Il ne me restait qu'une journée avant de voir le conseil de guerre s'ouvrir. Meriel tentait de m'implanter son plan dans le crâne. Selon lui, si je faisais tout comme il voulait que je le fasse, je serais protégé et Samael serait découvert. J'avais un peu de mal à croire que je parviendrais à un tel niveau de manipulation mais j'étais prêt à essayer. Je faisais confiance à Meriel et je savais qu'il voulait autant que moi se débarrasser du traître.

Ce qui m'avait le plus surpris était que la stratégie de Meriel incluait Chamuel. Je ne l'aurais pas cru capable de travailler avec l'archange des Puissances, même par nécessité. Lorsqu'il m'en avait parlé, je l'avais regardé longuement et en silence, bouche bée, comme un idiot.

J'aurais dû m'attendre à ce que ma survie et l'annihilation du danger que représentait Samael soit plus importante que tout ce qu'il pouvait ressentir envers Chamuel. Je n'étais pas certain qu'il ait compris que l'archange n'était pas une menace pour lui. Quoi qu'il arrive, je doutais que Chamuel puisse passer mes défenses comme Meriel l'avait fait. Je doutais que quiconque y parvienne, avec ou sans l'aide des Cupidons.

Toujours était-il que, si j'avais bien compris ce que Meriel m'avait expliqué du conseil de guerre, il durerait aussi longtemps que nécessaire et que mon seul allié de poids demeurait Chamuel. J'allais devoir réaliser beaucoup de choses durant ces audiences. Prouver que j'étais le digne remplaçant de Cassiel, trahir Samael, pousser Michael et Gabriel à montrer que leurs techniques n'étaient plus adaptées aux Cieux, déterminer l'offensive à prendre contre Lucifer.

Ce dernier point était le plus angoissant, à mes yeux. Michael et Gabriel m'avaient toujours laissé entendre que je devrais tuer Lucifer. Sauf que, désormais, je savais quelles conséquences cela aurait sur moi. Jusque là, je n'avais pas trouvé d'autre alternative de nous débarrasser de Lucifer sans que je sois damné. Le reste des Cieux allait-il exiger de moi que je le détruise en dépit du prix à payer ? L'idée me donnait envie de fuir sur Terre et de me terrer dans un trou de souris.

Meriel m'avait promis que rien ni personne ne pourrait me forcer à tuer Lucifer, ni l'Enfer ni les Cieux. J'avais envie de le croire mais nous avions du retard sur Michael et Gabriel et je ne pouvais imaginer ce qu'ils avaient eu le temps de préparer dans le dos de tout le monde. Je ne doutais pas un seul instant qu'ils avaient déjà toute une stratégie pour le conseil de guerre. Ils étaient deux grands manipulateurs et, aussi habitué que Meriel soit à ce type d'environnement, j'avais des doutes sur sa capacités à les contrer. Aussi honteux que je sois, je n'en demeurais pas moins incertain sur l'issu de ce conseil.

Malgré tout, lorsque le moment arrivé pour moi de pénétrer dans l'arène, je le fis le dos droit, la tête haute et l'air assuré. J'avais envie de vomir – résidu de ma vie humaine – tant j'étais angoissé. Autour de moi, un amphithéâtre de marbre blanc s'élevait de plus en plus haut. Les rangs donnaient des dégradés de couleurs partant du centre pour atteindre le cercle turquoise qui fermait le demi-cercle. Je me retins de prendre le temps de chercher Meriel dans la foule des anges.

Je trouvai mon siège tout de suite. Tout au centre de l'amphithéâtre se tenait sept... trônes, arrangés en arc-de-cercle qui faisait face à celui formé par les rangées d'anges pour que les archanges puissent les voir. Je n'avais pas d'autre mot pour les décrire. J'aurais parfaitement pu voir des rois s'asseoir dans ces chaises au haut dossier. Aucun ne ressemblait aux autres mais tous étaient impossiblement riches et glorieux.

