Chapitre 6

Pour commencer, tu invites les convives à te rejoindre près de la cheminée.
Vous êtes tous assis en cercle dans de confortables fauteuils, autour d'une table basse sur laquelle est disposée d'un grand Thermos de café bien chaud. Tu observes les invités du docteur. Chacun boit son café en silence, en fixant du regard le fond de sa tasse.

Allez! Il est temps de te lancer!

-Au nom de notre amitié pour le docteur Lenoir, déclares-tu, nous nous devons de démasquer le traître parmi nous.

En faculté de psychologie, tu as appris à examiner les comportements d'un groupe de personnes et à manier leurs attitudes. C'est exactement ce que tu as l'intention de mettre en pratique dès maintenant.

-Quelqu'un a peut-être remarqué quelque chose pendant la soirée? Un geste suspect, une parole équivoque ou une attitude déplacée... Le moindre détail, petit qu'il le soit, peut nous mener sur une piste.

Personne ne se bouscule pour te répondre. Décidément, ils sont encore sous le choc. Tu les as affrontés un peu trop tôt, sans doute.

Soudain, Monsieur Violet lève la main, comme s'il est à l'école.

-Quand vous parlez d'attitude déplacée, j'en connais un qui s'est laissé emporter durant le dîner.

Pas besoin d'en dire plus. Désormais, tous les invités se tournent vers Monsieur Olive. Celui-ci soulève les sourcils, ébahi par cette accusation.

-Vous me soupçonnez tous, n'est-ce pas? enchaîne-t-il. Et vous, Mademoiselle Rose? Ne vous prenez pas de haut. Vous demeurez aussi suspecte que quiconque dans cette maison!

-Vous avez raison de le souligner, réponds-tu. C'est exactement pour cela qu'on doit se remémorer chaque moment qui a précédé la mort du docteur.

-Je partage cet avis, renchérit Madame Pervenche. Disons qu'au vue de cette soirée, vous êtes effectivement hors de vous-même. Il est raisonnable qu'on vous considère suspect.

Monsieur Olive est maintenant sur la défensive, au bord de l'agressivité :

-Vous vous dites que cette confrontation que j'ai eue avec le docteur à la table m'a forcément amené à l'assassiner, c'est bien ça?

Vous voilà tous les cinq déambulant à nouveau la pagaille. Il vous faut moins de quelques minutes de conversation pour démarrer des disputes et des querelles. Décidément, Lenoir était l'ami en commun qui vous tenait tous à un fil.

Les secondes défilent jusqu'à ce que Madame Leblanc hausse la voix.

-Taissez-vous! Je ne veux plus vous entendre!

Suite à ces paroles, la tension de la salle chute. Même Monsieur Olive, acharné comme il est, se voit la fermer pour de bon.

Elle croise ton regard avant de baisser les yeux.

-Je n'arrive plus à penser. Je... je suis désolée, mais je n'ai rien à dire.

En effet, Madame Leblanc ne s'est pas encore remise de l'incident. Elle se lève du fauteuil, sur le point de quitter le salon.

-Blanche!

Monsieur Olive s'est levé à son tour. Tu n'arrives pas à y croire. Il venait de prononcer le prénom de Madame Leblanc. À cette interpellation, la femme cesse un instant de marcher pour lui faire face.

-Je te jure que je suis innocent! dit-il. Je n'aurai jamais osé faire du mal à l'homme que tu aimes.

Monsieur Olive n'a jamais été aussi ouvert qu'il soit. L'assemblée a le souffle coupé. En effet, il en pince pour elle depuis longtemps. Tous les coups d'œil furtifs qu'il lançait régulièrement à sa direction ont désormais un sens. Il est fou amoureux d'elle. Ses agissements déplacés n'étaient que le fruit d'un chagrin d'amour.

Visiblement, cette discussion s'est échappée de ton contrôle. Impossible pour toi de continuer de cette façon. De plus, cet interrogatoire en groupe ne fait que paralyser les langues. Les suspects ne se livreront pas facilement dans ces condition.

Tu envisages alors la solution de départ : Partir à la recherche d'indices dans la maison.

*Va au 7.

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