Saison 5 - Épisode 12 : Le passé de Chloé
C'était le cœur lourd qu'Iridessa rejoint la maison de Chloé. Elle avait du attendre une bonne dizaine de minute avant de se décider à frapper sur la porte boisée.
— Oh, Iridessa, rentre, je t'en prie, répondit Chloé d'une étincelle dans ses yeux.
Un feu ronflait dans la cheminée pendant que l'ombre des flammes dansait sur les murs. Chloé plongea dans un lit à baldaquin tandis qu'Iridessa se tenait droite comme une pancarte.
— Tu es venue jouer un peu ? gloussa Chloé.
— Euh, justement... je... je voulais qu'on parle d'un truc vraiment important, en fait.
— Je t'écoute.
Iridessa n'arrivait pas à parler. Au bout d'un instant elle prit son mal à la racine et ouvrit la bouche :
— Réponds-moi honnêtement... dit-elle en prenant une grande bouffée d'air avant de redémarrer. Est-ce que c'est toi qui m'as évanoui pendant l'attaque des Chardons Sauvages ?
Le teint autrefois mât de Chloé prit une couleur cramoisie.
— M-mais qu'est-ce qui te fait dire ça, voyons ?
— Tu es une masochiste, Chloé ! Tu aurais très bien pu lancer de la poussière de fée sur les plantes afin qu'elles m'endorment... et après ça...
— Tu es en train de me traiter de folle, là ?! bondit Chloé alors que ses lèvres tremblaient.
— Oui, répondit sèchement Iridessa sans détourner le regard autre part que dans ses yeux. Tu m'as torturé, tu m'as criblé de coups... et tu m'as fait croire que c'était des Chardons Sauvages...
Chloé prit une teinte étrange avant de rire d'un ton froid et glacial qui stoppa l'élan courroucé d'Iridessa :
— Oh, non, dit Chloé d'un ton déçu, ne me dis pas que Rosélia t'as montée la tête contre moi ?
— Elle m'a juste dit la vérité, tout simplement... d'ailleurs, en parlant de vérité, pourquoi tu as été exclu du poste de Fée des Jardins pendant un moment ?
Chloé, le teint livide, ouvrait sa bouche sans pour autant réussir à sortir un mot, comme si on venait de lui exploser les cordes vocales.
— M-mais tu n'avais pas dit que ça ne t'intéressait pas de savoir ? balbutia-t-elle, le visage écarlate.
— J'ai changé d'avis, figure-toi ! Dis-moi, Chloé. JE VEUX SAVOIR !
Au plus profond de son for intérieur, Iridessa tremblait de peur, elle ne savait pas dans quoi elle s'embarquait en rugissant autant face à Chloé.
— Qu'est-ce que ça pourrait bien changer dans notre couple, après tout...
— DIS-MOI !
Chloé sentait bien qu'elle ne possédait plus le dessus, elle se laissa tomber sur une chaise face à Iridessa puis commença :
— Il y a très longtemps, j'avais appris à utiliser la Poussière de Fée pour faire pousser les plantes plus rapidement. C'était incroyable, avant moi, personne n'avait réussi un tel exploit. La Reine Clarion m'avait même assigné comme cheftaine des Fées des Jardins pour une période d'essai et... on va dire que j'en ai profité pour... pour...
— Pourquoi, bondit Iridessa en mettant sa face colorée contre celle de cette dernière.
— J'ai un peu... comment dire... a-abusé de mon pouvoir...
— Je ne comprends pas...
Chloé se leva et partit en direction de l'une de ses pièces farfelues, elle en revint quelques minutes plus tard avec des menottes en bois entre les doigts et un fouet. La gorge d'Iridessa se resserra à sa vue, elle ne voulait même pas réfléchir.
— Vois-tu... j'ai utilisé le pouvoir d'une plante capable d'endormir des jeunes filles et ensuite je les ai traîné jusqu'ici.
