Chapitre 20

J'ai mis de longues minutes avant d'être suffisamment calme pour me relever de contre ma porte et aller dans ma chambre. Je me suis allongé dans mon lit après avoir cliqué sur le bouton de fermeture du volet, plongeant la pièce dans le noir.

Je ne veux plus rien faire.

Je n'ai pas faim. Je n'ai pas envie de regarder la télé. Je n'ai pas envie de traîner sur mon téléphone. Je n'ai pas envie de danser. J'ai envie de ne rien faire.

J'ai envie de dormir et ne plus penser.

Ne plus penser à Yoongi.

C'est l'âme rongée par la tristesse que je me suis endormi au bout de ce qui me paraît une éternité.

Ma nuit a été agitée. Je n'ai fait que de me réveiller. Constamment. Il m'a été impossible de dormir calmement. C'était horrible. Et quand je ne dormais pas, je me retournais sans relâche dans mon lit, cherchant une position plus confortable sans jamais en trouver une. C'était l'épuisement qui me rendormait, pour me réveiller par la suite, et cela en boucle.

En boucle jusqu'à six heures du matin, le moment où je me réveille, commençant le travail à huit heures. Je pourrais me réveiller plus tard, or, je préfère prendre mon temps et me préparer sans me presser.

La journée va être si longue...

Lors d'un de mes réveils de cette nuit, impulsivement, j'ai pris un billet de train ce soir pour Busan, et un billet retour sur Séoul dimanche en fin d'après-midi.

J'ai besoin de changer d'air.

J'ai besoin de retourner voir mes parents.

J'ai besoin de revoir mon grand frère.

Je suis venu à Séoul pour mes études, et finalement, j'ai apprécié la capitale donc j'y suis resté. Mais être si loin de mes parents... et surtout de mon frère, il y a des moments où cela est vraiment compliqué. J'ai vingt-six ans, peut-être, mais je tiens à eux, j'ai besoin d'eux quand ça ne va pas. Et là, ça me fait tellement de mal. Et je ne peux pas me tourner vers Yoongi car il est directement concerné. Et la seule autre véritable personne vers qui je peux me tourner, c'est Jihyeok, mon grand-frère.

Je me lève pour me préparer et sortir quelques affaires pour m'en faire une valise. Je vais utiliser mon sac à dos pour les mettre, je ne pars que deux jours et je n'ai pas le temps de repasser chez moi ce soir, je ne veux pas m'encombrer d'une valise.

Une fois mon sac prêt, où il me faudra seulement rajouter ma brosse à dents, mon dentifrice et mon gel douche, je prends les vêtements que je vais mettre aujourd'hui pour aller me doucher.

Après m'être lavé et habillé, je suis allé grignoter un petit peu. Ça m'a coupé l'appétit, tout ça. Le dernier truc que j'ai mangé, c'est mon sandwich hier midi, et encore, je ne l'ai même pas terminé, il n'était même pas bon de toute façon...

J'ai traîné, encore et encore. Et, quand sept heures vingt arrivée, j'étais prêt depuis longtemps : je suis parti de chez moi après avoir récupéré ce dont j'avais besoin. Même mon téléphone même si je ne l'ai pas rallumé depuis que je l'ai éteint hier.

Je ne veux pas voir de nouveau de la haine, pas maintenant.

Je suis mieux dans le déni, loin de tout ça.

Mes deux collègues de bureau, une femme et un homme, sont revenus aujourd'hui. Je n'ai pas pu être tout seul, et finalement, c'était beaucoup mieux. Ils sont adorables. Ils ne m'ont pas cherché à me poser de questions, même s'ils ont tout de suite remarqué que ça n'allait pas. À la place, ils ont tout fait pour que j'aille un peu mieux. Ils ont réussi, quelques fois, à me faire un peu rire. Ils m'ont fait sourire, aussi. Ça fait vraiment du bien, ce genre de personne. Ils ont cherché à me remonter le moral alors, qu'en soit, ils auraient pu en avoir rien à foutre.

« Merci, pour aujourd'hui... je sais que j'ai pas été très sympa mais... merci...

– On a tous des moments où ça ne va pas, et le mieux, c'est de ne pas rester seul. Tu as quelqu'un pour être avec toi chez toi ? Un ami ou autre ?

– Je prends le train dans moins d'une heure pour aller à Busan voir ma famille.

– Oh, il ne faut pas que tu sois en retard alors ! Allez, file ! »

Ma collègue se lève de sa chaise de bureau et se rapproche de moi.

« Si tu as besoin, tu me contactes. Si je peux aider à quoi que ce soit... »

Elle me place un papier dans la main et referme mes doigts dessus. Elle a l'air si confiante dans ce qu'elle fait.

« Je ne suis pas intéressé... »

Désolé si je brise ton cœur alors que tu as tout fait pour que je sois de meilleure humeur aujourd'hui mais je ne t'aime pas, et hors de question que je te laisse dans l'espoir. Je...

