J'allais descendre à l'arrêt Dorah, celui qui se trouvait à cent mètres du lycée, lorsque deux hommes sortirent de l'établissement.

Je ne pensai pas les connaître personnellement, mais j'étais certaine de les avoir déjà vus...
Pas de les avoir simplement croisés au détour d'un carrefour ou de les avoir regardé du coin de l'œil en faisant les courses, je ne m'en serai pas souvenu si cela avait été le cas.

Quoiqu'avec leurs longs manteaux noirs, leurs bottes de cuir et leurs colliers de chaîne, ils étaient loin de passer inaperçu. Mais ce qui était très certainement le plus troublant restait leur façon de scruter les gens du regard, on aurait dit de véritables scanners, les émotions en plus. Et les muscles également, de vrais armoires à glace !

Mais là n'était pas le plus important... J'étais certaine de les avoir déjà vus quelque part et cela me troublait... où pouvait-on avoir l'occasion de rencontrer des types pareils !?

J'étais tellement obnubilée par cette recherche de souvenirs que je ne me rendis compte que trop tard que le bus avait redémarré !

Je n'avais pas non plus eut le temps de dire "ouf" que mon téléphone sonna, immergeant le bus dans l'ambiance de la musique de Kery James, " Racailles". Cela dit, je décrocha très rapidement, sans même prendre le temps de regarder le nom qui s'affichait sur l'écran, afin d'éviter d'importuner les autres passagers ainsi que le chauffeur... ce n'était pas parce que j'étais d'un tempérament explosif que je n'étais pas polie !

Début de la conversation téléphonique :

- Edria, qu'est-ce que tu fais !? Les cours vont commencer !

- Oui, bonjour Charlotte ! Je vais bien, et toi ?

- Arrête avec tes sarcasmes, tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas le moment !

- À t'entendre, ce n'est jamais le moment...

- Et à voir ton comportement, on dirait bien que tu as décidé de m'éviter !

- Arrête ta parano ! C'est juste...

- Je sais ! C'est par rapport à ce qui s'est passé dans le bureau du principal hier ?

- Pas totalement, non... Mais attend, comment tu sais ce qui s'est passé !?

- Ah, j'entends la sonnerie ! On se reparle plus tard, ma biche !

Fin de la conversation téléphonique.

C'était du Charlotte tout craché ; faire une gaffe, ne s'en rendre compte que trop tard, et ensuite esquiver les explications par des excuses tordues, sans oublier un petit surnom affectif pur mieux faire passer tout ça !

Je réfléchissai encore à ce que m'avait dit Charlotte quand un gros Land Rover aux vitres teintés passa à côté du bus que je n'avais pas encore quitté.

C'était la deuxième fois que je la voyais, malgré le fait que ce n'était certainement pas ce genre de voitures que conduisaient les habitants du trou paumé dans lequel je vivais... mais c'était certain, je l'avais déjà vue ici..

Déjà vue ici...

Oui, déjà vue ici, tout comme les deux autres colosses...

Un récapitulatif s'imposait :

Deux hommes à l'allure d'agents de la CIA faisaient leur apparition, puis cette énorme voiture digne des courses poursuites des films américains passaient à plusieurs reprises dans la ville...

Dans une autre ville et d'en d'autres circonstances j'aurai pu croire que ce n'était que le hasard (et encore, rien n'était moins sûr) mais là c'était trop. Trop gros pour une si petite ville.

Pour une si petite ville...

Pour... petite ville...

Pour... ville...

Oui, après tout, il ne s'agissait pas de moi, alors pourquoi m'en préoccuper ? Ce n'était pas égoïste, mais simplement réaliste ; si quelqu'un avait fait venir ces personnes pour (imaginons) casser les dents d'un rival et qu'une autre personne s'était fait plaisir en s'achetant une nouvelle voiture, ce n'était décidément pas mes affaires, j'avais déjà bien assez de problèmes comme ça !

D'ailleurs, le fait de devoir descendre au terminus du bus, soit le parking du Leclerc d'une autre ville, venait de s'ajouter à la liste de mes emmerdes.

- Depuis quand les arrêts des bus sont dans des parkings !?

Je tournai vivement la tête pour voir s'approcher de moi celui qui avait répéter à voix haute ce que je pensais (pour une fois) tout bas.

- Depuis quand les cons ça sait parler ?

