ÉPILOGUE
Les rires autour de la table donnent du baume au cœur. J'adore les repas de famille chez les Rockefeller. Il y a toujours beaucoup d'entrain, de générosité, d'amour. Chaque dimanche, nous venons au manoir pour profiter en famille parce qu'après plus de deux ans, je me considère comme de cette famille. Elle est la famille dont j'ai toujours rêvé, même si la mienne n'est pas la pire. Mickael parle encore et toujours du boulot avec Clarke ce qui a le don d'agacer Betsy qui tape littéralement la main de son mari avec sa serviette en tissu.
- Demain chéri ! On est en weekend, ce n'est pas pour rien !
- Maman, laisse-nous ! râle Clarke.
Je balance un petit coup de pied discret au brun avec un regard noir. Les entendre parler boulot m'agace et encore plus son langage auprès de sa maman. Clarke se renfrogne lorsqu'un coup de téléphone nous coupe. C'est le mien, je m'excuse et réponds à Clary.
- Mon Dieu, ma belle, ce que tu as bronzé ! proclame-je excitée à l'idée de voir mon amie.
- Oui, le Texas est super hot, si je peux me permettre.
- Mais vas-y, permets-toi ! râle Louis en fond, attends, c'est Nova et Clarke ?!
Soudain, le visage de mon ami passe sur l'écran, il secoue sa main pour s'en décrocher le poignet avec un sourire jusqu'aux oreilles.
- Tu es chez les Rockefeller ? me demande-t-il.
- Oui, oui, nous déjeunons chez eux ce midi.
- À mince ! Bien, dans ce cas, on se rappelle plus tard, ma belle ! s'exclame Clary.
- Sans problème, je vous aime faites attention à vous et rentrez vite !
- Nous aussi !
Ils m'envoient des milliers de bisous avec leurs mains et nous raccrochons.
- C'était Louis ?
- Oui, il a demandé si tu étais là, c'est un bon point.
- Ouais, soupire Clarke.
Leur relation est en cours d'arrangement, mais la distance n'aide pas ; alors, petit à petit, Clary et moi essayons de les rabibocher. Je dois me rappeler de ne jamais abandonner le blondinet, il risquerait de me faire la même chose. En pensant à Louis, j'ai aussi une pensée pour Ezra qui est sûrement surchargé de boulot avec les élections qui approchent. Monsieur a décidé de partir à Washington pour devenir orateur d'un homme politique. Il se débrouille bien selon les messages que nous nous envoyons de temps à autre. Si ça lui plait, ça me plait aussi.
- Du dessert, mademoiselle Montgomery ? me propose le majordome.
J'acquiesce et il me sert une part de fraisier. Un régal pour mes papilles.
- Bon alors Nova, tu as des nouvelles de ton frère ? me demande Betsy, toujours aussi joviale.
- Parfois, vous savez, il n'est pas très bavard, mais tout semble aller avec Monica. Je suis contente qu'elle lui ait pardonné, vous savez. Je ne me voyais pas avoir une relation avant mon grand-frère, me moque-je.
- En même temps, mon fils les aime, belles et jeunes comme son père !
- La blague de trop, papa, vraiment, fait Clarke d'un air aussi gêné qu'à chaque blague de la sorte que fait son père.
- Je rigole, tiens, regarde ta mère et moi, sept ans d'écart et c'est le meilleur choix de ma vie.
- Choix ? Tu plaisantes, Mickael. Il n'y avait que moi pour vouloir d'un homme comme toi.
Nous éclatons de rire face à la remarque sarcastique de Betsy. Enfin, tous, sauf Mickael qui boude, il ressemble complètement à son fils, mais encore plus quand il fait la tête.
Mon téléphone vibre, alors je regarde. Un message de ma maman :
« Bonjour Nova, j'espère que tu vas bien ? Et Clarke aussi ? Je voulais te proposer de venir pendant les fêtes, avec Clarke bien sûr. Ton père n'est pas encore au courant que je vous le propose, mais j'aimerais beaucoup te voir. »
Je souris malgré moi, même après ces années, la pilule a du mal à passer pour mon père. Lui et moi ne nous parlons presque plus, lorsqu'il vient en Californie, il ne vient jamais me voir alors que maman, elle, elle essaye au moins pour moi, parce qu'elle voit que je suis heureuse et même sans eux. Je décide tout de même de lui répondre, je vois ses efforts et j'aime la savoir encore avec un bon cœur malgré ses erreurs.
« Bonjour maman, nous allons très bien, je te rassure. Quant aux fêtes, je préfère que papa soit au courant, alors propose-lui et s'il veut bien de nous, je ne pense pas que cela posera un problème de venir à New-York. »
Directement, elle me répond :
« Que ton père soit d'accord ou non, j'ai vraiment envie de te voir, Nova. J'ai peut-être fait des erreurs, mais avec le temps, je dois l'admettre. Tu avais raison, ton bonheur fait le mien et je te sais heureuse avec les Rockefeller, mais je ne veux pas que tu nous oublies. Tu restes notre petite Nova après tout. »
Tant d'émotions que je crois rêver, ma mère sentimentale ? Elle doit sincèrement regretter notre distance.
« Et je le resterai à jamais. Je ne veux juste forcer personne. Je sais qu'en Californie, avec les Rockefeller j'ai ma place, mais il est aussi important pour moi qu'à New-York, avec vous, Clarke a aussi sa place. Alors écris-moi quand tout sera confirmé avec papa. Bonne journée. »
Et c'est sur ces mots que je comprends enfin que ça y est. J'ai été plus forte que ce qui me hantait, qu'à présent, je mène mon propre jeu, ma propre vie. Je me suis enfin sauvée de mon cauchemar, et ce, pour Clarke Rockefeller, alias mon plus sombre pêché.
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