Il part directement, sûr de lui. J'ai dû perdre cinq minutes à me réveiller du choc d'entendre mon prénom dans sa bouche. Ochaco a dû le lui dire, elle est rigolote, survoltée, sûre d'elle et sournoise, je dois me méfier d'elle. En attendant, il doit vraiment être confiant, faut dire qu'avec moi comme adversaire, il a de quoi l'être. Dire que j'étais comme ça avant Denki.

J'essaye de me ressaisir. Comment pourrais-je bien gagner ce concours ? Lui a l'assurance et la beauté. Moi, j'ai quoi ? À part savoir danser, je ne me trouve pas beaucoup de talent.

Je le vois au loin, au bar, discutant avec un homme. Il est bien parti pour avoir un numéro vu comment il lui touche le bras. Un énorme soupir sort de ma bouche. Au moins, quand je danse, je ne réfléchis pas.

- Oh putain, mais c'est ça !

Je regarde la piste avec émerveillement. Je vais pouvoir mettre à contribution ce cours qu'on nous avait donné. Katsuki n'avait pas voulu le faire. Moi, je me suis dit que ça me servirait peut-être un jour. Je ne m'attendais pas à cette situation. Je marche sûr de moi vers mon saint Graal, avec un énorme sourire sur la face. Je dois avoir l'air bien con. Il faut vite que je retrouve un visage sexy, comment fait-on déjà ? Bon, je verrai ça plus tard.

J'arrive enfin prêt à accomplir mon futur exploit, positif ou négatif, je n'en ai aucune idée encore. Au pire, le ridicule ne tue pas ! Une musique se lance, coup de chance, "River" de Bishop Buggs. Me voilà sur la scène avec la barre de pôle dance devant moi. Je l'attrape calmement et j'entends siffler une fille au loin, et un mec qui m'encourage. Ochaco et Katsuki ... ces deux-là me le paieront un jour et plus vite qu'ils ne le pensent. Je vois déjà des yeux se tourner sur moi, je sais que c'est ce que je veux, mais j'aurais préféré être déjà dans ma bulle avant qu'ils ne m'observent.

Bon, pas le choix, je me lance ! Je ferme les yeux, ressens vite cette chanson qui se veut passionnelle. Je me plante devant la barre et fais tomber ma chemisette théâtralement. Ensuite, je commence à tourner autour de la barre lentement et sensuellement. Après plusieurs tours, je commence à monter doucement le long de celle-ci. Je continue de tourner grâce à la rotation. Ma peau accroche bien, tant mieux, ça va faciliter mes mouvements.

Arrivé en haut, je lâche mes jambes et je fais des mouvements de marche. Je sens mes bras se contracter. J'ai vu des vidéos de mes prestations en pôle dance, une certaine sensualité brute s'en dégage, j'espère que l'on ressent la même chose en ce moment. Mes muscles sont en plein travail. Il n'y a pas que de la danse dans cette discipline, il y a aussi beaucoup d'acrobaties. C'est très impressionnant à regarder.

Après ces quelques mouvements, je raccroche mes jambes à la barre et me mets en position boule et au début du refrain, je lâche tout pour me rattraper à la dernière minute. J'entends un léger "Ouahhhh" au loin, mais je continue ma chorégraphie improvisée sans m'en soucier. J'aime danser, j'aime ce que je ressens dans ces moments-là. Je me sens le roi du monde. Quand je fais un solo, comme celui-là, je sais que j'impressionne, en tout cas, je le savais. J'avais perdu cette partie de moi et j'aime la retrouver. J'aimerais que la musique ne s'arrête jamais ! Alors, je multiplie les mouvements sensuels et les acrobaties. J'aimerais trouver un amour qui est comme la danse pour moi, un monde d'où je ne veux jamais sortir ! Et quand la musique se termine, je retourne dans le monde réel.

Ce que je vois me laisse bouche bée, plus personne ne danse, ils sont tous tournés vers moi, à m'applaudir. Certains sont même en train de me filmer. Toujours sur les fesses, je salue, récupère ma chemisette et descends du podium. Beaucoup de personnes me félicitent. Je vais au bar pour me rafraîchir, mais rapidement, hommes et femmes viennent m'aborder, mais plus pour les mêmes raisons. Beaucoup sont incroyablement sexys, mais je n'ai dans la tête que mon talentueux DJ, qu'il faut absolument que je batte, car maintenant, je sais ce que je veux. Alors le plus rapidement possible, je lance quelques sourires en coin et je joue de cette séduction enfin retrouvée.

