Rythme Rapide.

    "Je suis sûr que tu as bien plus de choses à dire que tu ne laisses paraître."

Un faible sourire grandissait sur les lèvres d'Amélie, écoutant les paroles de sa soeur au travers du combiné téléphonique.

Anne Melodie.

Qui d'autre que sa soeur jumelle pouvait bien se douter de ce genre de chose ?

Bien entendu, elle pourrait lui faire part de tous ces sentiments l'ayant traversé au cours de sa nuit en compagnie de ce mystérieux homme qu'était Mycroft Holmes, mais ce serait satisfaire la curiosité de sa merveilleuse soeur.

Un trait de caractère que les deux jeunes femmes partageaient différemment. Si Amélie se trouvait plutôt discrète bien que curieuse, Anne ne tentait même plus de le dissimuler.

    "Je ne le connais que depuis quelques heures, Anne."

Amélie devait avoir répéter cette phrase une bonne dizaine de fois. Rien n'y faisait. La curiosité de sa soeur grandissait plus que sa raison.

    "Tu as passé la nuit avec. Ne me dit pas que tu n'as rien à me dire !" L'excitation dans sa voix était facilement reconnaissable.

Les deux soeurs avaient beaucoup en commun. Les même traits de caractère, les mêmes traits physiques, plus ou moins les mêmes goûts, en partie les mêmes opinions, mais une chose qu'Amélie ne comprenait pas, était la facilité avec laquelle Anne se trouvait enjoué de tout. Même des choses les plus futiles présentent dans ce monde.

    "Nous avons partagé un café, et un parapluie. Il n'y a rien à dire d'autre, je t'assure." La jeune femme remit en place ses lunettes tombant bientôt sur le bout de son nez. Un air agacé tirait les traits de son visage.

     "Je ne te crois pas. Un café, à cette heure de la nuit, ce n'est jamais innocent, Amélie."

Elle devait probablement être assise sur son canapé, les bras croisés, attendant une quelconque révélation. Mieux encore, elle devait probablement déjà faire des suppositions sur les sentiments des deux jeunes gens, pariant sur un voyage à Hawaï et sans aucun doute, un proche mariage.

    "Et bien pas cette fois, Amélie se laissait tomber sur son canapé d'un geste lourd. Tu as eu tord, tu t'en remettras, je t'assure !" Un sourire rieur paraissait sur son visage.

    "Je n'ai jamais tord!" Le doux rire d'Anne parvenait comme une mélodie.

La douceur. Une chose de plus que les jumelles partageaient. Leur douceur était identique. Même lorsqu'elles paraissaient en colère.

    "Bientôt tu seras obligé de l'admettre." Ajoutait Anne.

Amélie secouait la tête, ne pouvant s'empêcher de sourire face à l'assurance de sa soeur.

    "Mon avion décolle pour Heathrow samedi. Fin de matinée."

La jeune femme se redressait de son sofa afin d'atteindre son horloge numérique de ses yeux. Mardi. Avec cette soirée, la visite de sa soeur lui était totalement sortie de la tête.

    "J'y serai. Elle prononçait finalement. Sam sera là ?"

    "Évidemment. Tu sais bien comme il est heureux à l'idée de te revoir !" Cette pensée fit doubler ses rires.

Sammie Dubois.

Amélie ne l'avait rencontrer que deux ou trois fois avant d'entamer sa tournée, et déjà ils s'adoraient !

Du moins, lorsqu'ils n'étaient pas occupé à se chamailler tel frère et soeur. Ces deux-là avaient des points de vue et des caractères si différents que par moment, Amélie se demandait comment sa très chère soeur faisait pour supporter cet énergique de Sam.

1m80 d'imagination débordante et de bêtises à revendre. Le petit farceur du groupe et au plus grand étonnement de leur entourage, le parfait (selon ses dires) petit-ami d'Anne Melodie.

    "C'est Amélie?"

Une voix étouffée résonnait au travers du combiné, enchaîner par une courte réponse de la part d'Anne. Puis un bruit sourd. Et enfin:

    "SAMMIE JACQUES DUBOIS. Rendez-moi ce téléphone immédiatement!"

Le rire de Sam parvint aux oreilles de la jeune femme, qui ne pût s'empêcher de rire face à la tournure de la situation.

    "Eh Am'! J'espère que t'as prévenue The Queen de notre arrivée!"

Son rire s'intensifiait, entrecoupé de lourdes respirations. Il devait probablement courir au travers de la maison, le téléphone en main.

