Chapitre 5
Merci d'être aussi nombreux à me lire. Ça me va droit au cœur ! Pour vous remercier voilà un nouveau chapitre ! Merci pour les 1K 😍
Alia monta les escaliers en fer d'un pas décidé, elle voulait parler à ce prisonnier si particulier, à la troublante personnalité. Lorsque l'avocate avait lu le dossier d'Harold Lawford pour la première fois, elle n'avait pu contenir son étonnement quant à son enfance pour le moins misérable. Ce jeune délinquant était ce qu'il était en raison de son enfance dérangée par les nombreux actes de violence qu'il avait subie. Elle s'assit à nouveau contre la large porte en fer, espérant d'Harold quelques paroles.
— Harold ? demanda-t-elle doucement par peur de réveiller l'homme.
Il était plus de minuit, et la plupart des détenus dormaient, soit dans leur cellule soit dans le grand hall de la prison. Alia écouta attentivement les bruits provenant de l'autre côté de la porte. Elle espérait une réaction, peu importe laquelle. Elle attendit, longtemps, ce qui lui sembla durer des heures.
— Mademoiselle Brown ?
La voix d'Harold se fit endormie, elle avait dû le réveiller, mais elle voulait lui parler et l'entendre se confier. Même si elle savait pertinemment qu'il ne se confierait pas immédiatement. Pourtant, elle fut soulagée d'entendre la voix rauque du prisonnier. Elle sentit un choc dans la porte, Harold venait de s'asseoir dos à celle-ci. Alia comprit qu'il y aurait toujours une porte, une grille, un gardien ou une loi qui les séparerait, mais cela ne la décourageait pas pour autant. Elle laissa sa tête se poser contre le fer froid de la porte.
— T'ai-je réveillé ? demanda-t-elle en espérant que ce soit le cas.
— Hum, pas vraiment, je somnolais, avoua le détenu avec un sourire sur les lèvres.
Pour la première fois de sa vie, cela ne le dérangeait pas que quelqu'un l'embête durant la nuit. Ce n'était pas parce qu'il s'agissait d'une femme, ça non, mais parce qu'il s'agissait d'Alia Brown, son avocate. Avocate qui lui plaisait, il devait bien l'avouer. Mais il préférait rester un client, le captif à défendre, plutôt que de faire de la vie de la jeune femme, un véritable foutoir.
— Pourquoi m'aidez-vous ? demanda Harold avec une véritable curiosité.
— Je suis avocate, c'est mon métier d'aider les gens, répondit-elle avec vivacité, mais je dois bien avouer que ton cas m'intéresse particulièrement. Et toi, pourquoi me vouvoies-tu ?
— Par politesse, dit-il simplement.
Il avait beau être un condamné considéré comme dangereux, il connaissait la politesse et il l'appliquait quand il le pouvait. De plus, lorsqu'il s'adressait à une femme, la politesse avait toujours été de mise, c'était ainsi et pas autrement. Tutoyer une femme était quelque chose de nouveau pour lui, bien que cela pût paraître banal pour n'importe quel autre homme de cette prison.
— Eh bien, je t'autorise à me tutoyer. Me faire vouvoyer me rend mal à l'aise, expliqua Alia en souriant.
La prison était silencieuse. Seuls les pas des gardiens - qui surveillaient le groupe d'internés – résonnaient dans le hall, se répercutant contre les murs pour parvenir jusqu'aux oreilles des deux jeunes gens se parlant à travers une lourde porte en fer.
— D'accord, finit par dire Harold.
Lui aussi souriait, sans réellement en connaître la raison, mais il souriait, et c'était le plus important. Alia ne pouvait pas le voir, mais elle était déjà satisfaite de pouvoir lui parler. Elle savait qu'Harold Lawford n'était pas très loquace, alors lorsqu'il lui parlait, cela la rendait fière.
— Pourquoi êtes... es-tu venue alors que tu aurais pu rester avec ta famille ? demanda Harold intrigué par la présence de la jeune femme.
— Ma famille vit en France depuis cinq ans, je ne les ai pas vu depuis, répondit-elle honnêtement.
Harold hocha la tête tout en murmurant un simple d'accord à travers la porte. Elle ne semblait pas attristée en disant cela. Décidément, cette femme était de plus en plus étonnante et cela le fascinait. Il posa sa tête sur la porte, les yeux clos. Le froid envahissait petit à petit la prison. Les prisonniers enfermés dans les cellules seraient les premiers à mourir de froid. Il fallait qu'il sorte de là le plus vite possible. L'avocate lui serait peut-être utile finalement.
— Penses-tu qu'Andropov me laisse sortir demain ? demanda-t-il tandis que le froid gagnait peu à peu ses muscles.
— Je peux essayer de le convaincre, répondit-elle en se levant. Il est encore éveillé, je reviens.
Elle ôta ses talons, se retrouvant pieds nus sur le sol aussi froid que de la glace. Elle descendit les escaliers à toute vitesse, prenant la direction de la petite pièce où se trouvait la machine à café. Cette pièce était une sorte de salle de pause réservée aux gardiens. Andropov y était entré une heure auparavant. Elle sauta par-dessus les corps endormis des prévenus et fonça droit vers la porte qu'elle ouvrit brusquement. Elle fut brièvement aveuglée quelques secondes par l'unique ampoule chancelante accrochée au plafond qui éclairait l'ensemble de la petite pièce. Elle se retrouva face au gardien chef, Andropov, ainsi que trois autres hommes, dont Adam Tanat, avec qui elle avait fait connaissance quelques heures plus tôt.
— Puis-je vous parler ? demanda-t-elle à l'attention de Sergueï.
— Bien sûr, répondit-il sèchement en la suivant dans le couloir sombre.
Le surveillant referma la porte, elle aussi en fer, et s'appuya contre le mur, attendant les paroles de la petite jeune femme qui se trouvait devant lui. Cette dernière s'adossa elle aussi, le fixant droit dans les yeux, sans broncher.
— Libérez Lawford, chuchota-t-elle sérieusement.
Le russe eut un petit rire qui ne manqua pas d'agacer l'avocate. Ses yeux bleus se plantèrent dans les prunelles de la jeune femme.
— Et pourquoi le ferais-je ? rétorqua-t-il après avoir repris son sérieux.
— Il me parle.
Ces trois mots firent changer de tête au gardien chef. Il n'en crut pas ses oreilles. Harold Lawford ne parlait à personne, sauf s'il y était obligé. Ce fut cela qui l'étonna le plus. Il fronça les sourcils quelques instants avant de baisser les yeux sur le trousseau de clés qui était accroché à sa ceinture.
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Suite Vendredi 21 juillet
Je n'ai pas pu résisté à l'envie de publier un chapitre !
Alors j'attends vos avis ❣
Bisous.
LolaCloarec.
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