Chapitre 13

Petit mot pour vous remercier de me lire ❤


Ni l'un ni l'autre ne comprenaient réellement la nature des sentiments de l'autre, mais ils ne préféraient pas poser de questions. Ils étaient d'accord sur un point : préserver le calme qui s'était naturellement instauré entre eux. Alia profitait de la chaleur des bras du jeune homme. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas vécu un moment comme celui-ci, même avec Mickael. Ils n'étaient plus aussi proches qu'auparavant, ils s'embrassaient sans amour, se parlaient sans conviction et couchaient sans envie. Leur amour n'était plus présent depuis des mois, mais ils se voilaient la face en souriant et affirmant que tout allait pour le mieux entre eux. Alia s'en rendait compte à présent, et elle ne pouvait supporter cette situation une minute de plus. Désormais, Mickael et elle, n'étaient plus ensemble. Elle ne l'aimait plus, à quoi bon se forcer ? Elle se rendait malheureuse pour un homme qui ne l'aimait plus non plus.

— À quoi penses-tu ? susurra Harold au creux de l'oreille de la jeune femme troublée par ses pensées.

— Je me demande si l'amour existe réellement, et s'il existe, pourquoi tant de personnes souffrent à cause de lui ? répondit-elle en ouvrant les yeux.

Son regard noisette se posa sur le mur bleu couvert de sang, celui d'Harold. Combien de fois avait-il dû frapper contre le béton pour qu'on daigne le remarquer ? Dans cette prison, les détenus n'étaient rien d'autre que des hommes réduits à l'état de bêtes par le manque d'attention. Ces hommes avaient commis des crimes tous aussi affreux les uns que les autres, mais ils n'en restaient pas moins humains. Harold avait dû souffrir entre ces quatre murs qui lui rappelaient chaque jour que la liberté ne lui était plus destinée. 

— Il existe, affirma Harold les yeux posés sur la porte en fer.

— Comment peux-tu en être sûr ? rétorqua Alia avec un sourire curieux.

— Je le suis, c'est tout. Si tu me fais confiance, tu me croiras.

Alia ne répliqua pas, et continua d'observer la petite pièce dans laquelle elle se trouvait. Harold avait passé cinq ans de sa vie enfermé dans quatre mètres carrés d'insalubrité et d'ignorance. Il ne connaissait plus la vie normale depuis longtemps, il ne jurait plus que par la violence, mais Alia commençait à percevoir du changement chez Harold. C'étaient les yeux de ce dernier qui avaient fait prendre conscience à Alia la différence de son comportement. En effet, à son arrivée, ils ne reflétaient que froideur et animosité, à présent, de la douceur s'y glissait, mêlée à la confiance qu'il confiait peu à peu à la jeune brune.

Elle n'en était pas peu fière. Il commençait à s'ouvrir à elle, telle une rose s'ouvrant à la douce chaleur du soleil. De nombreuses épines entouraient encore Harold, mais avec de la patience, elle réussirait à toutes les retirer. À son arrivée au centre pénitentiaire de Belmarsh, elle avait été immédiatement fascinée par ce sombre personnage qui, elle en était certaine, cachait au fond de lui une personnalité bien plus sensible qu'il ne voulait le faire croire. Et elle était déterminée à faire ressortir le meilleur de ce captif.

Alia se leva brusquement, ne laissant pas le temps à Harold de comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle sortit de la chambre précipitamment, laissant le jeune homme seul avec les nombreuses pensées qui se bousculaient dans son crâne. Avait-il fait quelque chose de mal ? Tout allait si vite. Il connaissait cette femme depuis vingt-quatre heures, mais il lui avait dévoilé plus de choses qu'à n'importe qui.

La jeune femme revint quelques minutes plus tard, et reprit sa place, comme si rien ne s'était passé. Les besoins naturels ne pouvaient attendre plus longtemps.

— Qu'est-ce que tu...

— J'étais partie aux toilettes, besoin urgent, expliqua-t-elle brièvement.

Parler de ce qu'elle faisait aux toilettes ne l'enchantait guère, Harold n'avait pas besoin d'être au courant de tout cela. Il ne voulut pas approfondir le sujet d'ailleurs. Il replaça ses bras autour de la jeune femme lovée contre lui. Lui-même ne comprenait pas pourquoi il agissait de cette manière avec cette femme qu'il connaissait à peine. Il se sentait différent depuis qu'il avait croisé son regard si particulier. Il respira l'odeur de la jeune femme, une senteur sucrée, vraiment sensuelle.

— Lawford ! Suis-moi.

La voix grave et agaçante de Sergueï Andropov venait de se faire entendre. La porte de la cellule s'ouvrit brutalement, laissant apparaître l'imposante carrure du gardien russe à l'allure de grizzli. Harold lâcha un soupir qui chatouilla la nuque de la jeune femme qu'il serrait fermement contre son torse moulé dans le débardeur gris qu'il portait depuis quelques jours déjà. Il se leva en prenant soin de ne pas bousculer Alia. Il sortit de la cellule, suivant Andropov sans savoir où il allait réellement. Il savait que quand le gardien-chef demandait à un détenu de le suivre, ce n'était jamais bon signe.

La jeune femme resta seule, se tournant les pouces. Elle se demandait sans cesse pourquoi le maton était venu les déranger, pourquoi il voulait absolument s'isoler avec Harold. Elle fixa le sol, n'ayant rien d'autre à faire. Harold ne revenait pas. Elle ignorait où il était parti, mais elle n'aimait pas cela. Le regard qu'Andropov avait jeté à son ami lui avait immédiatement fait se poser des questions. Un regard d'un bleu glacé, projetant toute la haine qu'il contenait en lui au visage d'Harold.

Elle n'aimait pas cet homme, il ne lui inspirait pas confiance, et Alia ne se trompait que rarement dans ses pressentiments. Après de longues minutes d'attente, elle se leva finalement du lit et sortit de la cellule. Elle s'approcha de la rambarde bleue et se pencha au-dessus de cette dernière afin d'observer les différentes personnes présentes dans le hall. Elle espérait reconnaître le visage d'Harold, mais ce ne fut pas le cas. Elle remarqua seulement le géant russe, un sourire immense sur les lèvres. Sourire qui fit frissonner la jeune avocate. Il semblait raconter quelque chose d'amusant à ses collègues, puisque ces derniers riaient à gorge déployée. Alia était sûre d'une chose à présent, quelque chose était arrivé à Harold et elle était bien déterminée à découvrir ce que c'était. Elle comptait bien retrouver son ami, quitte à avoir des ennuis par la suite. À cet instant, elle se rendit compte à quel point Harold comptait à ses yeux. Elle devait le retrouver, non seulement pour lui mais aussi pour elle.

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Suite le mardi 15 août 2017.

Coucou tout le monde ! Me revoilà avec un nouveau chapitre !

Alors que pensez-vous de la tournure que prend les événements ?

Harold et Alia deviendraient-ils amis ?

J'espère que vous aimez toujours autant l'histoire ! ❤

Bisous.

LolaCloarec ❤

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