    "Tu es bien trop ennuyeux mon cher Sammie, impossible qu'elle ne déroule le tapis rouge pour t'accueillir!" La voix d'Anne parvint, lointaine mais assez proche pour qu'Amélie ne l'entende.

Le rire de cette dernière enveloppait bientôt son habitation d'une jolie musique, face à ce curieux spectacle.

Un dernier "Bye, Am'!" du couple et la ligne fût coupé.

Le large sourire sur le visage de la jeune femme demeurait, bien même quelques minutes après l'appel. Si elle s'était sentit vivante après sa petite balade nocturne, hier soir, cet appel téléphonique lui avait sans aucun doute remonter le moral au maximum. Et elle se sentait dix fois plus excité face à la proche venue de sa soeur.

De légers coups se firent entendre contre sa porte d'entrée, la faisant sursauter de plus belle. Elle avait bien faillit finir hors de son sofa, les fesses contre le parquet froid de son salon.

Ses sourcils froncés s'ajoutaient bientôt à sa mine confuse. Elle était pourtant sûr de n'attendre personne.

D'un pas précipité, et par peur de faire attendre son visiteur inconnu, Amélie fit son chemin jusqu'à la porte, avant de l'ouvrir, un sourire aux lèvres.

Mycroft Holmes se tenait devant elle, mains jointes autour d'un magnifique bouquet de fleurs qu'il venait sans doute d'acheter à un commerçant non loin de chez elle.

À vrai dire, il ne savait absolument pas si le bouquet était une bonne idée.

Cette idée lui avait traverser l'esprit au moment où il avait eu la brillante idée d'inviter la jeune femme pour la journée.

    "Elle aimerait peut-être", s'était-il dit une fois face au comptoir, là où une vieille dame l'avait zieuter de curiosité.

Et là, droit comme un piquet devant cette femme aux cheveux en bataille, vêtue d'un simple pyjama, il espérait de tout coeur que ce choix eut été raisonnable.

Bien sûr, Amélie était bien plus que ravie de le voir au pas de sa porte. Elle aimait la compagnie de cet homme, sa préstance et ses mots. Elle n'avait arrêté d'y penser depuis hier.

    "Joli pyjama." La voix rauque de Mycroft mit fin à ce silence bientôt pesant.

La jeune femme acquiesçait d'un geste presque automatique avant que, finalement, l'information ne fasse le tour de ses pensées pour enfin permettre à son regard de se poser sur son choix, plutôt douteux, de pyjama.

Joli. Pyjama.

Prise de panique, elle refermait la porte d'un geste vif et se plaquait contre celle-ci, laissant un Mycroft confus sur le palier.

Avait-il dis quelque chose de mal ?

Les jambes d'Amélie la portèrent jusqu'à sa chambre, et d'une vitesse qui lui était inconnue, elle troquait son vieux pyjama pour une magnifique robe légère à manche longues, évasées, qu'elle affectionnait particulièrement.

Elle ouvrit sa porte d'entrée de nouveau, tentant au mieux de masquer sa moue timide et ses joues rosés.

    "J'aurai probablement dû vous prévenir." Mycroft sourit timidement, tendant le bouquet aux mains de la jeune femme.

    "Oh, ce n'est pas grave ! Amélie observait le bouquet, souriante. Vous n'aviez pas mon numéro, de toute évidence."

Non, bien sûr qu'il ne lui expliquerait pas que, quelque part dans son grand bureau au coeur de la capitale, trônait un dossier complet au nom de la jeune femme, et qu'évidemment, son numéro avait déjà une place précise dans son téléphone.

Il devrait alors aborder sa position au sein du gouvernement britannique et sans parler de son travail quotidien.

Non, il ne parlait pas de ce genre de choses.

Il préférait qu'elle ne soit au courant de rien. La mêler à ce genre de vie n'était pas un bénéfice, il le savait.

Le regard de Mycroft arpentait chaque recoins de l'appartement depuis son entrée. Sobre, soigné, rangé. Chaque choses semblaient avoir sa place définie. Il sourit de ce constat. Totalement en accord avec son caractère.

Ses yeux se posèrent enfin sur Amélie. L'observer devenait si soudain que cela ne le surpris même plus.

Les couleurs des fleurs du bouquet s'assemblaient si merveilleusement bien, qu'il en devenait difficile pour la jeune femme d'en décrocher le regard.

Des iris.

Elle ne portait pas particulièrement d'attention à ce genre d'intention, mais cela lui fit plaisir.

Lorsqu'elle eût conscience du regard que lui portait l'homme mystérieux, ses doux yeux se levèrent afin de l'observer à son tour.

