VI. l'avertissement
"C'est une blague ?! C'est pas possible !" Cria Vargas en faisant les cents pas, sous le regard de ses amies assises sur les marches d'escaliers. Hedwige, quant à elle, fixait le sol, le visage livide.
"Oh cette fois, tu ne vas pas dire que c'est le vent ?! Dit Pauline avec un sourire ironique.
- Non, mais quelqu'un se joue de nous c'est clair !
- Ou bien l'esp... Commença Karin.
- Dis encore une fois "esprit"et je...
- Esprit ! Rajouta Pauline avec un grand sourire.
- Je vais vous faire bouffer le sol et le chat avec.
- Non, pas le chat ! Il a déjà assez souffert comme ça !" S'exclama Hedwige, les yeux larmoyants.
Solène et Marie câlinèrent l'auburn, qui était encore choquée par ce qu'elle venait de voir un quart d'heure auparavant, sous le regard désolé d'Avril. La brune caramélisée et la blonde se tournèrent vers le garçon et l'applaudirent de façon ironique. Ce à quoi il répondit en roulant des yeux.
"Pourquoi lui avoir fait subir de telles horreur...? Continua la fille aux yeux hétérochromes.
- Pour nous provoquer, tien ! Répondit le garçon.
- Je pense que c'est pire que ça..." Dit Karin dans sa réflexion.
Le groupe se tourna vers la brune au bandana noué, l'incitant à continuer son hypothèse.
"C'est un avertissement...
- Quoi ? Demanda Marie dans l'incompréhension.
- Un avertissement... À la celte pour être précise...
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Explique toi, Karin. Insista Avril.
- Comme tu sais, Avril, je m'intéresse de loin à tout ce qui est ésotérisme à cause de la loi du triple retour* et que je n'ai pas envie que ça me retombe dessus, comme actuellement... Et bien, ça ne m'empêche pas d'aller lire des livres sur ce sujet, notamment en ce qui concerne la magie celte et nordique... J'avais lu, dans l'un d'entre eux, les significations des bons et mauvais présages...
- Et c'est quel genre ? Demanda Marie inquiète.
- Pas bon... Pas bon du tout... On risque de ne jamais sortir vivant si on est pas prudent..."
Tous le monde dans le hall devint blème. Difficile d'avaler la pillule en sachant que, peut-être, ils n'allaient pas sortir vivants de cette expérience. Mais Karin reprit.
"Mais ne vous inquiétez pas, peut-être que Vargui a raison, quelqu'un a peut-être appris qu'on allait ici et qu'il s'amuse à nous faire une mauvaise blague...
- C'est impossible, j'en ai parlé à personne, mis à part vous...
- De plus, il faut vraiment être un monstre pour faire une chose pareille à un minou... Dit doucement et sombrement Hedwige.
- T'en fais pas Hed', on l'enterrera de façon honorable quand on sortira... Enfin si on sort... Dit Solène.
- Ouais ! Et c'est Vargas qui portera le cadavre ! Renchérit Pauline.
- Ah non ! Pas question ! Protesta le jeune homme.
- Tu n'as qu'un job... Rien qu'un. Rétorqua Solène avec une expression blasé. Vargas soupira d'exaspération en réponse.
- On devrait aller voir dans ce qui semble être le bureau. Peut être qu'il y a des indices... Hedwige, si tu veux tu peux rester aux escaliers... Dit Avril.
- Non, non, je vais venir..."
L'auburn prit les devants et entra dans le bureau, en prenant soin d'enjamber le cadavre et la flaque de sang dans lequel il gisait, suivit du reste du groupe, caméra toujours active.
Un grand bureau en chêne et orné de moulures était devant un fauteuil en cuir chapitolé. Deux grandes fenêtre étaient séparées par un pant de mur tapissé d'un papier peint antique rouge, auquel était accroché le portrait vandalisé avec du sang. Il y avait également un vieu secrétaire sur le côté gauche de la pièce, entre deux bibliothèques. Sur le côté droit, une vitrine entreposait des curiosités, des objets de collection... Enfin, une cheminée accolait l'armoire de collectionneur.
