Coffee, sex and cigarette

Il stress alors il ne dort pas. Du coup, il boit du café, beaucoup trop de café. Et il dort encore moins. Il ne sait pas comment il survit, il sait juste qu'il le fait. Il continue sa vie comme si de rien n'était. Quand il est seul, il craque alors il fuit son appartement comme la peste. Il travaille à la bibliothèque ou s'invite chez des amis et quand il rentre chez lui il pleure, il crie, il tremble.

Il se fatigue. C'est pas une vie, il le sait. C'est le vide dans son cœur, il ne sait plus où il va. Il ne sait plus pourquoi il fait tout ça. Il a perdu sa motivation et ses passions ne sont plus que des obligations, ses amis, des moyens de se changer les idées, sa famille, un concept flou auquel il ne veut pas penser.

Le pire, c'est le sexe.

Tout le temps, jamais avec la même personne, jamais au même endroit. Toujours protégé parce qu'il n'en est pas à ce stade d'auto-sabotage, mais il sait qu'il n'en est pas loin. Il n'en a plus rien à faire de toute façon. La seule chose qui le pousse à continuer de se protéger, c'est par respect pour ses futurs partenaires. Un dernier soupçon de morale et de bon sens qui résiste encore à sa débauche qui ne semble pas vouloir cesser.

Et dans toute cette débauche, il a fini par faire ce qu'il s'était toujours interdit.

Coucher avec son meilleur ami n'était vraiment pas l'idée du siècle.

« S'te plaît, Min. Dis quelque chose au moins.

- J'ai envie de fumer.

- Tu fumes ? »

Évidemment qu'il fume. Tous les moyens sont bons pour se pourrir la vie. Les draps l'embêtent alors il les repousse et se relève pour atteindre son sac qu'il a balancé dans un coin. Peut-être qu'en se répétant qu'il n'est pas dans la chambre de Jisung, à poil, le dos plein de griffure et le front encore luisant, il oubliera ce qu'il vient de se passer. Peut-être qu'il arrivera à se persuader qu'il est juste là pour passer une énième soirée à jouer à des jeux débiles en se goinfrant de mal bouffe. Sauf que lorsqu'il se retourne, son paquet de cigarette à la main, son regard tombe directement sur Jisung, aussi nu que lui, assis en tailleur sur son lit, les yeux fixés sur son torse.

« Ça va, tu mates ?

- T'as qu'à t'habiller si tu veux pas que je le fasse. »

Minho grimace. Il n'a pas tort.

« Je peux fumer ?

- Ouvre la fenêtre, » soupire Jisung en laissant son dos tomber contre la tête de lit, basculant la tête en arrière.

Les yeux de Minho descendent le long de son cou et...

« Je t'ai pas raté, » souffle-t-il.

Jisung redresse la tête et lui jette un regard interrogateur. Tout en glissant une cigarette entre ses lèvres, Minho tapote son propre cou en lui indiquant d'un coup de menton le sien. Jisung passe sa main dans sa nuque, sans comprendre, avant que l'information ne monte au cerveau. Ses yeux s'agrandissent et il attrape son téléphone sur la table de nuit, ouvrant l'appareil photo pour voir les dégâts.

« Enfoiré, murmure-t-il en contemplant les traces violacées qui tapissent sa peau laiteuse. Comment je fais pour camoufler ça, moi ?

- Bah tu le fais pas, répond Minho en s'accordant à la fenêtre maintenant ouverte. C'est bon t'es grand, tu fais ce que tu veux de ton cul. »

Jisung lève les yeux au ciel.

« Parle pas comme ça de mon cul, s'te plaît.

- Vu ce qu'on vient de faire, je pense que je peux en parler comme je veux...

- Ouais bah justement. Qu'est-ce qu'on vient de faire Minho ? »

Le brun détourne le regard vers son briquet qu'il amène à sa bouche pour allumer le bâton de nicotine. Il aspire comme un fou et un léger sourire idiot apparaît sur ses lèvres alors qu'il souffle la fumée par la fenêtre. Il la regarde disparaître dans la nuit d'octobre avec mélancolie. Elle aussi elle disparaît, comme le reste.

« Réponds-moi. »

La voix de Jisung est dure. Il lui doit des explications, et des excuses.

« J'suis désolé, Jisung.