Elle sentait qu'il était heureux de lui avoir donner aujourd'hui une raison de sourire, et inconsciemment, cela l'apaisait, car elle savait que quelqu'un se souciait d'elle et de ses sentiments.

    "Avez-vous des affaires prévues aujourd'hui, miss Melodie ?" La voix froide et professionnel de Mycroft se décidait à briser ce long silence.

    "Pas à mon savoir, monsieur Holmes." Un sourire joueur parcourait les lèvres de la jeune femme.

Un frisson incontrôlé courant son dos, Mycroft tendit son bras vers Amélie en signe d'invitation.

La jeune femme saisit le bras de Mycroft, acceptant son invitation et tout deux rejoignirent la berline noire garée devant le bâtiment où se situait les appartements d'Amélie.

Le trajet se passait, silencieux.

Amélie, les yeux rivés sur la route, le paysage défilant et ses pensées vagabondant.

Mycroft, un stylo en main, son carnet dans l'autre.

À vrai dire, il n'avait rien à écrire. Seulement, la seule pensée de cette si soudaine proximité avec la jeune femme le rendait nerveux. Plus il s'approchait d'elle, moins ses pensées résonnaient correctement. Plus que de la nervosité, cela l'effrayait complètement. Il était constamment à penser aux façons de se comporter dans telle ou telle situation. Ça en devenait frustrant.

Jamais il n'avait réagit de telle manière pour n'importe qui.

La berline s'arrêtait enfin, après quelques minutes de lourd silence.

Lorsqu'enfin le regard de la jeune femme s'éprit à observer la bâtisse depuis sa fenêtre, elle ne pût qu'exprimer un hoquet de surprise.

Mycroft Holmes avait décidé, d'un commun accord avec lui-même, qu'il inviterait la jeune femme aussi souvent que possible. En apprendrait plus sur son passé, et entraînerait aussi son habilité à se fondre dans une quelconque relation amicale.

Tout son corps et son esprit semblaient le pousser à en vouloir plus.

Toujours plus.

Ça, n'était pas lui.

Pourtant il se trouvait là, aux côtés de cette jeune femme. Il apprenait à la connaître, la découvrir, apprécier sa compagnie et les sorties.

Il avait d'ailleurs longuement observer Amélie lors de leur sortie nocturne, et en était venu à la conclusion d'un caractère plutôt studieux, désireux d'apprendre et aimant la découverte. Timidement intellectuelle, mais si on prenait le temps de la regarder, on le devinait.

The British Library, en lettres capitales, semblait les accueillir à bras ouverts. Il en était convenu qu'il inviterait la jeune femme dans des lieux culturels, grands et magnifiques. Des lieux où, il en était certain, son attention serait captivé.

La jeune femme s'empressait de sortir de la voiture, bien trop joyeuse de cette destination.

    "Quelle merveille!" Le français parfait d'Amélie enveloppait déjà les sens de l'homme à ses côtés.

Il savourait sa voix si douce et son intonation particulière. Il aimait cette mélodie, bien plus que tout ce qu'il pouvait aimer.

Et c'est dans un français presque parfait qu'il lui répondit: "Je suis votre guide, mademoiselle Melodie."

Leurs pas résonnaient lourdement sur le sol de cette immense et incroyable librairie. Des centaines d'étagères en bois les surplombés, là où d'innombrables bouquins reposaient, attendant d'être toucher d'une poignée de main intriguée, et d'être soigneusement lu. Le plafond resplendissait de grandeur, et sous cette immensité, Amélie se sentit bien vite rétrécir. Elle n'était déjà pas bien grande, maintenant elle semblait être devenue minuscule.

Les réactions, presque enfantines, de la jeune femme, ne faisaient que confirmer à Mycroft ses quelques déductions à son sujet.

Elle était émerveillée de tout ce spectacle qui s'offrait à elle, ce qui était plutôt ironique sachant qu'elle était elle-même source d'émerveillement pour des milliers de personnes lors de ses ballets.

Ils atteignirent enfin de grands escaliers en bois, puis une immense porte. Amélie se demandait bien ce qui n'était pas "grand" ou "immense" dans cet endroit. C'est comme si l'entière librairie avait été conçue pour rappeler à quiconque la visiterait, la place minuscule qu'ils occupaient dans le monde.

