Prisonniers

Lorsqu'il revint à lui, la première chose dont il eut conscience fut la légère pression sur ses tempes. Il était allongé, et tout ce qu'il pouvait voir au-dessus de lui était un plafond d'un blanc éclatant. Il tenta de se redresser, mais des sangles étaient passées autour de ses bras et jambes, le plaquant contre la sorte de lit sur lequel il reposait. Il tenta de forcer contre ses liens, en vain.

- Hé, l'humain, stresse pas, fit une voix glaciale, hors de son champ de vision. C'est bientôt fini. Mais là, tu fais planter les relevés à bouger comme ça, alors calme-toi, ou on utilisera un nouveau sédatif, pour nous ça ne change rien... Toi, en revanche, tu risques d'avoir un peu plus mal à la tête au réveil...

Les clones. Evidemment, c'était eux.

Oliver cessa de se débattre. Mais ça n'allait pas l'empêcher de parler:

- Qu'est-ce que vous êtes en train de me faire?

Étonnamment, l'un des clones répondit.

- On est censés comprendre pourquoi toi et tes amis avez réussi à échapper à vos clones, et surtout, à les tuer. Visiblement, il y a eu une erreur de calcul, mais dès que nous aurons nos relevés, nous pourrons essayer de remédier à ça... Bref, tais-toi maintenant, ou tu risques de ne pas aimer ce qui va t'arriver...

Oliver renonça à jouer la forte tête. S'il voulait arriver à quoi que ce soit, autant jouer profil bas en attendant de découvrir de nouvelles informations.

Le reste des tests ne dura pas plus de cinq minutes: le clone n'avait pas menti quand il lui avait assuré que cela serait rapide... Cela déconcerta un peu Oliver. Ainsi, leurs meurtriers étaient honnêtes...

Le clone, qui portait une blouse blanche, vint lui ôter les électrodes puis le détacha:

- C'est bon, l'humain. On va te ramener avec les autres.

Oliver ne dit rien, mais son cœur bondit dans sa poitrine: les autres étaient ici aussi?

Il remarqua alors que le clone n'avait pas pris la peine de l'attacher. Il se contentait de lui faire signe d'avancer dans le long couloir blanc qui menait hors de la salle. Un pistolet à la main, certes... Mais évidemment, la force des clones était supérieure à celle des humains... Si Oliver tentait quelque chose, dans cet endroit rempli de clones, il n'irait absolument pas loin.

Le clone l'emmena jusqu'à une porte blanche, traversant de longs couloirs sans aucune ouverture sur l'extérieur, ce qui poussa Oliver à se demander s'ils étaient en sous-sol. Puis, il ouvrit la porte, poussa Oliver à l'intérieur, et la referma. Le jeune homme entendit le cliquètement de la serrure à verrou magnétique. Visiblement, il ne pourrait pas la crocheter...

- Hé, mais ça y est, ils nous ont rendu Oliver!

Entendant cette voix familière, il se retourna, et tomba nez à nez avec Rhett, qui vint se planter devant lui. Mais alors, Oliver remarqua les alentours: ils se trouvaient dans une grande pièce toute blanche, meublée simplement d'un grand canapé et d'une longue table entourée de huit chaises. Plusieurs portes fermées donnaient sur cette salle, environ une demi-douzaine... Mais juste derrière Rhett, l'une était ouverte, et Katherine, Laura, Lou et Violet en émergèrent, l'air plus soulagées les unes que les autres.

- Idiot! s'exclama Katherine. J'ai cru que tu y étais passé!

Laura le serra contre elle sans dire un mot, et Oliver fut à peu près sûr qu'il rougissait... 

Lou et Violet, elles, lui adressèrent un petit signe de tête. Elles aussi étaient heureuses qu'ils se retrouvent tous ensembles, même en de telles circonstances. Au moins, ils n'étaient pas seuls avec leurs doutes, ils pourraient compter les uns sur les autres. Même s'ils demeuraient prisonniers...


Au bout de quelques jours enfermés dans cet étrange lieu, Oliver commençait à se demander ce que les clones attendaient d'eux. Quel intérêt avaient-ils à les enfermer dans un lieu pareil, ensemble, et à les laisser ainsi? 

D'accord, quelquefois l'un ou l'autre d'entre eux était emmené pour passer des tests, mais cela n'allait guère plus loin que des scanners ou des IRM... Les clones avaient décidé de tuer les humains. Pourquoi les garder en vie, eux? Cette question était un des grands sujets de conversation du groupe, lorsqu'ils se retrouvaient tous ensemble, le soir.

- Vous avez bien vu, disait Lou. Ils nous étudient! C'est simple comme bonjour, on est leurs cobayes!

N'empêche, se disait Oliver, pourquoi les laisser ensemble, si c'était le cas?

Chacun de leur côté, ils cherchaient un moyen de s'évader, mais aucun n'avait trouvé une faille dans la surveillance des clones... 

C'était affreux de le réaliser, mais ils étaient sans doute réellement supérieurs aux humains... Comme si l'erreur avait été bannie de leurs gènes...

- Je déteste l'idée d'être un rat de laboratoire, marmonna Laura. On va trouver un moyen de sortir.

Même si Oliver ne voyait pas comment, il devait admettre qu'il admirait vraiment la ténacité de Laura... Mais depuis qu'ils étaient arrivés, ils n'avaient strictement pas avancé. Ils en étaient toujours au même point, et ils n'avaient aucun coup d'avance sur les clones.

Ça le rendait fou, mais il fallait bien l'admettre. Il ne voyait absolument pas comment sortir de là, et pire encore, il ne voyait absolument pas pourquoi les clones tenaient à les garder en vie, lui et ses amis.

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