Saison 3 - Épisode 12 : Le véritable amour !
La terreur commençait à s'emparer de Gabble, son corps tremblait de tous ses membres et pourtant, s'il osait faire ne serait-ce qu'un seul mouvement inhabile, il se retrouverait une énième fois collé à la surface de glace. Sled, Spike et Neige le dévisageaient d'un regard narquois.
— Sérieusement, Gabble, il y'a quelque chose que je n'arrive pas à comprendre...
Le claquement de dents à cause du froid et la peur qu'il serpentait firent le garçon rester muet.
— Pourquoi tu veux tant me barrer la route ? C'est vrai, j'ai essayé d'être sympathique avec toi, la dernière fois. Mais il faut l'avouer, hein, tu n'arranges pas les choses, mais alors pas du tout... Tu ne réponds toujours pas ? OK !
Alors qu'il n'entendait que sa propre voix grave, Sled perçut quelques mots tentant de s'extirper de la bouche de Gabble.
— Qu... qu'est-ce que... qu'est-ce que tu veux faire avec Rosélia ? tremblotait ce dernier.
Les rires ternes de Spike et Neige éclatèrent derrière le dos de Sled. Gabble ne comprenait pas pourquoi elles avaient l'air si amusés que ça et se contenta de froncer des sourcils.
— À ton avis, gamin ?! ricana Neige, le visage rouge écarlate.
— Il a l'air si naïf !!! largua Spike en pleurant de rire.
Sled se tourna vers les filles puis hocha brièvement la tête, les deux cruches s'arrêtèrent subitement de rire avant de patiner jusqu'à la luge. Neige sauta à l'intérieur, comme si elle y cherchait quelque chose pendant que Spike balayait la luge de son regard, en fouillant visiblement, elle aussi.
— Écoute-moi bien, Gabble. Si tu tentes encore une fois de me barrer la route, je t'anéantirai.
— Qu-quoi, m-mais...
Sled s'avança de plus en plus de Gabble avant de lui pincer la joue.
— Oh, mon pauvre bébé, railla-t-il d'un ton sarcastique, je sais que tu aimes Rosélia. Mais tu sais, l'amour ce n'est pas comme dans les contes fées, pour l'obtenir il faut s'en donner les moyens et être à la hauteur.
— Gnn... c-comment peux-tu dire ça ? L'amour c'est ce qu'il y'a de plus beau sur terre, Sled ! Et moi aussi je veux combler Rosélia de bonheur ! Tu es venu de nulle part et tu as réussi à me la prendre...
— Hop, hop, hop, minute papillon, mon garçon ! l'interrompit ce dernier. Tu dois oublier un petit détail qui fait toute la différence.
— ... de quoi tu parles ?
Sled lança un regard moqueur au garçonnet et l'attrapa par le cou.
— Est-ce que tu te trouves toi-même attirant ?
— Euh... et-et bien, je... je bricole très bien, j'aime beaucoup faire plaisir à mes amis, je-je suis là quand Rosélia a besoin d'aide et je...
— Stop, gamin ! Je t'ai demandé si tu te trouvais attirant, pas tes qualités... et encore, de piètres qualités ! se moquait Sled.
Gabble pencha son cou vers le sol, un air funeste animait son visage pendant qu'il pouvait mirer son reflet sur la glace.
— Et bien, non...
— « Non ». Tu vois, tu le dis toi-même, pauvre andouille ! Pourquoi Rosélia, sortirait avec un type plus jeune qu'elle, pas du tout attirant, maigre comme pas deux et trop naïf !
Gabble détourna son attention vers Neige qui revint en patinant vers Sled. Son visage jovial et surexcité inquiétait le garçon. Un morceau de stalagmite de glace était enserré entre ses mains froides.
— N'empêche qu'un petit agneau comme toi a réussi à m'énervé ! Et j'ai horreur que des vieux types m'empêchent de sortir avec les filles que je veux.
Sled arracha le grand morceau de stalagmite dans les mains de Neige avant de le tapoter légèrement dans la paume de sa main. Il regardait fixement Gabble d'un air irrité.
