Lieu: En face de la supérette

« Tu m'évites et je n'aime pas ça.

Je levais un sourcil amusé avant de porter une cannette de Coca-Cola à mes lèvres. Autant mourir de quelque chose de sucré. Certes moins sucré que l'amour, mais à mes yeux cela se valait.

— Côme, mon beau Côme que veux-tu aujourd'hui ? Je n'ai plus de thunes si tu veux savoir, la vielle pie a fini de me faucher. D'ailleurs, il faudrait que j'appelle ma mère pour lui demander cinquante euros de quoi finir la semaine tranquillement.

Mon beau brun, à haussé les yeux comme soufflé, je ne savais pas encore pourquoi, mais je n'allais pas tarder à le savoir. Côme parlait plus vite qu'il ne réfléchissait.

— Tu n'es plus la même Lidy. Elle est où la fille qui avait tant d'ambition quand nous étions encore au lycée ?

— Elle est morte quand tu es arrivé. Tu es toxique, tu sais ? Mais je crois que je me suis habitué, je n'allais pas rester comme ça toute ma vie. Sois réaliste.

J'ai regardé avec désintérêt l'affiche  promouvant le cirque qui s'y était installé au début de l'été. D'ailleurs, elle se décollait petit à petit.

Soudainement, Côme pris mon visage entre ses longs doigts et approché doucement ses lèvres des miennes.

C'était un mélange de sentiments désagréable qui prenaient place dans ma poitrine. Nous devions irrémédiablement se séparer et quand ce moment arriva je ne pus m'empêcher de pouffer.

Sous le regard surpris, de mon fameux prince pas si charmant que ça. Et croyez-moi cela n'arrivait pas souvent.

— Tu espérais quoi Côme ? Que j'allais redevenir comme avant ?

— Non, que j'allais te réparer. »

J'ai vu dans ses yeux avec une pointe de culpabilité que je venais de faire disparaître son dernier bout de gaieté ou d'humanité. Je ne sais plus trop, j'étais sûrement en train de me perdre dans ma vanité.