Ré tiède
Un son seul, une deuxième note qui refroidit, une heure et cinq autres histoires.
Me voilà pour vous desservir de mes poèmes, alors aujourd'hui au café de la vie, que prendrez-vous ?
L'addition sera salé, l'histoire aussi, la plume elle est sucrée.
La douceur amère s'imprimera dans vos consciences, tandis que son encre sera votre choix le plus inconstant.
Vous avez fait votre choix ? Alors laissez la plume faire grincer les cordes et vous offrir un délice...
Quel délice tiède, quel regret amer, celui de mes histoires.
Une guitare à la main, un chien à côté du tabouret, en ré majeur : "corde ardente la suite".
Les aulnes d'un bosquet te couvrent à demi
Quand au creux d'un vallon tu te trouves endormi,
Un rêve, toujours le même de ton esprit s'empare
Une image qui s'en vient du fond de ta mémoire.
Secoue toi vagabond, debout, coûte que coûte,
Il te faut te lever pour reprendre la route !
Le jour nouveau est là sur ta vie de galère,
Et sur ton paletot, sombre habit de misère.
Tu détestes l'hiver infâme malappris,
Le gèle est de tes nuits l'implacable ennemi ;
Les étés bien trop chauds te labourent la peau
N'ayant pour seul abri que ton drôle de chapeau.
Dans tes souliers béants, un bâton à la main,
Suis le ciel qui te guide au hasard des chemins,
Vers le morne horizon de ta pauvre existence,
Les yeux voilés de gris, muré en ton silence.
Sans jamais te lasser, avec ton baluchon,
Tu traverses les champs en toutes les saisons,
T'accrochant à la chaîne où le destin te lie,
Tu ne fais que passer, espérant qu'on t'oublie.
Et tu repars alors vers le soleil levant,
Sur la branche,un oiseau répète en te voyant :
"Voilà le vagabond, voyageur sans bagage,
Qui avance à grands pas sur la lande sauvage".
En solitaire tu vas, sans futur, sans passé,
T'arrêtant pour souffler sur le bord des fossés...
Tu te sens juste heureux, quand au coin d'une route,
Avec un pauvre chien, tu partages la croûte.
Je voudrais bien savoir... voudras tu me confier
Le si pesant secret qui te tient prisonnier ?
Saurais-tu remonter aux sources de ton être ?
Me diras-tu enfin l'endroit qui t'a vu naître ?
Et l'amour, qu'en fais-tu ? l'as-tu vraiment maudit ?
Après un long soupir, l'homme attristé me dit :
"C'est peut-être pour lui, pour une vie plus vivante,
Que jour et nuit je vais, cherchant le bout du monde, je chante !"
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