— Mais pourquoi tu fais ça !!!? C'est grave ce que tu as fait, Chloé... on appelle ça un viol !
Chloé semblait tourmentée, ses mains cachaient son visage qui rougissait à mesure qu'Iridessa haussait le ton sur elle. Elle sanglotait comme un animal blessé.
— Tu crois que j'avais le choix ?! Non, c'était trop dur... lorsque j'ai avoué à toutes les Fées des Jardins que j'étais lesbienne elles se sont moquées de moi... et... et... et c'était dur de trouver l'amour, je me faisais systématiquement juger et par moment, elles arrivaient en meute, après le boulot, et elles me tabassaient sans aucune pitié !!! Bizarrement, c'était le seul contact physique que j'avais d'elles. Puis peu à peu...
— Peu à peu quoi ?
— ... j'ai commencé à adorer ça ! gloussa Chloé de ses yeux rougis de veines saillantes.
Le corps entier d'Iridessa tremblait de façon inarrêtable.
— Mais... tu-tu es complètement cinglée... c'est pour ça que tu es masochiste ?
— J'ai appris à jouir par la douleur...
— FERME-LÀ, JE NE VEUX PLUS RIEN ENTENDRE !!!
Mais c'était trop tard, Chloé semblait hypnotisée par son propre passé, comme si elle se le visionnait à nouveau dans son esprit. Iridessa tentait de s'éloigner en reculant, mais la folle furieuse sillonnait ses talons.
— Chloé... je... je peux t'aider...
— Et ensuite, j'ai commencé à en vouloir PLUS, beaucoup PLUS ! C'était grâce à mes découvertes que j'ai réussi à toutes les endormir et les mettre nues devant moi... reprit-elle en détachant chaque syllabes d'une tremblote de rage. PUIS LES FOUETTER, ENCORE ET ENCORE JUSQU'À CE QUE LEURS CORPS SAIGNENT POUR MOI !!!
Iridessa, qui avait fermé les yeux, entendit soudainement un léger cliquetis fuseler devant son nez. Chloé avait décliqueté les menottes en bois entre ses mains. Son regard ressemblait à celui d'un chien enragé.
— Mais qu'est-ce que tu fais, là ? balbutia Iridessa.
— Tu sais, Iridessa... tu es la première personne qui a adoré ma torture, et par-dessus tout, m'a aimé ! Je te veux pour moi, je ne veux pas que tu partes. Tu es beaucoup trop précieuse !
— Mais tu es complètement folle, laisse-moi !!!
D'un coup, elle sentit son corps tomber à la renverse, la douleur que lui infligeait le sol dur était insupportable. Chloé se posa sur elle à califourchon, d'un geste bestial. Hors d'haleine, elle ne tarda pas à joindre puis lacérer les poignets d'Iridessa avec ses menottes de bois.
— Je suis tellement heureuse que tu sois là, murmura-t-elle. J'ai hâte de te mettre nue.
Le cœur d'Iridessa battait la chamade. Elle ne comprenait pas pourquoi son corps semblait apprécier ça alors que son esprit avait une toute autre opinion.
— Quand tu es ici, tu es totalement à moi, lui souffla Chloé en s'attardant sur chaque mot. Je peux faire de toi tout ce qui me plaît. Tu comprends ?
Son regard était maintenant intense. Iridessa hocha la tête, la bouche sèche. Elle avait l'impression que mon cœur allait éclater dans sa poitrine. La pauvre victime était comme figée, le corps bientôt ruisselant de sueur, la température ambiante comme une cocotte-minute.
Chloé se pencha pour attraper l'ourlet de la robe ; lentement, elle dénuda ses cuisses, ses hanches, son ventre, ses seins, ses épaules, et la passe par-dessus sa tête. Elle recula d'un pas pour l'examiner tout en pliant machinalement la robe de tournesol qu'elle posa sur une commode près de la porte. Puis elle l'attrapa par le menton. Son contact brûlait Iridessa.
