Clotilde, Apollinaire


L'anémone et l'ancolie

Ont poussé dans le jardin

Où dort la mélancolie

Entre l'amour et le dédain

Il y vient aussi nos ombres

Que la nuit dissipera

Le soleil qui les rend sombres

Avec elles disparaîtra

Les déités des eaux vives

Laissent couler leurs cheveux

Passe il faut que tu poursuives

Cette belle ombre que tu veux

Voici ma réécriture

Éclat et vivacité

Entre troubles et folie

Seules et confiantes ont poussé

L'anémone et l'ancolie

Dans le jardin nymphéal

Nos ombres avec constance

Tâtonnent dans les étoiles

Fortes de persévérance

Versent les fées aériennes

En mon âme l'inquiétude

Mais ton ombre après la sienne

Courra cherchant la quiétude

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