La fin de l'été approchait lorsqu'Ava commença à avoir de premières contractions.

Arthur et elle avaient déjà réussi à se procurer du matériel stérile et tout ce dont ils pourraient avoir besoin au moment venu, et ils décidèrent dès lors de ne plus s'éloigner de l'île.

A partir du mois d'août, Ava avait eu de plus en plus de mal à trouver le sommeil, mais cette nuit-là, elle avait enfin réussi à s'endormir...

Elle se réveilla en sursaut, en sentant comme une lame de couteau remuer dans son ventre:

- Arthur, murmura-t-elle, terrifiée, je crois que ça commence...

Elle avait peur. Elle avait tellement peur ! 

Il se redressa aussitôt, bien qu'à moitié endormi, et fouilla dans les étagères pour y attraper le matériel. Une nouvelle vague de douleur assaillit Ava et elle ferma les yeux.

- Tout va bien se passer, lui dit-il. J'ai assisté à la naissance de ma petite sœur, on va y arriver. Tu viens de perdre les eaux.

- Tu avais quel âge, gémit Ava tandis qu'il allumait leur petite lampe, six ans? Comment tu peux t'en souvenir?

- Sept ans, rectifia Arthur en la prenant dans ses bras. Et crois-moi, ça m'a tellement traumatisé que je me souviens de tout... Allez, on va tâcher de t'installer confortablement, et puis on va... attendre. Ne t'en fais pas, je suis là. Tu peux compter sur moi.

Malgré tout, Ava sentit qu'il était tout aussi effrayé qu'elle.

Les premières heures furent atroces. Ava ne se souvenait pas avoir jamais eu aussi mal. Elle s'efforça de serrer les dents.

- Merde, Ava, mais tu saignes! remarqua finalement Arthur d'une toute petite voix.

- C'est bon, ça va aller.

En réalité, cela n'allait pas du tout. Elle avait tellement mal!

- OK, dit Arthur. OK. Accroche-toi. Je suis désolé, je me sens tellement inutile!

- Arrête avec ça! rugit Ava.

Curieusement, hurler lui fit du bien. Elle laissa retomber sa tête sur l'épaule d'Arthur et serra les dents. 

Elle entendit celui-ci marmonner en étalant ses produits stériles à côté de lui, puis une nouvelle vague de douleur la submergea.

- Bordel! lâcha-t-elle, malgré elle.

Elle avait si mal que le monde autour d'elle lui semblait devenir flou... 

Les mains d'Arthur se refermèrent autour de son visage, et ses yeux verts plongèrent dans les siens.

- Ava, regarde-moi, tiens le coup. C'est bientôt fini.

- Bientôt fini? C'est ça, oui!

- Je te dis la vérité! Dès que la tête sera passée, ce sera plus simple... Sauf si...

- Sauf si quoi?

- Si le bébé se présente en siège... On est mal.

Et Ava eut soudain très peur. Une peur panique. 

- Non, ne panique pas, lui ordonna Arthur. C'est bientôt fini.

Une nouvelle contraction, plus violente encore, arracha à Ava un cri de douleur. Elle crut qu'elle allait perdre connaissance, mais Arthur s'écria alors:

- Ava, c'est bon! Je crois que je vois la tête, c'est bon, tu y es presque!

Ava aurait voulu se rouler en boule autour de son ventre, mais elle n'y arrivait plus. Tout son corps était tendu. Elle avait si mal que ses ongles s'enfoncèrent dans sa propre paume, et du sang se mit à couler de la griffure.

- Putain, tu y es! s'écria son compagnon. Un dernier effort!

Un dernier spasme secoua Ava, si violent que sa vue l'abandonna et que des larmes de douleur se mirent à dévaler ses joues... 

A elle qui n'avait jamais pleuré... 

Tout était noir, mais elle entendit la voix d'Arthur:

- C'est bon, je l'ai... C'est une petite fille, Ava!

A cet instant, le bébé poussa son premier hurlement, et le cœur d'Ava bondit dans sa poitrine. Il était vivant, son enfant était vivant!

Elle aurait voulu sourire, lui dire que c'était merveilleux... 

Mais le monde autour d'elle devint brusquement noir.

Lorsqu'elle reprit conscience, Arthur s'approchait d'elle, l'air affreusement inquiet.

Elle n'avait pas dû être inconsciente plus de quelques minutes... En voyant qu'elle reprenait ses esprits, le soulagement remplaça l'angoisse dans ses traits:

- Ava! J'ai réussi à...

Une minuscule créature était blottie contre la poitrine d'Arthur, enveloppée dans un linge propre.

- Oh, mon dieu, balbutia Ava lorsqu'Arthur la lui tendit.

Elle serra le bébé contre elle, avec ses fins cheveux noirs et ses yeux à peine entrouverts, si fragile...

- C'est une fille, répéta Arthur en essuyant doucement le front couvert de sueur d'Ava. Comment est-ce que tu veux l'appeler?

Ava le regarda, puis son regard se posa sur sa petite fille et elle chuchota:

- Esperanza.

Arthur hocha la tête.

- Esperanza Eleanora, ajouta-t-il.

- Oui, dit solennellement Ava.

- Esperanza Eleanora Anderson.

Ava approcha le nourrisson de son sein. Celui-ci se mit à téter, et, brusquement, elle eut l'impression que tout ce qu'elle avait pu vivre dans sa vie en valait vraiment la peine.

- On va lui donner le monde qu'elle mérite, dit doucement Arthur. Je te le promets.

https://youtu.be/mf97F-SpBQU

Alors? Quel est votre avis?

Des idées de ce qui va se passer ensuite pour nos trois héros? (car ici se finit ma fanfiction, mais leur histoire, elle, ne s'achève pas ici...)

Et la musique, qu'en pensez-vous? :) les paroles sont simplement parfaites...

"You live your life. You go day by day like nothing can go wrong. 

The scars are made, they're changing the game. You learn to play it hard.And I know you wish for more, and I know you try.And now you realize, you know the time is right. 

 The whole world is watching when you rise.The whole world is beating for you right now.Your whole life is flashing 'fore your eyes.It's all in this moment that changes all.What are you waiting for?What are you fighting for?'Cause time's always slipping away.The whole world is watching. 

The whole world is watching you when you rise.You build your walls then break them away 'cause that is what it takes.You saved yourself. You found who you are. That never goes away.And I know you wish for more, and I know you try.And now you realize, you know the time is right.

 The whole world is watching when you rise.The whole world is beating for you right now.Your whole life is flashing 'fore your eyes.It's all in this moment that changes all.What are you waiting for?What are you fighting for?'Cause time's always slipping away.The whole world is watching.

 Yeah, the whole world is watching you when you rise.

 Your sacrifice comes through your mind, but nothing is wasted. You made it now. 

You rise again, breaking out. Each step you've taken, you've paid the price

 The whole world is watching.The whole world is watching.Yeah, the whole world is watching you when you rise.What are you waiting for?What are you fighting for?'Cause time's always slipping away.The whole world is watching.Yeah, the whole world is watching you when you rise."