Chapitre 22

Navrée du retard, j'ai eu un problème au niveau de l'Internet ! J'espère que ça ne vous a pas trop dérangé ! Bonne lecture 😘

Harold resta ainsi, les yeux perdus dans la noirceur qui les entourait. Au fond de lui, il ne souhaitait qu'une seule chose : marcher vers son père et s'arrêter devant lui. Non pas pour lui dire qu'il était heureux de le voir, mais pour lui faire regretter les années de souffrance qu'il avait infligées à sa mère et lui-même. Il voulait le faire souffrir comme lui-m^me avait souffert durant l'entièreté de sa vie, qui avait été brisé par cet homme immonde. Harold était rancunier, mais lorsqu'il détestait quelqu'un, cela ne changeait que rarement. Et pour le moment, la haine qu'il éprouvait pour son père ne semblait pas vouloir changer, au contraire, elle s'intensifiait un peu plus à chaque seconde. Il imaginait un petit garçon, les yeux embués de larmes coulant à flots sur ses pauvres joues rougies par les coups que son père lui portait car il avait bu. Il ne put s'empêcher de penser ensuite à sa mère, sa pauvre mère qui avait succombé sous les coups quelques jours plus tard. Il imagina ensuite son père, oubliant toute cette histoire, sa femme morte et son fils envoyé dans un orphelinat. Il avait refait sa vie, il avait eu une fille. Harold avait une demie-sœur, même si pour lui, dire seulement le mot sœur revenait au même. Son père avait refait sa vie sans aucuns scrupules, jamais il n'avait cherché à contacter Harold et c'est cela qui animait la rage de ce dernier. Pourquoi son père s'était-il fait tatouer la date de naissance de son fils s'il s'en fichait de lui ?

Le jeune homme lâcha un soupir, préférant oublier son père, ne serait-ce que quelques instants, pour se concentrer sur la jeune femme paisiblement endormie contre lui. Elle était si belle, si douce, si fragile. Il avait peur pour elle à chaque instant. Jamais il n'aurait pensé que cela serait possible. Lui, à qui l'amour avait tourné le dos dès sa venue dans ce monde cruel et barbare, voilà qu'il s'approchait à petits pas du jeune homme. Il ne savait comment réagir, alors il laissait le temps faire les choses, par peur de brusquer Alia ou tout simplement de se tromper sur la nature des sentiments que cette dernière pouvait ressentir pour lui. Il espérait une seule chose. Une unique chose. Que le climat se rétablisse, et qu'il sorte de cette prison aux côtés d'Alia. C'était là tout ce qu'il souhaitait.

La jeune femme remua, se tirant du sommeil profond dans lequel elle se trouvait auparavant. Elle se redressa légèrement et décala, s'asseyant à côté du jeune homme brun qui l'observait attentivement.

— J'ai fait un rêve, murmura-t-elle en s'étirant.

— Quel était ce rêve ? demanda Harold intéressé.

Il ne faisait jamais de rêves, uniquement des cauchemars. De plus, il buvait les moindres paroles d'Alia, fasciné par cette jeune femme qui l'avait attiré dès le premier jour. Son caractère, déterminé et impulsif, avait tout de suite plu au jeune homme. Il avait vu en cette jeune femme, bien plus qu'un simple morceau de viande à se mettre sous la dent. Ou sur une autre partie de son corps...

— Nous étions dehors, la glace et la neige avait fondu, tout était ensoleillé. Le climat était redevenu normal. Et tu souriais, tu me souriais, bien que je ne sache pas pourquoi. Tu étais heureux. Tu devrais l'être plus souvent, d'ailleurs, avoua la jeune femme en scrutant les sublimes prunelles bleues du brun.

— C'était un beau rêve, ajouta Harold en souriant, mais ce n'était qu'un rêve, car le bonheur ne m'est pas réservé.

La jeune femme fut touchée par les mots remplis de douleur et de tristesse que le jeune homme venait de prononcer. Tout le monde avait le droit au bonheur, voilà ce qu'elle pensait. Elle comptait bien le démontrer à Harold. S'il pensait que personne ne l'écoutait, elle l'écouterait. S'il pensait que personne ne le voyait, elle le verrait. S'il pensait que personne ne l'aimait, elle l'aimerait. Même si cela était une mauvaise idée en raison des crimes commis par le jeune prisonnier. En rencontrant Harold, sa vie avait pris un nouveau tournant. L'adrénaline et la peur étaient devenues les maîtres mots de son existence. Et cela lui convenait, car elle était aux côtés du beau brun.

