OS par : SmilexoLarry

Cliché traité : rencontre, personne lambda × personne connue

Résumé : Où Harry est serveur à un stand à Hyde Park lorsqu’il rencontre Louis, une star mondialement connue, qui va regarder le match de la Coupe du monde.

×××

- Si tu pouvais te dépêcher, ça serait super ! Je ronchonne.

- J’arrive, j’arrive.

Calvin court pour me rejoindre alors que je l’attends devant les grilles de Hyde Park. C’est un jour qui s’annonce parfait. Nous allons à Hyde Park pour assister à la rediffusion du match de foot qui oppose la Croatie à l’Angleterre en ce mois de la Coupe du monde de foot. Je suis tellement impatient d’y assister. J’ai toujours aimé le foot et j’en fais depuis mes 10 ans en club. J’aurais voulu devenir joueur professionnel, mais une blessure m’a empêché de continuer dans ce domaine. Après une bonne demie heure de route, nous rejoignons enfin Olly, Niall, Liam, Danielle et Eleanor. Niall s’est décoré du t-shirt de la Croatie qu’il affiche fièrement.

- Tu fais tache, Niall. Lui lance Calvin en souriant.

L'irlandais regarde son tee shirt et met un coup de poing dans l'épaule de Calvin. Les deux passent leur vie à se chamailler. Quand ce n’est pas pour le foot, c’est pour autre chose. Ils travaillent ensemble en plus ! Liam nous donne les places qu’il a réservé et c’est loin d’être les pires : en gradin, juste en face de l’écran, sans personne devant nous et dans des box VIP.

- Liam, je t’aime. Je lui dit en claquant un bisou sur sa joue avec un rire. Je vais te garder en tant qu’agent !

Mon ami rit de bon coeur. Danielle, sa petite amie attrape son bras et me tire la langue. Elle sait bien que je plaisante et que même si j’aime beaucoup Liam, il n’est qu’un ami pour moi. Il est mon meilleur ami depuis l’école primaire et je ne pourrais jamais avoir un autre type de relation que de l’amitié avec lui. Heureusement, Danielle n’est pas de nature possessive et jalouse comme l’andouille d’ex copine de Liam. Le match n’a pas encore commencé et nous nous asseyons en discutant de tout et de rien. Au bout d’un moment, je leur dit :

- Il y en a un qui va chercher les boissons ?

- La flemme de bouger. Répond Olly, qui est totalement avachi sur sa chaise. Louis, tu y vas. Il ajoute avec un sourire narquois.

- Pourquoi moi ?

- Parce que tu as lancé l’idée en premier, donc tu bouges ton cul et tu y vas.

Voyant que personne ne veut se lever, je décide d’y aller. Non sans un long soupir. Eleanor se dévoue et vient avec moi. Ma relation avec elle a toujours été ambiguë aux yeux des autres. Beaucoup pensent que je suis avec elle et qu’elle est ma petite amie. D’autres pensent à un plan cul régulier ou je ne sais pas quoi. Or, ce n’est rien de tout ça. Eleanor est une fille que j’ai rencontré par hasard en soirée. Son ex de l’époque l’avait largué et laissé seule sur le trottoir et je l’ai trouvé là, entrain de pleurer toute seule. Nous avons discuté et je l’ai ramené chez elle. Depuis, nous sommes restés en contact.  

Nous en profitons pour fumer une cigarette en allant chercher un stand où l’on pourrait trouver quelque chose à boire.

- Rien de neuf en ce moment ? Elle me demande en expirant la fumée de sa cigarette.

- Non c’est le calme plat. J’ai arrêté de faire des folies. Je plaisante. C’est aussi parce que Liam ne veut pas que de nouveaux scandales salissent ma carrière. Déjà que la drogue et l’arrestation n’ont pas arrangé le truc… Modest est en train de me faire détester.

