Episode 12: L'entraînement (partie 2)
Le lendemain commença le véritable entrainement. La première semaine passa dans une espèce de tourbillon de douleur et de fatigue, du moins, Léna en eut l'impression. Ce ne fut qu'à partir de la deuxième semaine que les membres de l'escouade 17 commencèrent à s'habituer. Voire plus que s'habituer pour Ginny, qui fuguait presque toutes les nuits retrouver Kyle, qui n'avait pu résister, comme prévu. A ce propos, Léna était morte d'angoisse. Et s'ils se faisaient repérer? Au moins, le professeur Altaïr avait interdit l'installation de caméras dans les chambres et les couloirs y menant. C'était déjà ça, Ginny ne s'était toujours pas faite repérer pour infraction directe au règlement.
- Bonne nouvelle, les gars! s'exclama Kyle, un beau jour, en fin d'après-midi. Cette nuit, ce sera votre première veille nocturne. Vous serez sur les remparts F.
- Et moi, je pourrais pas être ailleurs? minauda Ginny.
- Non, ma puce, désolé, répliqua Kyle en l'embrassant. En tout cas, si vous voyez un clone, tirez. On vous fournira des équipements à infrarouges pour pouvoir voir clairement malgré l'obscurité...
Léna soupira. Ce ne serait donc pas cette nuit qu'elle pourrait se reposer...
A la nuit tombée, ils prirent leurs postes sur les murailles. Ava vérifiait nerveusement le mécanisme de son fusil de précision tandis qu'Arthur tentait de lui assurer qu'elle y arriverait parfaitement et qu'elle ne raterait aucun clone. Ginny avait l'air très peu concernée et Mathieu gardait le silence. Les premières heures furent affreusement calmes. Mais aux alentours de quatre heures du matin, Ava murmura :
- J'ai quelque chose dans le viseur.
Mathieu attrapa ses jumelles tandis qu'Arthur chuchotait à Ava :
- C'est un clone. Tire.
- Attends, tu peux pas en être sûr! protesta Léna, horrifiée.
- Tu crois qu'un humain tenterait de se faire aussi discret? répliqua Arthur. Bien sur que non! Un humain essaierait d'attirer l'attention des gens aux remparts pour pouvoir rentrer dans l'enceinte...
- Il s'approche, dit Ava.
- Je ne le vois pas, se plaignit Ginny.
- Bon, j'ai compris, dit Arthur.
Léna entendit le cliquetis du fusil qu'il mettait en joue, pétrifiée.
- Merde, les gars, c'est un clone, il a une grenade! avertit Mathieu.
Arthur pressa la détente, et Ava fit de même un millième de seconde après lui. Les deux coups de feu déchirèrent le silence de le nuit.
- Vous l'avez eu, prévint finalement Mathieu.
Ils n'essuyèrent aucune autre attaque durant la nuit, et au matin, ils eurent droit à une journée de repos. En rentrant dans la chambre, Léna s'effondra sur le lit et s'endormit avant même d'avoir enlevé son blouson. Lorsqu'elle se réveilla, elle constata que c'était le début de l'après-midi. Ginny n'était plus dans la chambre, mais Ava était assise au bord de son lit, les yeux dans le vague.
- Hé, ça va pas? demanda Léna, surprise.
- Si, finit par répondre son amie. Je me dis juste qu'on était vraiment différentes, il y a pas si longtemps... Tu te souviens du tir à l'arc? J'ai l'impression que ça remonte à une autre vie...
- Moi aussi, avoua Léna. Mais à coté de ça, sans tout ce qui nous est arrivé, tu n'aurais jamais rencontré Arthur...
Ava fit une grimace soucieuse :
- Tu es jalouse, Léna?
- Non, mentit l'intéressée.
En réalité, elle en voulait un peu à Arthur de lui « voler » son amie, sa seule véritable amie avec qui elle aurait voulu davantage se confier, mais n'allait sûrement pas lui dire!
- Parce que tu es toujours ma meilleure amie, tu sais, continua Ava. Arthur n'y change rien!
- Je sais, dit Léna.
Pourtant, Arthur avait changé bien des choses, d'une manière positive, sans doute, mais elle ne parvenait pas a assumer l'importance que ce garçon avait prise dans la vie de son amie.
- Je sais bien que ça ne change rien! répéta-t-elle néanmoins.
Elle fut réveillée dans la nuit par le bruit de la porte de la chambre qui s'ouvrait.
- Ava? marmonna-t-elle, encore ensommeillée, en voyant son amie entrer dans la chambre.