- C'est plus "Sungie" maintenant ?

- Écoutes...

- J'écoute. »

Minho soupire et détourne le regard une fois de plus vers la nuit et la lumière de la ville à l'extérieur.

« Je sais pas quoi te dire, Jisung.

- C'est pas compliqué pourtant. On a couché ensemble, c'est pas non plus la fin du monde.

- Ça ne voulait rien dire pour toi ?

- Parce que pour toi ça veut dire quelque chose ?

- Y a plus rien qui veut dire quelque chose dans ma vie, Jisung. »

Ses yeux se détachent de la lune pour venir rejoindre ceux de son cadet.

« Sans déconner, Minho. Tu me surprend là, dit-il ironiquement. Tu crois que j'ai pas remarqué que t'es plus le même depuis plusieurs mois.

- C'est pour ça que t'as couché avec moi, Jisung ? Parce que tu voulais me remonter le moral ?

- J'en sais rien. »

Ils se fixent en silence. Minho fume, les voitures passent en dessous de la fenêtre, ils entendent de la musique et des voix venir de la rue en contrebas.

« Tu peux fermer la fenêtre ? J'ai froid.

- Tu veux un câlin ? raille Minho.

- Tu veux mon poing dans la gueule ? »

Minho se fige. Ce qu'il s'est passé a l'air d'avoir secoué Jisung plus qu'il ne le pensait. Il en est désolé, il ne voulait pas que ça finisse comme ça.

« Tu regrettes ? demande-t-il en maudissant sa voix de paraître si faible.

- Je regrette plein de choses par rapport à toi et moi, mais pas ça.

- Tu regrettes quoi ?

- De ne pas t'avoir dit que je te kiffais en quatrième par exemple.

- C'était il y a dix ans Jisung. Y a prescription.

- Je m'en fous. Je regrette.

- Je regrette que tu ne me l'ais pas dit à l'époque.

- Je regrette de ne pas avoir réussi à te protéger.

- Me protéger de quoi, ricane Minho.

- De toi-même. »

La voix de Jisung n'est qu'un souffle.

« Viens dormir, dit-il finalement. On en reparle demain. Ou alors on n'en reparle pas. J'en sais rien.

- Je dors jamais avec mes plans culs.

- Je suis pas ton plan cul.

- Mes coups d'un soir, c'est pareil.

- Je suis pas un coup d'un soir non plus.

- Alors quoi ? Tu sais mieux que moi ce que je ressens ?

- Je suis ton ami, Minho. Avant tout. »

Sauf que le terme d'ami, il ne veut plus rien dire pour Minho. On ne couche pas avec ses amis.

« Je vais y aller, ça vaudra mieux pour tout le monde. »

Il écrase le bout restant de sa cigarette contre le mur à l'extérieur et la laisse tomber dans la poubelle de Jisung. Il parcourt la pièce du regard, cherchant ses fringues amassées çà et là.

« Tu vas vraiment te barrer ?

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

- Tu veux une réponse honnête ? »

Minho relève la tête, se sortant de la recherche de sa deuxième chaussette.

« Dis toujours, marmonne-t-il.

- Je ne serai pas contre un deuxième round.

- Tu te fous de ma gueule ?

- Vraiment pas. »

Minho plisse ses yeux, cherchant dans le regard du plus jeune une indication quelconque qui prouverait qu'il est en train de rigoler. Sauf qu'il ne trouve rien. Rien d'autre qu'une détermination absurde et une étincelle de désir.

« Tu déconnes, Jisung. Une fois on peut appeler ça une erreur, à partir de la deuxième, c'est autre chose.

- Techniquement, ce serait juste dans la continuité de tout à l'heure. Une nuit, et c'est tout. »

Minho a oublié sa chaussette. Il ne sait plus ce qu'il veut faire. Sa détermination flanche.

Non, non, non. C'est pas possible. Il secoue la tête, se passe la main dans les cheveux, se mord l'intérieur des joues.

« Je sais pas à quoi tu joues, Jisung, mais ça ne me fait pas rire du tout, marmonne-t-il et il aperçoit enfin sa chaussette au pied du lit.

- Je joue pas...

- Je te connais, Jisung. Si tu me proposes ça c'est juste pour pas que je parte.

