Rythme Flou.
La maison de Mycroft Holmes était immense. Amélie n'avait toujours pas quitter l'entrée et elle observait tout autour d'elle d'un œil émerveillé. Mycroft la scrutait d'un œil curieux. Il était heureux que son petit frère Sherlock ait réussit à la faire se déplacer jusqu'ici sans encombres. Même si sa chère Amélie était de nature très calme, Sherlock pouvait être très énervant. Il la ferait sans doute sortir de ses gonds pour la première fois de sa vie.
Cette pensée le fit doucement rire. Il s'approcha alors de la jeune femme.
"Vous êtes venue." Il fit remarquer, un sourire radieux se dessinait sur ses lèvres.
Elle acquiesça lentement, un sourire bien ancré lui aussi sur son doux visage.
"Votre frère est..." elle commença, cherchant ses mots précautionneusement.
"Enervant ?" Il tenta de terminer sa phrase. Cela ne l'aurait pas vraiment étonné.
Sherlock étant Sherlock, à part John Watson, personne n'arrivait vraiment à le supporter plus de dix minutes. Même Molly Hooper, qui pourtant portait dans son cœur l'homme aux cheveux bouclés plus que n'importe qui autour de lui, ne pouvait s'empêcher d'être parfois agacée face à ses (trop) nombreuses remarques.
"Spécial." Elle termina finalement sa phrase, un rictus au coin des lèvres.
Mycroft rit doucement à ce mot. Le silence s'installa finalement entre eux, ne sachant que dire. Ils se regardaient l'un et l'autre, souriant bêtement.
"Alors, la jeune femme reprit curieuse. Quel est le motif de ma venue ?"
Mycroft sembla alors se perdre dans ses pensées. Il observa plus attentivement ses chaussures comme si la réponse s'y était miraculeusement inscrite. Pourquoi l'avait-il fait venir, si ce n'était pas l'envie irrépressible de la voir? Il avait voulut partager sa journée avec la jeune femme. Il n'avait pas beaucoup de travail et elle, à part sa répétition du jour, n'avait qu'à se reposer pour son ballet du lendemain. Il ne savait pas vraiment ce que la jeune femme pensait face à lui, mais il se doutait qu'elle ne devait pas être des plus sereine à l'idée de monter sur scène devant une salle bondée. Bien sûr, Mycroft aurait une vue magnifique sur la scène et pourrait l'encourager de sa pensée la plus profonde. Bien évidemment, ça, Amélie l'ignorait.
C'est alors qu'un vibrement incessant le sortis de sa rêverie. Il observa la jeune femme en face de lui s'emparer de son téléphone et l'observer d'un œil inquiet. C'était son père. Et il devait à cet instant être fou de rage. Elle soupira doucement, faisant comprendre à Mycroft qu'elle n'en aurait que pour quelques minutes. Elle ouvrit alors la porte d'entrée et s'engouffra dans le froid naissant du mois d'octobre. Mycroft aurait aimé assister à cet appel, mais bientôt la porte se referma sur la jeune femme et il ne pût entendre que des bribes de mots incohérent.
Il se dirigea à contre-cœur au salon, là où son frère s'était posé depuis quelques minutes déjà, les yeux rivés sur son écran de téléphone.
"Les choses avancent plutôt bien pour toi, on dirait. Sherlock le dévisagea, un rictus moqueur planté sur le coin de ses lèvres. Qui se serait douté que tu te serais toi-même trouver un poisson rouge ?"
Mycroft soupira d'agacement et ne dit rien. Il savait que son frère ferait tout pour l'énerver jusqu'à ce qu'il lui en dise un peu plus sur sa relation naissante. Mais il était bien décidé à ne rien en dire. car s'il y avait bien une chose qui rendait Sherlock aussi frustré que de ne pas savoir où John se rendait, c'était de ne rien savoir du tout.
Il s'amusa de ce petit jeu une bonne quinzaine de minutes avant que la jeune Amélie n'apparaisse devant eux. Ses yeux ainsi que son nez étaient rougis. Mycroft se dit un instant qu'elle devait surement avoir attrapé froid sans écharpe ni bonnet, et il l'observa plus attentivement.
Au coin de ses doux yeux, pendaient à ses cils de fines gouttelettes qu'elle s'efforça tant bien que mal de faire disparaitre. Mais Mycroft l'avait remarqué. Sherlock aussi d'ailleurs. Ce dernier s'était tout bonnement arrêté d'écrire et avait relevé son visage de son écran afin de s'intéresser plus attentivement à la scène qui se déroulait sous ses yeux. Le doux crépitement des flammes provenant de la cheminée qu'observait Amélie en silence ne fût bientôt plus que le seul son audible dans la pièce.
Mycroft lança un regard à son frère, lui faisant comprendre avec un large sourire qu'ils n'avaient plus besoin de lui. Sherlock soupira comme un enfant à qui on interdisait un bonbon et sortit de la pièce en bougonnant. Maintenant, il était vraiment intéressé et avait voulu connaître le fin mot de l'histoire.
La jeune femme s'approcha de la cheminée et observa les flammes danser sous ses yeux. L'intensité avec laquelle elles se mouvaient lui rappela un court instant sa prestation, et elle ne put s'empêcher de sangloter à cette penser.
Demain, malgré toutes ses réticences, elle devrait y être. Demain, elle devrait danser devant une salle remplie de personnes de tout coins, venus spécialement pour l'observer.
Devinant les sanglots que la jeune femme tentait vainement de dissimuler, Mycroft s'avança vers elle, ne sachant que faire. D'un geste hésitant, il déposa une main sur son épaule et la caressa doucement de son pouce. Amélie se tourna finalement vers Mycroft et lâcha toute sa tristesse en se laissant aller dans ses bras.