La chaise de Michael était la plus royale des sept. De l'or cachait le bois gravés et sculpté qui s'élevait autour du dossier et les coussins étaient rouge sang, de la couleur exacte des ailes de l'archange. Toute l'armature du siège s'accordait à la morphologie de Michael qui se tenait droit, les avant-bras appuyés sur les accoudoirs dorés.

Mon siège était plus modeste tout en étant aussi grandiose. C'était étrange d'être aussi contradictoire pour décrire un simple fauteuil. Pourtant, c'était exactement ce que je ressentais en regardant la chaise à haut dossier incrustée dans un bois rouge-orangé. Dans l'arrière du dossier était sculpté un brasier qui faisait s'effiler le bois en pointe vers le ciel. Des feuilles d'or et des pierres précieuses donnaient au bois une allure plus réelle, plus mouvante de flamme vive. L'assise était tissée dans un tissu de la teinte particulière du cœur d'une orange sanguine et rehaussé de broderies qui donnaient un aspect riche et important.

Les coussins accueillirent mon corps à la manière d'un cocon de soie et de coton. Si de loin, le fauteuil n'avait pas l'air plus confortable qu'une planche de bois en dépit du rembourrage apparent, une fois assis, il devenait aussi agréable qu'un lit chaud et moelleux qui enveloppe chaque forme du corps.

J'eus un mal fou à garder un air froid et sérieux face à cette attaque de confort. Je n'avais qu'une envie : me blottir entre les deux accoudoirs et dormir pendant des jours.

Gabriel, à ma gauche, ne m'adressa pas le moindre coup d'œil. Il continua de regarder droit devant lui. À ma droite, le siège de Zacharael était encore vide. Face à moi s'étendait la partie réservée aux Trônes, leurs ailes tourbillonnantes me donnant la nausée si je les regardais trop longtemps.

Le bruit de la porte se scellant derrière le dernier arrivé fit courir un frisson sans la salle. L'éternellement jeune et radieuse Anael prit sa place dans son siège avec un petit soupir discret. Elle avait beau être celle avec le plus d'anges dans ses rangs, elle était considérée comme la plus « faible ». En dépit de tous ses efforts, elle n'avait pas réussi à percer dans le cercle fermé des Archanges, entourés de têtes de mules manipulatrices et vicieuses. Elle était trop douce pour se mêler à cette infamie. Ou, peut-être était-elle simplement assez intelligente pour se douter que rien de bon ne pourrait sortir d'un tel comportement.

Michael se leva, sa chemise miroitant sous la lumière qui baignait l'amphithéâtre. Depuis quand ressentais-je un tel mépris et un tel dégoût envers l'Archange des Séraphins ? Jusque là, peu importe ce que j'avais découvert sur ce qu'il avait fait, mes sentiments envers lui n'avaient pas réellement changé. Mais là, en cet instant précis, à le regarder debout entre son trône et la table, le centre de toutes les attentions... Il me dégoûtait plus que toutes les choses visqueuses ou puantes que je pouvais imaginer.

Sa voix résonna dans tout l'amphithéâtre grâce à une acoustique qui ne devait rien avoir de naturel.

- Bienvenue dans ce troisième conseil de guerre. Comme vous le savez tous, des jours sombres nous attendent. Bientôt viendra le moment de les affronter. Pour cela, nous devons décider de la façon dont nous allons nous y prendre pour vaincre la noirceur sortie de sa cage.

Il parlait avec tant d'ambages et de grandiloquences que je ne m'étonnais pas qu'il réussisse à berner tout le monde. S'il faisait toujours autant de circonvolutions lorsqu'il parlait aux autres anges, les pauvres ne devaient rien suivre et se contenter d'acquiescer pour retrouver leur tranquillité d'esprit.

