Partie I-Chapitre 1

Un pré. De l'herbe, et un ruisseau. Des oiseaux magnifiques. Et des rires. Tellement de rires. Soudain, cinq personnes jaillissent de la forêt des alentours. Aucune façon de les décrire sauf dire qu'ils étaient heureux...

Je me réveille en sueur, haletante. Je m'éponge le front et sors de mon lit. Il fait encore nuit, il doit être environ quatre heures du matin. Parfait.

Je m'habille rapidement. Je ferme la porte à clé, et je passe bien devant le garde pour qu'ils sachent où je suis. Le vent me fouette le visage, j'ai mal, mais j'accepte la douleur. Pour oublier mon rêve. Les souvenirs. Ils jaillissent de partout maintenant.

Je commence à courir. Si le rêve ne me quittera pas de son plein gré, alors je le sèmerai.

Je cours , je saute. Plus vite ! Encore plus vite ! Toujours plus vite.

Un point de côté me tenaille. Ce n'est pas grave. Le couteau qui entaille ma chair n'est rien comparé à ce que je fuis.

Le soleil se pointe, et mon cauchemar s'enfuit. Je m'arrête pour l'admirer.

Puis je pars en trot pour manger.

Il n'y a personne dans la salle à manger à part quelques braves cuisiniers. Ils me saluent, et je réponds d'un mouvement de tête. Je mange un petit déjeuner léger, et me voilà repartie en direction du gymnase.

Là-bas, je m'entraine jusqu'à ce que la salle soit remplie d'une vingtaine de généraux. Je pars après une heure. Je n'aime pas la foule, et le gymnase ne se videra qu'à l'heure du déjeuner. Je repasserai ce soir.

Je pars sur la piste, mais Juli est déjà là. Je suis prise au piège.

"Alors, comment ça va ? Je parie que tu t'es réveillé à l'aube, tiens ! Espèce de folle..." Et c'est reparti...

J'apprécie beaucoup Juli, mais quel flot à paroles ! Bon, au moins, je n'ai pas à faire de la conversation.

"Et tu sais, il y a une réunion cet après-midi, mais, tu sais, seulement les plus-haut gradés peuvent y aller ! Je suis sure que tu vas y aller, toi. Je me demande dequoi vous aller parler..."

Une réunion... Bizarre, il y en avait peu souvent...

"Mais, dis, c'est la cloche du déjeuner qui sonne ! Oh, j'ai faim moi ! Pas toi ? Allez, on mange ensemble ? On se dépêche, je connais la table parfaite pour être au calme !"

Oh, une dernière chose: Juli adore manger.

Je la suis en espérant qu'on aura 'la table parfaite' pour ne pas l'entendre râler pendant tout le déjeuner...

***

"Général Pole ?"

Je me retourne. Un soldat de bas rang essoufflé me dit entre deux halètements:

"Le roi vous attends dans la salle ronde." Je partis en trombe. Le roi ? Juli ne m'avait pas prévenue que le roi serait présent à la réunion ! Il devait se passer quelque chose de bien grave...

J'atteigne la salle ronde en espérant que je n'avait pas de retard. Apparemment non, il n'y avait personne sauf le général Ompt. Je la salue et m'installe à ma place habituelle.

Rapidement, la salle se remplit, et bientôt, deux majordomes annoncent d'une parfaite unisson: "Le Roi Hugues II de Karitanna !" Nous nous levons pour saluer profondément le Roi.

Il entre dans la salle d'un pas ferme et décidé. C'est un homme d'une trentaine d'années. Il a le visage sérieux, mais derrière ce regard dur se trouve une personne remplie de générosité: il m'a sauvé la vie.

Une fois tous installés, le Roi commence:

"Mes chers Généraux, aujourd'hui est un jour grave. Dans ce pays synonyme de la liberté, une vermine ronge le noyau de ce si beau royaume. Ils s'appellent 'La Liberté Blanche'. Ils disent vouloir aucune violence, mais nous avons certains cas d'incendie ou d'effraction qui contredisent leur principe. Nous devons les arrêter avant qu'ils ne soient trop tard !"