— Tu te mordilles la lèvre, ajouta-t-elle d'une voix sensuelle, tu sais bien l'effet que ça me fait...
— Arrête, je ne veux pas être ton esclave sexuelle... pourquoi je suis obligée de souffrir pour que tu montes en extase ? gémissait Iridessa pendant que son entrejambe dégoulinait un liquide visqueux d'une odeur âcre. Pourquoi je dois payer pour toutes les filles qui se sont moquées de toi, qui t'ont malmené, qui...
— Si tu m'aimes, tu es prête à l'accepter !
Iridessa fit immédiatement volte-face. Mais Chloé s'en contre fichait, ça l'excitait encore plus : elle dégrafa le soutien-gorge de sa victime et, s'emparant des bretelles, les fit glisser lentement sur ses bras, effleurant sa peau chocolatée du bout des ongles, ce qui lui infligeait des frissons dans le dos et réveillait chacun des nerfs de son corps. Debout derrière Iridessa, si proche qu'elle sentait la chaleur sur sa peau, Chloé attrapa son chou au niveau de sa nuque et tira dessus pour faire pencher la tête de côté. Elle passa le nez sur sa nuque dénudée en inspirant profondément, puis remonta jusqu'à son oreille. Le désir crispait les muscles du ventre d'Iridessa. Ça alors, Chloé la touchait à peine et pourtant, elle avait déjà envie de...
— Tu sens toujours aussi divinement bon, Iridessa, murmura-t-elle en l'embrassant doucement sous l'oreille.
Iridessa gémissait de douleur et de plaisir.
— Silence ! souffla-t-elle. Pas un bruit.
Chloé releva Iridessa comme un grand saucisson puis enleva les menottes. Iridessa sentait une affreuse douleur fourmiller aux niveaux de ses poignets, ils étaient marqués de grands cercles violacés autour d'eux-mêmes, le sang rompu.
Iridessa était tellement choquée qu'elle n'arrivait même plus à bouger, ni même parler. À vrai dire, elle ressemblait à une morte. Son corps se laissait transporter par Chloé dans un endroit qu'elle ne connaissait pas.
Elle se sentait humiliée. Complètement nue, Iridessa sentait ses bras et ses jambes écartées de part et d'autre. Elle était écartée en forme de « X » sur une croix de bois dont l'odeur de citronnelle agitait ses narines. Des nœuds blancs resserraient sur ses poignets et ses chevilles. Ses yeux se mirent à fixer Chloé qui mordait sa langue.
— Qu'est-ce... qu'est-ce qui se passe ? haletait Iridessa.
— Tu es ma chose, obéis-moi si tu m'aimes !
Iridessa cilla brutalement des yeux, enfin revenue à la réalité en remarquant que Chloé agitait un fouet entre sa main. Elle le faisait tournoyer dans les airs comme un serpent venimeux.
— ... non...
BANG. Une liane marronne embrassa la peau d'Iridessa et y laissait une jolie trace violacée.
— Non... pas ça...
BANG BANG. Chloé doubla la cadence des coups de fouets. Mais, si la sensation de picotement contre sa peau lui paressait douloureuse, au fur et à mesure que l'objet dansait sur son corps, une sensation de plaisir l'envahissait.
— S'il te plait...
Mais un autre explosa contre ses seins. Les larmes d'Iridessa se mélangeaient à son sang, elle n'arrivait même plus à hurler.
— Tu as l'air d'aimer ça, ma belle ! rugit Chloé, possédée par une vague monstrueuse d'adrénaline au rythme de ses coups de fouets.
Tous les nerfs d'Iridessa se mirent aux gardes à vous, l'onde de choc qui la parcourait était une sensation voluptueuse, à la fois étrange et douce.
Quand est-ce qu'elle allait pouvoir s'échapper ? Arrêterait-elle de gémir de plaisir à cause de la douleur ? Elle n'avait aucune réponse à ses questions mais redoutait par-dessus tout que la folie de Chloé ait une once de limite.
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