Chapitre 7

Ce fut le bruit de quelqu'un frappant à ma porte qui me sortit de mon sommeil. Je n'avais aucune envie de bouger. J'étais confortablement installé dans un cocon de chaleur et je n'avais pas aussi bien dormi depuis longtemps. La vie pouvait bien attendre.

Sauf que mon cocon se mit à bouger et à marmonner. Mon lit n'était pas censé pouvoir faire ça. Tout comme rien n'était censé peser sur ma hanche. Rien d'autre que mon aile, en tout cas. Pourtant, il y avait quelque chose. Quelque chose qui bougeait.

J'ouvris les yeux. Le visage de Meriel était à un centimètre du mien. Je me redressai vivement, perdu. Nous nous étions endormis chacun à un bout du lit. Une troisième personne pourrait s'être installée entre nous. C'était embarrassant de me réveiller aussi près de lui, pour ne pas dire blotti contre lui. Il avait eu un bras autour de moi pendant qu'on dormait ! Que devais-je en penser ? Devais-je seulement y penser ?

De nouveaux coups résonnèrent à la porte. Meriel se redressa brutalement, manquant de me percuter. Je plaquai une main sur sa bouche et lui montrai un coin où se dissimuler. Il n'hésita pas et s'y enfonça pendant que j'allais ouvrir la porte. Sabathiel se tenait sur le seuil. Il sourit.

- Je comprends mieux pourquoi tu es en retard !

- Je suis en retard ? répétai-je bêtement. Désolé. Je... J'arrive tout de suite.

- Ne t'en fais pas ! Les Cupidons savent se débrouiller. Tu n'es pas à quelques minutes près. Mais ne prends pas trop de temps tout de même, d'accord ?

- Oui, bien sûr. Merci.

Il agita la main et s'éloigna sans insister. Je refermai la porte et soupirai. Nous avions eu de la chance. Je ne doutais pas que Sabathiel aurait ouvert la porte si je ne m'étais pas réveillé à temps. Je n'étais pas certain de la réaction qu'il aurait eu en découvrant Meriel.

- Je ferais mieux de redescendre.

Je tressaillis. Mon estomac se serra. Il allait déjà repartir. Il était resté à peine une heure et demie et déjà, il devait repartir. Si j'avais été heureux de le voir, je commençais à me demander si ça avait été une bonne idée, au final. J'allais à nouveau me retrouver seul et isolé et s'il ne parvenait pas à revenir... Je devrais reprendre du début, me réadapter jusqu'à ce que j'aie perdu toutes mes plumes et que Michael vienne m'entraîner.

Un doigt sous mon menton, Meriel me força à le regarder.

- Je reviens au plus tôt. Tu n'as pas à t'inquiéter. Juste à tenir le coup.

- J'ai tenu pratiquement cinq mois, je peux tenir, coassai-je.

- Je n'ai aucun doute que tu puisses tenir. Tu es fort. Mais nous avons tous une limite et je vois bien que tu as presque atteint la tienne.

- Je vois les Cupidons et mon superviseur tous les jours et pourtant... C'est comme si j'étais seul sur une île et que je voyais les bateaux passer devant moi et qu'eux ne me voyaient pas.

- Je reviens dans quelques jours maximum. Je te l'ai dit : tu n'es plus seul.

- Merci.

Je n'eus pas à initier le moindre mouvement. Il passa ses bras autour de moi et me serra contre lui. J'eus du mal à le lâcher. Ça le fit sourire.

- Qui aurait cru que nous finirions dans les bras l'un de l'autre, rit-il. Je te voyais comme un crétin incapable d'utiliser son potentiel et tu ne cessais de m'insulter.

Je toussai un rire.

- Le bon vieux temps.

Il y eut un silence.

- Je ferais mieux d'y aller. Et tu devrais te presser aussi avant que Sabathiel ne revienne.

J'acquiesçai sombrement avant d'ouvrir la porte. Il prit le côté infini du couloir tandis que je partais de l'autre, vers les Cupidons. Lorsque je me retournai, il n'était plus là.

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NdlA : je ne me souvenais pas que ce chapitre était aussi court ! Du coup, je compenserais peut-être avec un autre chapitre demain ! Peut-être, si vous êtes sages et que vous parvenez à me convaincre ! :p


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