ Si. C'est justement ça le problème.
Il rit franchement avant de murmurer « okay » et de partir dans la salle de bains. En revenant, il porte un haut qui moule parfaitement son torse. Putain c'est encore pire qu'avant.
_ Madame est-elle satisfaite ?
_ Oui. Merci Monsieur.
_ Tout le plaisir est pour moi.
On s'assied dans le fauteuil. Il s'allonge sur le dos et ouvre les bras pour que je vienne contre lui. J'hésite. Tout ça va un peu trop vite... Mais qui suis-je pour refuser de me réfugier dans les bras de celui qui fait chavirer mon cœur ?
Je me dépêche de grimper sur lui et de m'aplatir tel un koala sur sa branche. Il fait semblant de suffoquer avant de rire et de me presser contre lui. Je repose mon menton sur son torse et le fixe. Il tend le bras et allume la télé. Je tourne finalement la tête vers celle-ci et cale mon visage confortablement sur lui. De ses doigts, il joue avec mes cheveux. Il les enroule autour de mes mèches. Je ferme lentement les yeux. C'est tellement bon. J'adore quand il fait ça.
_ Tu m'as manqué, m'avoue-t-il faiblement.
_ Toi aussi, Aaron.
_ Tu crois qu'un jour tout redeviendra comme avant entre nous ?
_ Je ne sais pas. Peut-être. Le temps nous le dira. Je l'espère, en tout cas.
Il ne répond rien et pose sa main dans le bas de mon dos. De son pouce, il fait des cercles sur ma peau. Je soupire de plaisir. Ses lèvres se retroussent en un rictus alors qu'il glisse ses doigts sous mon pull. Je ne relève pas. J'aime trop ça pour l'arrêter. Il continue ses lents mouvements dans mes cheveux et sur mon dos.
Finalement, je m'assoupis quelques minutes dans ses bras. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas réussi à trouver le sommeil aussi facilement.
***
_ Camille...
_ Hm...
_ Tu... Il est tard. Tu vas te faire engueuler si tu ne rentres pas maintenant.
_ M'en fous..., grogné-je en resserrant mes bras autour de sa taille.
_ Tu dors ici alors ?, rit-il.
_ Nan.
_ Tu vas te lever ?
_ Nan.
_ Alors... Euh... Si t'as pas l'intention de faire quoi que ce soit, ça te dérangerait de te lever deux secondes ?
_ Pourquoi ?
Je lève la tête vers lui. Et je me rends compte que, je ne sais comment, je me retrouve la tête au dessus de... Ouais faut le dire : la bête. Au garde à vous, vu la bosse qu'il y a sous son jean. Je me recul, -gênée, tandis qu'il rit toujours.
_ Merde... Euh... Qu'est-ce que je fous ici ?
_ Il se trouve que tu bouges en dormant, m'explique-t-il en se redressant. Non pas que je ne le savais pas déjà. Sauf que, quand tu as commencé à descendre vers la bête, ça l'a... Comment dire... Émoustillée. C'est pour ça que je t'ai réveillée. Parce que ça commençait à être très douloureux... Enfin tu vois pourquoi quoi...
_ Ouais, marmonné-je en m'empourprant. J'ai pas fait exprès.
_ Je me doute, ricane-t-il.
Il se lève et réajuste son jean maladroitement.
_ Ça va aller ?, je demande.
C'est juste après avoir parlé que je me rends de ma question stupide.
_ Ouais. Je vais aller prendre une douche ça ira mieux.
_ Hm.
Un silence prend place entre nous. Je suis mal à l'aise vis-à-vis de... Son érection. Quelque part, j'ai envie de le soulager. Mais ce n'est pas bien. On doit essayer de rester comme on est actuellement car c'est dans ces moments là qu'il n'y a aucune dispute.
_ Tu veux venir ?
Sa question me sort de mes pensées. Je hausse les sourcils, confuse.
_ Pardon ?
_ Tu veux venir ? Avec moi.
_ Où ça ?
_ Dans la douche.
Il rit de mon incompréhension.
_ Oh. Non. Euh... Je vais rentrer. Isaac va se demander ce que je fais.
_ D'accord, acquiesce-t-il faiblement en fixant ses pieds.
J'ai de la peine pour lui. J'ai envie de me doucher avec lui. De voir son corps qui me manque énormément. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas. C'est trop tôt et ça va trop vite. Je ne sais même pas encore ce que je cherche à éclaircir entre nous. Je sais juste que pour le moment, je n'ai toujours pas retrouvé confiance en lui et pour moi, c'est le plus important : de pouvoir compter sur son âme sœur les yeux fermés. Cependant, être près de lui me ronge entièrement.
_ Peut-être une autre fois.
Il relève la tête brusquement.
_ C'est vrai ?
_ Oui, ricané-je. Mais là il est tard.
_ Je comprends. Hm.. On se voit quand du coup ?
_ Mercredi tu es libre ?
_ Oui. Jusqu'à 19 heures. Après je bosse.
_ C'est vrai ? Tu ne m'avais pas dit que tu travaillais.
_ Ouais. J'en ai pas vraiment eu l'occasion.
_ Tu bosses où ?
_ Je range des dossiers au secrétariat du campus. C'est à des horaires aléatoires. Je peux très bien travailler mercredi-ci mais rester à l'appartement la semaine suivante.
_ Je vois. C'est super pour toi alors, souris-je. Félicitations.
_ Merci.
Je sors mon portable de ma poche pour lire l'heure. Il est 17 heures 49. Le temps a passé si rapidement...
_ Bon... J'y vais vraiment cette fois, dis-je en attrapant mes affaires.
Il me suit jusqu'à l'entrée.
_ Tu veux que je te raccompagne jusqu'en bas ?
_ Non ça ira ne t'en fais pas merci.
Il s'adosse au chambranle de la porte et croise ses bras sur sa poitrine. Je m'avance et me mets sur la pointe des pieds pour déposer mes lèvres au coin des siennes. Il esquisse un sourire. Il sourit toujours quand je fais volte-face pour me diriger vers l'ascenseur. Sa voix m'arrête.
_ Tu sais que tu me rends dingue quand tu fais ça.
_ Ah oui ? Je le ferai plus souvent alors, dis-je par dessus mon épaule.
Je l'entends rire en rentrant dans l'ascenseur.
Alors comme ça je le rends dingue ? Pourtant, j'aurais plutôt dit que c'est lui qui me faisait tourner la tête.
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