Le groupe s'enfonça dans le lieu, en regardant aux alentours et se dispersèrent. Marie regardait le portrait au mur. Il représentait un homme à l'expression strict et sec. Il avait des cheveux noirs plaqués en arrière et des yeux chocolats qui pouvaient percer l'âme de la personne qui regardait le tableau. Il portait un costume noir et un foulard brun noué au col de sa chemise blanche, et il tenait un verre de vin rouge.
Solène remarqua la léthargie de Marie face au portrait de cet homme à l'air méprisant. Elle se mit à côté de son amie.
"Quelque chose ne va pas avec le portrait, Marie ? Demanda-t-elle.
- Je ne sais pas... Quelques chose me perturbe dans son regard...
- C'est à dire ?
- J'ai l'impression qu'il me regarde... Mais c'est pas un regard très rassurant...
- Ah ! Bah ça veut dire qu'il est très bien fait alors ! Dit Karin, alors qu'elle tentait d'ouvrir le secrétaire.
- Je suppose... Enfin bref... Regardons sur le bureau..." Dit Marie en changeant de sujet.
Elles se mirent alors à inspecter la table de travail qui était jonchée de manuscrits. La brune aux reflets blonds ouvrit les tiroirs, mais ne trouva que de vieilles lettres. Cependant, l'une d'entre elle attira son attention. C'était une page arrachée, provenant probablement d'un journal intime.
"Hey, regardez ce que j'ai trouvé ! Ça date du 9 septembre 1912. Prévint Solène.
- Tu peux nous la lire, s'il-te-plaît ?" Demanda Hedwige.
Elle se racla la gorge et commença à lire. Avril s'approcha et filma la lettre, enregistrant par la même occasion la lecture de la fille à lunettes.
"9 septembre 1912: Cher journal...
- Personnes ne me comprends ! Cria karin, se donnant l'air dramatique en mettant le dos de sa main sur son front.
- Hier j'ai vu un chandelier, et il manquait des bougies, MA VIE EST UN DÉSASTRE !" Renchérit Pauline, agissant comme son acolyte de la bêtise.
Solène les regarda avec une expression blasé et remonta ses lunettes pour continuer à lire.
Cher journal, me voilà maintenant seul... Cette garce a emmené Coralie avec elle. Ma fille ! Ma seule raison de vivre ! La seule chose qui me permettait de ne pas sombrer dans la folie... Tout est fini ! Si seulement ce bon à rien n'avait jamais existé, rien ne serait arrivé ! C'est la dernière fois que j'écris dans ce journal, adieux...
Armand de Cotonnier.
Il eut un silence pesant dans la pièce. Cette page arraché, aux allures de lettres d'adieu, était bien descriptive sur les raisons du suicide. Cependant, cela restait vague et étrange.
"Et bah... Il a pas supporté qu'on le quitte ce Armand. Dit Pauline.
- Les femmes sont des salopes... C'est pour ça que je les hais. Dit Vargas sombrement.
- Dans ce cas, tu es gay ! Désolé, mais tu m'as tendu la perche ! Plaisanta la brune caramélisées.
- Arrêtez de vous lancer des vacheries, vous deux." Dit Avril, visiblement agacée.
Karin et Vargas se turent et boudèrent chacun de leur côté.
"Il y a quelque chose qui cloche... On nous dit pas tout... Il y a quand même une raison pour qu'elle parte avec sa fille... Dit Hedwige.
- Ce qui est sûr, c'est qu'elle avait un amant. Dit Pauline, le dos contre le mur et les bras croisés.
- Hum... Ce n'est pas clair... Et puis où est le journal en question ? Il n'a pas pu s'envoler ! Dit Solène.
- Peut-être pour ne pas qu'on sache ce qu'il s'est passé. Répondit la blonde.
- Je ne sais pas... Mais une chose est sûre... C'est qu'on est dans un gros pétrin..." Dit Karin.
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*La loi du triple retour : c'est une loi dans l'art ésotérique. Cette loi prévoit que chacun des actes de la personne qui les a fait lui reviendra trois fois. C'est une forme de karma : tout ce que vous ferez aura obligatoirement un impact sur votre avenir, en bien ou en mal.
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