I. Le Manoir au Sanglier
C'était Aujourd'hui, le jour tant attendu par Avril était enfin arrivé. Contre toute attente, personne n'avait décliné au dernier moment, bien que cela aurait été compréhensif. Après tout, n'importe quoi peut arriver dans ce genre d'expérience.
La jeune fille aux yeux brun nuancé de vert avait tout bien organisé. Tout d'abord, deux personnes vont aller chercher les cinq autres amis avec leur voiture. Ensuite, les deux véhicules vont se rejoindre au point de rendez vous qui se situe sur la place de la ville où le manoir a été construis. Par la suite, ils iront à pied jusqu'à la résidence qui se trouve à une centaine de mètres de la ville et feront des repérages qui inclura également un pique-nique. Pour le retour, tout le monde passera la nuit chez Avril car il était fort probable qu'ils n'allaient revenir que tard le soir.
Tout avait été calculé jusqu'au moindre détail pour que tous reviennent en sécurité.
Avril était dans le salon, vérifiant que rien ne manquait pour cette "expédition": des sandwichs, deux bouteilles d'eau, le plateau de Ouija, des bougies, une lampe torche, des piles de rechange, une veste, le sel, les clés de voiture, son téléphone portable et une caméra.
Voyant que tout était là, elle eut un sourire satisfait et mit le tout dans un grand sac. Elle envoya par la suite un message sur le serveur Discord pour savoir si ses amis étaient prêt. La première qui répondit était Pauline, la deuxième conductrice pour cette "sortie".
J'AIME-LES-PATATOES : Je suis prête, je suis sur le point d'aller chercher Solène et Hedwige.
Avril/Améthyste : Okay, je m'occupe de prendre Karin, Marie et Vargas. Au fait, fais attention de ne pas rouler trop vite, elles peuvent être malade.
J'AIME-LES-PATATOES : Moi ? Rouler vite ? Je ne vois pas de quoi tu parles ? Nan je plaisante ! Je ferais gaffe.
Avril/Améthyste : D'accord, on se rejoint au point de rendez-vous, à tout à l'heure.
J'AIME-LES-PATATOES : A toute.
Avril mit son sac sur son épaule droite et sortit de son appartement en prenant soin de le fermer à clé. Elle sortit de l'immeuble pour se diriger vers sa 206 grise foncée. Elle monta dans le véhicule, mit sa ceinture et démarra la voiture en tournant la clé sur le contact. Le moteur se mit à ronronner, les rétroviseurs étaient bien réglés, la température était adéquate. Elle était prête à partir. La voiture quitta sa place de parking et se mit en route vers l'habitation de Marie, qui se situe sur un boulevard, non loin du centre ville.
Au bout d'une vingtaine de minutes, Avril arriva en face de la maison de Marie. Cette dernière, avec son éternelle chemise rouge à carreaux, en voyant la voiture grise, sortit de chez elle avec son sac noir et accouru vers le véhicule.
"Salut Avril !
- Salut Marie, tu veux aller à l'avant ou l'arrière ?
- Je vais aller à l'arrière, je pense que ça va être plus simple pour que les autres s'installent.
- Pas de problèmes, tu peux mettre ton sac dans le coffre pendant que je rabats le siège avant." Avait-elle dit en souriant.
Après que Marie ait mis son sac dans le coffre et qu'elle se soit installée ainsi qu'attachée, Avril redémarra la voiture. Elle se mit en route, vers l'habitation de Karin qui se situe en pleine campagne, soit une trentaine de minute de route.
Durant le trajet, elles discutèrent joyeusement et calmement de la journée et soirée qu'elles vont passer.
"J'espère que tout se passera bien au manoir... Je veux dire, tu as déjà fais ce genre de chose auparavant ? demanda calmement Marie.
- Bien sûre, par contre c'était il y a très longtemps et j'étais avec deux personnes, mais ne t'inquiète pas, tout s'était bien déroulé et puis il y a une préparation avant de se lancer dans ce genre d'expérience.
- Je vois, oui. Après tout, il faut prendre ses précautions.
- C'est pour ça que l'on va faire des repérages en plein jour, ça nous permettra à nous habituer au lieu et de rassurer les plus nerveux.
