Saison 3 - Épisode 3 : Le mystère de la Forêt Blanche

  — Ne dis pas pardon, surtout !!! agressa violemment Harry d'un ton gras.

  Quelques minutes après avoir parlé avec Gabble, Harry et Kyle se décidèrent à quitter le Refuge des Bricoleurs, cet endroit sombre que Harry détestait ardemment. Au lieu de voler pour quitter le site, les deux frères avaient décidé de prendre leurs temps en empruntant un tunnel étroit de boue afin de passer par la Forêt du Printemps.

  Ils n'étaient clairement pas pressés, de plus, marcher aurait fait le plus grand bien à Kyle. En effet cela lui aurait permis de faire autre chose que rire inépuisablement. Le rouquin était toujours pris d'un violent fou rire depuis que Gabble avait décidé d'avouer ses sentiments, sans doute à cause de sa voix tremblante ou de son physique de geek amplifié à sa démarche très théâtrale.

  C'est en introduisant leurs chaussures dans la boue pâteuse que quelqu'un les dépassa en bousculant Harry. Le garçon manqua de tomber si son frère ne l'avait pas retenu par l'épaule.

  — Merci Kyle !

  Harry regarda fixement la personne de dos, sa longue robe blanche et ses cheveux mi-court blonds lui perturbèrent l'esprit. Dans un endroit aussi sombre que ce tunnel, les gens étaient difficilement reconnaissable.

  — Mais c'est qui, cette fée ? Regarde ses vêtements, Kyle, on dirait qu'elle vient tout juste de naître !

  En effet, les fées qui venaient au monde après le rire d'un bébé prenait toujours forme dans une longue tunique blanche pour les fées-hommes ou bien une robe blanche pour les fées.

  Kyle fronça des sourcils avant de répondre. Son rire incontrôlable semblait prendre fin.

  — Ah oui... c'est Clochette...

  — Clochette ?! s'étrangla Harry.

  Il ne savait pas ce qui le sidérait le plus entre le fait que Clochette soit passée devant eux tout en le bousculant, ou qu'elle les ait totalement ignorés comme de parfaits inconnus.

  — Pourquoi elle avait le visage baissé ?! Et... Et pourquoi cette tenue ?!

  — Après que les filles aient informé la Reine Clarion des mauvaises intentions de Clochette et Vidia, elle est arrivée dans le Refuge des Bricoleurs... soupira Kyle en arquant les sourcils. Ensuite, elle a extrait à Clochette toute la poussière de fée qu'elle possédait... sa tenue de Bricoleuse y comprise.

  Harry souffla deux minutes, selon lui c'était une bonne chose. Au fond, il avait toujours trouvé Clochette extrêmement sexy avec cette robe très moulante. Ne pas regarder ses cuisses parfaites ou ses formes généreuses relevaient presque de l'insurmontable, avant. D'ailleurs, il avait dû rester fort pour résister à son charme, le jour où elle tenta de le séduire. Avec cette longue robe blanche, plus rien à observer, plus rien à craindre.

  — Ça... ça a dû être dur à voir... lâcha Harry comme si l'on venait de lui ôter une grande partie de sa voix.

  — Oui, nous avons tous été très perturbé... les Fées Bricoleuses venaient fréquemment voir Clochette chez elle.

  — Tu y allais aussi ?

  — Évidemment ! Clochette est tout de même mon amie, malgré les choses impardonnables qu'elle ait pu faire !

  — Et maintenant ?

  — Maintenant ? Elle ne parle plus à personne et est allée vivre chez Terence...

  Harry portait une lourde part de culpabilité vis-à-vis des Fées Bricoleuses qui assistèrent à cela, y compris son frère.

  — Tu m'en veux ? beugla Harry.

  Kyle lui donna une bonne claque sur le dos. Harry sursauta.

  — Arrête de raconter des bêtises ! Tu es mon frère, Harry ! Tu es mon frère ! Rien ne compte plus que toi, à mes yeux ! En plus Clochette a tenté de te faire du mal, c'est elle qui est en tort !

  Harry était tellement ému que ses yeux commencèrent à se remplir de larmes chaudes, comblé d'émotions.

  — M... Merci, frangin !

  — Il y'a pas de quoi !

  — ...

  — Harry, t'es en train de chialer, là ? explosa-t-il de rire.

  — Fous-moi la paix, idiot ! souriait Harry.

