Chapitre 42
Le hoquet choqué de Meriel résonna dans le soudain silence du parc. Je demeurai aussi stoïque que j'en fus capable.
Lucifer avait adopté une nouvelle apparence, plus passe-partout que la précédente et assez standard. Un visage caucasien, une touffe de cheveux bruns sales – je n'osais imaginer ce qui avait coagulé dans ses cheveux pour donner cet aspect –, des yeux bruns sans relief, un léger embonpoint sur les hanches... Si je n'avais pas senti le pouvoir qu'il utiliser pour conserver cette apparence humaine, j'aurais pu me faire avoir.
- Salut, Rahel. Je t'ai manqué ? lança-t-il, heureux de son effet.
- Tu veux une réponse honnête ou je dois te mentir ?
Lucifer se mit à rire en s'approchant de moi. L'illusion qui l'entourait tomba petit à petit, lui rendant son apparence originelle. Celle de l'ange préféré de Dieu avant qu'il ne déchoie.
Et il était beau. Plus que beau. Ses larges et robustes ailes rouges jetaient des reflets sur sa peau pâle, lui donnant un air innocent de pucelle rougissante. Ses cheveux blonds lui effleuraient les épaules, doucement bouclés et lumineux. Au lieu des yeux rouges qui auraient été normaux pour un Séraphin, il les avait d'un bleu doux et clair de ciel d'été. Son corps était celui d'une statue d'Adonis, fin mais puissant, dessiné avec précision et délicatesse.
Ça changeait du monstre que j'avais vu sur le champ de bataille en Estonie. Je me souvenais des ailes décharnées, des griffes, de l'allure de buffle dosé à la testostérone couvert de poils et de symboles, du visage ravagé, à peine humain. Je n'avais pas oublié les yeux noirs emplis de méchanceté et de violence.
Les deux images se superposaient et je n'arrivais pas à les concilier. Si Lucifer pensait qu'il serait aussi facile de me berner, il se trompait. Je ne savais que trop bien ce qu'il était réellement.
Malgré tout, je ne bronchai toujours pas lorsqu'il jeta un bras autour de mes épaules. Il se pencha pour me regarder et je continuai de fixer Michael. Ce dernier semblait loin d'être perturbé par l'attitude de son frère.
- Je suis déçu, ronronna Lucifer. J'étais sûr que tu serais heureux de me voir ! Moi, je suis ravi. Je sens qu'on va bien s'amuser, tous les quatre. Tu ne crois pas, Rahel ?
- Bizarrement, je doute que l'on ait la même définition de l'amusement. Tout le monde sait que tu n'as rien de drôle.
Il ne fit que rire assez fort pour faire sonner mon oreille. Je ne cherchai pas à m'éloigner, sachant parfaitement que ça n'amènerait rien de bon.
- Si seulement tu avais le bon sens d'arrêter de lutter contre l'inévitable, nous deviendrions de très bons amis, j'en suis sûr !
- Que veux-tu, tout le monde n'a pas la capacité mentale d'un ver de terre. J'allais parler de moineau mais les moineaux sont un peu trop intelligents pour cette allégorie.
- Quand je te dis qu'il est génial ! cria Lucifer à Michael. On est obligés de le tuer ?
- Lucifer.
La voix de Michael claqua comme un éclair frappant le sol. Lucifer se mit à bouder.
- Je peux poser une question ? osai-je. Ça me travaille depuis un moment.
- Vas-y, m'enjoignit Lucifer.
- Tous les anges aux Cieux ont un nom qui finit en « el ». Pourquoi pas toi ?
- Sérieusement ? aboya Meriel. C'est ça, la question qui te travaille ?!
Nous l'ignorâmes tous.
Lucifer poussa un soupir à fendre l'âme et m'entraîna avec lui. Ses doigts avaient beau ne plus se finir par des griffes acérées, il gardait une poigne de fer.
- Une histoire tragique, vraiment.
- Je dirais plutôt une prévision du futur, marmonna Michael.
- Vois-tu, notre Père a trouvé mon nom originel parfait pour moi. Au temps de la création du monde, il n'avait pas la signification qu'il a maintenant.
