Chapitre 6
Voilà le sixième chapitre 😊 J'attends vos retours avec impatience ! Bonne lecture ! Et encore merci pour les 1K 😘
— Vous êtes au courant que c'est complètement dangereux et inconscient de faire ce que vous vous apprêtez à faire ? poursuivit-il suspicieux.
— Je le sais, répondit fermement Alia qui possédait un regard déterminé à cet instant.
— Si quelque chose vous arrive, nous n'en serons pas responsables, annonça Sergueï en retirant une clé du trousseau qu'il possédait.
Il hésita quelques instants, puis tendit la clé à la jeune femme qui le remercia un nombre incalculable de fois. Elle le prit même dans ses bras, ce qui agaça fortement le gardien chef. Elle s'enfuit ensuite en courant, sautant par-dessus les hommes allongés sur le sol et montant les marches deux par deux. Arrivée devant la porte, elle se stoppa net. Et si Harold se montrait violent avec elle ? Et s'il l'agressait sexuellement ? S'il en profitait pour la tuer ?
L'hésitation s'empara d'elle, la faisant s'asseoir afin de réfléchir aux conséquences si elle laissait le prisonnier sortir de sa cellule. Elle considéra toutes les possibilités, de la plus sensée à la plus improbable, se rappelant que de nombreux matons veillaient sur les lieux, et que si quoi que ce soit se produisait, ils agiraient dans la seconde. Elle était protégée mais elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de l'appréhension. Elle soupira de nombreuses fois, pesant le pour et le contre, hésitant sur sa décision. Après tout, cet homme était un criminel dangereux placé dans un établissement pénitentiaire de catégorie A, ce n'était pas rien.
— Harold ?
— Alia ?
Elle sourit lorsqu'elle entendit son prénom murmurer par la voix rauque de l'homme assis derrière la lourde porte en fer. Elle se leva, ignorant si elle était complètement folle ou juste un peu, et posa sa main sur la porte. Le froid de cette dernière la traversa, la faisant trembler comme une feuille s'apprêtant à tomber de son arbre lors de l'automne. Un tailleur n'était peut-être pas la meilleure tenue à adopter lorsqu'une nouvelle ère glaciaire faisait son apparition. Elle espérait trouver une couverture d'ici quelques jours, sous peine de mourir de froid, car la température ne devait pas dépasser les cinq degrés à présent.
— J'ai convaincu Andropov de me laisser la clé de ta cellule, expliqua-t-elle en tentant de respirer normalement malgré le froid qui la saisissait malgré elle.
— Vraiment ?
La voix d'Harold se faisait étonnée, il n'aurait jamais imaginé que le gardien-chef accepte de confier la clé à une avocate qui ne le connaissait pas. Il sourit tout de même, il allait pouvoir sortir de ce véritable frigo d'ici quelques secondes.
— Harold, j'ai besoin de savoir que tu ne me feras pas de mal lorsque je t'aurais ouvert, murmura-t-elle en posant son front contre la porte gelée.
— Je... Je te le promets, répondit le jeune homme en croyant lui-même en ses paroles.
Alia inséra la clé dans la serrure et tourna, libérant l'un des plus dangereux et imprévisible prisonnier présent dans cette prison. La porte s'ouvrit, laissant apparaître Harold Lawford, le regard froid et les sourcils froncés. Il fit un pas incertain dans la direction d'Alia. Elle se sentit brusquement effrayée. L'homme qui se tenait en face d'elle faisait trois têtes de plus qu'elle, il n'avait qu'à la gifler pour la tuer. En une fraction de seconde, tout pouvait basculer, mais pourtant, Harold ne fit rien. Il avait décidé de ne pas abuser de la confiance de la jeune femme, du moins pour le moment
— Mer... Merci, murmura-t-il en se grattant l'arrière du crâne.
Il semblait être mal à l'aise, ce qui étonna Alia. Cette dernière planta son regard dans les prunelles bleues du jeune homme qui la toisait de toute sa hauteur. Elle y décela uniquement de la reconnaissance. Il ne lui voulait pas de mal, et elle espérait ne pas se tromper sur ce point. Cet homme qui pouvait la briser en quelques secondes, la fascinait autant qu'il l'effrayait.
— J'espère que dorénavant, tu me feras confiance, je ne suis pas là pour t'enfoncer encore plus que tu l'es déjà, dit-elle avec un sourire sincère.
