7.
No regrets, just love ~
La lumière des stroboscopes les entoure, accompagnant les battements effrénés de leurs cœurs. Le rouge se mêle au vert, le bleu à l'orange, couleurs contraires qui s'associent en une explosion inattendue.
Feu d'artifice dans son cœur.
Tout est si fort, si puissant, si enivrant. Jeongin se sent transporté dans un autre monde. Un monde de couleurs, d'amour, de musique, de spiritueux enivrants et de fumée de cigarette électronique parfum mangue.
Il fait chaud, il est brûlant. Jamais, non, jamais, il n'a ressenti ça.
Sa bouche s'entre-ouvre contre les lèvres de Bam qui s'engouffre dans ses failles, se consumant contre lui, en lui.
Jeongin repousse les questions qui s'amassent et s'accumulent dans son esprit. Il ne veut pas y penser, il ne veut penser qu'aux mains de Bam posées sur son torse, accrochées au tissus de son tee-shirt, il ne veut penser qu'à la sensations de sentir ses dents mordiller sa lèvre inférieure et à leurs langues qui s'entremêlent, il ne veut penser qu'à ses cheveux si soyeux entre ses doigts, il ne veut penser qu'à cette fragrance de paradis qui se glisse dans son nez, il ne veut penser qu'à Bam qui lui offre ce moment hors du temps dont il rêve depuis des mois.
Ils se séparent pour chercher de l'air, arrachant à l'éther quelques atomes précieux d'oxygène pour retomber dans les bras de l'autre, inconscients des regards, des chuchotements, des remarques qui flottent dans l'air lourd qui les entoure.
Les mains de Bam se glissent sur ses joues, gentiment, doucement, blottissant son corps contre le sien. Et là, pour la première fois, Jeongin se sent plus grand. Il se sent plus en confiance, plus mature, il sent que c'est lui qui dirige et que Bam se laisse aller à sa vraie nature. Il sent qu'il effleure son âme, même si cela ne dure qu'un instant.
Le temps s'est dilaté, ils finissent par se séparer, un peu sonné. L'âme en vrac, les battements irréguliers de leurs cœurs surpassant les basses.
« Wow, » murmure Bam.
Il lui sourit et vient caresser furtivement ses lèvres des siennes avant de reculer d'un pas.
Jeongin ne parle pas, il attend. Il attend une réaction, une parole, un regard. Il n'a pas peur. Il attend juste, les bras le long du corps, la respiration encore un peu haletante, le cœur battant la chamade.
« T'es pas croyable, Jeongin. »
Un murmure soufflé du bout des lèvres et les longs doigts fin aux ongles manucurés de noir viennent se poser sur ses joues pour l'embrasser de nouveau.
Et puis il trébuche et Jeongin le rattrape dans ses bras sans comprendre. Jusqu'à ce que l'insulte résonne jusqu'à ses oreilles.
Pédé.
« Pardon ? »
Les deux hommes qui viennent de bousculer Bam se retournent, un sourire idiot aux lèvres.
« Un problème ? » demande l'un d'eux en haussant un sourcil.
Le sang bout dans les veines de Jeongin qui se tend en ouvrant la bouche pour répondre.
« Laisse tomber, Jeongin, souffle Bam en attrapant sa main.
- Mais- »
Mais rien puisqu'il se sent tirer en arrière et une main se poser dans le bas de son dos pour l'entraîner vers la piste de danse.
« Ils n'en valent pas la peine, trésor.
- Tu en vaux la peine, » répond Jeongin en se contorsionnant pour fusiller du regard les deux idiots qui se ricanent derrière eux.
Bam rigole et attrape ses épaules pour planter son regard dans le sien.
« T'es adorable. Et j'aime bien que tu sois protecteur comme ça. »
Jeongin devient alors aussi rouge que ses cheveux.
« Mais je préférerais que tu gardes de l'énergie pour faire ma fête plutôt que la leur. »
Et sur ces jolis mots accompagnés d'un clin d'œil provocateur et du rire de Jeongin, Bam attrape sa main pour la poser d'autorité sur sa taille.
« Aller, montre moi de quoi tu es capable, bébé.
- C'est un défi ? demande Jeongin en laissant ses lèvres remonter et le souvenir des deux hommes s'effacer.
- C'est une demande, » rectifie Bam en glissant ses mains dans son cou.
Jeongin rigole en secouant la tête mais rapidement la musique a raison de lui et leurs corps se déhanchent l'un contre l'autre sans plus se soucier de ce qui les entoure.
Il fait chaud, l'air est moite, Jeongin a soif et il a mal aux pieds, mais jamais il ne s'est sentit aussi lui-même qu'à cet instant. Il laisse son esprit se reposer dans un coin et son corps prend les reines. Il bouge comme par automatisme, admirant Bam, ne cachant même pas les étoiles qui brillent dans ses yeux.