- Ça ne me dit pas ce que c'est.
- Il s'appelle Lucifel, dit Michael, visiblement las de cette conversation. Comme dans « Lucy fell », Lucy a chuté.
- Tu pourrais être plus délicat en dévoilant les secrets de quelqu'un, Mica, pesta Lucifer.
J'éclatai de rire. Je ne pus pas le retenir plus longtemps. Plus je tentai de me maîtriser, pire c'était. Le bénéfice fut que Lucifer lâcha enfin mes épaules.
- Ce n'est pas si drôle.
- Lucifel, ris-je avant de repartir dans un fou rire.
- Il a bientôt fini ?
Meriel lui répondit par un haussement d'épaules.
- Il faut admettre que c'est assez ridicule. Même si ça explique beaucoup de choses.
- Tu ferais mieux de faire attention à ce que tu dis, grinça Michael.
- Détends-toi un peu, Mica. Tout sera bientôt fini, après tout.
Sa réponse fut la douche froide dont j'avais besoin pour me calmer. Pendant un instant, j'avais oublié pourquoi nous étions là. Je recouvrai mon calme et m'appuyai contre l'arbre le plus proche.
- Je ne crois pas, non, dis-je, encore essoufflé de mon fou rire.
- Tu n'as pas toutes les cartes en main pour juger, Rahel, sourit Lucifer d'un ton paternel. La preuve en est que tu ne savais pas que Michael allait réussir à me faire monter.
- J'ai beau être familier avec la folie, elle demeure imprévisible.
Michael émit un son qui ressemblait à un grognement furieux.
- Tu as fait monter le Diable aux Cieux, Michael. On ne peut pas appeler ça « être sain d'esprit ».
- Parce que tu ne comprends rien.
- Je comprends que c'est ton frère mais il y a des limites à ne pas dépasser ! Je ne sais pas si tu as capté que c'est le Diable ! Littéralement ! Il a tué plus de gens que Hitler et Staline et Kim Jong-Un réunis ! Et je suis encore gentil parce que j'ai oublié la plupart des noms des grands méchants de l'Histoire.
- De bons gars, soupira Lucifer, faussement mélancolique. Des incompris.
- Toi, n'en rajoute pas !
Lucifer ne broncha pas, riant de l'ordre que je venais de lui jeter à la face alors que Michael se décomposait. Je doutais que ça soit le plomb qui rentre dans son crâne plutôt que de voir avec quel détachement Lucifer prenait la situation.
- Cette conversation n'est plus amusante. Passons aux choses vraiment intéressantes. Comme ton petit copain. Ton ex. Bref, le joli cœur, là. Ce n'est pas comme si on avait encore besoin de lui, pas vrai ?
Je n'appréciais pas du tout la tournure que venaient de prendre les choses. J'avais fait de mon mieux pour devenir la cible mais Lucifer n'avait pas oublié la présence de Meriel. Au contraire, j'avais l'impression qu'il m'avait laissé divaguer et attirer l'attention sur moi dans le seul but de me retirer tout espoir de voir mon stratagème réussir.
Je déglutis difficilement. Je ne savais pas comment réagir pour contrecarrer Lucifer. Si je continuais ma charade, il tuerait Meriel. Si je cessais de paraître détaché vis-à-vis de Meriel, il irait encore plus vite pour le tuer. D'un côté comme d'un autre, j'étais perdant.
- Lucifer, intervint sèchement Michael. Arrête de jouer. Fais ce que tu as à faire et finissons-en.
- Qu'est-ce que vous comptez faire ? questionnai-je, alarmé.
- Je sais que Samael t'en a parlé, sourit Lucifer.
Je dus me vider de toute couleur.
- Vous allez faire chuter tout le monde, soufflai-je. Mais pourquoi ? À quoi ça va vous servir ?
Lucifer me rejoignit et cala son bras autour de mon cou. Il n'en avait pas assez de me coller ainsi ? Je n'aurais jamais cru qu'il puisse être aussi tactile avec ses ennemis. Je ne me souvenais pas de lui comme ça.