— Je l'espère aussi, chuchota-t-il en sortant complètement de sa cellule.
Alia repéra une couverture qui traînait sur le pitoyable lit d'Harold. Ce dernier suivit le regard de la jeune femme et lui lança un sourire avant de retourner à l'intérieur de sa cellule chercher la petite couverture bleue. Il lui la tendit, gauchement, toujours avec le sourire. Il ignorait pourquoi il était si gentil avec elle, mais cela lui plaisait. Il parvenait à oublier sa véritable personnalité, celle d'un tueur capable de tout.
— Merci, répliqua Alia en attrapant vivement le tissu rêche qui ferait l'affaire.
— Je t'en prie. Si tu le souhaites, j'ai un jogging et un pull sous mon lit, ce n'est pas vraiment ton style, mais j'imagine que tu auras plus chaud qu'avec cette tenue, ajouta-t-il en lui désignant sa cellule. Tu m'as fait sortir de ce véritable frigo, je te dois au moins ça.
Elle hocha la tête, le remerciant, avant d'entrer dans la cellule froide du condamné. Elle se sentit immédiatement privée de droits. Elle sentit les murs peser sur elle. Elle sentit sa liberté lui échapper. Elle se dépêcha d'enfiler les vêtements désignés par Harold - lorsque ce dernier ne regardait pas - et ressortit au plus vite. Cette sensation de privation s'évada aussitôt. Elle ne préféra pas imaginer ce que devaient ressentir les prisonniers vivant ici toute l'année.
— Merci, c'est plus chaud, effectivement, dit-elle avec le sourire.
Le jeune homme hocha la tête et prit la direction des escaliers, suivi de près par la jeune avocate enveloppée dans la couverture que le détenu lui avait donnée quelques minutes auparavant. Intérieurement, elle ne pouvait s'empêcher de penser à son petit-ami resté au chaud, dans leur gigantesque appartement dans lequel ils vivaient depuis maintenant trois ans. Elle eut une boule dans le ventre lorsqu'elle repensa à Mickael, son petit-ami depuis quatre ans. Elle eut la sensation de le tromper, alors que ce n'était pas le cas. Elle secoua la tête, préférant oublier ses pensées.
Elle s'assit aux côtés d'Harold, parmi les autres détenus allongés sur le sol. Le jeune homme avait trouvé un coin sous les escaliers, où personne ne dormait. Il n'aimait pas être entouré, et cela n'était pas prêt de changer. Il regarda la jeune femme s'asseoir en tailleur près de lui. Elle était si proche qu'il sentit son épaule toucher le tissu doux du pull qu'il lui avait prêté. Il eut un réflexe de recul, qu'il parvint à surmonter. Il resta assis, près de la jeune femme serrant la couverture contre elle. Nul doute qu'elle avait froid en ce moment.
— Hum, donc, tu... tu vis où ? demanda le jeune détenu ne sachant que dire d'autre à la jeune femme qui avait décidé de le coller.
— J'habite dans le centre de Londres, à environ trente minutes d'ici, répondit-elle en tournant la tête vers le visage curieux du jeune homme. À Kensington exactement.
— J'ai grandi à Bristol, après avoir été recueilli par une famille d'accueil, rétorqua-t-il avec un sourire nostalgique.
— Tu aimais cette ville ?
Harold hocha positivement la tête, repensant aux souvenirs de cette ville qu'il ne reverrait probablement jamais en raison du crime qu'il avait commis cinq ans auparavant. Il regrettait son geste, mais maintenant qu'il était fait, il n'avait d'autres choix que d'accepter et d'endurer les quelques années qu'il lui restait à faire dans la prison de Belmarsh. Mais Bristol lui manquait terriblement, enfin les soirées auxquelles il participait lui manquaient. Il ignorait pourquoi il parlait de cela avec son avocate, mais cela le libérait en quelque sorte.
— Merci de m'aider, chuchota-t-il doucement les yeux clos. C'est inutile, et c'est perdu d'avance, mais merci d'essayer.
— Harold, quand je veux quelque chose, je l'obtiens. Je veux ta libération et je l'aurai.
<<< >>>
(Je vous informe que je suis en pleine écriture du tome 2 de Cold UK qui se nommera Addiction !)
Sinon qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
J'espère que vous avez apprécié lire ce chapitre, car j'ai adoré l'écrire 😊
Bisous.
LolaCloarec.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top