IV. le Ouija
La musique "Désolé pour hier soir" de Tryo était diffusée du téléphone de Karin et résonnait dans la salle à manger pendant que le groupe disposait des bougies un peu partout dans la pièce. Le plateau de Ouija, préparé avec soin par Avril, était posé sur la longue table avec sa "goutte" déjà prête à l'emploie et un petit sac en coton de couleur crème rempli de clous et de sel.
Le sel a des vertus non seulement culinaire, mais aussi ésotérique. En effet il est utilisé pour les rituels et, comme moyen pour repousser les esprits vengeurs et les démons, selon les dires d'Avril.
Marie, en allumant les bougies, observait le plateau pas très sereine. Elle connaissait bien ce genre d'expérience... Tout du moins, en entendant des témoignages venant de sa mère qui avait des facultés de médiumnité. En générale cela se passait bien... Mais il y avait des exceptions: des malaises, des possessions, voir pire... Évidemment cela arrivait rarement, mais tout peut arriver dans ce genre de situation.
"Ca va, Marie ? Tu as l'air dans les nuages. Dit Solène interloquée par l'immobilité de La fille aux cheveux indomptable.
- Oui, ça va t'en fais pas..." Répondit Marie avec un petit sourire en continuant d'allumer les bâtons de cire méchés.
La brune aux reflets blond et à lunette n'avait pas l'air convaincu, mais elle ne posa plus de question. Après tout, Marie était connue pour son honnêteté, alors pourquoi en douter ?
Après une préparation scrupuleuse de la pièce et un casse-croute bien mérité, tout était enfin prêt. Il ne restait plus qu'à attendre l'heure idéale pour commencer l'expérience paranormale.
22h30, la nuit tombait sur le manoir au sanglier. La pleine lune était haut dans le ciel étoilé qui commençait doucement à se couvrir de nuages noirs. Tout était calme, le silence du soir avait pris place.
Dans la résidence, tout était sombre, à l'exception de la salle à manger illuminée de chandelles incandescentes, ce qui donnait une atmosphère lugubre. Les sept amis étaient maintenant autours du plateau avec une expression nerveuse sur leurs visages. Avril ralluma sa caméra et inspira un coup.
"Bon... Il est temps de s'y mettre... Avant de commencer, je voudrais qu'il y ait le silence absolu et que vous ne pensiez à rien... On ne sait pas à quoi s'attendre, donc à titre de sécurité suivez bien ces consignes... Quand vous êtes prêts, mettez votre doigt sur la goutte en bois..."
Tous hochèrent la tête. La présidente du club d'ésotérisme fût la première à mettre son index sur le morceau de bois. Au fur et à mesure, les participants s'exécutèrent, tout en fixant le plateau et en ayant une légère appréhension. La jeune fille aux cheveux rouge et aux pointes rousse prit la parole.
"Esprit... Es-tu présent... ?"
La goutte ne bougea point. Cependant un bruit sourd se fit entendre faisant sursauter le groupe. Les amis se regardèrent perplexes, se disant que cela devait être le vent qui a fais tomber quelque chose. La jeune fille se reconcentra et reposa la question.
"Esprit... Es-tu présent...?
Il ne se passa rien. Soudain, la goutte en bois se mit enfin bouger pour aller sur le "oui" en manuscrit blanc. Un silence pesant se fit sentir. Avril continua de poser des questions.
"Êtes-vous la personne qui s'est suicidée dans le grenier ?"
La goutte se déplaça.
Non
Elle fronça les sourcils, mais poursuit son interrogatoire.
"Combien êtiez-vous dans ce lieu ?"
4
"Aviez-vous des domestiques ?"
Oui
"Pourquoi sont-ils partis ?"
La goutte se déplaça à grande vitesse de lettres, formant un seul mot.
Danger
Le groupe commençait à ne pas être tranquille quant au mot que l'esprit avait épelé. Un courant d'air les fit frissonner et faisant éteindre quelques bougies au passage . Ce n'était que le vent... Rien que le vent...
"Que voulez-vous dire ?"
Un autre mot fût épelé.
Partez
"Pourquoi ? Que s'est-il s'est passé dans ce manoir ?"
La goutte se déplaça pour se mettre sur "good bye". L'esprit était parti sans répondre, Avril n'avait pas finit de poser ses questions. Les amis se regardèrent avec incompréhension et n'étaient pas rassurés par les mots employés par l'entité. La meneuse de l'expérience enleva son index, suivit des autres participants. Tous affichaient une expression d'inquiétude. Hedwige fût la première à s'exprimer.
"A...Avril Je ne suis plus vraiment rassurer là
- Je pense à la même chose que Hed'... On devrait s'en aller... Renchéris Solène.
- Moi j'y crois pas. Ca crève les yeux qu'il y a un truc pas net dans ce jeu ! Je suis sûr c'est à cause de la transpiration de nos doigts que ce truc en bois a bougé ! Dit Vargas en restant rationnel.
- Tu y crois peut-être pas, mais ça fait flipper quand même ! Cria Karin.
- Calmez-vous... L'expérience est terminée, tout va bien... Maintenant, on va éteindre toute les bougies et sortir d'ici..." Rassura Avril tout en allumant sa lampe de poche.