Pas qu'il y ait vraiment eu l'occasion de se montrer tactile avec moi quand nous étions sur Terre.
- Je me facilite la tâche, vois-tu. J'en ai assez que vous soyez les seuls à vous amuser pendant que je suis coincé sur Terre, seul avec une armée de débiles. Tu ne m'as pas laissé mes meilleurs serviteurs, Rahel. Rien que pour ça, je vais le faire souffrir très longtemps, ton petit copain. Ses cris te hanteront encore dans quelques millénaires.
- Tu vas sérieusement tous nous faire chuter parce que tu te sens seul ?
- Pour être exact... Oui. C'est chiant à mourir, en bas ! Tu veux que je fasse quoi ? J'ai déclenché des guerres, causés des génocides et des épidémies mais ça a cessé d'être drôle il y a quelques mois de ça déjà !
- Alors tu veux condamner tous les anges à être coincés sur Terre avec toi pour ton amusement personnel ?
- J'imagine déjà les arènes de combat, ronronna-t-il. Je connais des plumes qui vont voler !
- Lucifer ! tonna Michael. Ce n'est pas le moment !
- Quel rabat-joie tu fais ! Tu ne sais vraiment pas t'amuser !
Malgré tout, Lucifer se redressa. Ses doigts tapotèrent mon épaule dans un rythme aléatoire.
- Pour tout dire, j'attendais que tu le fasses. Mais Samael a tardé à te parler de mon petit levier de secours et tu as pris encore plus de temps avant de te décider à l'actionner. Je suis donc venu faire le boulot moi-même.
- Pourquoi ? À quoi ça va te servir ? Et n'essaie pas de me faire croire qu'il s'agit simplement de ton amusement personnel. Je ne te croirais pas.
Lucifer parut ravi, un sourire venant jouer sur ses lèvres.
- Je vois que tu commences à me comprendre ! Tu n'imagines pas le plaisir que ça me fait.
- Tu adores t'écouter parler. Ça aussi, j'ai remarqué.
- Tu me vexerais si je n'étais pas de si bonne humeur.
Un Lucifer de bonne humeur ne paraissait pas être une bonne nouvelle du tout. Au contraire, il risquait d'avoir encore plus tendance à tuer puisqu'il voudrait s'amuser. Il allait être incontrôlable. Pas qu'il soit possible de le maîtriser quand il était calme mais là, c'était pire encore que lorsqu'il était énervé.
Si j'arrivais à le mettre en colère...
- Tu ne m'as toujours pas dit en quoi c'était si important de faire chuter tout le monde.
- Tu peux le deviner, Rahel. J'ai foi en toi, ricana-t-il.
- Tout ce que je vois, c'est le caprice d'un gamin qui ne veut pas être le seul puni alors que c'est lui qui a fait la bêtise. Pas qu'on puisse vraiment attendre plus de toi.
Les yeux de Lucifer se plissèrent lorsqu'ils se posèrent sur moi. Soudain, je n'étais plus si sûr que ça soit une bonne idée de l'énerver.
- Non. Je suis de bonne humeur. Tu ne m'auras pas, Rahel. Je ne suis pas aussi simplet que tu sembles le croire. Ce que je suis, par contre, c'est déçu. Tu me déçois beaucoup.
- Je suis censé en être désolé ?
Il ne répondit pas et s'éloigna, agissant avec une soudaine grandiloquence feinte pour le besoin de son récit.
- Puisque tu es incapable de comprendre le génie de mon idée, je vais te l'expliquer.
Il savait aussi bien que moi que j'avais compris ce qu'il voulait faire. Ce que Michael l'aidait à faire. Il tenait juste à s'écouter parler un peu plus, à s'auto-congratuler de son « génie ».
- Je suis un être absolument génial alors j'ai réussi à allier la solution parfaite à une vengeance des plus douces. C'est très simple, vois-tu. Je vais faire chuter tout le monde jusqu'à ce que les Cieux soient abandonnés, vides et à ma merci, grâce à mon mécanisme. Un coup de génie, là encore. Bref, je remonte, tout seul et je ferme les portes.
Il m'offrit un sourire acéré.
