Laura
Un soir, en rentrant d'un énième scanner de son cerveau passé sous le regard dur et froid des clones, il ressentit l'envie irrépressible de prendre une douche et se changer.
Se débarrasser du souvenir du matériel des clones autour de lui, l'analysant, pour qui savait quel but. Même si ce n'était qu'un simulacre, il voulait se faire croire que, quelque part, il contrôlait toujours ce qui lui arrivait.
Quand les gardes le poussèrent dans leur nouveau "foyer", il tomba sur Rhett, qui lisait distraitement un magazine. Les autres devaient déjà être dans leurs chambres respectives, car il ne voyait aucune des filles.
- Rhett, faut que je prenne une douche, lança-t-il. Je peux y aller?
- Ouais, répliqua l'intéressé d'un air absent. La salle de bains est libre, y a pas de souci.
Oliver le remercia d'un signe de tête, puis se dirigea vers la porte de celle-ci, située au bout du couloir.
Mais lorsqu'il la poussa, il se rendit compte que les informations de Rhett étaient légèrement erronées. La salle de bains n'était pas libre, puisque Laura l'occupait, enroulée dans une serviette, démêlant soigneusement ses longs cheveux auburn. Voyant la porte s'ouvrir, elle se retourna pour dévisager Oliver, toujours de la même manière, celle qu'il n'arrivait pas à interpréter. Il ne put s'empêcher de rougir et entreprit de battre en retraite, en essayant de ne pas bafouiller alors qu'il murmurait:
- Excuse-moi, Rhett m'avait dit que la salle de bains était libre, et...
Il essaya de ne pas la dévisager trop fixement, mais elle était vraiment belle, vraiment sûre d'elle, vraiment à sa place parmi ceux qui envisageaient de résister, et...
LAURA
D'accord, il était peut-être moins beau que son ancien copain, celui d'avant la catastrophe, mais Oliver lui plaisait.
N'était-ce que parce qu'il venait de s'excuser, et que c'était tellement drôle. Aucun garçon qui l'avait regardée avant les clones ne s'était excusé.
N'était-ce que parce que, quand les clones l'avaient gardé pour faire des tests, elle avait eu tellement peur pour lui... Elle ne s'était jamais vraiment soucié comme ça de quelqu'un, avant... Oliver était différent, et il était hors de question qu'elle le laisse échapper.
- Ne t'excuse pas, déclara-t-elle. Y avraiment pas de quoi t'excuser.
Là-dessus, elle fit quelques pas en avant, passa les bras autour du cou d'Oliver, et l'embrassa.
Quand elle sentit qu'il répondait lui aussi à son baiser, finalement, elle ne put s'empêcher de sourire intérieurement.
Ça y était. Oliver Maxwell lui appartenait.
- Heureusement, lâcha-t-elle, il n'y a pas de caméra dans la salle de bains... Enfin, je n'en ai pas vu. Mater n'est pas le délire de ces salauds qui nous retiennent ici, visiblement...
Puis, sans laisser à Oliver le temps de répondre, elle l'embrassa de plus belle.
OLIVER
Katherine fut la première à comprendre. En fait, elle s'en rendit compte immédiatement, et vint droit vers Oliver lorsqu'ils quittèrent la salle commune après le repas du soir.
- Oliver, fais gaffe à toi, hein.
Tout d'abord, il ne comprit pas ce qu'elle voulait dire.
- Je te demande pardon? chuchota-t-il.
- Toi et Laura. Je sais, je sais, vous êtes grands et tout ça, mais faites attention, par pitié. Si les clones vous remarquent... Peut-être que ça ne leur plaira pas et...Tu es mon ami, Oliver, je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Ni à Laura.
- D'accord, dit-il, le coeur serré. On fera en sorte de ne pas se faire remarquer.
Il n'avait pas pensé à ça. Que les clones pourraient les séparer tous à cause de Laura et lui.
- T'as intérêt, espèce d'idiot, plaisanta Katherine.
Mais Oliver n'était pas dupe. Il pouvait voir la peur dans ses yeux.
Quelques jours plus tard, ce fut autour de Violet de passer des examens. Comme toujours, comme pour chacun de ses amis, Oliver la vit partir avec une appréhension sourde. Et si, comme le disait Katherine, les clones décidaient de se venger sur eux, parce qu'il s'était rapproché de Laura plus que ne le voulait leur règlement...?
Mais Violet finit par revenir, quelques heures plus tard, et leur fit signe de s'approcher d'elle, comme à chaque fois qu'ils voulaient parler à voix basse pour que les clones aient moins de chances de surprendre leurs conversations.
- Il y a d'autres gens comme nous, ici, chuchota-t-elle. Des humains qui ont tué leurs clones. J'ai entendu des gardes en parler.
- Vraiment? murmura Laura. Alors, on n'est pas tout seuls. On a peut-être une chance plus importante de s'échapper si on arrive à les contacter d'une manière ou d'une autre... Si l'un d'entre nous les voit, il faudra essayer de leur faire passer discrètement un message, qu'on est là et qu'on attend le bon moment pour nous révolter.
Tous acquiescèrent solennellement.
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