Chapitre 25
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Alia était enfin chez elle. Les températures étaient toujours basses, mais c'était bien plus supportables que celles qui avaient été annoncées quelques jours auparavant, lorsqu'elle était encore à la prison, dans les bras d'Harold. En entrant dans son appartement, habillée d'un survêtement gris mouillé et puant, les cheveux en bataille et complètement emmêlés, elle ne put s'empêcher de se sentir minable face à l'homme qui se tenait face à elle. Mickael, les yeux grands ouverts regardait sa petite-amie, soulagé de la revoir. Malgré son piteux état, il la prit dans ses bras, la serrant fortement contre son torse. La jeune femme lui rendit son étreinte, heureuse d'enfin revenir chez elle.
— Je crois que tu devrais prendre un bain chaud, lui dit Mickael en souriant, je te rejoins dans cinq minutes.
Elle hocha la tête, le regard vide. Elle marcha machinalement vers la salle de bain immense qui se situait près de la chambre, puisque cette dernière y était reliée. Elle fit couler de l'eau, presque brûlante, avant de s'approcher du miroir accroché au-dessus du lavabo blanc. Elle s'observa longuement, ne se reconnaissant. Elle qui, d'habitude était si bronzée, était à présent pâle comme un linge. Ses yeux si brillants normalement étaient ternes, comme si les petites étoiles qui y vivaient s'étaient éteintes une à une. Ses cheveux bruns étaient complètement emmêlés. Elle qui faisait toujours attention à ces derniers, elle ne put retenir un long soupir.
Mickael ouvrit la porte, surprenant Alia, quelques larmes roulant sur ses joues de porcelaine. Elle avait changé, elle semblait brisée. Jamais il ne l'avait vu ainsi. Il s'approcha doucement d'elle et posa ses mains chaudes sur le visage de la jeune femme, la fixant droit dans les yeux.
— Tu m'as tellement manqué, murmura-t-il avant de déposer un baiser sur les lèvres gercées d'Alia.
Elle ne lui rendit pas son baiser, elle se contenta simplement de fermer et de rouvrir les yeux quand il le fallait. Elle ne l'aimait plus depuis longtemps, mais lui s'était rendu compte de l'amour qu'il lui portait. Peut-être mérite-il une autre chance, souffla la conscience d'Alia à cette dernière. Elle sourit, sans conviction, au jeune homme qui la fixait avec des yeux tendres. Il arrêta l'eau qui continuait de couler, et commença à se déshabiller. Mickael n'était pas aussi large qu'Harold, mais il était tout de même très beau. Son corps était mince mais très musclé, grâce aux nombreuses heures qu'il passait à la salle de musculation tous les soirs depuis des années. Le V de ses abdominaux se fondait vers son membre viril dont il était fier. Alia détailla le jeune homme pendant quelques minutes, avant de commencer à se déshabiller à son tour. Le froid et le manque de nourriture l'avait amaigrie, Mickael le remarqua tout de suite. Elle était gênée de se déshabiller devant l'homme qui partageait sa vie depuis quatre ans. Harold l'avait changée, elle s'en rendait compte à présent.
Mickael prit sa main et l'entraîna vers la baignoire ronde qu'ils avaient faite installer un an auparavant. Ils y pénétrèrent, s'asseyant en même temps dans l'eau chaude. Alia ne se souvenait plus de la sensation agréable de la chaleur parcourant sa peau. Elle regarda Mickael qui s'assit en face d'elle. Il était d'une beauté incroyable, elle avait oublié cela. Elle fut à nouveau émerveillée par la couleur de ses magnifiques yeux qui l'avaient charmée quatre ans plus tôt, lors d'une soirée chez des amis. De petites prunelles vertes comme deux émeraudes. Il était tombé sous le charme de la jeune femme rapidement, avant de la tromper pour s'amuser. Aujourd'hui, il regrettait ce geste, il aurait voulu l'effacer. Alia était la seule femme dont il avait réellement besoin et il s'en était rendu compte au cours de l'éprouvante semaine qui venait de passer lentement.
— Je t'aime, murmura Mickael avec le sourire.
— Moi aussi, mentit Alia en fuyant le regard de son petit-ami.
Elle profita de ce bain qui la requinqua. Elle se sentait enfin propre. L'enfer de ces derniers jours était derrière elle, et cela la rendait heureuse, bien qu'elle ne cessait de penser à Harold. Elle se demandait toujours pourquoi il l'avait abandonnée ainsi. Elle ferma les yeux, balayant ses pensées afin de se concentrer sur la douce chaleur qui se propageait sur l'ensemble de son corps nu.
Elle s'allongea dans son lit. Un lit, voilà ce qui lui avait le plus manqué lorsqu'elle était à Belmarsh. Pour la première fois depuis qu'elle était avec lui, Mickael lui avait concocté un repas qui s'était avéré succulent, et avait fait le lit. Il faisait des efforts, cela se voyait dans son comportement radicalement différent. Le jeune homme se rapprocha d'elle, entourant sa taille de ses bras puissants. Il l'attira contre lui. Il avait envie d'elle. Il avait envie de sentir son corps contre le sien, comme avant. Et elle l'avait compris. Elle ne voulait pas faire l'amour avec lui, mais peut-être que cela lui permettrait d'oublier Harold et de raviver les sentiments qu'elle portait à Mickael.
Le jeune homme fut doux avec elle, la caressant comme jamais il ne l'avait fait, lui redonnant confiance. Il lui retira son pyjama avec amour, il voulait lui montrer qu'il n'était plus le connard qui lui avait brisé le cœur de nombreuses fois. Elle le déshabilla ensuite, retrouvant goût aux caresses qu'il lui faisait sur l'ensemble de son corps chaud. La main du jeune homme glissa, chatouillant les tétons de la brune, avant de se glisser entre les cuisses de cette dernière. Elle retint sa respiration, n'ayant plus l'habitude de cela. Elle était déboussolée par les gestes qu'il faisait. Elle ressentait du désir pour lui, dû à l'excitation qui commençait à envahir chaque parcelle de son être.
Alia sourit, sincèrement, autorisant Mickael a enfin la pénétrer. Il se plaça au-dessus d'elle, et s'enfonça en elle, doucement, savourant ce délicieux contact. La jeune femme ressentit chaque millimètre du membre de son compagnon parcourir l'intérieur de son corps. Elle ne se souvenait plus de cette délicate sensation. Mickael commença les vas et viens, lents au début, puis rapide, provoquant de petits gémissements à Alia. Cette dernière s'agrippa au dos de son petit-ami, griffant ce dernier. Un ultime gémissement l'emmena au bout de ses forces. Elle retomba sur le matelas, tremblant légèrement. Il l'avait fait jouir comme jamais auparavant.
Après s'être nettoyés, ils se retrouvèrent dans les bras l'un de l'autre, allongés dans le lit. Étrangement, Alia se sentit sale. Elle avait l'impression d'avoir trompé Harold.
— Je t'aime Alia, murmura une nouvelle fois Mickael.
— Je t'aime aussi Harold, répondit-elle avec le sourire les yeux fermés.
— Quoi ?!
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