- Tu suis toujours ?
- Je ne suis pas retardé. C'est joli, en théorie. Mais tu ne crois quand même pas que ça a une chance de réussir ?
- Pourquoi crois-tu que nous sommes là ? Mon frère adoré va se servir de ton petit copain pour te retenir ici pendant que je vais actionner le levier que j'ai caché. Ensuite, nous chuterons tous et il n'y aura personne pour m'arrêter.
Il savait exactement ce qu'il avait à faire pour réussir. Le seul moyen de l'empêcher était d'atteindre le levier avant lui. Cependant, fuir le parc signifierait la mort de Meriel. Ce n'était pas quelque chose que j'étais prêt à laisser se produire. Pas que je sache comment le sauver et empêcher la chute...
- Je peux voir les rouages dans ton cerveau fumer, s'amusa Lucifer. Tu sais très bien que tu as un choix à faire. Vas-tu sauver ton petit copain ou vas-tu sauver le monde ?
Je gardai le silence. La situation était sans issue. J'étais perdant d'un côté comme d'un autre. Le choix que je devais faire était évident. Il aurait dû être facile à faire, peu importe les implications personnelles. Alors pourquoi mes pieds demeuraient-ils englués au sol ?
Le rire de Lucifer me hérissa les plumes.
- Alors ? Rien ? Tu vas rester là, comme un demeuré ?
- Non, j'attends que tu te rendes compte que tu n'as aucune chance.
Garder un semblant de bravado était loin d'être aisé en sachant que Meriel était un cheveu de la mort. Je ne pouvais pas me tromper. Pas maintenant, pas avec un tel enjeu.
- Tu sais que je t'adore ? J'ai beau t'avoir expliqué par A + B que tu ne pourras pas te mettre en travers de ma route, tu continues d'y croire ! Je vais te garder en vie. J'ai toujours déploré de ne pas avoir de bouffon pour les longues journées.
- Tu te crois très intelligent mais tu as oublié de nombreux détails dans ta jolie petite histoire.
- Je n'ai rien oublié.
Il ne blaguait plus. Je venais de marquer un point risqué. Lucifer ne savait pas aussi bien jouer avec les gens que Michael. Il était plus doué pour semer le doute et la discorde mais il avait conscience que les gens qu'il traitait comme des pions n'agiraient pas forcément comme il le planifiait.
- Si. Tu as oublié que je ne travaille pas seul. Qui te dit que je n'ai pas quelqu'un en train de veiller ton mécanisme en ce moment-même ? Ou que quelqu'un ne va pas débouler ici parce que je n'aurais pas honoré un rendez-vous ?
Son silence fut la preuve de son incertitude. Je venais de gagner un peu de répit. Il ne durerait pas alors il me faudrait l'exploiter au maximum si je voulais avoir une chance de m'en sortir sans tuer Meriel au passage.
- Je te connais, Rahel. Tu n'en as parlé à personne. Tu n'aurais jamais pris le risque d'en parler sans savoir si tu ne parlais pas à un traître.
- Tu crois me connaître puisque tu as tort.
Les choses ne s'étaient pas passées dans l'ordre qu'il pensait mais il n'en restait pas moins qu'il y avait Raziel. Je doutais celui-ci sache ce qu'il se passait. Il ne me servirait que de diversion. Malgré tout, j'aurais aimé qu'il sente que quelque chose n'allait pas et qu'il intervienne.
- Ça n'est qu'un ange de plus à tuer, finit par relativiser Lucifer. J'ai toujours aimé une chasse. J'espère que tu n'as pas choisi un idiot pour te confier.
- Tu ne l'attraperas pas avant qu'il ne soit trop tard pour que ton plan réussisse. Tu peux convaincre Michael de retenir Meriel. Tu peux même tuer Meriel. Mais tu ne peux pas attraper deux personnes en même temps. Et encore, je dis deux parce que tu penses que je ne travaille qu'avec un autre ange.
- Tu ne pourras jamais atteindre mes anciens quartiers avant moi et actionner le levier avant que je tue tes amis et ne l'actionne moi-même.
Je venais d'obtenir la localisation du mécanisme.