Un groupe de rebelles... Juli m'avait dit qu'un groupe de jeunes révoltés se seraient mis en place, mais je n'y prêtais pas attention. Une guerre presque imminente se déclarerait bientôt avec un de nos voisins. Comme Karitanna est une nation pacifique, nous voulions éviter cela à tout pris, et je me préoccupais de ça, pas de se que je considérais comme une petite émeute que l'on calmerait bientôt...

Et nous voilà maintenant en guerre civile !

Le Roi reprit parole:" Voyez, leur stratégie est bien claire. Ils veulent convaincre les régions prés des frontières de joindre à leur cause. Voyez-vous, les frontières croient bien moins en leurs pays que la normale, car les exploits de la capitale ne les impressionnent pas autant, faute à la distance. Reprenons. Les rebelles veulent récupérer un maximum de soldats puis lancer une attaque contre la capitale. Qu'en pensez-vous ?"

Fletching déclara:" Monseigneur le Roi, je pense qu'il est préférable de tuer les rebelles tout de suite."

Le Roi secoua la tête. "Ne pensez-vous pas que j'ai déjà longuement réfléchi à cette possibilité ? Le quartier général de 'La Liberté Blanche' nous est inconnu. Il nous est impossible de les tuer comme ça." Il claqua des doigts.

Le général Ompt suggéra:"Et si nous analysions les attaques récentes des rebelles pour en déduire un raisonnement logique qui pourrait nous amener au QG ?

-Soldat Ompt, les attaques sont faites de manières parfaitement dispersées au quatre coins du pays."

Elle se mord la lèvre, soucieuse. Il y a un blanc jusqu'à ce que Fletcher propose:" Et si on envoyait des soldats dans les région ciblés pour rappeler aux citoyens votre pouvoir et de les décourager de se joindre au rebelles ?"

Je répondis:" Général, vous savez bien qu'il nous faut des soldats au cas d'une guerre avec le pays voisin.

-Oui, mais en envoyant seulement quelque uns ?

-Vous savez comme moi que notre nombre est trop serré. Nous n'avons que 1 500 soldats."

Le Roi nous interrompt: "Général Pôle, vous vous trompez. Le compte de nos rangs a augmenté avec de nouvelles recrues récemment. Nous sommes maintenant 2 300 soldats. En tenant compte de cela, je valide la solution de Général Fletching qui choisira lui-même ceux à envoyer. Une petite dizaine suffira par région, il suffit seulement de les intimider.

-Oui, Sire. Je suis très honorée."

Des nouvelles recrues ? J'en avais pas entendues parler... Pour un pays pacifique, notre nombre commence à s'élever...

Le Roi nous congédie et nous nous levons pour sortir. Je m'apprête à franchir la porte, dernière, quand le Roi m'appelle.

"Général Pôle ?

-Oui, Sire ?

-J'aimerais parler avec vous quelques minutes.

-Oui, Sire."

Je ferme la porte et je m'assois près de lui.

"C'est au courant de vos pouvoirs."

Je tressaille. Que veux t-il ? La dernière fois que je m'en suis servie était...

Je fais un mouvement imperceptible de la tête pour chasser le souvenir.

"Oui, Sire ?

-Je sais que c'est douloureux pour vous d'en parler après... l'incident, mais ceci est d'une haute importance. Les rebelles sont un vrai problème. Et j'ai peur que Karitanna aura besoin de vous. Vous êtes un véritable atout pour nous. Une vrai arme sur pieds."

Il rit, je l'imite, mais je suis mal à l'aise. Ce n'est pas la première fois qu'il me parle de ce sujet là. Où en veut il venir ?

"Vous devriez vous entraîner. A l'eau, et surtout au feu."

Je réprime un frisson. Le feu ! Je ne l'ai que rarement utilisé... Des éléments, c'est le plus dangereux...

"Oui, Sire.

-Et tenez garde à ne surtout pas être vue.

-Oui, Sire.

-Vous pouvez partir."

Je sors de la salle, préoccupée. Comment faire ?

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