Ils se mirent à atteindre les chandelles après avoir récupérés leur sac à dos. Une fois dans le noir complet, le groupe se dirigea vers les portes du manoir qui étaient... closes ? Pauline tenta de les ouvrir, mais il semblerait que ce soit fermé à clé. Ils se regardèrent, se posant des questions.
"Tu avais fermé les portes, Avril ? Demanda Marie.
- Bien sûr que non... A moins que j'ai oublié ou pas fais attention... Mais vous en faites pas, j'ai la clé dans mon sac..." Répondit-elle en confiant sa lampe de poche à Vargas.
Elle se mit à chercher la clé d'argent dans son sac en jean sous le regard de ses amis. Cependant, elle ne sentit pas le métal de l'objet. Elle chercha alors dans une autre poche, puis dans une deuxième, et pour finir, elle vida son sac. Mais en vain, la clé n'était nulle part.
Avril se releva en se mordant la lèvre inférieure et regarda ses amis d'un air désolé.
"V...vous allez rire, mais j...Je crois que j'ai perdu la clé"
A l'entente de cette annonce, les six amis de la rouge écarquillèrent les yeux.
"QUOI ?! TU RIGOLES J'ESPERE ?! S'exclama Hedwige.
- Mais peut-être que j'ai dû la faire tomber quelque part, dans la salle à manger j'imagine, on devrait retourner sur nos pas ! Venez !"
Ils repartirent alors vers la pièce où ils avaient fais l'expérience psychique et commencèrent à ratisser le sol, le moindre recoin, voir sous le vaisselier. Mais rien, pas la moindre trace de cette clé d'argent aux arabesques. Un silence glaciale engloba la pièce.
"J...Je rêve ou... On est bien enfermé ?! Demanda Karin qui commençait à avoir une crise asthme.
- J...Je suis dans le regret de t'annoncer que l'on est bel et bien enfermés" Répondit Avril en essayant d'être calme.
A présent, c'était au tour d'Hedwige d'hyperventiler. Solène était devenue pâle et s'assit pour calmer ses jambes tremblante en essayant de se remettre de la nouvelle. Marie semblait calme, bien qu'elle était tout aussi effrayée que les autres, et tentait de calmer la crise d'angoisse de l'auburn. Pauline aussi était calme... Trop calme. Ce qui inquiétait Vargas, le plus rationnel jusqu'à présent.
"Euh... Ca va, Pauline ?"
Il ne reçut aucune réponses. A la place, il la vit se déplacer vers un des guéridons, prit le vase et le jeta sur Avril, qu'elle esquiva. Le garçon, sous le choque, n'osait plus bouger sous peine d'avoir une poterie sur le visage. La blonde se mit à poursuivre à travers la pièce la pauvre Avril qui craignait pour sa vie.
"ARRÊTE DE T'ECHAPPER ! JE T'AVAIS PREVENU, MERDE !
- JE SUIS VRAIMENT DESOLEE !!!"
Alors que la course poursuite continuait, la fille aux cheveux rouges, en passant devant Solène, la prit et se servit d'elle comme un bouclier humain.
"SOLENE ! PROTEGE MOI !"
Ce à quoi elle répondit.
"Tu te débrouilles. C'est ton problème.
- Tu as entendu ! Maintenant, lâche-la que je te refasse le portrais ! Dit Pauline, en prenant un guéridon à défaut d'avoir casser tout les vases fleuris en porcelaine.
- Je t'en supplie, Pauli ! C'est pas moi ! On va trouver une solution !" Se défendit Avril en évitant de justesse la petite table tenue par la blonde.
Vargas en avait plus qu'assez des "jérémiades" de ses amies. Il sortit de la pièce pour se mettre devant les grandes portes d'entrées. Il arma sa jambe droite et donna un violent coup de pied, dans l'espoir de défoncer les portes. Il essaya pas une, pas deux, pas trois... Mais quatre fois. Il pensait que sa force serait suffisante pour débloquer l'entrée, mais rien y faisait. Les portes étaient bien trop épaisse.
Le garçon grogna de frustration et retourna dans la salle à manger où étaient rassemblées ses amies. La pièce était dans sans dessus-dessous et le vacarme résonnait . Il prit une inspiration et cria :
"CA SUFFIT ! FERMEZ LA ET POSEZ TOUT CE QUI EST POTENTIELLEMENT DANGEREUX !"
Le vacarme cessa immédiatement et les filles regardèrent le Noireau. Pauline, contre tout attente, elle lâcha le guéridon. Le jeune homme continua:
"Ecoutez, certes on est coincés, certes c'est à cause de cette grosse andouille ! Mais c'est pas en pleurant ou en balançant des trucs que ça va nous faire sortir ! Et puis..."
Vargas s'interrompit, sous l'incompréhension des autres membres du groupe. Des légers coups réguliers se faisaient entendre, cela venaient du hall. Pris de curiosité, le groupe se dirigea vers l'espace d'accueil. Mais il n'y avait rien, cependant on pouvait encore entendre les tapements, un peu comme des pas.
Si ce n'était pas dans le hall, d'où venaient ces bruits régulier ?...
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