Les trois premiers numéros me tombent dans les mains comme par magie. Les deux derniers, je vais les chercher un peu plus. J'aborde, pour la première fois depuis Denki, un homme blond qui m'a regardé longtemps et avec insistance. Il a l'air sûr de lui, limite hautain. Il cherche des compliments, j'ai horreur de ça, mais j'arrive à avoir sa carte de visite. Je n'y crois pas, un agent immobilier "Neito Monoma". Ce qui est sûr, c'est que lui, je ne vais pas le rappeler. Je vois Katsuki me faire des signes, je m'approche de lui.

- Tu fais quoi là ? T'étais pas sur le DJ ? Et s'il te plait, pas la tête blonde là-haut, je ne sais pas pourquoi, mais quand je le vois, j'ai envie de le baffer.

- Oui, mais c'est compliqué et non t'inquiète pas, moi aussi !

- Qu'est-ce qui est compliqué ?

- Bah euh ... Tu promets de ne pas te foutre de ma gueule ?

- Non

- Je m'en doutais, dis-je en soufflant. Bon, je n'ai pas vraiment le choix de te le dire quand même. J'étais tellement stressé qu'il a cru que j'étais puceau et que je venais de faire mon coming out.

Ça ne loupe pas, il se fout de ma gueule. Je le laisse rire et se calmer. Je continue mon histoire et lui explique le concours.

- Mais il me manque une personne, dis-je pour finir.

Il me regarde, reste impassible, zieute vite fait autour de lui, attrape un mec par le bras. Le regarde de haut en bas. Et lui demande :

- T'es gay ?

J'ouvre les yeux de surprise. Le mec en question aussi, mais la stature de mon ami doit le refroidir, car il répond rapidement qu'il est bi. Après ces paroles, Katsuki me le lance dans les bras et se casse. Quelle délicatesse !

- Désolé pour mon pote, dis-je. Il essaie absolument de me caser, mais laisse tomber.

Il me regarde deux secondes et sourit :

- Écoute, ton pote n'est pas le meilleur des entremetteurs, mais si tu veux, je te donne mon numéro, on se voit pendant le festival.

Il prend mon téléphone et l'enregistre, juste après, il retourne auprès de ses amis.

Bon bah, merci Katsuki ! Maintenant, il faut que je retrouve ma bouille verte. Je fais le tour de la maison, mais je ne le vois pas. Il n'est pas non plus sur scène. Je retourne dans le jardin. Notre place est prise, j'aperçois ses cheveux. Mais il est accompagné, il est plutôt proche de cette personne. J'ai clairement envie de foutre une tarte à son accompagnateur. En rentrant dans les voilages, sans aucune discrétion, je me rends compte que l'intrus est Ochaco. Je souffle de soulagement, ce qui fait rire la petite brune qui s'éclipse en disant :

- Je vous laisse, Katsuki doit m'attendre.

Izuku se retourne pour voir à qui elle parle, quand il me voit, un sourire déforme magnifiquement son visage. Qu'il est beau ! Je m'avance vers lui et dis :

- J'ai mes cinq numéros, j'ai gagné !

Je m'assieds à côté de lui. Nos jambes se touchent comme tout à l'heure. C'est dingue comme chaque contact avec lui me chamboule. Il me regarde toujours l'air heureux.

- Ah oui ?

- Oui, j'ai donc le droit de demander ce que je veux !

Son sourire enjôleur devient démoniaque, quand il me répond :

- Oui, tu peux me demander absolument tout.

Il se met à califourchon sur moi, je vois son visage s'approcher du mien et juste avant que nos lèvres se touchent, je l'arrête avec l'index. Mon cœur n'est pas prêt pour ça, il va exploser. Alors, je dis :

- Je veux un rendez-vous demain soir ! 

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Désolée pour l'attente, mais pour me faire pardonner, je poste les derniers chapitres ! Bonne lecture !