- Et alors ? »

C'est vrai ça. Et alors ?

« Qu'est-ce que ça peut bien faire ? On est tous les deux gagnants dans l'affaire. Toi ça te change les idées, moi je te garde un peu plus longtemps près de moi.

- Ça te va pas le rôle de l'amant éploré, Jisung.

- Bah toi ça te va un peu trop bien le rôle du beau brun ténébreux. »

La mâchoire de Minho se serre. Sa main gauche se referme sur son poignet droit qui ne semble pas vouloir cesser de trembler et un juron sort de ses lèvres.

« Min ?

- Je te comprends pas Jisung. Tu devrais être en train de m'engueuler. Pas de me dire que tu veux qu'on baise encore.

- Pas la peine d'être vulgaire, » murmure Jisung.

Il repousse le drap et pose ses pieds sur le parquet de sa chambre. Minho peut voir un frisson le parcourir et un soupire s'échappe de ses lèvres.

« Recouche-toi Jisung, tu vas choper la crève.

- T'as qu'à venir me réchauffer. »

Il le regarde s'approcher de lui, aussi nu qu'Adam. Il aimerait pouvoir s'en empêcher, mais ses yeux glissent le long du corps de son "meilleur ami". Sur ses épaules et ses bras musclés, sa taille, ses cuisses...

« C'est bon Minho, dit Jisung en s'arrêtant devant lui, plantant son regard dans le sien. On en a envie tous les deux.

- C'est pas très flatteur pour moi que t'ais encore du jus pour un deuxième round, » murmure Minho en posant ses mains sur ses épaules.

Jisung rigole.

« T'inquiètes pas pour ça. Si j'avais pas pris mon pied, j'en redemanderais pas. »

Un grognement s'échappe des lèvres de Minho qui laisse tomber son front sur l'épaule de Jisung et ses mains sur ses hanches.

« C'est trop chelou de t'entendre me dire ça.

- Minho, on est à poil l'un contre l'autre, c'est bon y a plus rien qui est censé te gêner là. »

Un léger ricanement s'échappe des lèvres de Minho, ricanement qui s'étrangle dans sa gorge. Et il la sent. La panique qui grimpe en lui plus vite qu'une tempête en pleine mer.

« Minho ? »

Il inspire l'odeur de Jisung, comme un drogué à qui on donne le droit à une dernière taffe avant de commencer le vrai sevrage.

« Min ? »

Les mains de Jisung viennent se poser sur les épaules de Minho pour l'écarter de lui et son regard désormais inquiet caresse le sien.

« Tu- Tu pleures ? »

Rageur, Minho essuie rapidement l'eau qui s'est échappé de ses yeux et se détache de Jisung pour attraper son pantalon qu'il enfile en lui tournant le dos. Sauf que c'est sans compter la détermination sans faille d'Han Jisung. Bien vite, Minho sent deux mains entourer sa taille pour se serrer autour de son ventre et un buste se coller au sien.

« S'il te plaît, murmure Jisung dans son cou et Minho peut sentir ses lèvres qui bougent contre sa peau. Ne pars pas. Parle-moi.

- Tu peux rien faire, Jisung.

- S'il te plaît. »

Les mains de Minho viennent se poser sur celles de Jisung. Sa lèvre inférieure tremble plus que jamais.

Il pleure.

Sa tête bascule vers l'avant et il sanglote comme un enfant, les bras de Jisung se resserrant d'autant plus autour de lui.

À quel moment est-ce que sa vie a dégénéré à ce point ? Pourquoi est-ce qu'il a dû en arriver là pour accepter que plus rien ne va ? Pourquoi est-ce qu'il a foutu en l'air sa vie qui lui offrait tout ce qu'il pouvait rêver ?

« Qu'est-ce qui cloche chez moi ? gémit-il en posant ses mains sur ses yeux.

- Oh Minho... Rien du tout. T'as juste besoin d'un coup de pouce. »

D'une douceur sans égale Jisung se détache de lui et tire tout doucement sur son bras pour le faire se retourner. Il repasse ses bras autour de lui et une de ses mains vient se poser dans sa nuque, appuyant dessus juste assez pour qu'il laisse tomber sa tête dans son cou.

