Denver, secteur 3, cellule 607.

Sept heures que la prisonnière n'a pas bougé, pas même pour boire ou manger.

Pas un mot, pas une révélation. Ava Diaz ne dira rien, même sous la torture.

Elle est parfaite.

Préparez la suite.

Quatre jours qu'ils l'avaient capturée et enfermée dans cette geôle. Elle avait compté, en fonction des repas qu'on lui avait apporté. 

Quatre jours qu'elle n'avait vu personne, et pourtant, la voix de Kriegs était diffusée par des hauts-parleurs cachés dans la cellule à intervalles réguliers.

« Ava, où se trouvent tes amis rebelles? Nous avons ton fils et ton compagnon. Réponds si tu ne veux pas qu'il leur soit fait du mal... Tu dois savoir... »

Mais elle n'écoutait plus, et n'avait pas prononcé une seule parole. Elle était intimement convaincue que, si elle s'était montrée imprudente et que Kriegs l'avait capturée sur le sol américain, cela n'était pas le cas d'Angelo et Oliver. Tout d'abord, elle était seule quand la milice lui était tombé dessus, après le piège tendu par Lou... ou celle qui avait été Lou. 

Ensuite, si Kriegs avait vraiment eu Oliver et Angelo, il n'aurait pas hésité à les torturer devant elle. 

Enfin... Kriegs n'avait pas dit un mot sur Eleanor, son adorable fille, de quelques mois à peine. Oliver restait constamment avec elle. S'ils l'avaient capturé, alors ils avaient aussi Eleanor, et pourtant Kriegs n'avait pas mentionné une seule fois son nom. C'est pourquoi Ava était persuadée que le nouveau chef des États-Unis bluffait, en s'appuyant sur les informations glanées par ses espions. Informations visiblement incomplètes. Pourtant, chaque jour qui passait était plus dur que le précédent, car les doutes assaillaient tout de même Ava. 

Mais quoi qu'il en soit, elle ne dirait rien. Elle ne parlerait pas.

Au matin du cinquième jour, la porte de sa cellule s'ouvrit, mais elle était trop choquée pour tenter de désarmer le soldat qui entra alors. Et derrière lui apparut... Kriegs une sorte d'étrange pistolet à la crosse alambiquée à la main. 

- Tenez-la, ordonna-t-il au soldat. 

Ava n'eut pas le temps de réagir que celui-ci la plaquait violemment la joue contre le mur, avant d'abaisser le col de son débardeur, découvrant le haut de son dos. Elle tenta alors de se débattre, mais c'était trop tard. 

- Tu vas servir à la plus grande des causes, proféra Kriegs. Depuis le tout début, nous avons toujours su que tu étais destinée à rendre HG plus puissant encore. Tu as toujours été l'élue, celle destinée à être presque humaine. Vieillissant, le leurre parfait. 

Elle ne comprit pas, mais l'instant d'après, Ava sentit un canon froid appuyer rudement entre ses omoplates.

- Mais ça risque d'être assez douloureux. 

Elle s'était juré de ne pas parler, mais dès que Kriegs pressa la détente de son étrange arme, une douleur telle qu'elle n'en avait jamais ressentie irradia dans tout son dos, puis tout son corps. Un cri lui échappa. Elle essaya de se reprendre, songea au sourire d'Oliver, aux yeux d'Angelo, et à la sensation de tenir sa fille dans ses bras. 

Mais alors, la douleur se fit encore plus forte, et ils disparurent, emportés par l'écho sans fin de ses hurlements. 

 *                                                    *                                                    *

C'est monstrueux, je sais...

Des hypothèses sur ce qui arrive à Ava?

Bon, là, je me sens un peu obligée de vous remonter le moral, alors je voulais vous montrer un dessin d'EleonoreMCL... (elle a un artbook vraiment génial *-*)

Voilà, en attendant la bande-annonce, je trouve qu'on dirait trop Angelo, vous en pensez quoi? :)