Chapitre 9
* Note de l'auteur : Ce chapitre est plus court que les autres, mais assez riche en révélations ! ;) J'espère qu'il vous plaira, n'hésitez pas à laisser un commentaire :D
Et merci pour vos votes <3
Enjoy the little things in life, because one day who will look back, and realize they were big things.
- Et j'ai suivi George pour qu'il me ramène à vous. Voilà. finit-elle.
- Oh ma chérie ! soupira sa mère en larmes, avant de la prendre de nouveau dans ses bras.
La douceur d'une mère... Ca lui avait manqué. Son père qui était rentré du travail observait la scène sans rien dire, assaillie par l'émotion. Crystal avait envie de leur dire « Ca y est, c'est fini, je suis de retour, tout ça c'est derrière nous maintenant. » Seulement, ce n'était pas fini. Trop de mystères encore lui brouillait la vue, et elle savait que ce qu'elle venait de vivre l'avait changé à jamais, la preuve était la réaction de ses proches lorsqu'ils la voyaient. De plus, elle n'était pas certaine de recouvrer la mémoire un jour. Elle entortilla une mèche blanche autour de son doigt.
- Est-ce que je peux vous poser une question étrange ? demanda-t-elle.
- Bien sûr ma chérie. Tout ce que tu veux. répondit son père.
- Est-ce que vous avez déjà remarqué des phénomènes étranges autour de moi ?
- Quel genre de phénomènes ? questionna sa mère.
- Genre... des choses mortes qui reprennent vie.
Ils ouvrirent tous de grands yeux, même Ambre ( et pourtant elle était ouverte d'esprit ) puis ils échangèrent un regard qui en disait long.
- Je ne suis pas folle. répliqua-t-elle d'un ton sec.
Elle fronça les sourcils et se dirigea vers le jardin.
- Attends Aube ! On n'a jamais dit ça ! lui cria sa soeur.
Elle ramassa une feuille morte et revint vers eux. Elle leur montra bien la feuille, un air déterminé gravé sur son visage. Elle posa sa paume sur la feuille, et quand elle la releva, celle-ci avait retrouvé sa verdure d'antant.
- Ca alors ! s'exclama son père.
Sa mère amena sa main à sa bouche.
- Énorme ! s'écria Ambre.
Elle fronça les sourcils.
- Tu as une mèche blanche qui est apparue, là, comme ça.
Crystal soupira.
- Je suis fatiguée. Est-ce que je peux monter ?
Elle regarda fixement Ambre pour lui faire comprendre qu'elle devait la suivre.
- Oui bien sûr. répondit sa mère d'un ton mielleux.
Elles gravirent les escaliers. Crystal arriva dans sa chambre et la trouva affreusement impersonnel. Elle se tourna vers sa soeur.
- Il faut que tu me dises. J'ai besoin de savoir pourquoi j'ai l'impression d'être à des kilomètres de la Crystal d'avant. J'ai rêvé de mon passé. Il faut que je saches pourquoi je me sentais si triste, si seule. Pourquoi il y avait tant de distance entre toi et moi ?
Le visage d'Ambre devint mélancolique et elle prit une grande inspiration.
- A force de trop vouloir exister tu as cessé de vivre. Tu es devenue l'ombre de toi-même Crystal. T'étais obsédée par ce que les gens pouvaient penser de toi. Tu as effacé la vrai Crystal pour devenir celle qui plairait à tout le monde. Tu t'es perdu. Tout ça n'a fait que creusé un vide de plus en plus profond dans ton coeur, et je ne pouvais rien pour toi. Je t'énervais, avec mes bottes cloutées et mes piercing. Tu trouvais ça moche, je te faisais honte. C'était comme ça, et je te voyais de plus en plus triste chaque jour, mais être heureuse n'appartient qu'à toi Crystal, et le jour où tu auras compris ça tout ira mieux.
Elle resta clouée sur place. Les souvenirs étaient en train de remonter à la surface. Elle avait un goût amer dans la bouche, et eut du mal à se retenir de pleurer.
- Tout ce que je voulais c'était être comme toi Ambre. Je voulais apprendre à être moi-même, je voulais qu'on m'aime pour ce que je suis. dit-elle d'une voix brisée.
Un sourire doux se dessina sur les lèvres de sa soeur.
- En te regardant, là, en face moi, je retrouve la vraie Crystal.
C'est drôle comme la vie se fait d'une certaine façon, par rapport aux autres. Ambre avait été détestée et bien plus aimée que Crystal, dans le fond. Parce qu'elle avait trouvé celui qui l'acceptait comme elle était. Il voyait Ambre au-delà des piercing. Il la voyait elle, cette âme libre et rebelle. Et Ambre aussi l'avait vu.