- Fais quand même attention. Tu connais le pouvoir de Modest et même si Liam essaie de te sauver la peau, il n’y arrivera pas toujours.

Je pousse un long soupir. Eleanor a raison. Je vais devoir me calmer un peu. Jouer l’enfant rebelle ne fera pas avancer les choses, mais j’en ai marre. J’en ai marre d’être sous la coupe d’une bande de connard qui définissent ma vie et mes moindres gestes. Liam est en train de rompre le contrat que j’ai avec eux, mais ils ne veulent décidément pas me laisser partir. Je suis l’un des meilleurs artistes du label et celui qui rapporte le plus. Cependant, je suis de plus en plus chiant et j’espère qu’au bout d’un moment, ils vont bien finir par me lâcher la grappe. Nous ne reparlons pas de ça avec Eleanor. Elle sait que le sujet est encore sensible, alors elle change de sujet et nous parlons un peu de tout et de rien.

- Tiens, on pourrait aller à ce stand.  Elle me montre du doigt un endroit au calme. Il est derrière les tribunes à l’abri. Tu seras tranquille pour acheter les bières.

Dans un coin près des arbres, à l’ombre, il y a un stand installé. Je vois qu’il y a quand même du monde mais ils ne semblent pas m’avoir reconnu quand j’arrive dans la file. Nous essayons d’être les plus discrets possibles pour ne pas éveiller les soupçons. De loin, Eleanor et moi avons l’air de deux amis. La file ne semble pas avancer alors j’en profite pour regarder un peu autour de moi. Il y a beaucoup de monde cet après midi. Des familles comme des bandes d’amis, des hommes d’affaires qui ont fait tomber la cravate pour le maillot de foot et la bière, ou même des gens seuls qui se fondent dans la masse. Un vent joyeux souffle sur la ville de Londres et ça fait un bien fou de voir les gens détendus, en train de rire, sourire et s’amuser.

C’est le rire d’une petite fille qui me fait revenir sur Terre. Elle est juste devant nous avec ses parents. Ses cheveux blonds volent dans tous les sens à mesure où elle rigole. Les enfants ont toujours été mon point faible. Je les adore ! Ils sont tellement adorables. Quand tu viens, d’une famille de 6 enfants, tu finis par devenir gaga. Avec un grand sourire et les yeux émerveillés, elle attrape la glace à la vanille que le jeune vendeur lui tend. La maman se penche vers sa fille.

- Tu peux dire merci, maintenant ?

- Merci beaucoup, gentil monsieur. Elle lui dit au revoir d’un geste de la main, la glace dans l’autre.

Je ne peux pas m’empêcher de sourire quand elle s’éloigne les mains déjà pleines de glace et un énorme sourire sur le visage. Cette petite fille me rappelle tellement mes soeurs quand elles étaient petites. Des couettes sur la tête, des dents en moins, des bêtises et des bons moments. Je m’occupais beaucoup d’elles et même encore maintenant, je suis hyper protecteur avec elle. Parfois trop, selon elles. Mais c’est plus fort que moi, je tiens à être là pour elles.

- Monsieur, vous voulez quelque chose ? Une voix rauque sortit de nulle part me coupe dans mes pensées.

- Deux bières s’il vous-

Je ne finis pas ma propre phrase, trop occupé à regarder l’homme en face de moi. Il est plus grand que moi, les cheveux bouclés qui descendent le long de sa nuque, il affiche un sourire qui illumine son visage, une peau laiteuse et des yeux d’un vert profond. Putain.De.Merde. J’ai vu des beaux garçons dans ma vie, j’ai même couché avec certains, mais lui, c’est carrément une autre catégorie. Il n’est pas réel en fait. Je suis en train de rêver, c’est pas possible. J’ai presque envie de me pincer pour savoir si c’est réel. Comme si elle avait lu dans mes pensées, Eleanor me pince le bras.

- Aïe, mais ça fait mal. Je la foudroie du regard.