Les appartements de Lucifer étaient l'un des lieux connus mais impossibles à visiter des Cieux. Ils avaient été mis sous clef après sa chute et n'avaient plus jamais été ouverts. S'il ne s'agissait pas des Cieux, j'aurais redouté l'ouverture de la porte après des millénaires passés fermée.
Il ne me restait plus qu'à tirer Meriel des griffes de Michael et à atteindre les anciens quartiers de Lucifer. Mon plus gros soucis était Meriel. Un mauvais mouvement et il serait tué. Alors qu'étais-je censé faire ?
La réponse arriva sous la forme d'un boulet de canons à plumes qui percuta Michael et l'envoya s'écraser à terre. Raziel se redressa et fondit sur Lucifer avec un cri de guerre de celui qui se lance dans la bataille avec la certitude de ne pas en ressortir vivant.
Meriel se jeta sur Michael pour le maîtriser et se tourna vers moi.
- Va actionner le levier ! cria-t-il. Dépêche-toi ! Et, par pitié, NE TE PERDS PAS !
Je ne pris même pas le temps de le fusiller du regard avant de détaler à toute vitesse. Je bousculai tous les anges que je croisai sans ralentir. Je me concentrai de toutes mes forces pour ne pas me tromper de chemin. Ce qui, évidemment, finit par arriver. J'étais incapable de m'y retrouver, dans ces couloirs identiques.
Lorsque j'arrivais enfin à destination, la porte était toujours fermée. Lucifer n'était pas encore arrivé. Je pénétrai à l'intérieur et regardai autour de moi, abasourdi.
Toute la pièce avait été préservée comme si Lucifer ne l'avait jamais quittée. Pas un grain de poussière, pas d'odeur de renfermé... Juste une blancheur immaculée dans des quartiers dignes d'un roi. Entre bibliothèque touchant le plafond, lit à baldaquins, causeuses en velours rebrodé... Je venais d'entrer dans un palace. Par contre, je ne voyais aucun levier ou mécanisme qui se détacherait dans le décor.
Je coinçai une chaise sous la poignée de porte en espérant que ça ralentisse Lucifer lorsqu'il débarquerait en fanfare, et je me mis en quête du mécanisme qui nous ferait tous chuter. Je n'étais pas encore certain que ça soit la meilleure chose à faire mais mieux valait moi que le Diable. Au moins, je pourrais faire remonter les anges que je croiserais.
Je retournai chaque meuble, chaque recoin, chaque angle dans l'espoir de trouver ce fichu mécanisme. J'avais fichu un bordel monstre dans la pièce et je n'avais rien découvert. S'était-il moqué de moi ?
Je sursautai et trébuchai sur un tas de livres lorsque des coups résonnèrent contre la porte. Le grondement rageur de Lucifer fut suffisant pour que je sache que j'étais à court de temps. Il fallait que je trouve ce maudit mécanisme avant qu'il ne réussisse à entrer. S'il était là, c'est que le mécanisme n'était pas loin.
Je me remis frénétiquement à retourner toute la suite, allant jusqu'à virer le matelas pour être sûr qu'il ne l'avait pas planqué sous le lit. Rien. Je ne trouvais absolument rien !
Et Lucifer beuglait des menaces si colorées et imaginatives que ma sueur était glacée sur ma peau. La chute me paraissait une merveilleuse solution, soudain.
Puis, je le vis. À peine discernable derrière l'énorme miroir au cadre doré. Dans la frénésie de mes fouilles, le miroir s'était incliné. Juste assez pour laisser voir une fente dans le mur derrière.
Je le retirai de son attache et le posai à terre.
Devant moi, le levier.
Simple, sans fioritures. Pas du tout ce à quoi je m'étais attendu de la part de Lucifer. Le métal était froid dans ma main moite.
La porte explosa dans mon dos. J'évitai un pied de la chaise de justesse.
Lucifer de jeta sur moi avec un mugissement digne d'un animal.
Je tirai sur le levier.
Le sol s'ouvrit sous nos pieds et nous avala.
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NdlA : Ca valait le coup d'attendre, non ? Non ?
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