Chapitre 11

Juste un petit mot pour vous remercier de me lire ! C'est vraiment génial, merci beaucoup 🙏

Alia s'était endormie peu après qu'elle eut rejoint Harold dans sa cellule. Elle n'était pas fatiguée à proprement parler, mais épuisée par le froid et les différents événements qui s'enchaînaient si rapidement à Belmarsh. Elle dormait tranquillement, Harold ne voulait pas la réveiller, alors il s'était assis près du petit lit, surveillant son avocate de près. Ses pensées divaguaient sur de nombreuses suppositions quant à sa sécurité dans cette prison. Après tout, nombreux étaient les hommes qui n'avaient pas vus de femmes depuis des années, et nombreux étaient ceux qui auraient aimé se glisser entre les cuisses de cette femme si fragile qui dormait paisiblement dans le lit d'Harold.

Ce genre d'hommes, Harold en avait fait partie, jusqu'à ce qu'il ait rencontré Alia, jusqu'à ce qu'il ait compris qu'elle souhaitait réellement l'aider à se sortir de cette situation délicate. À partir de ce moment-là, il ne l'avait pas quitté des yeux un seul instant, excepté lors de ses crises de colère, où s'éloigner d'elle était indispensable pendant ces brefs instants. Il avait peur de la blesser. Elle semblait pouvoir se briser à chaque seconde. Elle possédait et mettait en valeur ses formes généreuses, mais cela n'empêchait le fait qu'Harold la dominait de trois têtes, au moins. Un seul geste de sa part, et la pauvre femme serait retrouvée morte quelques instants plus tard.

Alia se retourna dans le lit, laissant sa main pendre en dehors de son dernier, se posant négligemment sur le torse musclé du jeune prisonnier. Ce contact inespéré réchauffa le cœur du brun. Il prit la main de la jeune femme dans la sienne. Elle était gelée. Les muscles d'Alia s'engourdissaient d'heure en heure, ce qui inquiétait particulièrement Harold. Elle trépasserait d'ici peu de temps si elle ne parvenait pas à récupérer une température corporelle normale.

Harold serra fermement la main de la jeune femme, caressant le dos de cette dernière, en y traçant de petits cercles. Lui-même ne connaissait pas cette part de douceur qui l'habitait, et ressortait en ce moment. Jamais il n'aurait pu imaginer qu'une femme eut réussi à le changer de cette manière, en si peu de temps. En temps normal, les personnes qui l'entouraient le détestaient autant qu'il se détestait lui-même, mais cette femme ne le détestait pas. Il ne pouvait cerner distinctement ce qu'elle ressentait pour lui, mais ce n'était pas de la haine, il en était sûr. De plus, lui-même ne connaissait la véritable nature des sentiments qu'il éprouvait à l'égard de la brune aux courbes parfaites.

Il continua ses caresses un long moment, préférant ne pas parler afin de ne pas réveiller Alia qui profitait de son sommeil. Certes, elle dormait pendant la journée, mais elle en avait le droit. Elle n'en pouvait sûrement plus de cet endroit et de ses habitants, Harold en était conscient et pouvait parfaitement le comprendre. Lui-même avait eu beaucoup de mal à s'habituer à cet endroit. Seulement, pour Alia, c'était différent, elle s'était retrouvée enfermée ici sans y être obligée. Elle était ici car elle était venue rencontrer son nouveau client. C'était à cause de lui qu'elle était ici, Harold se répétait ces quelques mots de nombreuses fois, ne pouvant se résoudre à croire que s'il n'avait pas été dans cette prison, cette jeune femme ne se serait pas retrouvée prise au piège dans cet endroit maudit.

— Combien de temps ai-je dormi ?

La voix endormie d'Alia fit sursauter le jeune homme, qui se tourna vers elle, sans pour autant lâcher la main qu'il avait réchauffée pendant un certain temps.

— Je ne sais pas, une heure, peut-être deux, répondit-il en se sentant bête de ne pas pouvoir répondre à une question aussi simple que celle qu'elle venait de lui poser.

— Tant que ça ! s'exclama-t-elle en se redressant doucement.

Elle ne retira pas sa main de celle d'Harold, ce qui étonna ce dernier qui pensait la voir effrayée, pensant qu'il allait lui broyer la main. Il planta son regard bleuté comme la mer dans le noisette fondant des jolies prunelles d'Alia, tout en caressant la main de cette dernière. Elle sourit avant de s'asseoir contre le mur, faisant une place sur le lit au jeune homme. Il ne se fit pas prier et grimpa en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

— Merci, murmura-t-il en regardant sa main liée à celle de la jeune femme assise à ses côtés.

— Pour quelle raison me remercies-tu ? demanda cette dernière étonnée de cette soudaine gentillesse.

— Tu oses me faire confiance, et tu ne sembles plus avoir peur de moi. Je te remercie de voir le meilleur de moi, et de tenter de le faire sortir, expliqua-t-il en continuant de tracer des petits cercles sur la peau douce de la main qu'il tenait dans la sienne.

— C'est un de mes défauts, avoua Alia avec le sourire.

— Pourquoi ? Je trouve ça bien de voir le bon fond des personnes qui t'entourent.

— Parfois oui, parfois, je devrais m'abstenir, rétorqua-t-elle en pensant à son petit-ami Mickael.

Gentille, elle l'était. Peut-être trop. Elle lui avait pardonné le fait qu'il l'avait trompé avec sa meilleure amie... trois fois. Voilà pourquoi, cette qualité était aussi son pire défaut, selon elle.

— Je comprends, certaines qualités peuvent devenir le pire trait de notre personnalité, murmura-t-il en descendant son regard sur les lèvres fines de la jeune femme.

Cela faisait des années qu'il n'avait pas embrassé une femme, et il en avait envie depuis si longtemps. Mais il ne fit rien. Il respectait bien trop Alia pour se permettre cela. Il ne voulait pas la brusquer. Après tout, il n'était pas sûr de pouvoir lui offrir ce qu'elle souhaitait. L'amour n'était pas fait pour lui, tandis qu'elle, semblait encore croire au prince charmant. Or, Harold n'en était pas un, il n'en avait jamais été un et il ne le serait jamais. Il resterait l'homme en prison, ayant commis le pire crime qu'un humain pouvait commettre de son plein gré et sans ressentir le moindre remords.

— Parle-moi de toi, Harold, chuchota la jeune femme en se rapprochant doucement du jeune homme qui avait détourné la tête pour fixer la porte close de sa cellule.

Ils étaient isolés des autres, mais il avait peur d'être entendu par quelqu'un d'autre qu'Alia. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance, mais il avait peur. Lui, Harold Lawford, avait peur de quelque chose. Il tourna les yeux vers le visage de la jeune brune. Ses yeux brillaient d'une lueur si éclatante. Il allait lui raconter une partie de son histoire, et pas la plus douce ni la plus charmante.

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