"J'étais en retard pour ce "rdv", faut que j'arrête de dire "rdv" ça fait pas sérieux, il va me prendre pour une...
Bon arrête de parler à toi-même, ça fait bizarre j'ai l'impression d'être...
Bon le rendez-vous, attend oui, la carte dans mon manteau."
C'est le genre de chose auxquelles elle pense toujours, trop souvent même, cette personne va vers un rendez-vous, un jeune homme l'attend, et ils partagent une relation bien précise, ils sont amis d'enfance.
Pourquoi je m'imagine toujours avec un narrateur ? Ça fait trop enfantin. Il va se moquer de moi quand j'arriverais tête baissée avec mes écouteurs.
On se connait depuis longtemps avec lui, mais on n'a pas grandis de la même façon. Il est toujours impeccable et ne se rate jamais, il est observateur, pas moi.
Il m'a parlé d'un café au coin de la rue, avec quelques appartements au-dessus, pourquoi il grandit si vite ?
Il est déjà bien placé, il est jovial, ne se bat pas, étudie bien.
Pourquoi je trotte tant de questions ?
Le café est à deux pas en sortant à gauche, et quand j'ai relevé la tête, il était là.
Une personne courant à l'opposer, une femme de presque mon âge, devant le café de la rue d'en-face, couchée au sol, un tir que je n'avais presque pas entendu, un cri étouffé par le bruit de mes écouteurs.
Il était à ma droite, mon ami d'enfance, il regardait un homme, de presque son âge, agenouillé devant l'enveloppe sans vie de la fille. Une larme a coulé le long de sa joue, tombant dans le café qu'elle avait prise a emporté d'ailleurs.
Elle ne s'attendait pas à prendre son dernier café allongée...