Chapitre 19.

*PDV ISAAC*

J'vais l'buter. Il a touché à MA sœur. Ma puce. Putain je me rappelle le jour où j'ai appris qu'ils étaient ensemble. C'était à Noël. Je n'oublierai jamais ce jour. Je crois que je n'ai autant voulu étriper quelqu'un que ce soir là. Enfin, ça c'était jusqu'à aujourd'hui. Maintenant, je suis passé de la phase « étriper » à « commettre un meurtre et brûler le corps au fond des bois ». Et je vais le faire.

Je tambourine mon poing contre cette putain de porte. Je tremble de rage. S'il n'ouvre pas, j'enfonce c'te foutue porte.

Il lui faut une éternité pour venir ouvrir. Ouais une minute c'est long quand t'as les nerfs. À peine a t-il entrouvert que je l'attrape par le col et le plaque contre le mur.

_ T'es mort !

Je le claque deux fois brusquement contre le mur. Je me retiens de lui arracher la tête à cet instant précis. Et de lui couper les couilles. Ce p'tit enculé ne se défend même pas. Bien. Ce sera plus simple de le tuer de cette manière.

_ Sale fils de pute ! Est-ce que tu as la moindre idée de ce que tu as fait ? Putain, bien sûr que oui tu le sais ! Ose lever la main encore une seule fois sur elle et j'te crève les yeux, t'as compris ?!

Il ne répond pas. Je le maintiens toujours contre le mur. Mes poings me démangent. Mais je me suis promis de pas trop le défiguré. Je n'imagine pas la tête de ses parents quand ils ne pourront plus reconnaître leur enfoiré de fils. Les pauvres. Déjà qu'il est moche... Avec un nez tordu il pourra faire Halloween toute l'année.

_ Putain c'est ma sœur que t'as frappé là, Aaron merde ! Camille ! Tu devais arrêter tes putains des conneries ! Frappe qui tu veux, je m'en bats les couilles, mais pas elle ! Ma petite sœur !? Qu'est-ce qui t'es passé par la tête, connard ? Tu te rappelles quand je t'avais dit de ne pas la blesser ? De ne plus jamais recommencé ? On dirait pas. Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire ?!

Je lève le poing à côté de sa tête. Il ne bronche même pas. Il sait qu'il l'a mérité. Enfoiré.

Ce qui me ronge c'est qu'il ne me contredit pas. Il ne se défend pas. Il ne parle pas. Il attend que j'arrête de lui faire la leçon. Mais c'est pas une leçon que je vais lui faire, c'est une bonne correction.

_ Réponds-moi, Aaron !, hurlé-je. Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense cette fois-ci ? C'est parti tout seul ? Comme toutes les autres fois ? Réponds-moi merde !

_ Rien, dit-il dans un murmure.

_ Quoi ?

_ Rien. Je n'ai rien à dire.

Il parle tellement faiblement. Si ce n'était pas à ma sœur qu'il s'en était pris, j'aurais eu de la peine pour lui. Je relâche légèrement ma prise sur son t-shirt, désormais bien froissé.

_ Pourquoi est-ce que tu lui as fait ça ?, demandé-je faiblement.

_ Je... J'en sais rien, merde.

Il parle doucement. Il est épuisé. Je le suis aussi. Épuisé de ses conneries perpétuelles. Et cette fois-ci c'est à ma sœur qu'il s'en est pris. Il reprend :

_ C'est... Elle m'a mis hors de moi. J'ai pas réfléchi. Je regrette, putain, Isaac si tu savais... J'ai merdé...

_ Ouais t'as merdé. Tu connais Camille autant que moi, tu sais qu'elle peut être une vraie peste quand elle s'y met. Mais de là à lever la main sur elle... T'imagines pas à quel point j'ai envie de te refaire la face.

_ Fais-le. Je ne mérite que ça de toute manière. Je ne voulais..., sa voix se brise alors il se racle la gorge, je ne voulais pas lui faire de mal Isaac, je te le promets. Je suis censé la protéger et c'est moi qui la fais toujours souffrir. Et rien ne peut empêcher ça. Ça arrive à chaque fois.

_ Tu peux me croire, ça n'arrivera plus jamais. Je ne veux plus que tu l'approches, dis-je fermement en lâchant son col.

Son regard s'ancre au mien. Il me connait, c'est non-négociable.

_ On est dans la même université et on fréquente les mêmes potes... Je serai obligé de la voir.

_ Les mêmes potes ? Si tu parles des gars et moi, c'est terminé. En tout cas, il est clair que Cole et moi, nous ne sommes plus tes potes. Tu ne t'en es pas pris à n'importe qui cette fois-ci. C'est à ma sœur, ta copine, Camille. Tu ne pourras pas faire pire que ça.

Il baisse la tête. Mes paroles le blessent. Mais je m'en fous. Il est un inconnu à présent. Je l'avais prévenu, s'il blesse ma sœur, c'est fini. Sa vie devrait être finie aussi. Je n'arrive pas à savoir pourquoi je ne l'ai pas encore tué d'ailleurs.

_ Est-ce que tu l'as vu ?, le questionné-je impassiblement.

Il hoche faiblement la tête.

_ Oui ou non.

_ Oui.

_ Tu regrettes ?

_ Evidemment que je regrette. Je l'aime. Je ne voulais pas ça.

_ Tu l'as forcément voulu à un moment donné si tu l'as fait. Maintenant, tu en paies les conséquences.

_ Je ne peux pas vivre sans elle...