- C'est une bonne initiative." Dit la jeune fille au cheveux indomptables.
Arrivées dans la petite ville de campagne, Avril et Marie s'arrêtèrent devant la maison de Karin. La présidente du club d'ésotérisme sortit de la voiture et se mit devant le porche. Elle n'eut pas le temps d'appuyer sur la sonnette que la porte s'ouvrit sur la brune aux mèches caramel dont la tenu ressemblait à une affiche très célèbre des féministes pendant les années quarante. A côté d'elle, se tenait un grand sac bleu ciel qui contenait ses affaires de nuit, et sur son dos un autre sac où son pique-nique était enfermé.
"Je suis prête pour l'aventure ! dit Karin en faisant un signe de "garde à vous" militaire.
- Je vois ça, tu as vraiment besoin de tout ça ?
- Bien sur, on sait jamais.
- Ca ne serait pas parce que tu sors pas beaucoup ? Enfin... Monte, nous ne devons pas nous faire attendre !"
Karin prit son sac et sortit tout en fermant la porte. Elle mit par la suite ses sacs dans le coffre et monta dans la voiture de façon maladroite pour s'assoir à côté de Marie. La fille aux cheveux rouge remit le moteur et prit la route pour aller jusqu'à la ville de Vargas, qui était à trente minutes de celle de Karin.
Pendant ce temps, du côté de Pauline, elle était passée prendre Hedwige et Solène. Elles sont à présent en route vers le point de rendez-vous. "Highway to Hell" de AC DC et "I love Rock n'Roll" de Joan Jette and the blackheart résonnaient dans la voiture, en plus du chant synchronisé de la blonde avec la musique. Quant à Hedwige, elle essayait tant bien que mal de ne pas rendre son petit déjeuner qu'elle avait encore dans son estomac. Ce qui inquiétait beaucoup Solène qui, elle, avait pris un médicament pour le mal de transport.
"Euh... Hed' ? Tu es sûre que tu ne veux pas prendre un de mes cachets ? Demanda la brune aux reflets blonds voyant Hedwige devenir de plus en plus livide.
- Non, non ça va... Pauline tu ne peux pas ralentir s'il te plaît ?...
- Je peux, mais ça n'enlèvera pas les virages et les bosses. D'ailleurs n'oublies pas ce que j'ai dis avant de démarrer : La première qui dégueule dans ma voiture, elle nettoie et si c'est sur le sol, je lui fais lécher " Répondit la conductrice tout en ralentissant.
Il était clair que l'estomac de l'auburn n'allait pas tenir longtemps, en vue de ses hauts le coeur. Et cela, Solène l'avait bien remarqué et s'empressa de prévenir Pauline.
"Pauline, je crois que tu devrais t'arrêt... !"
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que la pauvre Hedwige rendit son petit déjeuner, qui était mélangé à de la bile gastrique, sur la moquette de la voiture. La jeune fille aux yeux hétérochrome se redressa doucement, honteuse. Pauline, quant à elle, avait une expression blasée et ouvrit la vitre pour aérer le véhicule.
"Trop tard, je suppose ?
- Je suis désolé, Pauline... Je nettoierai une fois arrivé..."
Solène fouilla dans son sac qui était à côté d'elle pour en sortir un mouchoir et le tendit à Hedwige qui le prit volontiers en la remerciant du regard.
"Je sens que la route va être longue..." Dit la blonde aux yeux bruns nuancés de bleu.
Dans la voiture d'Avril, Vargas était maintenant en compagnie des trois filles. Cependant, la joie ne se lisait pas sur son visage, la contrariété était davantage présent. Avril, l'ayant remarqué, tentait tant bien que mal de donner le sourire au garçon au cheveux ébènes.
"Oh aller Vargui, lâches nous un bon sourire comme tu sais les faire !"
Il se tourna vers elle avec une expression indifférente et prit la parole.
"Franchement, tu crois que j'ai envi de sourire après que tu m'ais obligé à venir dans un de tes coups foireux ?
- Ca va, ce n'est pas comme si je t'avais obligé à venir avec nous.
- Tu te fous de moi ? Ce n'est pas toi qui m'a fais chanter avec la photo peut-être ?