« Je t'aiderai si tu veux, murmure Jisung. Mais c'est seulement si tu as envie d'aller mieux. »

Sa main glisse dans ses cheveux, le caressant doucement, comme on ne l'a pas fait depuis longtemps. Dans le monde de violence de Minho, toute cette douceur lui paraît tellement incongrue. Tellement incongrue qu'il prend ça pour du désir. Alors ses lèvres se posent sur le cou déjà bien marqué de Jisung qui frémit contre lui.

« Minho, je ne te demande pas ça, dit-il doucement en arrêtant ses caresses, faisant grogner Minho. Oh tu veux que je continue ? »

Nouveau grognement et les lèvres de Minho glissent partout sur la peau de Jisung qui reprend ses caresses.

« J'ose pas te proposer d'aller te coucher, chuchote Jisung lorsque Minho dépose un léger baiser contre sa clavicule. J'ai trop peur que tu ne sois plus là quand je me réveillerais.

- Je serai là, répond Minho avant même qu'il n'ait eu le temps de réfléchir.

- Vraiment ?

- T'as qu'à faire en sorte que je sois trop fatigué pour me lever. »

Jisung s'écarte de lui, gardant ses mains dans la chute de ses reins, pour plonger son regard dans le sien.

« C'est un ordre ? demande-t-il en haussant un sourcil, un sourire amusé sur les lèvres.

- Une invitation plutôt, répond Minho en détournant le regard. Je ne te forcerai jamais à faire quelque chose que tu ne veux pas. »

Jisung pose une main sur sa joue, la caressant doucement. Il appuie très légèrement sur son menton pour que Minho relève la tête et qu'il le regarde.

« Le sexe ça ne résout pas tout, tu le sais ?

- Je le sais plus que bien.

- T'as juste envie qu'on prenne soin de toi en fait... Je me trompe ?

- Je sais pas. »

Jisung sourit et s'approche jusqu'à ce que leurs torses se touchent, relevant légèrement la tête dû à leur différence de taille. Lorsque leurs lèvres se rencontrent Minho se sent tout à coup faible... si faible. Ses bras tremblent, il les accroche au cou de Jisung, les nouant autour de sa nuque alors qu'une des mains du plus jeune se pose sur son torse et l'autre contre sa joue.

Leur baiser à le goût des larmes de Minho et d'un soupçon de cigarette. Il a le goût du savon au pamplemousse de Jisung et de la tarte au citron qu'ils ont mangé avant que la situation ne dégénère et qu'ils migrent vers la chambre.

Ils s'embrassent et c'est si doux. Si doux alors que leurs lèvres se caressent. Si doux alors que la main de Jisung glisse le long du torse de Minho pour venir se poser sur sa hanche, le poussant à reculer vers le lit. Si doux alors que les mains de Minho viennent se glisser dans les cheveux de Jisung et qu'ils s'allongent sur le lit. Si doux quand leurs lèvres se séparent pour que ce soit Jisung qui viennent glisser les siennes dans le cou de Minho. Si doux, si doux, si doux. Si doux et Minho n'a plus l'habitude.

« Je peux te dire quelque chose Minho ? »

La question s'échoue en un souffle un peu haletant sur les lèvres de Minho qui se force à ouvrir les yeux pour regarder son... Quoi ? Son amant ?

À cet instant, il pourrait jurer sur ce qu'il veut que jamais Han Jisung ne lui a paru aussi beau. Ses yeux pétillants d'une lueur qu'il ne lui a jamais vue, nu au-dessus de lui, ses avant-bras encadrant sa tête. Il déglutit et sourit entre ses larmes.

« Ne le dis pas, murmure-t-il difficilement. Je ne veux pas t'imposer ça.

- Ça quoi ? demande Jisung en caressant gentiment sa joue.

- Moi. »

Le visage se Jisung se froisse. Il pose son front sur celui de Minho et ferme les yeux. Leurs souffles se mélangent, mais pourtant jamais Minho ne s'est sentit aussi loin de lui. C'est comme s'il était en train d'ériger une barrière de verre entre eux. Elle grimpe, et elle grimpe, et elle grimpe. Et Minho ne peut s'en prendre qu'à lui-même.

« J'ai pas peur, Minho. Je suis grand, c'est toi qui l'as dit. Je fais ce que je veux. Et là tout de suite ce que je veux, c'est toi. »

Minho ne dit rien. Il garde les yeux fermés même lorsqu'il sent les lèvres de Jisung effleurer les siennes.

