Épisode 20: ceux qui ne se rendent jamais
Trois jours plus tard, Léna et Mathieu apprirent une terrible nouvelle : Peter Altaïr était décédé durant la nuit, foudroyé par une crise cardiaque. Léna en fut profondément choquée :
- Mais il était complètement normal ces derniers temps ! Pas de symptômes...
- Tu sais, ce genre de chose ça ne prévient pas, lui rappela Mathieu. En tout cas, je regrette vraiment qu'il soit mort. C'était un grand homme.
- Oui, reconnut Léna, un des rares sur qui on pouvait compter.
Son enterrement eut lieu le lendemain, deux jours seulement après ceux d'Arthur et Ginny. Dans le cimetière, la vue de ces deux tombes fraiches et de la stèle dédiée à la mémoire d'Ava ainsi qu'à ceux qui avaient péri durant la mission Morrigan manqua de nouveau de faire éclater Léna en sanglots. Elle ne réussit à tenir que grâce à la main de Mathieu dans la sienne pour la réconforter.
À la fin de la cérémonie, alors que tous quittaient le cimetière, Lizzy Whitman, vêtue d'une robe noire et sobre, se dirigea vers eux :
- Il faut que je vous dise quelque chose, leur glissa-t-elle après avoir vérifié qu'ils étaient bien à l'écart de la foule et que personne ne les écoutait. J'ai eu le temps de faire une rapide analyse sur le corps de mon père.
- Et ? s'enquit Mathieu soucieux.
- Ce n'était pas une crise cardiaque ordinaire. Il y avait des traces de poison dans son sang. Je pense que mon père a été assassiné.
Léna porta la main à sa bouche horrifiée :
- Mais qui aurait fait une chose pareille? Ton père était apprécié, non ?
- Kriegs ? demanda Mathieu.
- Je ne sais pas, lâcha Lizzy. C'est possible, mais comment en être sûrs ? Le sergent ne le portait pas trop dans son coeur, il avait toujours l'air de se méfier, comme si mon père en savait trop...On ne peut rien faire contre lui, il contrôle l'armée... On ne pourra jamais avoir une vraie preuve.
- De toute façon, dit Mathieu, nous, nous allons rester ici, nous n'avons pas le choix.
En voyant le regard douteux de leur amie, Léna se mit à se justifier :
- Le sergent nous a proposé de monter en grade... Loin de moi l'envie de continuer, mais si on s'arrête maintenant on ne saura jamais ce qui se trame réellement.
- Et Kriegs pourrait se poser des questions à notre sujet, renchérit Mathieu.
Lizzy parut stupéfaite, mais acquiesça néanmoins.
- Vous avez raison, avoua-t-elle après un silence. Je vais rester aussi, ne rien dire et obéir aux ordres. Vous pourrez toujours compter sur moi, je vous dois beaucoup.
- Et tu peux compter sur nous aussi, répondit Léna en serrant leur nouvelle alliée dans ses bras.
CINQ ANS PLUS TARD
- Léna, au rapport, crachota la voix de Mathieu dans l'oreillette de cette dernière.
- Ils sont bien là, déclara-t-elle. Les caméras ne montrent que six personnes, je peux en toucher quatre si je me décale.
- Pour te retrouver à découvert, bonne idée, plaisanta Mathieu.
Léna ne se fit pas prier et referma son ordinateur. Elle se releva et attrapa son sac posé à ses pieds. Elle sortit de sa cachette improvisée, qui se trouvait être une voiture en mauvais état, pour pénétrer dans une maison en ruine. L'air était chaud, mais le vent permettait aux traces laissées dans le sable orangé de disparaître. Arrivée sur ce qui semblait être le toit du bâtiment, Léna monta son fusil de sniper avec des gestes lents et précis. En face d'elle, se dressait une usine désaffectée. A peine mit-elle le fusil en position vers une des vitres que Mathieu fit irruption dans la pièce. En quelques secondes, quatre balles sifflèrent une à une.
- Hé Léna, tu aurais pu m'en laisser un peu plus, sourit Mathieu en direction du bâtiment dans lequel elle se trouvait.
- Pas assez rapide, mon ami, rit cette dernière.
Quelques minutes plus tard, Mathieu enfourchait une moto noire, Léna derrière lui.
La nuit était tombée lorsqu'ils arrivèrent vers un motel miteux, perdu au milieu de la campagne poussiéreuse. Léna monta à la chambre qui leur était réservée alors que Mathieu partait dans une autre direction. Il la rejoignit finalement, alors qu'elle allumait son ordinateur, comme tous les ans en ce jour où autrefois la mission Morrigan avait eu lieu.
Les fichiers qu'elle avait récupérés étaient bien là, portant la mention "groupes de machines HG1", mention qu'elle n'avait jamais pu comprendre, tout comme elle n'avait jamais pu ouvrir ces fichiers, que Mathieu et elle avaient décidé de garder secrets.