- Ce n'est pas faux."
Il y eut un moment de silence gênant. Jusqu'à ce que Marie intervienne.
"Et si nous mettions un peu de musique pour réchauffer l'ambiance ? J'en ai une si vous voulez !
- Je te laisse l'honneur, soeurette !" Renchérit Karin.
La brune aux nuances rousses se mit à chercher une playlist sur son téléphone et la mit en route. La chanson "Nillili Mambo" de Block-Buster résonna dans la voiture en plus des voix d'Avril, Marie et Karin. Au grand damne de Vargas qui détestait la Pop coréenne.
Au bout d'une heure de trajet, la 206 de la jeune fille aux pointes rousses arriva sur la place de la ville qui était le point de rendez-vous convenu. Elle se gara à côté du véhicule de Pauline qui était déjà arrivée depuis un quart d'heure. Tout le monde descendit de la voiture et se dirigea vers le reste du groupe qui était assis sur le rebord d'une fontaine. D'emblé, Marie remarqua que le teint d'Hedwige, habituellement lumineux, était livide.
"Qu'est-ce qui t'es arrivé, Moi ?... Tu es toute blanche...
- Disons qu'il y a eu un accident dans ma voiture." Admet Pauline.
Tous, sauf Pauline, eurent une expression dégoutée sur leur visage en devinant ce qu'il s'était passé durant le trajet. Avril relativisa la situation.
"Au moins, elle va mieux, c'est déjà pas mal... Bien, maintenant mettons nous en route !"
Ils hochèrent la tête et se mettent en chemin vers le manoir, sac de pique-nique sur le dos et discutant joyeusement. La route de campagne qui menait à la résidence était très calme et longeait un canal où des canards nageaient tranquillement. Parfois, ils se baladaient sur le chemin de bitume, mais ils se faisaient très vite poursuivre par Pauline qui était une amoureuse de ces anatidés, ce qui faisait bien rire ses amis. Quelques instants plus tard, le groupe arriva devant les grandes grilles en fer forgé. Mais très vite, ils remarquèrent qu'elles étaient enchaînées et verrouillées d'un cadenas couvert de rouille. Ce qui contraria énormément la fille aux cheveux rouges.
"Et merde...
- Bon... On entre comment maintenant ? Dit la blonde au t-shirt "Deadpool" et à la veste en cuire.
- Il y a forcément une clé quelque part... Renchérit Karin qui commençait à chercher dans les buissons qui poussaient le long du mur.
- Mais bien sûr ! C'est évident, on cache une clé dans des buissons ! Dit Vargas, sarcastiquement.
- Tu as une autre solution peut-être ? " Répondit la brune caramélisée.
Pendant que Karin et Vargas se chamaillaient comme toujours, Solène observait les alentours à la recherche d'un moyen de grimper jusqu'en haut du mur. Mais elle trouva mieux qu'escalader. En effet, une brèche avait été faite dans le mur cachée derrière des lierres. Elle était suffisamment grande pour que tout le monde puissent passer sans problème. Elle se dirigea alors vers ses amis.
"Arrêtez de vous quereller tout les deux. J'ai trouvé un moyen de passer, suivez-moi."
Les six amis suivirent la bronzée qui montra par la suite le trou dans le mur.
"Bien joué, Soso !" Félicita Avril "Maintenant passons !"
Tout le monde passèrent dans la brèche tel des commandos. Une fois cela fait, ils s'enfoncèrent un peu plus dans les lieux. Le parc qui entourait le manoir était immense et on pouvait voir que personne ne l'avait plus entretenu depuis des années. L'herbe arrivait jusqu'aux genoux des sept amis qui observaient chaque aspect du grands espace vert où la nature avait pris peu à peu ses droits.
Leurs regards se posèrent par la suite sur le manoir. La façade semblait en bon état, bien que quelques fissures se tenaient ici et là, mais cela ne les étonnèrent pas venant d'un bâtiment qui avait vécu les deux guerres qui sont ancrées dans l'histoire.
"Et bien ! Les propriétaires devaient être pleins aux as... S'exclama le seul garçon de la bande.
- Vargas ! Un peu de respect, enfin... Bon séparons nous pour ratisser la zone." Ordonna Avril.
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