- Nous devons nous unir autour d'une stratégie unique qui permettra aux Cieux de vaincre les ténèbres amenées par notre... frère déchu.

Comme il devait l'avoir prévu, son hésitation provoqua une vague de sympathie et de murmures. Je roulai des yeux et croisai les bras sur ma poitrine tout en m'enfonçant dans mon fauteuil. Les coussins accueillirent mon poids avec chaleur et douceur.

- Je sais que certains d'entre vous auront besoin d'un récit complet de ce qu'il s'est passé sur Terre, en rapport avec les Portes d'En Bas.

Une jolie façon de parler des Portes de l'Enfer. Pourquoi nommer les choses telles qu'elles sont si l'on peut éviter de froisser quelque splumes ?

J'eus un sourire en coin en voyant un écho de ma propre réaction chez les Puissances. Ils ignorèrent les regards courroucés et frustrés des anges autour d'eux.

Faisant de l'ignorance des autres un art, Michael continua son discours.

- Ne vous inquiétez pas, la situation vous sera détaillée dans ses moindres détails.

Ou comment ne pas dire qu'il allait me jeter sous les roues d'un bus métaphorique à la première occasion pour se dédouaner et sauver ses plumes.

- Une fois que tout sera clair pour chacun d'entre vous, nous pourrons commencer à songer à ce que nous devrons faire. Bien évidemment, vous pouvez d'ores et déjà y songer et donner vos idées à vos Archanges pour qu'elles soient évoquées durant ce conseil. Tous ensemble, nous trouverons la meilleure solution face à cette situation catastrophique.

N'était-il pas censé rester neutre ? Décrire la situation comme « catastrophique » n'était pas très objectif de sa part. Mais, bien entendu, s'il ne laissait pas savoir aux anges quel bordel j'avais aidé à mettre sur Terre, il aurait quelques efforts supplémentaires à fournir pour me placer en bouc-émissaire.

Je commençais déjà à avoir mal à la tête et ça faisait dix minutes que j'étais assis.

- Nos objectifs pour ce conseil sont simples. Le plus important est de chasser nos ennemis de la Terre, de libérer les humains de leur néfaste influence. Ensuite, nous pourrons ramener la paix, l'amour et la lumière, rendre la race humaine prospère et pleine de félicité.

Des murmures retentirent à nouveau. Se pouvait-il que Michael vienne de commettre une erreur en leur proposant l'idée d'un paradis sur Terre une fois Lucifer vaincu ? Je savais d'expérience que peu d'anges croyaient en cette possibilité. C'était le problème d'avoir une quantité presque équivalente d'anges innés et d'anges créés à partir d'âmes humaines. Si les anges de création croyaient en cet idéal, les anges qui avaient été humains savaient que c'était impossible.

Ce qui me donnait un avantage sur Michael. Je n'étais pas certain qu'il le sache. Je l'espérais. Je devais prendre tout ce qui pourrait me servir pour défendre ma position. Or, s'il ignorait combien certains anges abhorraient le miroitement d'un paradis sur Terre qu'ils savaient incapable d'exister, je pourrais retourner ce détail contre lui et me faire de nombreux alliés.

- Notre priorité se trouve en notre ennemi commun, poursuivit Michael. Nous devrons trouver comment enrayer la menace qu'il représente pour les humains autant que pour nous. Nous avons besoin d'une méthode définitive et radicale pour nous assurer qu'un tel scénario ne se répétera jamais.

Ou comment ne pas dire que nous devions le détruire. Michael avait réellement élevé cette manipulation insidieuse au rang d'art. Sans Meriel, je n'aurais jamais été capable de me rendre compte des bases qu'il posait et je me serais fait avoir comme un bleu. S'il avait ouvert les yeux, il aurait tenté de m'isoler de Meriel plutôt que d'accepter notre relation comme un élément négligeable. C'était cette relation qui allait taillader ses plans et le forcer à faire face à ce qu'il avait fait.