- Le vendeur aimerait savoir ce que tu veux, Louis.

- Ah euh oui, désolé. 6 bières, deux jus de mangue et un café frappé.

- D’accord. Il me répond avec un sourire que je lui rends.

Il me met sur un plateau les boissons et je vois qu’il a mis même des petits scones.

- Merci pour les gâteaux, je vous dois combien ?

- 20£.

- C’est tout ? Je suis étonné lorsqu’il m’annonce le prix.

- Les gâteaux sont donnés par la maison ! À une seule condition. Il ajoute.

- J’ai peur de la condition.

- Vous êtes bien Louis Tomlinson, le chanteur ?

J'hoche la tête un peu nerveux. Je ne veux pas que l’on sache que je suis ici. J’aimerais au moins pendant quelques heures, être seul et tranquille avec mes amis. Le vendeur sort une photo un peu froissée de sa poche avec un stylo et me la tend timidement. Ses joues ont pris une jolie petite teinte rosée qui ressemble à celle de ses lèvres.

- Je sais que ce n’est pas le moment, mais j’aimerais bien avoir un autographe. Il me tend la photo, les mains légèrement tremblantes. C’est une photo d’un de mes photoshoots qui datent de l’année dernière.

- Je dois signer à quel nom ?

- Har...Puis il s’arrête et se racle la gorge : Gemma, je veux dire. C’est ma soeur.

En le voyant, lui et son air timide, je me doute bien que l’autographe n’est pas pour sa soeur mais pour lui. Je regarde sur son badge son prénom. Harry S. Il a un joli prénom. Je note un mot sur la photo et je lui rend avec un sourire. Il plie la photo des étoiles pleins les yeux. Je craque. Ce garçon est magnifique. Je m’étais promis de ne pas draguer n’importe qui mais, j’ai l’impression qu’il n’est pas n’importe qui. Je l’ai vu à sa façon d’être aussi gentil avec cette petite fille. Tout chez lui respirait la joie et la douceur. Eleanor a dû comprendre qu’il y avait quelque chose entre nous parce qu’elle se fait discrète en étant sur son téléphone et en fumant.

- Tout est prêt. J’espère que la commande est bonne. Me dit Harry, toujours son sourire plaqué sur ses lèvres roses.

- Merci beaucoup et bonne journée, Harry.

Il semble étonné un instant que je connaisse son prénom, mais il finit par me faire un signe de la main. J’ai du mal à le quitter des yeux. Comme d’habitude, c’est Eleanor qui me sort de mes pensées. Nous nous sommes éloignés du stand les boissons et les gâteaux dans les bras.

- Il t’a bien tapé dans l’oeil ce garçon ? Elle me dit avec un sourire en coin.

- Il était mignon.

- Juste mignon ? Tu l’as littéralement bouffé du regard et lui aussi. Tu devrais le revoir.

J’aimerais le revoir mais Londres contient 8 millions de personnes et 10 fois plus dans tout le Royaume Uni. Aucune chance de le revoir. Je ne reparle pas de ça avec Eleanor et nous revenons vers nos amis. Le match commence un peu de temps après. Les premières minutes ne donnent pas grand chose et au bout d’un moment, l’Angleterre finit par marquer. Ma bière finit par valser et atterrir un peu dans les cheveux d’Eleanor qui se met à ronchonner. À la mi-temps, je décide d’aller rechercher des bières ( les autres ayant finis par terre… ). Cette fois ci, j’y vais seul. J’essaie de me fondre dans la masse et je pars à la recherche du stand de tout à l’heure. J’ai envie de revoir le garçon et aussi de boire un peu. À force de crier, je n’ai plus de voix. Quand j’arrive, Harry est appuyé sur le comptoir, un livre entre les mains. Lorsqu’il me voit arriver, il repose son livre et m’accueille avec un petit sourire timide.

- Je vais reprendre des bières. Je lui annonce.

- Vous avez déjà tout bu ?