« C'est pas juste sexuel, reprend Jisung. Je te veux toi tout entier.

- Jisung... »

Il ne peut pas dire ça. Il ne peut pas dire ça alors que Minho est dans cet état.

« Minho, regarde moi. »

Il ouvre les yeux et est soufflé par la façon qu'à Jisung de le regarder.

« Je t'aime. »

Il l'entend à peine. Ses yeux lui ont déjà dit de toute manière.

« Je t'aime plus que j'aime n'importe qui d'autre Minho. Et je souffre tellement de te voir si mal. »

Une larme vient s'écraser sur la joue de Minho. Ce n'est pas sa larme, c'est celle de Jisung.

Jisung pleure au-dessus de lui, et Minho sent un immense frisson le parcourir alors il bascule sur le lit pour se tenir au-dessus de Jisung et fait courir ses doigts sur son visage qu'il connaît par cœur.

« Je suis désolé, murmure-t-il.

- T'as pas à l'être, chuchote Jisung.

- Je n'ai jamais voulu te faire souffrir.

- Je sais. Je t'aime quand même.

- Je- »

Il se tait, interrompu dans sa phrase par une force inconnue.

« C'est pas grave, Minho, lui assure Jisung en posant ses mains sur ses joues. T'as bien d'autres façons de me le dire.

- Jisung je... Je regrette tellement.

- Qu'est-ce que tu regrettes ?

- De ne pas être celui dont tu aurais besoin.

- Tu es tout ce dont j'ai besoin, Minho. »

Il se redresse sur un coude pour amener son visage à la même hauteur que celui de Minho et leur nez se touchent presque.

« Je suis sérieux, Minho. Tu peux douter de tout ce que tu veux, mais ne doutes jamais de ça. »

Jisung passe une main sur sa joue, lui souriant doucement. Leurs lèvres se rejoignent une fois de plus. Minho a l'impression d'embrasser un nuage. Leurs corps brûlants se serrent l'un contre l'autre, tous ses sens sont décuplés. C'est encore différent de ce qu'ils ont fait quelques dizaines de minutes plus tôt. Ça n'a rien à voir même. Tout est plus intense. Ça lui donnerait presque envie de se sortir de la mélasse sentimentale dans laquelle il s'est enfoncé sans faire mine de vouloir s'en sortir.

La violence de ses sensations contre la violence de ses sentiments. Que faire ?

« Arrête de réfléchir, murmure Jisung dans son oreille. Et laisse moi te prouver à quel point je t'aime.

- J'aurai jamais cru t'entendre me dire ça un jour, dit Minho entre deux respirations plus poussée.

- Ça fait des années que j'attends de pouvoir te le dire.

- Et t'as attendu que je sois au fond du trou pour le faire ?

- Tu m'en veux ?

- Oui. »

Et Minho se retrouve le dos plaqué contre le matelas.

« Il faut que je me fasse pardonner alors ? »

Minho rigole. Son rire est un peu rouillé, mais Jisung semble s'en ficher, alors il s'en fiche aussi.

« Vas-y, » dit-il dans un souffle.

Il lève les lèvres en direction de Jisung mais ce dernier l'ignore royalement et ses lèvres à lui descendent le long de son torse. Embrassant chaque millimètre de sa peau remplit de chair de poule. Minho, il ne sait plus quoi faire, il ne sait plus que penser. Il est assailli de toute part par des infos contradictoires.

« T'es sûr que t'as envie, Minho ? »

La voix de Jisung le fait revenir sur terre et un sourire triste apparaît sur ses lèvres.

« J'en ai envie, » murmure-t-il.

Et alors que leurs corps s'unissent dans la nuit, il en prend conscience. Il en a envie. Il a envie de s'en sortir. Même si ça lui prendra des semaines, des mois, des années.

Parfois, il suffit d'un coup de pouce. Petit ou grand, long ou court. Han Jisung est son coup de pouce, et ce depuis bien plus longtemps qu'il le pensait. C'est pour lui qu'il s'accroche depuis si longtemps, pour lui qu'il continuera à s'accrocher. Pour Jisung, et pour lui-même.

Et la barrière de glace tombe.

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