« Moi non plus, je ne suis pas intéressé : c'est si tu as besoin. J'ai déjà mon homme, et tu as beau être quelqu'un avec une personnalité agréable et un beau physique, je ne t'aime pas d'amour. Tu ne le savais pas, que j'étais en couple ? Je pensais te l'avoir dit, ça fait déjà quatre ans ! On va même se marier dans quelques mois ! Mais c'est pas le sujet. Allez, ouste, on ne veut plus te voir ! »

Elle m'attrape par les épaules et me tourne vers la porte.

Je me fais dégager de mon propre bureau, là ?

Ok, super.

« Merci vous deux. Ça fait du bien de travailler avec vous. Bonne soirée, à lundi. »

Mes deux collègues m'ont répondu, même le second qui était en appel téléphonique avec un client. Je suis parti rapidement par la suite : j'ai deux lignes de bus à prendre, et je n'ai pas beaucoup de temps. Je fourre le papier que m'a donné ma collègue dans une poche de mon jean. C'est très gentil, de me proposer de garder contact alors qu'on est juste collègue. Si j'ai besoin, un jour, ça pourrait être utile. Elle est avec quelqu'un donc ça me rassure : ce n'est pas une tentative de drague. Parce que, franchement, je ne suis pas d'humeur à recevoir des avances, et encore moins dans l'espace professionnel.

Je suis arrivé à la gare cinq minutes avant le départ du train. Je pense que si j'avais raté un de mes bus, je n'aurais pas été là à temps... et ça aurait été la merde pour prendre mon train.

Je ne sais toujours pas si je préviens ma famille de mon arrivée. Je ne leur ai encore rien dit. Mais je n'ai pas envie de leur dire, après, ils vont me poser des questions, et je n'ai aucune envie d'y répondre par téléphone. Je vais aller chez mon frère. Il a un appartement avec sa copine mais j'espère qu'ils pourront quand même m'accueillir... J'irai chez mes parents ou à l'hôtel, sinon. Le seul problème est que, pour payer, je dois utiliser mon téléphone, et je ne l'ai toujours pas rallumé. Je ne peux donc pas me rendre en taxi chez mon frère, je vais devoir prendre le bus... ça va que je connais Busan. Ou sinon, j'irai retirer de l'argent à une borne s'il y en a une à la gare.

Les deux heures et demie de trajet ont été longues, à rien faire. J'ai juste regardé dehors le paysage défiler, un air mélancolique au visage.

J'ai trouvé une borne pour retirer de l'argent. Heureusement que je connais mon compte, j'ai pu rentrer toutes les informations demandées pour être sûr que le compte appartient au propriétaire qui retire. Je n'ai pas pris beaucoup, suffisamment pour payer un taxi et quelques autres trucs si besoin. Je n'avais vraiment aucune envie de perdre du temps dans un bus. Le trajet a été beaucoup plus rapide.

Dans tout ça, je n'ai toujours pas profité de mon retour à Busan. Je n'ai pas profité de l'air à l'odeur salée. Je n'ai pas profité de la brise marine fraiche qui berce la ville. Rien.

Une fois le taxi payé, je quitte le véhicule, remercie une dernière fois le conducteur puis me dirige vers l'immeuble de mon frère. Je sonne à l'interphone et attends quelques secondes avant qu'une voix ne s'élève. Une voix que je connais, pour l'avoir entendu si souvent, mais dont ça faisait déjà pas mal de temps que mon audition n'avait pas pu la saisir.

« C'est qui ?

– Tu peux m'ouvrir, s'il te plaît ?

– Jimin ? Attends, j'arrive. »

Mon frère raccroche, sans m'ouvrir. Je me retrouve comme un con à attendre devant une porte d'immeuble fermée. Pourquoi il ne m'a pas ouvert ? C'était plus simple !

Peu de temps après, Jihyeok apparaît en train de dévaler les escaliers. Il ouvre la porte de l'immeuble et directement, il me prend dans ses bras. Je me laisse aller dans son étreinte fraternelle, redécouvrant des sensations si longtemps oubliées.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

Il me sert dans ses bras tout en me regardant. Ça fait tellement longtemps qu'on ne s'était pas vu...

« Je peux venir chez toi ?

– Oui mais... ma copine est là.

– C'est pas grave... sauf si ça dérange, je peux partir et...

– Ah non, je ne te vois jamais. Allez viens. »

Il passe un bras par-dessus mes épaules et m'emmène avec lui dans l'immeuble. Je suis tellement content de le revoir, même si je ne le montre peut-être pas forcément, mon humeur aléatoire ayant le dessus. Or, ça ne m'empêche pas d'être, intérieurement, heureux de le retrouver. Jihyeok est mon grand frère et nous avons toujours été très proches. Il a l'âge de Yoongi, donc presque trois ans de plus que moi.

Il a toujours été là et je tiens particulièrement à lui.

« Tu fais quoi à Busan, petit lutin ? »


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Eheh, arrivée de Jyheok, le grand frère de Jimin ^^

J'espère que vous avez aimé le chapitre ? :) 

(et je mets le compte Instagram (@flamseven) à jour demain, sur les publications des IA, avec les cours, je n'ai pas pris le temps !)

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