Je, où suis-je ? Ah oui le café "coffee time".
C'est drôle, je connais l'endroit depuis l'ancien propriétaire.
Avant, c'était un café de poète, on y voyait les gens travailler leurs essais.
Et les scientifiques venaient écrire sous l'influence du café leurs poèmes.
On pouvait y voir du monde chaque jour, chaque soir, les gens mangeaient à toutes heures.
On pouvait y voir un gérant exaspéré par ses enfants, souriant aux clients.
On pouvait y voir tant de choses comparées à aujourd'hui.
J'y ai connu mes premiers amis, le patron qui devait bien avoir une ou deux décennies de plus que moi, son fils, qui lui avait bien le même âge soustrait.
Aujourd'hui le fils tient la boutique avec fierté et taciturnité, une attitude exemplaire en vue des clients.
Des jeunes de tous les endroits, un jeune homme encapuchonné, mais avec une mallette et un autre encore plus jeune avec un café double et le col retroussé.
Ah la jeunesse ! On la vit, certains y survivent. Après tout la jeunesse est un risque à courir.
Le banc des plus savants est aujourd'hui libre au stand up, je vois touts les mardis la même personne, un garçon de comptoir chantonnant ses histoires au rythme de son instrument.
Je tapais le sol à son rythme, puis au rythme d'un bruit que j'entendis si mal, si mal comme un cri s'accordant aux coups de ma canne, et à l'amertume de mon café.