— L'amour ne repose pas que sur les bons sentiments que tu ressens, mon petit. C'est avant tout une question de séduction et de bénéfice ! En fait, l'amour véritable n'existe pas !
— Si... l'amour existe...
— Roh, arrête, mon garçon... tiens, regarde ! Rosélia en est la preuve...
— Je t'interdis de parler comme ça de Rosélia !!!
En l'espace d'un bref instant, Sled cogna le grand pic de stalagmite contre le crâne du garçon. Gabble s'écroula sur le sol froid, les oreilles bourdonnantes suite au coup critique qu'il venait de recevoir.
— Tu n'es pas en position de marchander, Gabble, dit Sled, de son visage blafard et rougissant de plaisir. Vois-tu, nous sommes trois et tu es seul... tu n'as en aucun cas le droit de hurler sur moi comme ça. La prochaine fois que tu te sens pousser des ailes, je t'explose le crâne à grands coups de stalagmite... Une Fée Bricoleuse en moins, ça ne devrait pas déranger grand monde, hum ?
Sur le coup de la douleur physique et morale qu'il assumait, Gabble commençait à pleurer. Son nez dégoulinant et ses chaudes larmes lui donnait une allure encore plus pathétique et infantile aux yeux de Sled.
— Le pire dans tout ça, c'est que tu t'excites pour rien ! Dans l'histoire, c'est moi que Rosélia choisira, toi, tu n'es rien d'autre que son ami pas attirant avec qui elle n'a pas envie d'être mais qui sera toujours utile en cas de problèmes du quotidien.
Les mots de Sled étaient recouverts des couinements de Gabble.
— Si... si... si c'est le cas, meuglait le garçonnet en s'arrêtant de renifler, promet-moi une seule et unique chose !
— De quoi s'agit-il ? demanda Sled, intrigué.
Gabble releva son visage marqué de bleu sur le front et rouge sur les joues.
— Promets-moi de la rendre heureuse ! Je t'en prie...
Spike ne put réprimer une petite larme sur son visage, elle qui semblait neutre jusqu'à présent.
— Sled, ce pauvre garçon l'aime réellement... ça se voit.
— Et qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? C'est ça l'amour ! Ce jeu est basé sur la loi du plus fort, de celui qui peut apporter le plus à une femme ! Il est clair qu'à part la gentillesse, ce gamin n'a rien à mettre sur la table.
— Il y'a beaucoup plus que le physique qui compte, Sled.
— Intéressant, alors prouve-le, Spike ! Les gens vides de l'extérieur n'attireront personne, tu le sais très bien.
— Mais, ils ont quelque chose de bien plus précieux à offrir à l'intérieur...
Gabble et Spike s'échangèrent un regard transpirant de chagrin. La jeune fille attrapa le morceau de stalagmite des mains de Sled avant de le balancer au-delà de la piste de glace, sur la neige.
— Prends ton ami et va-t'en, petit ! hurla Spike en éclatant en sanglot. PARS !
En remarquant la façon dont Neige avait engagé la piste de glace auparavant, Gabble réussi à se relever et mimer ses mouvements : il avait finalement réussi à patiner sur la glace. Le garçon releva Kyle, lui attrapa le bras et le passa par-dessus ses épaules pour le soutenir. Il patina jusqu'à la neige. C'était en lançant un dernier regard meurtri de pleurs à Spike qu'il s'engouffra dans la forêt blanche.
— Il l'aime vraiment... soupira Spike.
— Et pourtant, ricanait Sled d'un air assuré. C'est à mes pieds que Rosélia viendra, pas aux siens.
— Tu es vraiment impitoyable, même en voyant ce pauvre petit pleurer, tu ne te remets toujours pas en question.
— Hum ? Pourquoi je ferai ça ? Les gentils garçons ne gagnent jamais en amour, tu devrais le savoir Spike. Je crois que le petit t'as un peu trop ému.
— AH, AH, AH, AH, AH !!! rigolait Neige, derrière eux. Gabble veut son cœur, et toi, tu veux son corps !!! AH, AH, AH !!!
— Eh, bien envoyé, celle-là ! répondit Sled en tapant dans la main de Neige.
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