Il est beau - elle est belle. Il s'en fout. Son profil androgyne qui tourbillonne au milieu de la foule lui plaît bien plus que n'importe quel autre. Les paillettes qui habillent ses yeux brillent sous les lumières artificielles comme un incendie qui brûle tout sur son passage.
Jeongin les voit : les yeux qui glissent sur Bam, qui s'attardent sur son visage si fin, si beau. Il n'est pas jaloux, juste un peu énervé qu'ils le contemplent comme une œuvre d'art sans chercher à comprendre le message de l'artiste derrière.
Alors il l'attire encore plus prêt de lui et se délecte de son éclat de rire lorsqu'il le force à se retourner pour coller son dos à son torse.
Ils ont dansé et ont bu plus que de raison et la soirée s'est déroulée dans un nuage hallucinatoire dont Jeongin voudrait ne jamais sortir.
« J'ai chaud, lui dit Bam dans l'oreille après des heures qui lui ont semblé être des minutes.
- Tu veux sortir ? »
Hochement de tête et Jeongin sourit et lui prend la main pour l'emmener dehors.
« Je peux fumer ?
- Tu me laisses tirer ?
- Moyennant paiement, bien sûr. »
Jeongin éclate de rire en le voyant coincer le tube de nicotine entre ses lèvres, un air amusé sur le visage.
« Mince, soupire donc Jeongin en tapotant ses poches. J'ai pas d'argent sur moi !
- J'accepte les payements en nature t'inquiète pas. »
Ils rigolent et Bam souffle la fumée vers le ciel.
« Viens là, » l'appelle-t-il en tendant la main vers lui.
Jeongin la prend et leurs visages ne sont maintenant plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. La main libre de Bam porte la cigarette à ses lèvres et Jeongin ne peut que fixer la ligne de démarcation entre les ongles noirs et le tube de papier blanc avec de grands yeux.
Après avoir pris une longue inspiration, Bam retire le tube de ses lèvres pour le tenir éloigner d'eux et rapproche encore plus son visage de celui de Jeongin. Un frisson s'empare de lui quand il comprend et il entre-ouvre les lèvres, laissant la fumée dévastatrice couler dans son organisme, sans jamais quitter Bam du regard.
« Mmh, merci, souffle-t-il en s'écartant un peu.
- Any time babe. »
Et le surnom idiot lui réchauffe le corps dans le froid de l'air. Suivant ses envies, il passe un bras autour des épaules de l'autre, le calant contre lui, admirant les volutes de fumée qui s'élèvent dans l'air froid.
« Encore vous ? »
Il fronce ses sourcils et sa prise sur l'épaule de Bam se raffermit alors que les deux hommes de tantôt apparaissent comme par magie devant eux.
« Vous n'avez pas honte, » sérieusement ? ricane l'un d'eux en fixant la main de Bam qui s'est refermé sur celle de Jeongin dans une tentative de le calmer.
Sauf que s'il y a bien une chose que Jeongin ne supporte pas c'est ce genre de remarques.
« Et vous vous n'avez pas honte de sortir en public avec cette tête ? » demande-t-il, un léger sourire en coin sur les lèvres.
À ses côtés, Bam étouffe un éclat de rire et les visages des deux hommes se tordent en une grimace de surprise, rapidement remplacé par de la colère.
« T'as un problème demi-portion ?
- Non apparemment c'est vous qui avez un problème, » dit Jeongin froidement en se dégageant de l'étreinte de Bam.
Et tout se passe trop vite pour qu'ils comprennent ce qui leur arrive. Heureusement le videur leur vient en aide mais l'ambiance joyeuse et légère de la soirée a disparu.
« Je vais appeler Chan, souffle Jeongin en passant ses doigts sur la mâchoire bleuie de Bam.
- Jeongin, l'arrête ce dernier. Calme-toi un peu avant.
- Je suis très calme.
- Tu trembles. »
Effectivement il tremble.
« Regarde dans quel état tu es à cause de moi ! s'exclame-t-il en serrant les dents.
- C'est pas de ta faute.
- Je les ai cherchés.
- Ils étaient bourrés.
- Tu leur cherches des excuses là ? Parce que si c'est le cas je- »
Mais Bam attrape sa main pour le prendre dans ses bras et il s'arrête.
« Appelle ton Chan. Je vais rentrer, lui chuchote-t-il dans l'oreille.
- Non. Je te laisse pas, tu viens avec moi.
- T'es sûr que ça ne te dérange pas ?
- Qu'est-ce qui me dérangerait ? demande Jeongin en s'écartant.
- Je sais pas. D'être vu avec moi ? »
Et c'est comme si une pierre tombait au fond de son estomac.
« Pourquoi ça me dérangerait ? Ils vont juste être jaloux parce que t'es beau gosse. Ou belle gosse d'ailleurs. »
Ils se sourient et Jeongin attrape son téléphone pour appeler Chan, la main de Bam serrant la sienne, comme pour l'ancrer dans la réalité.
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