6 Avant de donner la parole à Chamuel, que vous connaissez tous, pour qu'il vous relate les événements survenus sur Terre, je tiens à vous présenter la nouvelle addition à nos rangs, Rahel.

Je tressaillis lorsqu'il prononça mon nom. Je me levai, déployant mes ailes de feu pour exposer leur puissance et leur beauté. Si je voulais avoir une chance, je devais imposer le respect. Visiblement, faire le paon était la solution. J'avais des doutes mais je ne pouvais rien faire d'autre pour le moment.

Je me réinstallai au bout de quelques secondes avec la fierté que je pus invoquer.

- Maintenant, écoutons Chamuel, commanda Michael en se réinstallant dans son siège dans une attitude tellement royale que j'aurais pu croire qu'il faisait un honneur inimaginable à Chamuel en le laissant remplir sa mission.

L'Archange des Puissances se leva et étendit ses ailes dans son dos, jetant des reflets bronze autour de lui. Il avait l'air plus impressionnant que d'ordinaire. Une aura de force et de puissance jaillissait de chacun de ses mouvements, même les plus anodins comme un battement de cil ou un changement d'appui. Il était la main armée des Cieux et, pour la première fois, il se présentait comme tel.

- Il y a de cela un an et huit mois, une nouvelle recrue parmi les anges gardiens s'est vue attribuer son premier protégé. Rahel a pris en charge la protection de Declan Beahan sans réellement savoir pourquoi. Rien n'indiquait quel était le problème dans son dossier.

Je pus entendre les dents de Gabriel grincer. Je luttai contre un sourire narquois.

- Au fil du temps, il a découvert pour quelle raison il a été affecté à cette mission. Pour quelle raison cette mission existait. En effet, Declan Beahan n'était qu'un leurre qu'il fallait protéger pour que les regards se tournent vers lui et non vers son amie, une puissante sorcière, la dernière de la lignée d'Aleister Crowley. Au-delà de ça, Rahel a découvert tout un complot visant à le rendre assez puissant pour repousser les démons qui viendraient s'en prendre à son protégé et rester en vie. L'ancien Archange des Trônes, Cassiel, était prêt à tout pour prouver à ses aînés qu'il avait raison concernant... notre frère déchu.

La moquerie sur l'expression qu'il avait reprise de Michael faillit me faire perdre tout contrôle. Je dus masquer le rire qui m'échappa dans une quinte de toux.

- Rahel a été au-delà de ce que Cassiel avait prévu pour lui. Pour protéger la race humaine de la menace du déchu, il s'est allié avec la sorcière pour fermer les portes d'En-Bas. Une petite armée d'anges gardiens et de Vertus a réussi à faire ce que nous, Archanges, avions échoué à faire lors de la précédente bataille contre le déchu.

Les murmures coururent dans les rangs angéliques et je cherchai des visages familiers pour me rassurer sur leur réaction face à la façon dont Chamuel avait communiqué les événements.

- Ceci n'est qu'une version abrégée des événements complexes et douloureux qui sont survenus durant cette première et unique mission de Rahel avant qu'il ne devienne un archange en compensation de la mort que lui a infligée Cassiel. Car oui, Cassiel est responsable de la mort de Rahel. Il avait tout orchestré pour obtenir un ange plus puissant que les autres, assez fort pour pouvoir survivre face à un démon.

Gabriel allait finir par se casser toutes les dents s'il continuait. Le son était dégoûtant et me retournait l'estomac. Il m'empêchait d'apprécier l'effet que les mots de Chamuel eurent sur l'assemblée. Je ne parvins pas à discerner clairement derrière quelle émotion les anges se rallièrent en majorité, l'outrage ou le doute.

- Pour ce qu'il a fait, ce qu'il a subi, Rahel a été puni et rétrogradé avec les Cupidons jusqu'à ce que son ascension imminente soit indiscutable. Je vous laisse juges de la justice de cette décision de nos aînés.