Oups... Sans doute l'habitude de répliquer qui prenait les dessus...

- Qui a dit que j'étais con ?

Alors lui, cela devait plutôt être une tendance suicidaire qui prenait le dessus... Même si son sourire en coin pouvait plus faire penser à une simple envie de chercher la bagarre, qu'il allait très certainement trouver s'il continuait de me parler comme ça !

- Qui a dit que je te parlais ?

- Il me semble que nous sommes seuls dans ce bus...

Et il continua de se rapprocher à pas lents.

- Alors tu dois avoir raison ! Autre chose à redire où tu as décidé de fermer ta gueule ?

- ...

Il m'observa silencieusement avec une étincelle dans le regard que je n'aimais pas du tout ; un mélange de curiosité et de défi.
Pas dangereux me diriez vous, mais terriblement ennuyeux ; ce regard signifiait très clairement que c'était un coureur de jupons, un chasseur, et que j'étais sa nouvelle proie...

- Bah voilà, tu la fermes enfin ! Sache que ce fut très déplaisant de te rencontrer !

La première option à ma disposition était la fuite, je saisi donc ma chance et me leva de mon siège, détournant ainsi la tête.

- Attend un peu ! Tu t'appelles comment ? Moi c'est Ezekiel, mais tout le monde m'appelle Zek !

Il me récita sa phrase d'approche, comme il avait du le faire avec tant d'autres filles, en attrapant mon bras et en exerçant une douce pression qui m'obligea tout de même à me retourner... Mais malheureusement pour lui, j'avais horreur des contacts humain... sauf s'ils entraient dans la catégorie du combats et des coups...

- Mais c'est dingue !

Une nouvelle fois, le sarcasme prenait le dessus...

- De quoi ? Ma beauté ?

- Non, pas ça... je ne me souviens plus du mot exact...

Je fis semblant de chercher à me rappeler quelque chose

- T'as besoin...

- C'est bon, j'ai trouver ! T'étonne pas si ça fait un peu robot quand je parlerais, c'est juste que j'ai tellement l'habitude de répéter cette phrase que ça en devient lassant !

Et je repris mon air habituel, soit neutre et sans émotions, alors que lui était dubitatif, ne sachant sans doute pas comment réagir face à mes propos...

- Ok, vas...

- " J'en ai rien à foutre que tu t'appelles Pierre ou Jean-Claude, et que tu connaisses mon prénom ne changera rien à ta vie", je le coupai

Je récitais cette phrase d'un ton neutre et lasse, jubilant intérieurement en voyant sa mâchoire se contracter...

- T'as fini ton petit numéro, c'est bon ? Sale pute, il s'énerva !

- Ah mais non t'as raison, j'ai oublié la signature !

Son expression changea du tout au tout, repassant de la rage à l'incompréhension...

Et ce fut sur ces belles paroles qu'il put admirer ma signature, pour la première et, je l'espère pour lui, la dernière fo...

           *POUM*                   *CRAC*

Uppercut, en plein dans la mâchoire !

Je sortis ensuite très rapidement​ du bus, le laissant étalé sur le sol, entre les chewing-gum et les mouchoirs usagés...

Je ne savais pas si c'était ce coup de poing qui avait libéré mon esprit, mais à la vue du parking je me souvins...

Je me souvins d'EUX...

Comment oublier ?

Unforgettable

1196 mots, je suis plutôt contente ! Vous le savez, ce n'est plus dans mes habitudes d'écrire des mots à la fin des chapitres, je trouve ça inutile et en plus je sais que rares sont les personnes qui n'ont pas la flemme de lire entièrement !

Mais bref, tout ça pour dire que je serais encore moins présente que prévu sur Wattpad, j'ai vraiment beaucoup d'occupation et pour l'instant les seuls moments que je peux consacrer à "Coeur de Glace" sont les quelques heures que je passe la nuit en tant que personne mi insomniaque, mi noctambule !

Et encore, j'avoue que je passe plus ces heures à écouter de la musique (une de mes passions !!!)

Aucun rapport, mais je tiens à vous répéter que je ferais une réécriture (correction comprise) quand j'aurais un nombre de chapitres assez conséquents !

PS : je ne sais pas pourquoi c'est écrit en italique et je n'ai pas la motivation pour modifier les paramètres !

B****,
Elone