- Il ne faut pas longtemps pour boire une bière. Je ris.

- Je ne bois pas très vite surtout quand c’est de l'alcool. Il peut m’arriver de finir un verre de vin en presque deux heures.

- Effectivement, c’est hyper long. Vous ne regardez pas le match ?

- Non je n’aime pas vraiment le foot. Je suis ici pour remplacer un ami qui est malade pour l’instant.

- Vous n’aimez pas le foot ? Je lui demande choqué de sa réponse. Mais genre pas du tout ?

- À vrai dire, je n’y connais rien. Il m’avoue.

- Vous ne comprenez pas ? Pas du tout ?

- Je sais qu’il faut qu’ils marquent dans le but d’en face mais c’est tout. Il rigole.

Impossible que cette gueule d’ange ne connaisse rien au foot. En tant que grand fan de foot, je me décide de lui apprendre les bases. Mes amis vont sûrement se demander ce que je fous mais je ne peux pas partir sans lui avoir expliqué deux trois trucs.

- Attendez, je vais vous expliquer. Vous n’avez pas un coin tranquille ? Pour éviter que l’on me voit. J'ajoute.

- Sur la pelouse près de mon stand, venez.

Nous nous essayons dans un coin et je lui explique. Enfin en gros et même avec ça, il a l’air encore perdu. L’avantage, c’est que ça le fait rire quand je me renfrogne parce qu’il ne comprends vraiment rien. Ma situation est étrange parce que je n’aurais jamais fait ça avec quelqu’un d’autre et pourtant, nous sommes assis sur la pelouse en train de discuter de foot. D’habitude, je ne fais jamais ça. Je préfère garder une certaine distance avec mes fans. Je suis déjà sorti avec certains d’entre eux mais à chaque fois, ça a été foireux. Pourtant là, je suis bien. Mon téléphone ne cesse de vibrer dans ma poche, sûrement mes amis qui pensent que j’ai disparu.

- Vous devriez peut être y aller, vous êtes attendu on dirait.

- Oui je pense. C’était agréable de parler avec vous, Harry.

- Au plaisir de se revoir et merci pour l’autographe, Louis.

Nous ne nous quittons pas des yeux pendant un moment. Il me tend sa main et je la serre avec plaisir. À contre coeur, je finis par me détacher de lui.

- Oh attendez ! Il m’appelle quand je suis au loin. Lorsqu'il arrive à mon niveau, il me donne le plateau avec l’addition.

- Merde, j’allais partir sans ma commande.

- J’ai laissé l'addition aussi, en cas de problème.

- Merci beaucoup. Au revoir

- Au revoir.

Je quitte le stand pour revenir une demie heure plus tard dans les tribunes et je suis assailli de questions. Tout le monde veut savoir où j'étais. Je ne leur dit pas que j'étais avec le vendeur. Du coin de l’oeil, je vois Eleanor qui me sourit. Elle a compris, mais elle ne me dit rien. Je leur dis que j’ai croisé une fan et que j’ai discuté avec elle. Techniquement, ce n'est pas faux. Lorsque je distribue les commandes, je jette un coup d’oeil à la note. Sauf qu’il n’y a rien marqué dessus. Je retourne le bout de papier et écrit au stylo, je vois un petit mot

Si tu veux m’expliquer un jour autour d’un bière (que je boirai en deux heures), comment fonctionne un match de foot.

+555789567

-Harry xx

Je ne peux pas m’empêcher de sourire comme un idiot. Je sors mon portable et entre le numéro dedans.

Je serai ravi de te revoir.

-Louis.

Ce jour là, même si l'Angleterre n’a pas gagné. Mais, je suis heureux parce que depuis ce jour, je ne regarde plus les matchs de foot seul parce que maintenant, j'ai un garçon aux cheveux bouclés à mes côtés et même s’il ne comprend toujours pas comment un match de foot fonctionne, je l’aime quand même.