Chapitre 29
Alia entra dans le café de son ami, Louis Simons. Tous deux se connaissaient depuis le lycée, et ne s'étaient jamais perdus de vue malgré le parcours différents. Leiko ne la quittait pas d'un pouce, il restait près d'elle. La jeune femme se pencha sur le comptoir, derrière lequel Louis s'activait à faire les commandes des clients. Il lança un sourire à la brune et lui fit signe d'aller s'asseoir à sa place habituelle. Une petite table, près d'une immense vitre qui donnait sur la rue enneigée. Lorsqu'elle était au lycée, elle venait souvent ici - c'était alors le père de Louis qui dirigeait l'établissement – afin d'écrire. C'était une de ses plus grandes passions à l'époque, l'écriture. Cet art permettant de libérer l'esprit de l'écrivain. Cet art permettant de faire rêver les lecteurs. Elle avait tant aimé écrire, mais cette passion avait disparu après qu'elle eut terminé ses études de droits. Elle était entrée dans un cabinet d'avocat et dès lors, sa passion s'était envolée.
— Un cappuccino vanille et quelques biscuits pour la jolie demoiselle et son petit ami canin ! déclara une voix dans le dos d'Alia.
— Merci Louis, tu n'oublies décidément jamais rien ! s'exclama-t-elle en se levant pour serrer son ami dans ses bras.
— Tu sais bien que non ! Il faut que j'y retourne ! Reste autant que tu veux ! répondit-il en se séparant de la jeune femme.
Louis s'éloigna, et Alia se rassit, sous le regard protecteur du chiot assis à ses pieds. Alia était en quelque sorte la meilleure amie de Louis, ce qui lui valait le privilège de pouvoir emmener son chien avec elle. Il ne lui dirait rien, après tout, Leiko était sage, il restait aux pieds de sa maîtresse.
La jeune but tranquillement son café, tout en pensant aux croquettes qu'elle devait acheter pour le chiot qu'elle avait recueilli quelques heures auparavant. Elle jeta un coup d'œil à la pendule accrochée sur le mur, derrière le comptoir. Il était déjà onze heures ! Le temps passait si vite ! Elle se leva et marcha jusqu'à Louis. Elle lui paya ce qu'elle devait avant de sortir du petit café. Leiko la suivit, la queue remuant dans tous les sens. La jeune femme lui caressa la tête avant de prendre la direction de l'animalerie située à seulement deux rues d'ici. La joie qui émanait du chien devait être contagieuse, puisqu'elle sourit soudainement, heureuse sans savoir pourquoi.
— Allez Leiko, entre, dit-elle au berger allemand une fois arrivés devant le magasin.
Le chien s'exécuta, suivant sa maîtresse dans les différents rayons. Elle trouva enfin celui destiné aux produits pour chiens. Elle prit un paquet de croquettes pour chiot et un jouet. Elle n'avait pu résister à l'envie de voir son petit protégé s'amuser comme un fou avec ce pouet-pouet, comme elle appelait ce type de jouet. Elle paya ensuite à la caisse, et rentra chez elle.
Une fois à l'appartement, elle attrapa deux bols dans la cuisine. Dans l'un, elle y versa de l'eau fraîche, dans l'autre, des croquettes. Leiko se rua sur ces dernières, affamé. Elle en profita pour prendre une couverture qu'elle n'utilisait jamais. Elle la plia en deux et la posa à côté du canapé couleur taupe. Leiko serait bien ici.
Harold ouvrit difficilement les yeux. Le froid le saisit immédiatement. Il regrettait la prison. Au moins là-bas, il pouvait dormir dans un lit, aussi minable soit-il. Depuis qu'il était sorti de prison, il avait élu domicile dans un petit parc aux alentours de Londres. Il cherchait du boulot, et devait avoir un entretien aujourd'hui, pour être serveur dans restaurant américain réputé de la capitale. Il ne ressemblait pas à grand-chose. Les services qui l'avait sauvé lui avait donné un jean et un simple pull noir, mais il ne ressemblait en rien à un serveur. Cela faisait plusieurs jours qu'il ne s'était pas rasé, sa barbe le grattait légèrement. Il se leva, tant bien que mal, du banc gelé sur lequel il avait dormi cette nuit.
Il passa sa main sur son visage et marcha vers la sortie du parc. Il avait repéré le restaurant la veille, ce qui lui facilitait la t che. Un court instant, il avait pensé à reprendre son activité de boxeur, mais cela serait bien trop mal vu. Un ancien détenu reprenant la boxe ? Il serait considéré comme un récidiviste à coup sûr.
Il marcha durant de nombreuses minutes, avant de parvenir enfin au restaurant. Il s'arrêta un court instant devant la façade sur laquelle était inscrit le nom de l'enseigne : Ben's House. Une référence américaine, très recherché. Son ironie s'envola lorsqu'il entra dans l'établissement. Il s'approcha vers un comptoir rouge. Une jeune femme blonde, à l'allure de Pin-Up se tenait derrière. Elle le regarda avec gourmandise, avant de finalement lui demander si elle pouvait l'aider.
— Je suis venu pour l'annonce. J'ai cru voir que vous cherchiez un serveur ? demanda le brun d'une voix hésitante.
— Oh oui ! L'annonce ! Le patron est dans son bureau ! Suis-moi ! Lança-t-elle avec un timbre bien trop aigu pour être agréable à entendre.
Néanmoins, le postérieur de la blonde, moulé dans une mini-jupe rouge, était lui, très agréable à regarder. Mais rien de comparable à celui d'Alia. Alia. Il revit ses yeux noisette, ses longs cheveux bruns, son corps parfait. Il repensa à la manière lâche dont il l'avait abandonné. Il fallait qu'il la retrouve, coûte que coûte, mais pour le moment, l'entretien d'embauche qu'il s'apprêtait à passer était plus important.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top