Escape: 3
Dans la construction à côté des tuyaux, ils ne trouvèrent malheureusement rien qui puisse leur servir.
L'intérieur était tout simplement vide, à l'exception d'une petite armoire murale à hauteur de leurs têtes, mais qui ne contenait rien non plus.
- C'est juste la taille d'une pièce témoin dans un magasin de meubles, commenta Arthur. C'est juste ce qu'il nous faut.
- Arthur, l'arrêta Ava en secouant la tête, il faut absolument qu'on se trouve de quoi manger, et sans tarder. Il faut qu'on reparte avant que la nuit ne tombe.
- Tu as raison, je suis vraiment trop bête...
Ava soupira:
- Arrête un peu.
- Je suis sûr qu'il doit y avoir une ville près de ce lac...
Ils durent rouler pendant une dizaine de minutes avant de trouver une petite ville. Ava ne s'attarda pas sur les vitres brisées de la plupart des maisons. Elle préférait ne pas penser au sort que leurs habitants avaient pu subir...
- Là, il y a un supermarché, fit finalement Arthur en repérant un magasin. J'espère que, même s'il y a eu des pilleurs, il restera quelques trucs...
- Le problème, surtout, c'est que l'on ne possède qu'un misérable couteau en guise d'arme...
La porte du supermarché avait déjà été forcée, remarqua Ava en s'approchant, tandis qu'Arthur cachait leur moto. Ils ne pouvaient pas se permettre qu'on la leur vole, si quelqu'un se trouvait dans les parages...
- C'est parti, dit Arthur en la rejoignant. On prend ce dont on a besoin, et on se taille en vitesse. Sait-on jamais.
L'intérieur du supermarché était silencieux, provoquant une impression de profond malaise. Ava avait toujours vu ce genre de lieux pleins de vie, et maintenant... Un peu de lumière filtrait à travers les vitres semi-opaques.
Elle se força à réprimer son angoisse:
- Va chercher du carburant, dit-elle à son compagnon. Pendant ce temps je vais commencer à récupérer quelques trucs.
Arthur acquiesça et se fondit silencieusement dans les ombres environnantes.
Ava leva la tête et examina les panneaux situés au bout de chaque rayons. Elle se dirigea tout d'abord vers les cosmétiques, attrapant un sac au passage, qu'elle entreprit de remplir de pansements, bandages, désinfectant et tout ce qui lui semblait indispensable pour les premiers secours. Elle avait rempli son sac et repartait vers le bout du rayon lorsqu'Arthr surgit derrière elle, la faisant sursauter:
- C'est moi, chuchota-t-il en exhibant un bidon d'essence. Tout va bien. On va faire un tour au rayon conserves? J'ai aussi pensé à prendre un réchaud et du gaz, une petite casserole et des briquets pour faire cuire tout ça.
- D'accord, dit Ava.
Elle réfléchit brièvement puis se ravisa:
- Attends. On n'aura jamais assez de place pour porter tout ça sur la moto. Va chercher la nourriture, je vais voir si je ne peux pas trouver un genre de remorque dans les réserves.
- OK, mais fais attention. Ne t'attarde pas plus que nécessaire, on ne sait jamais...
- Arthur, ne t'inquiète pas. Je te promets que je ne serai pas longue. Si je ne trouve rien, je reviens aussitôt.
Ava se dépêcha de rejoindre le fond du magasin. La grille qui bloquait normalement l'entrée aux réserves était entrouverte. Elle se figea. Cela ne voulait rien dire, des pilleurs étaient sans doute passés par ici avant... Néanmoins, elle tendit l'oreille, au cas où elle entendrait quelque chose...
Rien. Elle se glissa derrière la grille, et découvrit d'immenses cartons, ouverts et vides. Avançant un peu plus, elle découvrit que la salle, bien qu'emcombrée, était gigantesque.... et par les vitres, elle vit également que le soleil déclinait rapidement... Elle devait se dépêcher.
Un des derniers rayons du soleil fit scintiller un morceau de métal à ses pieds: un pied-de-biche! Ava le ramassa, et sourit. Brusquement, elle se sentait plus forte. Elle tenait une arme dans sa main... Elle entreprit de fouiller entre les caisses et autres cartons et, au bout de quelques minutes, dénicha une petite remorque, d'une taille assez petite pour pouvoir être accrochée à la moto sans la déséquilibrer. Ava n'avait pas vraiment d'idée sur comment ils allaient s'y prendre pour l'accrocher derrière la moto, mais Arthur,lui, en aurait sûrement une... Elle posa son pied de biche dedans et entreprit de la traîner derrière elle vers le magasin.
- Tu as trouvé! s'extasia Arthur en la voyant revenir.
Une quantité non négligeable de fournitures était étalée autour de lui,couvertures, habits de rechange, savon, conserves, céréales, pâtes, packs d'eau, lampes-tempête.