A les voir, on pouvait trouver ça facile de trouver son âme soeur. Crystal avait essayé tous les garçon et aucun n'avaient convenu. Peut-être qu'elle n'avait pas regardé là où il fallait regarder. Peut-être qu'elle n'était pas allée là où il fallait aller. Peut-être que sa vie était une succession de mauvaises décisions. Non, impossible, il y avait eu de belles choses dans sa vie. Sa famille, Camille, et ce voisin collant et totalement attachant. Puis elle avait eu cette perte de mémoire, et elle avait rencontré Liam. Plus elle y songeait et plus elle pensait que c'était le destin. Certes elle avait été triste par moment, mais elle était contente de ce qu'elle avait vécu. C'était sa vie à elle, son chemin qu'elle avait suivi, et tant pis si elle s'était perdue en route. C'était son travail, sa lutte pour gagner un jour de plus quand des poumons en mauvais état l'avait empêcher d'avancer. C'était tout ce qu'elle avait bati, et personne d'autre ne pouvait le faire à sa place, parce que c'était sa vie à elle. Faite de hauts et de bas, d'erreurs, de sourires et de pleures, d'espoirs et de déception, d'éclats de rire, de mains qui se serrent, des soirées à parler de tout et de n'importe quoi au côté de sa meilleure amie, allongée sur son lit. C'était sa vie, et si elle le voulait, elle pouvait la reprendre en main. Peu importe les malheurs qui lui tombaient dessus, les difficultés qu'elle allait rencontrer, elle se relèverait et continuerait sans relâche. Elle était prête maintenant.
Ses yeux se fermèrent et elle sombra dans un profond sommeil.
Elle ouvre les yeux et découvre le décor froid d'un hôpital. Son nez la chatouille, sûrement parce qu'un tuyau passe à travers. Et elle a mal au dos, si mal au dos ! Voilà comment une virée en famille avait tourné au cauchemar. Mais ce serait le dernier, elle le savait. Il fait nuit et ses parents sont rentrés chez eux. Elle était seule. Elle sentait la mort planer autour d'elle, c'est pour bientôt. Dans peu de temps, elle ne fera plus partie de ce monde. Ca ne lui arrache même pas un soupir. En tout cas, elle est heureuse d'avoir attendu assez longtemps pour que sa famille s'en aille. Elle ne voulait pas qu'ils voient ça. Mais elle n'avait pas envie de mourir dans un hôpital. Toute sa vie, elle s'était sentie enfermée, dans un lycée, une situation, une relation. Sa vie n'avait eu aucun sens, songea-t-elle. Pour son dernier soir, elle voulait se sentir libre, enfin. Elle enlève le fil qu'elle a dans le nez et elle a l'impression que ses poumons se fanent comme une fleurs. La douleur ne l'arrête pas. Heureusement, il fait nuit et les couloirs de l'hôpital sont déserts. Elle sort de sa chambre et marche sur la pointe des pieds. Elle entend des pas et une lumière s'allume. Elle se plaque contre un mur et cesse presque de respirer. La lumière s'éteint et les pas s'éloignent. Elle reprend sa route. Elle voit désormais la porte qui la mènera vers la liberté. Ses poumons la font atrocement souffrir. Elle sort. Elle aurait voulu entamer une course folle à travers la nuit, seulement elle ne pouvait pas. Rien que marcher l'épuise au plus au point. Elle continue sa route, doucement, et observe les lumières des étoiles. C'est beau. Ses pieds la mènent jusque dans un champ. Combien de temps avait-elle marché ? Elle a perdu la notion du temps. Un sourire est sur son visage. Ses poumons l'étouffent. « Je meurs comme j'ai vécu. Seule. » Elle soupire avec le peu d'air qui lui reste. « Jamais je n'aurais été aimée par un garçon. » Elle sourit une dernière fois, pousse un dernier soupir et s'écroule sur l'herbe fraîche, comme une poupée abimée.
Et c'est la fin.
Elle ouvrit les yeux. « Non, non, non, non ! » Dans son cerveau, toutes les pièces s'imbriquèrent. Elle enfouie son visage dans ses mains, et des larmes se mirent à dévaler ses joues.
- Ce n'est pas possible... gémit-elle.
Voilà pourquoi elle ne voyait pas son reflet dans le miroir. Voilà pourquoi elle était toujours glacée.
- Je ne peux pas être morte. fit-elle d'une petite voix.
Et ça ressemblait plus à une question qu'à une déclaration.
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