Chapitre 40
Alia fixa longuement son reflet dans la glace accrochée à la porte de la salle de bain. Elle avait finalement décidé de se ressaisir. Elle avait invité Louis, son meilleur ami, ainsi qu'Amanda, la petite-amie de ce dernier, à fêter le réveillon avec elle. Elle avait donc revêtu sa plus belle robe. Une robe bustier noire, moulant son corps aux formes bien présentes. Elle avait bouclé ses longs cheveux bruns et s'était légèrement maquillé. Elle avait chaussé de petits talons noirs, qui mettait ses jambes particulièrement en valeur. Elle sortit de sa salle de bain, fin prête pour cette soirée qui, elle l'espérait, lui permettrait d'oublier Harold. Elle n'avait pas vu ce dernier depuis trois semaines. Aucune nouvelle. Il l'avait sans doute oublié, elle devait en faire autant.
Elle s'affaira en cuisine, sortant les nombreux plats contenant les amuses-bouches qu'elle avait pris le temps de concocter durant l'après-midi. Elle alla les déposer sur la tables basse du salon. Elle sortit également trois flûtes à champagne, qu'elle disposa joliment autour des plats. Elle n'était pas peu fière du travail qu'elle venait d'accomplir. Tout était prêt pour accueillir ses invités. Elle patienta, assise sur le canapé, Leiko à ses pieds. Ce dernier ne semblait pas intéressé par la nourriture disposée de part et d'autres de la table. Il dormait, sûrement rêvait-il d'os à mâcher. Cette pensée fit sourire Alia. Elle avait bien fait d'acheter de nombreuses friandises pour son protégé. Après tout, lui aussi avait le droit à un cadeau de Noël.
Quelques coups retentirent contre la porte d'entrée. Elle se précipita pour ouvrir au couple parfaitement habillé qui lui souriait. Elle les invita à entrer, tout en leur faisant signe de s'asseoir. Elle referma la porte et les rejoignit. Elle prit place dans un fauteuil, laissant le couple s'asseoir côte à côte sur le canapé.
— Tu n'aurais pas dû te donner autant de mal pour nous ! s'exclama Louis en dévorant les nombreux mets des yeux.
— Le réveillon de Noël, ce n'est qu'une fois dans l'année, alors autant mettre le paquet, ironisa Alia avec le sourire.
— Tu connais Louis, il dit ça, mais d'ici quelques minutes, il aura englouti la moitié de ce que tu as cuisiné. Oh ! J'allais oublier, nous avons acheté une bouteille de champagne, dit-elle en saisissant son sac dans lequel était caché le précieux liquide. J'y ai pensé en voyant tes flûtes !
Amanda était une jeune femme vraiment adorable. Elle avait tout de suite compris qu'entre Louis et Alia, c'était uniquement amical. Elle n'était donc pas jalouse de la brune, et heureusement, car il n'y avait pas lieu d'être. Amanda était extrêmement belle. Ses beaux yeux noirs, aussi profonds que deux puits sans fond, semblaient sonder l'âme de la personne qu'elle regardait. Mais derrière ce regard si particulier, se cachait en réalité une jeune femme pleine de joie. Elle était infirmière, car elle aimait aider les autres, et ce métier lui allait à merveille. Habituée à voir ses cheveux attachés, Alia fut surprise de la longueur des boucles châtains qui tombaient en cascade autour de son visage rond.
— Il ne fallait pas ! répliqua finalement Alia en prenant la bouteille que lui tendait la petite-amie de Louis.
— Louis l'ouvrira, s'il a assez de force pour cela, se moqua Amanda en donnant un coup de coude au concerné.
— Je l'ouvre avec le petit doigt si je le veux, mais pour ce soir, je me contenterais de mes deux mains, je ne voudrais pas vous impressionner, déclara-t-il en souriant.
Il se leva, et saisit la bouteille avant de s'éloigner dans la cuisine. Un silence se fit, Amanda et Alia attendèrent de savoir s'il avait réussi ou si la bouteille s'avérait être plus forte que lui. Un cri de surprise, suivi du bruit du bouchon se répercutant sur le plafond leur fit comprendre qu'il avait réussi, contre toute attente. Il revint, fier de lui, servant les jeunes femmes assises autour de la table, tel un serveur travaillant dans un restaurant cinq étoiles.
— Merci, et bien joué ! Lança Alia en levant mon verre.
— À ce réveillon ! ajouta Louis en faisant de même.
— À nous trois ! Renchérit Amanda avec le sourire.
Les trois jeunes gens burent chacun une gorgée du contenu de leur verre avant de les reposer sur la table. La brune scruta longuement son verre avant de lever les yeux vers Louis, qui l'observait attentivement.
— Et... Donc... Tu n'as toujours aucune nouvelle d'Harold ? demanda-t-il d'un ton hésitant.
Louis était au courant de l'histoire qui unissait Alia à cet ancien détenu, elle lui avait tout raconté le jour où elle était allée le voir à son café, afin de l'inviter pour le réveillon. Il ne l'avait pas jugé, car selon lui, Alia était simplement amoureuse. Enfin, simplement n'était peut-être pas le mot le plus approprié pour qualifier l'amour qu'éprouvait Alia envers Harold.
— Non, aucune, mais je préfère ne pas en parler, si ça ne te dérange pas, répondit la brune en baissant les yeux sur Leiko.
E dernier était sagement assis à ses pieds. Il n'avait pas bougé d'un pouce, même lorsque les deux tourtereaux étaient arrivés. Plus sage, impossible de trouver.
— Pas de soucis, je peux manger à la place de te poser des questions, rigola Louis en s'emparant d'un toast au saumon.
Alia sourit, détendue. Elle appréciait son ami pour cette qualité. Il n'insistait pas, car il savait qu'elle se braquerait s'il essayait de lui soutirer une quelconque information. Il la connaissait par cœur, après toutes ces années d'amitié, il était sans doute naturel qu'il comprenne quand se taire face à cette femme au caractère bien trempé.
— Merci.
Elle ria à son tour, avant de continuer de parler avec Amanda. Cette dernière lui avait avoué, il y a de cela, quelques mois, qu'elle souhaitait avoir un enfant avec Louis, mais que ce dernier ne se sentait pas prêt. Mais il s'était avéré qu'en en parlant, Louis avait fini par être tenté par l'idée de devenir le papa d'une petite fille ou d'un petit garçon. Elle en était heureuse, cela se lisait sur son visage. Elle et Louis formait un couple si magnifique, elle en était jalouse. Elle aussi aurait aimé tomber sur un homme aussi gentil et attentionné que Louis.
— Je crois que quelqu'un a frappé à la porte, baragouina Louis entre deux toasts.
Alia, les sourcils froncés sous l'étonnement, se leva et se dirigea vers la porte. Elle n'attendait personne. Mickael devait être chez ses parents. Bethany ne viendrait sûrement pas la voir. Et ses parents étaient en France. Il ne restait qu'une seule personne. Elle ouvrit la porte, le cœur battant la chamade. Elle reconnut immédiatement le visage qui lui faisait face. De petites prunelles bleutées, des cheveux bruns légèrement ondulés, un nez fin et des lèvres donnant envie de les embrasser. Son regard détailla rapidement le corps de l'homme qui se tenait debout, dans l'encadrement de la porte. Une chemise blanche, moulant parfaitement les muscles saillants, semblait pouvoir se déchirer à tout moment. Un jean noir, moulant ses jambes musclées. Une paire de chaussures impeccablement cirées. C'était bien lui.
— Harold.
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