Chapitre 3
Chapitre publié plus tôt afin de remercier les lecteurs qui prennent le temps de lire l'histoire d'Alia et Harold ❤
Il y aura tout de même un chapitre demain !
Le géant russe sauta sur le corps d'Harold déjà plaqué contre le sol froid du hall bleu, lui passant les menottes autour des poignets. Il les serra plus qu'auparavant, le forçant ensuite à se lever, pour lui faire monter les marches afin de lui faire regagner sa cellule. Le prisonnier tourna la tête vers son avocate, qui ne le quittait pas des yeux. Elle semblait fasciner par ce personnage étonnant, sans pour autant savoir la raison de la soudaine colère d'Harold. Le regard bleu de ce dernier ne semblait plus aussi froid qu'avant, il était fier de lui. Le regard noisette d'Alia l'accompagna jusqu'à ce que la porte de sa cellule fût refermée derrière lui. Les menottes venaient de lui être enlevées et déjà, il se mettait à frapper le mur bleu de la petite pièce où il était confiné pour un temps indéfini.
Il laissa sa colère se déverser contre le mur en béton, abîmant ses puissantes mains plus que le mur. Le sang coulait le long de sa peau bronzée, mais il ne s'en inquiétait pas. Il concentrait son attention sur le mur qu'il frappait sans s'arrêter. Il imaginait que le béton soit la peau et les os de Martin, il rêvait à présent de réduire son crâne en bouillie. Ses yeux ne voyaient plus rien. Harold n'était plus que rage et rien ne pouvait le calmer. Il se mit à hurler, de plus en plus fort, de douleur et de colère. Il n'en pouvait plus de se retrouver enfermé chaque jour dans le même endroit, cette petite pièce de quatre mètres carrés. S'il n'avait pas commis ce crime, il serait sans doute dans un appartement, regardant la télé, ou encore dans un parc, courant en savourant la liberté qui s'offrait à lui. À la place de quoi, il était ici, ne pouvant rien faire à part frapper le mur avec rage. La haine se déversait, coulait le long des bras musclés pour finir sur le mur, se mêlant au sang du condamné aveuglé par la colère et le désespoir.
Il asséna un ultime coup de poing dans le mur avant de tomber à genoux. Pour la première depuis des années, il s'étonna de pleurer. Harold Lawford, captif réputé comme étant dangereux et insensible était à présent en pleurs, et cela lui faisait du bien. Par les larmes qui glissaient le long de ses joues, il laissait la douleur, la colère, la honte et la tristesse se déverser. Il ressentait enfin toutes les émotions qu'il avait ignorées ces dernières années. Il en était heureux. Cela voulait dire que son cœur et son cerveau fonctionnaient encore, c'était une bonne nouvelle. Était-ce le changement climatique qui le bouleversait ainsi ? Il n'en savait rien.
— Harold ?
Le concerné leva la tête - les yeux encore embués de larmes - vers la porte en fer toujours fermée. La voix s'était élevée de l'autre côté de cette dernière. Il avait reconnu ce timbre si doux qu'il avait entendu quelques minutes plus tôt. C'était celui de son avocate, Alia Brown. Elle venait sans doute pour lui dire que son comportement était indécent et que cela ne servait à rien de se comporter de cette manière.
— Pourquoi t'es-tu battu ? demanda-t-elle d'un ton curieux dénués reproches.
Harold réfléchit quelques instants. Devait-il lui dire la réelle raison ou bien devait-il ignorer sa question et faire comme si elle n'était pas là ?
— Je sais qu'il y a forcément une bonne raison qui t'a poussé à te battre, ajouta-t-elle.
Un léger bruit traversa les oreilles du détenu. La femme venait de s'asseoir contre la porte, elle ne s'en irait pas de sitôt. Autant lui répondre et parler avec elle, après tout elle était là pour l'écouter.
— Cet homme a dit quelque chose qui m'a déplu, dit-il finalement en attendant la réaction de son interlocutrice qu'il ne pouvait même pas voir.
— Oh ! Je vois, et qu'a-t-il dit exactement ?
Harold se leva et s'assit, le dos collé contre la porte en fer. Il respira plusieurs fois avant de répondre.
— Il a dit que vous étiez une salope, et que j'étais un con. Je n'aime pas quand une personne en insulte une autre sans même la connaître. Je trouve cela irrespectueux, répondit-il en regardant ses mains sanglantes. Il aurait pu employer un mot plus décent, ou parler de manière plus discrète.
— Ce n'est pas la première fois que je me fais insulter, tu sais, mais c'est gentil de m'avoir défendu, répondit-elle en ignorant la seconde partie de la réponse du jeune homme.
Harold lâcha un sourire. Elle le trouvait gentil. Jamais personne ne lui avait dit une telle chose. Tout le monde le traitait comme un moins que rien, l'insultant dès que l'occasion se présentait. C'est ainsi qu'il était devenu pareil que ces personnes. Il avait épargné le fait qu'il était en accord avec ces paroles, mais que lui ne les disait pas tout haut. Il ne connaissait que la violence, des mots et des gestes, rien d'autre. Il massa doucement ses mains endolories, sans pour autant grimacer de douleur. Il avait appris à contrôler sa douleur depuis son enfance, c'était une de ses qualités.
— Quel était ce bruit tout à l'heure ? demanda Alia d'une voix curieuse mais étrangement inquiète.
— Ma colère. Ce n'était que le bruit de ma colère, répondit Harold en fermant les yeux.
— Je ne savais pas que la colère était bruyante, rétorqua-t-elle ironiquement. Plus sérieusement, j'aimerais vraiment te parler, face à face.
— J'ai bien peur que ce ne soit pas possible. Je suis sans doute confiné pendant encore quelques jours, répondit le prisonnier en se levant pour observer le hall à travers la petite grille qui trouvait vers le haut de la porte.
Le visage de la jeune femme fit son apparition, de l'autre côté de cette même grille, surprenant Harold. Ce dernier ne put s'empêcher de contempler le sublime visage, bien qu'inconnu pour le moment, qui lui faisait face. Ni l'un ni l'autre ne parlait, ils se regardaient simplement. Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, mais une grille les séparait, leur rappelant qu'il y avait un fossé entre eux, un très large fossé. Harold scrutait attentivement les douces prunelles noisette de la femme brune qui se tenait face à lui. Quelque chose en elle le fascinait, sans savoir de quoi il s'agissait. Elle semblait être tout aussi impulsive et déterminée que lui. Elle était intrigante, et c'était bien assez pour que l'envie d'en savoir plus à son sujet envahisse le jeune homme.
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Suite mardi 18 juillet.
Alors voilà ! Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Le comportement d'Harold vous plaît/déplaît-il ?
Aimez-vous les personnages ?
J'attends vos commentaires avec impatience ! (J'adore vous lire !)
Bisous.
LolaCloarec
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