***

  Tout semblait aller pour le mieux à la Forêt du Printemps, un jour s'était écoulé depuis l'anniversaire surprise de Rosélia. Après la fête, Noa, Ondine et Iridessa avaient tout de même été conviées de revenir aujourd'hui, à cette heure précise, chez cette dernière.

  — Bonjour, les filles ! Je vous attendais !!!

  — Salut, Rosélia ! Hmmm, tu sens bon !

  — Ouiii ! sautilla-t-elle en clignant des yeux. C'est la fontaine à parfum que m'a offert Gabble, je sens bon tout le temps, avec ça. Le parfum ne quitte pas mon corps d'une semelle. Je trouve ça fantastique !

  Les trois filles affichèrent des rires niais.

  — Sinon, on peut rentrer ? acquiesça Iridessa.

  — En fait... non !

  Les pupilles des filles s'écartèrent.

  — Hein, mais pourquoi ?

  — Parce qu'on va à la frontière de l'hiver, j'ai quelque chose à vous montrer !

  On pourrait croire que la Vallée des Fées a été façonné à l'image du monde réel. Les zones géographiques du nord indiquaient toujours les continents les plus froid et les zones du sud indiquaient toujours des continents de plus en plus chauds. C'était également le cas dans la Vallée des Fées. Au nord de la vallée résidait la Forêt Blanche, là où seules les fées de l'hiver avaient le droit de pénétrer.

  Les fées, venant des trois autres recoins, risqueraient inévitablement de se briser les ailes, ici. Et pourtant, il fallut attendre qu'une Fée du Givre découvre qu'il suffisait de protéger les ailles des fées des autres saisons avec du givre pour qu'elles puissent pénétrer dans cette zone frigide.

  Rosélia et ses amies se rendirent à la Frontière, là où l'hiver et le chaud se confrontait. Une forêt verte bien fournie d'arbre ainsi qu'une forêt, tapissée de neiges et de flocon ambiants, s'embrassaient.

  Il y'avait un tronc à passer pour franchir la frontière. En dessous, régnait un lac tiède qu'Iridessa ne cessait de fixer, de peur qu'elle ne tombe en plein dedans.

  — On fait quoi maintenant ?

  — Vu l'heure, il ne devrait pas tarder ! s'écria Rosélia. Venez, les filles !

  Rosélia vola rapidement dans la forêt verte, trouvant refuge sous une pile de hautes herbes, les autres filles ne firent que l'imiter.

  Il était visiblement dix-sept heures au vu du soleil couchant dans la vallée, plombant l'horizon d'un jaune doré.

  — Pourquoi quelqu'un se rendrait ici à cette heure !!? hurla Iridessa.

  Rosélia fit aux filles un appel à se taire, prononçant un « chut » très apparent de son doigt fin.

  — Taisez-vous ! Il arrive...

  Noa sépara deux hautes herbes qui lui voilaient la vue. Elle remarqua, du côté de la Forêt Blanche, un homme au teint incroyablement pâle dû au climat dans lequel il vivait.

  — C'est pour ce type qu'on est ici ? chuchota Ondine.

  — Ce n'est pas un « type » ! C'est un Dieu vivant... frémissait Rosélia.

  Rosélia était en extase devant ce corps d'apollon incroyablement musclé qu'elle avait devant ses yeux. Ses cheveux noirs et sa mâchoire carrée lui attribuaient un air de brun ténébreux qui avait le don d'émerveiller celle-ci. Bien évidemment, ses yeux bleus cyan étaient parfaitement accordés à sa tenue de la même couleur, un critère très important pour Rosélia.

  — Mais oui, il est ici pour accueillir les animaux qui viennent hiberner depuis la zone chaude, affirma Noa.

  Des chouettes et lapins étaient en train de traverser la frontière depuis la zone chaude. Leurs pelages blanchirent instantanément au contact du froid. Le beau jeune homme adressa une caresse au lapin qui s'empressa de bondir prêt de lui.

  — Oh... il est trop mignon... rougissait Rosélia.

  — C'est vrai qu'il est chou ce lapin ! renchérit Noa.

  — Je ne parlais pas du lapin...

  — Ah ! lâcha brutalement Iridessa.

  Pendant que les filles miraient l'homme du froid s'occupant des deux animaux, Noa cogita deux secondes dans sa tête.

  « Qu'est-ce que Rosélia compte faire avec lui ? La connaissant, je m'attends au pire... c'est une vraie furie lorsqu'elle est amoureuse ! »

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