Le malaise
Tout se passait bien lors du 5 juin 1945 à Cherry Horstable tandis que la famille Sharper s'occupait de préparer les derniers détails pour l'anniversaire des jeunes Lola et Laurent, deux enfants jumeaux de cinq ans.
Alors que tout le monde courait dans tous les sens, Coraly était assise devant sa coiffeuse de bureau.
Elle ajustait sa coiffure, le regard vide d'émotion.
Son frère Antoine entra dans sa chambre pour lui parler.
-Coraly, tu ne peux pas rester ici, on a besoin de ton aide...
-Antoine, tu penses que j'ai raison ?coupe Coraly.
-De quoi tu parles ?fait Antoine, ne comprenant plus rien.
-Tu sais que parfois les rêves de Madeleine disent vrai, s'enquit Coraly.
-Coraly, Maman t'en a déjà parlé, réplique Antoine.
-Elle ne m'a pas parlé, elle m'a hurlé dessus, rectifie Coraly.
-Sans doute, mais en tout cas elle t'a déjà dit qu'elle ne croyait pas à tout ça. Madeleine n'est qu'une fillette de dix ans, elle ne pourrait pas prédire l'avenir.
Coraly, après avoir fixé le reflet de son frère dans le miroir pendant sa conversation avec ce dernier, prit sa brosse à cheveux et coiffa ses mèches soyeuses.
-Pourquoi ne pourrait-elle pas ?insista Coraly.
Antoine sortit de la pièce, fatigué de la tenacité de sa soeur.
-Pour la dernière fois, Coraly, viens nous aider.
Un silence pesant s'installa dans la pièce et entre Coraly et sa coiffeuse de bureau ne se produisirent que quelques échanges de regards.
Coraly se leva, plus feignante que jamais.
<<Si seulement quelqu'un ou quelque chose pouvait avancer ma situation, ce serait un formidable présent divin>>, pensa Coraly Sharper avant de descendre les escaliers.
Tout le monde travaillait d'arrache-pied, et Coraly n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pouvait faire pour se rendre utile.
Elle décida alors d'accrocher les banderoles. Après être allée les chercher, elle revint avec au moins 20 bons mètres de banderole colorée amenant de leur garage.
Armée d'une échelle, elle commença à accrocher les premières cordes et les premiers drapeaux pendirent alors, puis elle se rendit compte que les que la corde n'était pas très droite.
Elle décrocha alors le peu qu'elle avait fait et déplaça l'échelle de façon plus droite.
Coraly commença à accrocher la banderole et elle le fit entièrement sans râler ni broncher.
<<J'espère juste que tout ce que je fais ne sert pas à rien>>songea-t-elle.
Elle finit d'accrocher la corde et descendit de l'échelle.
Occupée et perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas la marche qu'elle avait manquée et celle qu'elle avait d'avance.
Ce qui lui parût se produire au ralenti se vit en réalité très vite : Coraly tomba au sol depuis au moins deux mètres soixante de hauteur.
Sur le coup, elle perdit connaissance et ses yeux se fermèrent, tous ses sens lui indiquant qu'elle souffrait d'une immense douleur des bras et des jambes.
La dernière chose qu'elle vit avant d'être transportée dans la dimension noire qu'offre le malaise fût de voir sa famille accourir auprès d'elle.
Sauf son père. Qui n'était pas là.
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