— Pourquoi un bras de robot ? demanda-t-elle finalement.

— Pardon ? rétorqua Harold surpris par la question qu'il n'avait pas compris.

— Ton tatouage. Pourquoi un bras de robot ? répéta-t-elle en désignant le bras droit recouvert de la manche du pull que le jeune homme avait revêtu quelques heures auparavant.

— C'est un symbole, une métaphore, expliqua vaguement le brun.

— Et quelle est cette métaphore ?

Alia était fascinée par ce tatouage depuis qu'elle l'avait vu. Il était si beau, magnifiquement bien travaillé, très réaliste. Cela signifiait quelque chose pour le jeune homme, et elle voulait savoir quoi afin de le connaître un peu plus. Harold sourit et dévoila son avant-bras tatoué.

— C'est la force, représentée par le métal qui compose le robot. Un robot est invincible, en raison de sa force et de sa résistance hors-normes. La force est quelque chose d'important pour moi. Je voulais, à travers ce tatouage, que malgré mon passé, rien ne pourrait me faire douter de la force mentale et physique que je possède, poursuivit Harold en dessinant du bout de l'index certains motifs du dessin. Ce tatouage est un des plus importants pour moi.

La jeune femme hocha la tête, tout en observant le travail que le tatoueur avait effectué sur la peau bronzée du jeune homme. Elle aussi avait un tatouage, mais rien de comparable. Une simple lettre gravée à jamais sur son poignet droit. Un L. Il s'agissait de l'initiale de sa filleule. Elle tenait énormément à cette petite fille née quelques mois auparavant. En y repensant, elle espéra que la petite allait bien, et que le froid ne l'avait pas emporté.

— Tu as d'autres tatouages ? demanda Alia en souriant à Harold pour éviter de penser au visage rond de la petite fille.

— Oui, répondit-il en se levant.

À l'étonnement de la jeune brune, le prisonnier retira son pull ainsi que son débardeur avant de se tourner, pour ainsi se retrouver dos à elle. Elle écarquilla les yeux devant le tatouage qui recouvrait presque tout son dos. Il représentait une paire d'ailes, noires. Elle se leva, et inconsciemment, posa sa main sur la colonne vertébrale du brun, qui fut étonné de ce contact soudain. Elle caressa doucement les plumes tatouées sur la peau d'Harold. Elle sourit, le jeune homme avait confiance en elle, cela la rassura. Les ailes se terminaient dans le bas de son dos. Les détails étaient si précis. Alia suivit le contour du dessin, émerveillée par ce qu'elle voyait.

— Et celui-ci, que représente-t-il pour toi ? murmura-t-elle tout en continuant ses caresses sur le dos musclé du jeune homme.

— La liberté. Je me le suis fait tatoué à mes dix-huit ans, le jour de mon anniversaire. Ironique de se faire tatouer un tatouage ayant pour symbole la liberté, alors qu'aujourd'hui je suis ici, enfermé comme un oiseau en cage, répondit Harold en se tournant pour faire face à Alia.

Cette dernière ne put retenir son regard qui se balada doucement sur le torse du jeune homme. Elle remarqua une cicatrice sur ses pectoraux. Une ligne d'au moins dix centimètres sur le côté droit. Elle ne dit rien, ne préférant pas faire remonter de mauvais souvenirs au jeune homme qui lui montrait déjà qu'il avait confiance en elle.

— Bientôt, tu prendras ton envol, Harold, chuchota-t-elle en fixant les yeux bleus du jeune homme.

— Ah oui ? Comment peux-tu en être sûre ?

Pour seule réponse, la jeune femme se hissa sur la pointe des pieds et déposa un léger baiser, sur la joue du brun, près des lèvres qu'elle rêvait d'embrasser. Harold rougit, ce qui amusa Alia. Elle se replaça, les pieds à plat, les yeux brillants. Le jeune homme semblait tout autre à présent. Ses yeux bleus, si froids d'habitude, s'étaient réchauffés, ils dévoraient la jeune femme. Il rêvait d'embrasser Alia, et il semblait que cela était réciproque. Il ne résista pas et posa ses deux mains sur les joues douces de la jeune femme. Ses lèvres se posèrent délicatement sur celles de la brune. Cette dernière lui rendit son pieux baiser, qui rapidement, devint passionné. Tous deux étaient soulagés. Leurs doutes s'envolèrent. Leurs sentiments étaient réciproques. Ils n'étaient plus seuls à présent, ils étaient tous les deux, et c'était tout ce qui les importait en ce moment qui n'appartenait qu'a eux.

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