- Oui, dit Ava,mais je ne sais pas comment l'accrocher à la moto...
- T'en fais pas pour ça, j'ai des attaches, on va bien bricoler quelque chose... Et j'ai trouvé des pastilles de purification d'eau, au cas où on se retrouve à court d'eau minérale...
Ava devait avouerqu'elle était impressionnée. Ils avaient tout ce qui leur fallait...
- Il nous manque des médicaments, tempéra Arthur, mais bon... On pourra chercher la pharmacie demain, la nuit tombe, autant rentrer maintenant...
- Oui. Chargeons tout ça dans la remorque, et il n'y aura plus qu'à "bricoler", comme tu dis.
Le temps qu'ils accrochent la remorque, il faisait nuit noire. Juste avant qu'ils ne démarrent, Ava fit signe à Arthur de rester muet quelques instants et écouta. Rien. Les alentours étaient parfaitement silencieux. C'était déjà ça.
- Vas-y, démarre, lui chuchota-t-elle.
Lorsqu'ils chargèrent la moto et la petite remorque que leur embarcation, celle-ci se mit à tanguer dangereusement. Ava manqua tomber et se rattrapa in extremis tandis que le barque se stabilisait finalement.
Arthur se mit à rire discrètement et démarra, alors qu'Ava le regardait, tout d'abord éberluée par sa réaction. Puis elle sourit à son tour:
- Je vois... Attends un peu qu'on soit descendus de ce stupide rafiot, et tu vas me le payer, Arthur Anderson!
Lorsqu'Ava se réveilla à l'intérieur de la petite construction, le lendemain matin, Arthur n'était plus à ses côtés. Elle repoussa la couverture dans laquelle elle s'était roulée en boule et se releva, manquant se cogner à l'armoire murale dans laquelle ils avaient rangé leur nourriture et leur kit de premiers secours, la veille.
La pièce était à présent bien plus encombrée par tout le matériel qu'ils y avaient rangé, mais cela ne dérangeait pas Ava: au contraire, elle trouvait cela plutôt réconfortant. Ils étaient chez eux, et ils ne seraient pas pris au dépourvu... Quoi qu'il leur manque encore des médicaments. Son pied de biche était posé contre le mur, et, avant de sortir, elle le saisit. On ne savait jamais. La voix d'Arthur la fit sursauter:
- Hé, tu vas où avec ça?
Appuyé contre un des tuyaux, il surveillait un feu au-dessus duquel il tenait une de leurs petites casseroles. L'estomac d'Ava gargouilla, malgré elle.
- Allez, tu n'as pas besoin de ce truc, insista Arthur. Assieds-toi, plutôt, c'est bientôt prêt.
- C'est quoi? demanda Ava en reposant l'outil.
- Des raviolis...
Il contempla sa casserole puis ajouta précipitamment:
- Oui, oui, je sais que c'est complètement bizarre de manger ça le matin, mais en même temps, c'est tout ce qu'on a...
- Pas de problème, dit Ava en s'asseyant à ses côtés, ça ne me dérange pas. En tout cas, merci d'avoir tout préparé...
- De rien, ma belle, sourit Arthur en passant son bras autour des épaules d'Ava.
Cette dernière songea que cet instant était parfait. Elle aurait voulu que le temps s'arrête, que sa vie demeure à jamais fixée sur ce moment... Mais ils devaient avancer.
Au bout de quelques minutes, elle se força à dire, en se retournant vers les tuyaux et la cuve à laquelle ils étaient adossés:
- Je suis sûre qu'il y a moyen de récupérer pas mal d'eau via ces tuyaux. Il doit en rester dans les canalisations...
- C'est possible, en effet... Moi, je vais aller à la pharmacie chercher des médicaments. Si jamais on ne peut plus circuler dans les prochains jours... Je ne parle pas de malheur, mais mieux vaut tout avoir à portée de main.
- Oui, approuva Ava.
A contrecœur, elle ajouta:
- Je vais te laisser y aller, d'accord? Je vais rester ici voir ce que je peux faire au niveau de ces canalisations. Mais promets-moi d'être prudent.
Arthur hocha la tête avec sérieux:
- Je te le promets. Je reviendrai aussi vite que possible.
Son regard se fit alors amusé:
- Mais toi, tâche de ne pas faire exploser toute la station en essayant de récupérer de l'eau! En plus, ce serait loin d'être discret...
- Merci pour ta confiance, ça me va droit au coeur...
Mais lorsqu'ils se penchèrent pour s'embrasser, Ava remarque que la peur qu'ils ressentaient tous deux au début de leur fuite s'estompait peu à peu...
https://youtu.be/a1Bm4CoTz40
Cette fois en musique, je mets Kaléidoscope de Hurts, j'adore ce groupe et les paroles sont top!
Qu'en pensez-vous ? :)
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