Episode 19: La mission Morrigan (partie 4)
(un conseil, mettez la musique x))
Ils découvrirent très vite que les marches vibraient à chacun de leurs pas, ce qui était très peu discret. Ils étaient presque arrivés en haut de l'escalier lorsqu'un clone déboula dans la pièce, l'arme au poing. Dès qu'il les remarqua, il se mit à tirer comme un fou furieux dans leur direction. Mathieu obligea Léna à se baisser et les balles sifflèrent au dessus de sa tête sans la toucher. Arthur épaula son fusil et tira. Comme d'habitude, il atteignit sa cible et le clone s'effondra.
- Merde, gémit alors Ginny.
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Léna baissa les yeux sur son amie et son cœur se glaça. Les habits de Ginny se teintaient d'écarlate au niveau du ventre, lentement mais surement.
- Merci d'avoir descendu cette saloperie, Arthur, souffla celle-ci. Maintenant vous allez continuer sans moi. Et si d'autres clones arrivent par ici... je ferai de mon mieux pour en tuer le plus possible.
- Ginny... murmura Léna les larmes aux yeux.
La rousse était devenue l'une de ses meilleures amies, et maintenant il fallait qu'elle l'abandonne...
- Merci pour tout, Ginny, chuchota Ava.
- C'était un plaisir, ma belle. Filez, maintenant. Allez botter le cul de Falconer pour moi.
Léna essuya ses larmes, respira un bon coup et prit la main de Ginny :
- Reste en vie, on reviendra te chercher, Ginny, dit-elle avec une surprenante détermination puis monta les dernières marches de l'escalier.
Au premier étage, se trouvaient des bureaux. Léna s'apprêtait à les traverser mais Ava la retint.
- Stop, dit-elle. On enlève ces foutus plastrons d'abord.
- Quoi? s'écria Léna. Mais comment les gens de la Résistance sauront-ils que c'est nous, si on est blessés?
- Si on n'y arrive pas, eux pourront encore moins parvenir jusqu'ici. Et je te signale qu'on est étiquetés « Résistance humaine-Denver », actuellement. Si les clones avaient un doute, en voyant ça, c'est clair qu'ils tirent.
- Oui, je suis d'accord, approuva Arthur en ôtant lui aussi son plastron.
Léna échangea un regard avec Mathieu et finalement, ils enlevèrent eux aussi leur marque d'appartenance à la Résistance.
- Allez, il faut continuer d'avancer, lâcha résolument Mathieu.
Elle ne pouvait qu'admirer son courage... Elle-même se sentait prête à flancher. Ginny...
En traversant les bureaux, Léna ne put s'empêcher de remarquer à quel point leur présence était incongrue en ces lieux, tous armés de pied en cap.
Ils montèrent à l'étage suivant, Arthur toujours en tête. Mais, alors qu'ils parvenaient à un tournant, probablement le dernier avant les prochains escaliers, un clone apparut. Il les toisa avec circonspection puis ses yeux s'écarquillèrent de surprise : visiblement, il avait compris qui ils étaient réellement.
Arthur leva son fusil et s'apprêtait à presser la détente, mais le clone réagit avec une vivacité surnaturelle. Le temps sembla se figer sous les yeux de Léna lorsqu'il appuya sur la détente de sa propre arme et que trois balles vinrent frapper Arthur en pleine poitrine avant qu'il n'ait pu tirer. Le jeune homme s'effondra brusquement tandis que Mathieu dégainait son Glock pour supprimer le clone d'une balle en pleine tête.
Ava se précipita et mit un genou à terre pour prendre Arthur dans ses bras.
- Arthur, regarde-moi! Ça va aller !
Jamais Léna n'avait entendu pareil mensonge. La chemise d'Arthur était poisseuse de sang. Des larmes se mirent à couler sur ses joues. C'en était trop. Trop de mort, trop de douleur... Mathieu lui prit la main et la serra de toutes ses forces. La jeune femme sentit qu'une douleur semblable à la sienne l'accablait à présent.