Lutter contre un sourire allait devenir impossible si Chamuel s'amusait à jeter de tels petits pics à peine déguisés mais suffisamment subtiles.

- Depuis son ascension au rang d'Archange des Trônes, Rahel s'entraîne pour pouvoir offrir un dirigeant digne de ce nom aux Trônes. Mais pas seulement.

Chamuel ménagea un suspense qui m'intrigua autant que les autres. Meriel lui avait donné des indications sur ce qu'il fallait dire, sur l'image qu'il devait renvoyer de moi. Il ne lui avait pas donné de script et il pouvait parfaitement interpréter ce que lui avait dit mon partenaire de la façon qu'il voulait.

- À cause de ce qu'il s'est passé sur Terre, du manque d'aide qu'il a reçu lorsqu'il était un ange aux prises avec des démons trop puissants pour lui, il semble avoir décidé que le devoir lui revenait de gérer le déchu, que personne d'autre que lui ne compte s'en occuper.

Je me mordis l'intérieur de la joue pour ne pas sourire face au malaise émanant de ma gauche. Dans les tribunes, Séraphins et Chérubins étaient stoïques comme aucun autre ange. En soi, ça en disait long sur ce qu'ils savaient de ce qui se passait dans les coulisses.

Dans les autres rangées, les réactions étaient diverses et variées.

- J'espère que cette version écourtée de l'histoire de Rahel, votre nouvel Archange, vous aura aidés à cerner sa personnalité autant qu'elle vous aura permis de comprendre ce qu'il s'est passé sur Terre en ce qui concerne le déchu.

Il se réinstalla dans son fauteuil, royal et fier de lui, un léger rictus ornant le coin de sa bouche. À mes yeux, il s'en était bien sorti. Je ne savais pas ce qu'en penserait Meriel mais j'étais satisfait, jusque là. Tout avançait à bon rythme et nous demeurions dans les limites de ce qui était sûr. Malheureusement, ce n'était que le début et l'angoisse commençait à monter en moi et à me prendre à la gorge.

Ce qui m'attendait allait être bien plus difficile à gérer et à contrôler. Les anges allaient pouvoir poser des questions pour affiner leur perception des événements. Il allait falloir que je réussisse à saisir toutes les subtiles nuances de leurs questions et que je sache quelles informations donner et sous quelle lumière. Meriel n'avait pas eu énormément de temps pour me préparer à cette épreuve du conseil et je priais de toutes mes forces pour m'en sortir au mieux et sans dommages irréparables.

Il y eut un silence après que Michael ait annoncé l'ouverture des Vingt-et-Unes Questions. Les anges de même Chœur murmuraient ensemble pour réussir à déterminer les meilleures questions à poser. Il était certain que vingt-et-unes questions, ce n'était pas beaucoup quand il y avait des centaines d'anges.

Toutefois, le nombre avait de l'importance et ne pouvait être dépassé ni réduit. Il marquait la totalité du jugement divin, de sa destruction du mal. C'était l'un des symboles que Nanael, l'institutrice des nouveaux anges, avait martelé dans notre crâne avec le sept, le quatre, le douze, le quarante et, avant tout, le un. Je pouvais comprendre la symbolique du vingt-et-un dans ce cas précis et l'apprécier. Après tout, le doute était un mal à éradiquer si l'on avait foi en Dieu, aussi naturel qu'il soit chez un être humain.

Et puis, les premières questions fusèrent.

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NdlA : l'ouverture du conseil de guerre ! Qu'est-ce que vous en dites ?

Pour les intéressés, je vais rajouter un élément au Projet #8 dans le livre de mes Futurs Projets puisqu'il est fort probable que vous n'ayez pas la notif !

D'ailleurs, qui d'entre vous reçoit correctement les notifications ? Apparemment, ça fait un petit moment que certains d'entre vous ne les recevez plus !