_ Va falloir que tu t'y fasses. Essaie ne serait-ce que de lui parler et je demande une procédure d'éloignement contre toi.

Il se raidit. Son visage devient pâle.

_ Tu ne ferais pas ça...?

_ Je vais me gêner.

_ Isaac, je suis désolé. Je regrette. Je ferai ce que tu veux mais laisse-moi lui parler. Ça me tuerait de ne plus entendre sa voix.

_ Alors crève. Je crois que tu ne réalises pas, Aaron. Tu as vu l'hématome de fou qu'elle a ? Par ta faute ? Ce sont tes mains qui ont fait ça. Est-ce que tu t'en rends compte ? Tu l'as frappé. Et tu recommenceras si je ne fais rien.

_ Arrête. Ne dis pas ça.

_ Pourquoi ? C'est la vérité pourtant. Et la vérité, ça fait mal. Mais tu encaisses les coups. Et dans ton cas, tu oublies ma sœur. Je connais ton passé violent, je n'hésiterai pas un instant à te traîner en justice pour violence sur ta copine.

_ Tout, panique-t-il. Je ferai tout ce que tu veux. Tu veux que je te supplie ? Que je me mette à genoux ? Je le ferai, Isaac, mais ne me l'enlève pas. Elle est tout ce que j'ai.

_ Et elle, elle ne veut plus te voir.

_ Fais pas de conneries...

_ Non, ça c'est ton rôle. Foutre la merde. Ecoute, je suis venu mettre les points sur les i avec toi. Maintenant que c'est fait, je vais rentrer retrouver ma sœur et la réconforter. Elle va en avoir besoin. Toi, tu seras seul. Tu n'obtiens que ce que tu mérites après tout.

_ Tu penses vraiment ça ? Alors qu'on était comme des meilleurs amis ? Maintenant tu me traites comme un moins que rien ?

_ Je te traite pour ce que tu es. Tu as raison, on était des meilleurs amis, mais la famille passe avant. Je me fous de ta vie. Tu touches à ma sœur, tu t'en prends à moi aussi. Je ne t'avais demandé qu'une chose, prendre soin d'elle. Même ça tu n'as pas su le faire. Au final tu es même celui qui lui fais le plus de mal. Qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ?

_ Laisse-moi me rattraper ! Je ferai tout. N'importe quoi ! Je deviendrai quelqu'un de meilleur. Je lui achèterai tout, un chien, une maison, je lui paierai notre mariage... Peu importe mais ne me l'enlève pas.

_ Même si je te laissais lui parler, qui me dit que tu ne recommenceras pas ? Qui me dit que tu ne feras pas pire ? Que dans une de tes crises de dégénéré, tu ne la violeras pas ?

Rien que d'évoquer ces possibilités, ma gorge se serre violemment.

_ Stop !, hurle-t-il en se bouchant les oreilles. Arrête ! Jamais je ne ferai quelque chose d'aussi horrible. Tu ne sais même pas pourquoi on s'est embrouillés. Elle m'a poussé à bout alors que j'étais énervé. Je n'ai pas réfléchi sur le moment. Je vais aller chez le psy pour me soigner s'il le faut. Juste... Laisse-moi la revoir.

_ Qui te dit qu'elle veut te revoir ?

_ Elle le voudra. Je vais me faire pardonner.

_ Et si moi, je n'en ai pas envie ?

_ Tu veux le meilleur pour ta sœur...

_ Et ce n'est clairement pas toi qui pourras le lui donner, le coupé-je.

_ Laisse-la choisir. Elle est assez grande pour prendre ses propres décisions...

_ Et on voit où ça l'a menée...

_ Laisse-moi finir. Si elle me dit d'elle-même qu'elle ne veut plus de moi, je comprendrais et j'abandonnerais.

_ Tu vas la manipuler.

_ Si tu as un jour été mon vrai pote, tu sauras que je ne ferais pas ça.

J'hésite. Il est évident qu'à mes yeux, il ne la mérite plus. D'ailleurs ça n'a jamais été réellement le cas. Mais je ne veux pas faire du mal à ma sœur en l'empêchant de voir celui pour qui elle est tombée amoureuse. Je n'aime absolument pas tout ça. Mais je sais aussi que ma p'tite sœur est têtue quand elle veut quelque chose et je préfère qu'elle me tienne au courant de ses décisions plutôt que de le voir dans mon dos. Je finis par soupirer, vaincu.

_ Elle va décider si elle veut d'un raté comme toi dans sa vie. Et je ne me priverai pas de lui dire qu'elle mérite mieux que toi aussi souvent que je le pourrais. Tu n'as pas intérêt à faire le con, Aaron. Ou je te jure que je te tue une bonne fois pour toute. Même le FBI ne te retrouvera jamais. Crois-moi, c'est un grand-frère qui parle.

Il esquisse un sourire et putain, j'ai envie de lui casser les dents une à une.

_ Je te crois. Merci.

_ Ouais ouais.

Je me dirige vers la porte. Il me suit. Elle est déjà ouverte ce qui est très pratique.

_ Ah. Et Aaron...

Je me tourne et lui envoie mon poing droit dans la mâchoire. Il recule suite au choc et apporte ses mains à son visage. Je me suis niquée les phalanges, mais putain, qu'est-ce que ça fait du bien !

_ Comme ça tu seras assorti à Camille.

Je referme la porte et sors une bonne fois pour toute de cette immeuble de merde. Et dire que j'avais prévu de faire la grasse mat' putain.

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Premier et dernier point de vue d'Isaac !  Alors ? ^^ Aaron est en vie OMG !

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