Ava quant à elle, se pencha sur Arthur et l'embrassa, passionnément, comme si cela pouvait changer quelque chose au fait qu'il était en train d'agoniser. Le jeune homme finit par la repousser doucement et murmura :
- Ava, maintenant écoute-moi, parce que je n'ai pas beaucoup de temps.
L'angoisse était omniprésente dans la voix d'Ava lorsqu'elle s'écria :
- Non, arrête, ne dis pas ça, tu vas t'en sortir ! Regarde-moi, c'est tout!
- Quoiqu'il arrive, affirma Arthur, je serai toujours près de toi. Je ne t'abandonne pas. Je veux que tu le saches.
- Mais... protesta Ava, incrédule.
- C'est tellement dur... lâcha le jeune homme aux yeux verts dans un soupir moribond. J'aurais... tellement voulu... le voir. Tu sais...
Il laissa sa phrase en suspens. Son corps s'affaissa. Mathieu serra Léna dans ses bras.
Les mâchoires d'Ava s'ouvrirent sur un cri d'angoisse silencieux, et la détresse de son amie submergea Léna. Mais, contre toute attente, Ava se reprit. Délicatement, elle ferma les yeux d'Arthur, puis se releva et se tourna vers Mathieu.
- Mathieu, donne-moi les explosifs. Je tiens à envoyer personnellement tous les clones en enfer. Avec les compliments d'Arthur.
Mathieu hésita, puis finit par lui tendre ce qu'elle réclamait.
- Plus... Plus qu'un étage, indiqua Léna, sa voix mal assurée.
- Ils vont payer, ces salauds, promit Ava, les dents serrées.
Ses doigts agrippaient nerveusement les explosifs.
Le dernier étage consistait en un long couloir, avec seulement deux portes : l'une sur la droite pour la salle de réunion, et la deuxième au bout de celui-ci, qui permettait d'accéder à la passerelle reliant cette tour à celle privée de Falconer.
- Allez, Léna et Mathieu, ouvrez-moi la porte de la passerelle, dit Ava. Je m'occupe des explosifs.
Léna se précipita vers la porte imposante et abaissa le levier qui la maintenait fermée, tandis qu'Ava s'agenouillait près de la porte de la salle de réunion pour y fixer ses explosifs. Devant Léna, la porte coulissa, révélant un minuscule pont reliant les deux tours. Le vent gifla Léna au visage lorsqu'elle sortit sur la passerelle. La voix d'Ava résonna alors dans son oreillette :
- Mathieu, rejoins Léna toi aussi. Je serai mieux lorsque vous serez tous les deux sur le pont.
- Ok, dit Mathieu après un silence.
Léna tourna la tête vers Ava, toujours occupée à installer ses explosifs. À cet instant, une nouvelle sirène d'alarme se déclencha, encore plus intense que la précédente.
- Ava, il vaut mieux laisser tomber... supplia Léna dans son micro.
L'intéressée continua à s'activer comme si elle n'avait rien entendu. Et à cet instant, les portes commencèrent à se refermer. Mathieu appuya de nouveau sur le bouton d'ouverture, en vain.
- Merde, ils ont activé le protocole d'urgence, ça marche plus, on ne peut plus contrôler la porte!
- Ava, viens vite ! hurla Léna.
Ava fit la sourde oreille et plaqua ses derniers explosifs puis saisit le détonateur. Les portes étaient refermées aux trois-quarts. Léna cria de plus belle à son amie de se dépêcher, elle pouvait encore y arriver!
Mais Ava ne bougea pas. Elle tourna simplement la tête vers Léna, croisa son regard et sourit tristement. Pour Léna le temps sembla s'étirer, ralentir... Tout était suspendu au sourire d'Ava, le sourire de celle qui avait choisi de se condamner pour aller au bout de la mission...
Et les portes se refermèrent.
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