S'il fût tout d'abord surpris de cette proximité si soudaine, il tenta alors de la consoler comme il le pût.
"Allons, cela ne doit pas être si terrible."
Bon, c'est vrai, il n'était pas vraiment fort pour réconforter quelqu'un. Mais il essayait. Il eût un pincement au coeur lorsque les sanglots de sa douce Amélie redoublèrent. Il ne sut quoi ajouter de plus, alors il la serra un peu plus dans ses bras, espérant qu'elle se sente un peu mieux.
Finalement, au bout de ce qui semblait être une bonne vingtaine de minutes, les sanglots de la jeune danseuse se transformaient en de léger reniflement.
Elle écarta son visage du torse de Mycroft et se risquait à plonger son regard dans le sien.
"Excusez-moi, toute cette pression est juste- Elle sembla réfléchir un instant. Peut-être cherchait elle le mot le plus fort pour exprimer sa peine. C'est juste insoutenable."
Fatiguée de toutes ses émotions, Amélie s'assit sur le sofa qui se trouvait à côté d'elle. Mycroft en fit de même. Elle cala finalement sa tête sur son épaule. Ni l'un ni l'autre ne brisa ce silence qui se voulait réconfortant. Seul le bruit du bois crépitant dans les flammes résonnait dans la grande pièce. Lorsque Mycroft regarda le doux visage de sa tendre Amélie, celle-ci s'était assoupie. Cela ne l'étonna guère.
Délicatement, il la pris dans ses bras et l'amena dans une des nombreuses chambres que sa maison possédait. Il la déposa sur le grand lit qui trônait au milieu de la pièce et remonta les couvertures sur son petit corps. Elle avait besoin de repos, il se dit. Il déposa un baiser sur son front et quitta la pièce doucement.
Lorsqu'Amélie se réveilla, plus tard dans la journée, elle dût cligner plusieurs fois des yeux afin de s'habituer à l'obscurité de la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle observa les meubles qu'elle ne reconnaissait visiblement pas, puis les draps du lit. D'un geste incertain, elle les porta à son visage et en sentit le doux parfum. Mycroft. Était-elle dans sa chambre ? Quoi qu'il en soit, elle était seule.
Elle se décida à se lever du lit et traversa la pièce pour atteindre la porte. Elle l'ouvrit doucement. Le couloir dans lequel elle se trouvait était calme. Elle s'avança vers les escaliers et les descendit prudemment. La chaleur émanant de la grande cheminée du salon lui parvint comme un doux baiser réconfortant. Elle voulut s'envelopper dans cette chaleur bienveillante et ne jamais la quitter. Elle se sentit bien.
De petits bruits provenant de la pièce adjacente au salon lui parvinrent. Elle s'avança vers la porte menant à cette nouvelle pièce et y découvrit une somptueuse cuisine. Aux fourneaux, se tenait Mycroft Holmes. Il tenait un livre de cuisine dans ses mains et tentait visiblement de suivre une recette. Ses sourcils étaient légèrement froncés, signe de sa concentration évidente.
Amélie s'approcha de lui et il releva la tête, surpris, mais heureux de voir la jeune femme en forme.
"Amélie, comment était votre sieste ?"
"Agréable, merci."
Il acquiesça, ravis. D'un geste spontané, elle se planta à ses côtés et déposa son menton contre son épaule. Elle dut se hisser sur la pointe de ses pieds afin d'avoir une vue sur le livre que Mycroft tenait en main.
"Vous avez besoin d'aide ?" Elle proposa gentiment.
"Mm, et bien, il se frotta la nuque, visiblement troublé par la proximité de la jeune femme. Un peu d'aide ne serait pas de refus, en effet."
Amélie s'approcha des casseroles posées sur la plaque de cuisson et observa les ingrédients qui se trouvaient sur le plan de travail.
"Je ne cuisine pas souvent, mais, Mycroft sembla chercher ses mots. et bien je suppose que j'avais envie de vous faire plaisir."
"Faisons ça ensemble." Elle le rassura d'un sourire qui illumina instantanément son doux visage.
Ils avaient beaucoup rit ce soir-là. La préparation du dîner s'était faite dans la bonne humeur et les taquineries. Le repas s'était déroulé calmement, ils échangeaient quelques mots de temps à autre, mais appréciaient le doux silence qui s'était formé entre eux. Lorsqu'il fut l'heure pour la jeune femme de rentrer chez elle, ses angoisses la troublèrent de nouveau. Demain, elle serait sur scène pour sa première représentation.
"Restez." Mycroft avait murmuré, plus pour lui-même que pour la jeune femme.
Amélie l'observa, ses joues rosirent légèrement. Était-ce la surprise ? La chaleur émanant de la grande maison ? Ou alors le froid extérieur qui lui brûlait doucement le bout des doigts ?
"Il y a assez de chambre pour vous accueillir. Mycroft ajouta, tentant de capter le regard de sa protégée. Et puis, nous pourrions discuter et pourquoi pas regarder un film ? Cela vous empêchera de penser à votre répétition."
Amélie sourit, visiblement touché par les mots de l'homme qui se tenait face à elle.
"J'adorerai. Elle dit d'un doux soupir. Mais je dois accueillir ma soeur demain matin, je devrais rentrer."
L'homme au parapluie sembla déçu. Il acquiesça doucement, lui faisant comprendre qu'il comprenait son choix. La jeune femme s'apprêta à entrer dans la voiture qui devait la raccompagner chez elle, mais une pensée de plus la fit se retourner et s'avancer de nouveau vers son cher et tendre. Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un doux baiser sur sa joue.
Et ce fut le coeur incroyablement léger qu'elle quitta la propriété.
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