Pourtant, chaque année, elle essayait de nouveau de les décrypter, pour comprendre ce pour quoi Ava, Arthur et Ginny étaient morts... En vain.
- Alors? demanda Mathieu en entrant dans la pièce.
- Toujours rien, grogna Léna. Ce programme fait encore et toujours sa tête de mule.
- Hé, Léna, ce n'est pas ta faute! Arrête un peu avec ça, soupira Mathieu en se penchant pour l'embrasser. Tu n'y peux rien...
A cet instant, son téléphone se mit à sonner.
- Oui, décrocha-t-il après plusieurs secondes.
- Excellent travail, répondit la voix de Kriegs, comme toujours ceci dit. J'ai une autre mission pour vous demain.
- Quoi ? renchérit Léna. Je pensais que vous nous laissiez deux jours de répit...
- Oui, mais un imprévu est un imprévu, je suis navré.
Mathieu et Léna échangèrent un regard agacé. Ils étaient restés dans l'armée et avaient peu à peu vu le statut de Kriegs évoluer : de sergent, il était devenu sauveur, et désormais le pays se reposait entièrement sur lui... une nouvelle raison de ne pas se retourner contre lui, s'ils tenaient à le garder à l'oeil. ..
- Cela fait un mois que plusieurs banques se font dévaliser. Nous savons où les braqueurs vont frapper la prochaine fois, et vous n'êtes pas loin.
- Quelle chance, souffla Mathieu dans l'oreille de Léna.
- Je vous envoie les coordonnées et l'heure. Je veux un survivant que vous me rapporterez directement à la base. À vous de jouer.
Sur ces derniers mots, le sergent raccrocha. Mathieu était furieux :
- Ça fait quinze jours qu'on bosse comme des fous et il sait que c'est important pour nous aujourd'hui. Il exagère...
- Pourtant, on va y aller quand même. Mais ce soir, je veux qu'on se souvienne, pour Ginny.
- Pour Arthur, fit Mathieu.
- Et pour Ava, finit Léna. On n'a pas le droit d'oublier.
Cela faisait cinq ans que la mission Morrigan était achevée. Cinq ans que leurs amis avaient péri et il ne se passait pas une année sans que Mathieu et Léna ne leur dédient ce jour. Depuis la fin de l'attaque des clones, Kriegs avait pris le gouvernement des Etats-Unis en charge, et Mathieu et Léna étaient restés parmi ses soldats pour comprendre ce qui était vraiment arrivé cinq ans auparavant.
Le lendemain, le duo partit à l'aube, pour arriver aux abords d'une ville abandonnée. Ils se séparèrent, puis, comme à leur habitude, Léna se cacha pour pirater les caméras de sécurité et Mathieu se dirigea vers l'arrière du bâtiment visé.
- Mat, commença Léna, il y a quelque chose de bizarre... Quelque chose m'empêche de contrer les pare-feux du système.
- Ah, c'est que madame va devoir prendre sa retraite, plaisanta-t-il. Je me dirige vers le toit.
Après quelques minutes, Léna découvrit un gamin à l'entrée du bâtiment.
- Attends, lui cria-t-elle en se précipitant vers l'enfant, y'a un gosse !
Arrivée à sa hauteur, elle se baissa vers le petit garçon :
- Mais qu'est ce que tu fais là tout seul ? Tu sais, c'est dangereux dans les parages...
À peine finit-elle de prononcer ces mots que tout s'accéléra. Elle vit que l'enfant possédait entre ces mains un objet permettant d'alerter des gens silencieusement et à petite distance. Un déclencheur d'alerte. Sauf que ses yeux verts la clouèrent sur place. Elle connaissait ces yeux...
- Merde Léna, c'est un ... ! tenta de l'avertir Mathieu.
Un horrible sifflement retentit à son oreillette, l'obligeant à la retirer. Elle se redressa d'un coup en dégainant son fusil en voyant une personne à l'allure familière sortir du bâtiment. Pourtant c'était impossible!
- Ava?! lâcha Léna, incrédule.
Tout se bouscula dans sa tête. La jeune femme en face d'elle fronça les sourcils et baissa son arme :
- Vous connaissez mon nom?
A cet instant des bruits de pas retentirent dans le dos de Léna. Elle n'eut pas le temps de se retourner. Une douleur lancinante explosa près de sa tempe et elle perdit connaissance.
END CREDITS
Franchement, dédicace spéciale à PhoenixPotterWard pour sa perspicacité! ;)
Et merci à tous ceux qui suivent COALITION à l'heure d'aujourd'hui: Phoenix bien sûr, Karis_Dae, Lusi Rainom, LaRoseEcrivaine, BougouinAurore, Artemis70 et tous ceux et celles que je ne veux pas spoiler mais vous vous reconnaîtrez, donc MERCI du fond du cœur! Merci de croire en COALITION!
Et un petit générique de fin en attendant la saison 2...
https://youtu.be/VCrOh6pnWmc
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