La pièce se trouvant derrière cette immense porte, était en réalité plutôt petite. Quelques étagères emplies de livres, semblant tous plus beaux les uns que les autres, et au milieu, un Chesterfield absolument magnifique. Une petite table basse l'accompagnait. Dans un coin de la pièce, une bouilloire et une boîte à thé étaient posés sur un magnifique bureau, où était accroché au-dessus, une carte du monde en liège. Intriguée, Amélie s'en approchait et se mit à observer silencieusement les multiples punaises colorées épinglées à certains endroits du globe.

Elle se demandait comment cet homme faisait pour avoir le temps de parcourir le monde. Au vue de son style vestimentaire d'homme d'affaire et du service qu'il disposait, elle se doutait bien que la place qu'il occupait dans cette ville devait être plutôt importante.

    "J'aime beaucoup voyager." La voix de Mycroft apparut aux oreilles de la jeune femme, comme une réponse à ses questions.

    "Quelle destination a été votre préférée ?" Amélie demandait, curieuse.

Mycroft prit quelques secondes de réflexion, possiblement repensait-il à ses nombreux périples.

    "J'ai aimé visiter chacun d'entre eux. Différentes cultures, différents patrimoines, de très beaux endroits. Cependant, j'avoue avoir eût une petite préférence pour l'Italie."

Un sourire fendit les lèvres d'Amélie. Elle imaginait l'homme à ses côtés sous le soleil italien, observant ces nombreux paysages. Était-il aussi professionnel lorsqu'il voyageait, ou s'accordait-il un brin de détente ?

    "Bien, la voix de Mycroft sortit la jeune femme de ses pensées, choisissez un livre!" Un sourire amusé conquit finalement ses lèvres. Qu'avait-il en tête ?

Néanmoins, la jeune femme s'exécutait, bien trop attirée par tout ces livres. Des classiques français qu'elle reconnut aisément aux classiques anglais, qu'elle se promit de lire un jour, elle était fasciné. Cette collection lui tapait dans l'oeil et elle pourrait passer beaucoup de temps dans cet endroit merveilleusement bien aménagé.

Ses doigts parcouraient les tranches des livres face à elle. Une étagère emplie des livres de J.K.Rowling, toute la saga Harry Potter s'y trouvait, évidemment. Mais ce n'est pas ce qui retint le plus l'attention de la jeune fille. Lorsqu'elle aperçut une belle couverture bleue, une écriture en relief bien reconnaissable à ses yeux, elle sourit malicieusement tout en s'emparant du bouquin.

Mycroft, déjà confortablement assis sur le Chesterfield, tenait un ouvrage dans ses mains. Il avait été rapide, parce qu'il connaissait cet endroit sur le bout des doigts et savait précisément où chercher.

Lorsque la jeune femme se posait à ses côtés, délicate comme à son habitude, il relevait les yeux vers elle, attendant qu'elle lui présente l'ouvrage qu'elle avait choisi.

Au lieu de cela, elle s'emparait du livre qu'il tenait dans ses mains et l'observait attentivement. Mycroft, dans un regard furtif, aperçu la couverture du livre qu'avait choisi son invité. Peggy Sue et les Fantômes. Un petit rire s'échappait de ses lèvres.

    "Sans vouloir vous offensez, Mademoiselle Melodie, ce livre, est un livre pour enfant."

Amélie secouait la tête, un sourire en coin.

    "Sans vouloir vous offensez, Monsieur Holmes, ce livre, est le plus grand classique des classiques."

La jeune femme brandit le livre en l'air, son rire s'élevant en même temps que ses bras.

    "Mais un classique indémodable, Mademoiselle Enfantine !" Mycroft s'indignait, les bras croisés, néanmoins un sourire aux lèvres.

La couverture de l'ouvrage qu'avait choisit le jeune homme était blanche. Un cercle rond enfantin dans un coin du livre, gris, laissait deviner le dessin de la lune. Sur celle-ci, un enfant blond se tenait, droit comme un piquet, les cheveux en bataille, habillé d'un costume vert. Quelques dessins d'étoiles l'entouraient et sur le haut de la couverture, en écriture noir et soigné, on pouvait y lire Le Petit Prince.

- note de l'auteur -

Bonjour ou bonsoir à tous, suivant l'heure à laquelle vous lisez ce chapitre. Je suis agréablement surprise d'avoir eu autant de retour sur mon histoire, aussi bien en mp que sur l'histoire en elle-même. Merci à tout ceux qui suivent mes écrits. Cold As An Ice Man est une histoire qui me tient beaucoup à coeur et celui-ci se réchauffe de bonheur à la vue de vos retours. Merci infiniment ! J'espère que vous apprécierez les prochains chapitre autant que j'ai aimé les composer. Enjoy et prenez soin de vous ! x

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