- Chut! supplia cette dernière en refermant la porte.
- C'est le couvre-feu! chuchota Léna. Mais qu'est ce que tu foutais dehors? Je ne t'ai même pas entendue sortir...
- J'étais allée aux WC, indiqua Ava. Tant pis pour le couvre-feu...
- Tu n'es pas prudente, soupira Léna, désolée.
Elle ne vit pas Ava hausser les épaules car elle s'était déjà rendormie.
La nuit suivante, elle se réveilla en sursaut, suite à un cauchemar dont les détails s'estompaient dans sa mémoire. Elle ouvrit les yeux au moment où Ava se glissait hors de la chambre et fermait la porte. Léna n'entendait pas la respiration de Ginny: celle-ci avait déjà dû rejoindre Kyle.
Léna n'était pas sure de ce que faisait Ava, mais elle ne le sentait pas du tout.
Elle sortit rapidement de son lit et s'aventura dans le couloir, dans l'espoir de la retrouver et de la raisonner. Mais celui-ci était vide. Où pouvait bien être passée Ava? Elle entendit alors des pas et des voix dans le couloir et se pétrifia. Des gardes! La panique la figeait sur place. C'est alors que la porte de la chambre d'Arthur et Mathieu s'ouvrit et que ce dernier la tira à l'intérieur.
Il la plaqua contre le mur, une main sur sa bouche, la forçant à ne pas faire de bruit. Léna quant à elle, par réflexe tenta de se dégager, mais se figea vite, consciente de faire déjà trop de bruit. Une fois que les pas se firent silencieux dans le couloir, Mathieu se dégagea, gêné de leur proximité.
- Qu'est-ce que tu fais dans le couloir à cette heure? s'inquiéta-t-il gentiment.
- Je cherche Ava, dit-elle. Mais Arthur n'est pas là non plus?
- Merde, tu n'es pas au courant? murmura-t-il.
Contrairement à ce qu'il pensait, Léna fut surprise. Même dépitée d'apprendre pareille nouvelle. Sa meilleure amie ne lui avait rien dit, et pire, elle lui mentait! Elle s'assit sur le lit à coté de Mathieu, attristée. Celui-ci vint l'enlacer pour la réconforter. Étreinte qu'elle lui rendit, en enfouissant sa tête dans le creux de son épaule. Ils restèrent ainsi pendant un long moment, jusqu'à ce que Léna décide, à contrecœur, de partir. Mieux valait ne pas enfreindre trop longtemps le règlement...
Le jour suivant, il régna une certaine tension entre Ava et Léna. Cette dernière en voulait à sa meilleure amie. Affreusement. Mais Kriegs fit alors son apparition et interrompit le cours de ses pensées, déclarant de manière parfaitement abrupte:
- Léna, j'aimerais bien voir votre progression. Mettez-vous en position de combat, ici.
Elle sentit l'angoisse la dévorer de l'intérieur. Il l'avait vu,cette nuit, elle en était persuadée. Elle lança un regard affolé vers Mathieu, qui n'était pas tellement plus rassuré.
- Vous, venez combattre, dit Kriegs à un garçon deux fois plus imposant que Léna.
Ça y est, je vais mourir, pensa-t-elle.
- Allez-y.
L'homme qui se tenait face à elle, semblait être un dur à cuire. Pas moyen d'essayer de l'attendrir... Il s'élança vers elle. De justesse, elle l'esquiva et lui asséna un violent coup sur le flanc droit. Son adversaire chancela et Kriegs se crispa. Quant à ses amis, tous retenaient leur respiration.
- Allez, Max! cria quelqu'un.
Léna se retourna, et découvrit que tous ceux présents dans la salle d'entrainement s'était réunis pour voir le combat.
Cependant, elle ne fit pas long feu... Elle réussit à éviter les premiers coups, mais Max finit par changer de technique et la déstabilisa à plusieurs reprises. Finalement, la droite que lui mit Léna l'agaça, et il la bouscula avec violence. Elle perdit l'équilibre, et tomba au sol. Elle pensait que le combat allait s'arrêter mais Kriegs hocha la tête, et son adversaire se jeta sur Léna.
Elle se décala, mais pas assez vite... et Max la plaqua au sol, posa son bras sur sa gorge et commença à l'étrangler. Très vite, elle suffoqua. Il avait trop de force, et l'empêchait de bouger! En perdant connaissance, elle vit Mathieu se précipiter vers eux, et entendit l'horrible voix du sergent donner un ultime ordre.
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